CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1 Au cours des années 1960, dans les pays industrialisés non communistes de même que dans certains pays en développement et au sein des agences internationales, dominait l'idée selon laquelle l'explosion démographique des pays du Sud constituait un obstacle majeur à leur développement économique. Dans cette perspective, la diffusion des méthodes modernes de contraception était la voie vers le ralentissement de la croissance démographique et, par conséquent, celle du développement économique et du bien-être des populations.

2 Les femmes, par qui inévitablement cette baisse de la fécondité devait passer, devenaient donc des actrices à part entière du développement. Mais les discours et les programmes d'alors ne plaçaient pas les femmes au centre d'une stratégie de développement dont le but prioritaire aurait été d'améliorer leur sort, pour que chacune de leur grossesse ne soit plus un risque pour leur santé, pour qu'elles ne soient plus contraintes au mariage précoce, etc., l'ambition était d'avancer sur la voie d'une régulation démographique mondiale. Atteindre l'objectif d'un ralentissement significatif de la croissance de la population de la planète rendait indispensable la diffusion, sur une large échelle, de méthodes de contraception efficaces, la généralisation de l'instruction des enfants, garçons et filles, et l'amélioration de la santé materno-infantile. Ces progrès sociosanitaires n'étaient pas considérés comme une fin en soi, mais bien comme une étape nécessaire à la réalisation des objectifs démographiques et de développement économique.

3 Depuis lors, notamment après l'impulsion des mouvements féministes, la décennie de la femme (1985-1994), la Conférence internationale de la population et du développement (Le Caire, 1994) et la Conférence internationale de la femme de Pékin en 1995, les termes du débat ont été largement renouvelés. L'égalité entre les sexes et les droits individuels sont devenus des priorités dans toutes les grandes conférences internationales, et de très nombreux pays ont adopté des textes de loi dans ce sens. Enfin, les Objectifs du Millénaire pour le Développement, qui ont été adoptés lors du « Sommet du Millénaire » des Nations Unies en septembre 2000, ont mis en avant – quoique de façon modeste – la santé maternelle, l'éducation, la réduction de la pauvreté et des inégalités dans les relations de genre, sans qu'il n'y ait, a priori, de justification démographique. Des déclarations d'intention à leur mise en œuvre effective, le chemin peut être long. Néanmoins, la prise de conscience de la nécessité impérieuse d'améliorer le statut des femmes et de réduire les inégalités, de même que l'impulsion de politiques orientées dans ce sens, sont bien réelles.

4 Les arguments sous-tendant la nécessité d'un contrôle des naissances sont aujourd'hui partagés par la grande majorité des pays. De même, à l'heure actuelle, peu de pays restent en marge d'une transition de la fécondité, après avoir connu, trente ou quarante ans plus tôt, une baisse parfois spectaculaire des niveaux de la mortalité. Néanmoins, les voies empruntées par les différents pays du Sud pour parvenir à cette évolution convergente de basse fécondité sont très hétérogènes, à la fois dans le rythme de la baisse et dans ses modalités de réalisation. En outre, les effets de cette diminution sur la situation des femmes et des relations de genre sont loin d'être uniformes. L'équation selon laquelle la baisse de la fécondité entraînerait de manière systématique une amélioration du statut des femmes n'a pas d'évidence empirique généralisable, du moins à court terme. Que ce soit le cas de l'Afrique, en particulier de Madagascar, de l'Iran, de la Chine ou encore du Brésil, les études de cas proposées dans ce numéro illustrent cette diversité des contextes et des évolutions sociodémographiques. Les cinq contributions présentées dans ce dossier rendent compte de ces transformations sur une échelle géographique large, les grandes régions en développement, Amérique latine, Afrique et Asie faisant chacune l'objet d'une étude spécifique à partir d'un exemple national. Par ailleurs, la perspective choisie est celle d'une orientation principalement sociodémographique pour quatre contributions (sur l'Iran, Madagascar, la Chine, le Brésil) et un article de facture économique sur l'Afrique subsaharienne.

5 Il est entendu que la baisse de la fécondité, via la maîtrise de la procréation, constitue une rupture historique radicale qui a des implications considérables dans la sphère sociale et privée. Tout un discours s'est bâti à partir de l'exemple des pays industrialisés, inscrivant l'amélioration du statut des femmes et la réduction des inégalités entre les sexes comme interdépendants de la maîtrise de la fécondité. Celle-ci conditionne l'émancipation des femmes et remet en question leur subordination aux hommes, et réciproquement l'autonomisation des femmes renforce leur aptitude à contrôler efficacement leur fécondité et à imposer des relations moins inégalitaires avec leur conjoint. Grâce à la capacité des individus à décider de la taille de leur famille, s'ouvrent progressivement de nouveaux horizons, particulièrement pour les femmes, qui vont désormais pouvoir s'extraire de leur rôle le plus visible, et parfois exclusif, d'épouse et de mère.

