Chapitre
Si l’on en croit Diotime pour accéder à la perpétuité tant désirée, l’humain peut se faire un nom et acquérir une gloire éternelle grâce à son génie de l’invention, sa vertu. Le désir est fréquent, l’obtention rare ! Une autre voie s’impose plus communément : la génération et l’enfantement : « La nature mortelle cherche toujours, autant qu’elle le peut, la perpétuité et l’immortalité ; mais elle ne le peut que par la génération, en laissant toujours un individu plus jeune à la place d’un plus vieux. » Cet amour de l’immortalité ne permet pas de rester « toujours exactement le même, comme ce qui est divin » prévient Diotime mais cela donne corps à la succession des générations. Avec cette cascade, s’établit la permanence de la filiation. La pure continuité échappe à l’individu mais fonde le continuum de l’arbre de vie généalogique.
Au cœur de cette matricielle paradoxalité une rencontre récurrente : celle du « devenir parent » et du « naître humain ». Un processus en double hélice sous les auspices de l’amour… pour le meilleur et pour le pire. Un espace-temps où se confronte l’indigente opportuniste Pénia et le beau et rusé Poros ; une scène à l’interface de l’épreuve du mortel et de la nostalgie de l’immortel. Dans ce creuset, la continuation des générations met en exergue une composante aussi variable qu’intrinsèque : la contenance. En latin, continuus est dérivé de continere, « contenir ». L’étymologie semble indiquer combien la poursuite de la flèche du temps générationnelle dépend de la qualité de l’attention accordée aux périlleux passages de relais…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 30/11/2022
- https://doi.org/10.3917/eres.dugna.2022.01.0331

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