6 Si effectivement les pays industrialisés semblent de bons exemples de cette évolution, certains pays du Sud, et parfois les moins attendus, s'inscrivent dans un schéma qui y fait écho, comme l'Iran. Les travaux présentés ici montrent cependant que cela ne se vérifie pas nécessairement. Certes, avec la baisse de la fécondité, les rôles féminins ne sont plus seulement cantonnés à la reproduction biologique et à l'éducation des enfants, ce qui, par la force des choses, entraîne une modification des rapports sociaux. Mais, comme le montre l'article de Jacques Charmes sur l'Afrique [1], la répartition très inégale des activités domestiques entre les sexes persiste malgré tout, les femmes leur consacrant quotidiennement deux fois plus de temps que les hommes en France, et en moyenne le triple à Madagascar, au Bénin et en Afrique du Sud. L'« extériorisation » des activités féminines n'est pas compensée par un investissement équivalent des hommes dans la sphère domestique.

7 L'Iran, qui véhicule l'image d'un pays particulièrement sexiste et peu progressiste, a pourtant connu une baisse très rapide de la fécondité dans les vingt dernières années, à la suite de la Révolution islamique, comme le rappelle Marie Ladier-Fouladi [1]. Dans cette société forgée depuis les temps les plus reculés par des valeurs et des normes patriarcales ancrant la domination de l'homme dans l'espace domestique, la Révolution islamique a, au bout du compte, permis aux Iraniennes de prendre conscience de leur place réelle dans la sphère privée comme dans la sphère publique, les incitant ainsi à contester l'ordre patriarcal établi. Elles ont été pleinement actrices des mouvements de contestation qui ont débouché sur la Révolution de 1979. À partir de ce moment, les femmes ont bénéficié de progrès importants en termes de scolarisation, tout particulièrement dans les zones rurales, et l'État iranien a par ailleurs adopté une attitude favorable à la diffusion de la contraception. Dans ce contexte, la baisse timide de la fécondité, surtout urbaine, amorcée sous le règne des Pahlavi, a connu une véritable impulsion par la suite. Cela a introduit des changements notables, notamment dans la place de la femme au sein de la famille. Marie Ladier-Fouladi considère ainsi que, dans le cas de l'Iran, cette évolution a induit la fin de la traditionnelle hégémonie du sexe masculin dans l'espace familial, d'où un bouleversement de l'ordre patriarcal qui, de très longue date, régissait la famille iranienne. Si, dans l'espace public, la place de la femme reste en retrait, les données d'enquête présentées montrent que dans la sphère privée, une redéfinition des relations de genre et de générations est d'ores et déjà en cours. Comme dans le cas de Madagascar, loin d'une soumission absolue, les femmes partagent avec leur conjoint l'élaboration d'un projet familial (le nombre d'enfant désiré, l'intervalle entre naissances, la contraception, la scolarisation des enfants) et aspirent à une répartition plus équitable des tâches parentales. Cette aspiration, même sans concrétisation immédiate, traduit bien la prise de conscience que les rôles féminins et masculins ne sont pas immuables. C'est une étape dans la remise en cause de la légitimité des rôles sexués traditionnels.

8 C'est aussi par le champ politique que s'opèrent les transformations de la sphère privée et des comportements reproductifs à Madagascar et en Chine, mais par des voies très différentes. À Madagascar, Bénédicte Gastineau [2], nous montre que la période coloniale a sonné le glas d'une société dont les traits égalitaires dans les rapports sociaux de sexe se déclinaient aussi bien dans le domaine économique (héritage, propriété) que dans celui du pouvoir politique ; une société qui, de plus, était relativement tolérante en ce qui concerne les pratiques sexuelles des hommes comme des femmes. La colonisation française a instauré un modèle familial valorisant la virginité féminine avant le mariage, une sexualité liée à la procréation – bien entendu légitime –, et un pouvoir politique exclusivement masculin. Quarante ans après la décolonisation, Madagascar est, selon l'auteure, un cas relativement atypique en Afrique compte tenu de la persistance des normes familiales héritées de la période coloniale, par exemple la virginité préalable à l'union, mais qui coexistent avec les normes plus anciennes de relations de genre. Même si les sphères d'activité des hommes et des femmes ne se confondent pas, les rapports entre les sexes s'inscrivent dans un schéma à tendance égalitaire, avec une forte coopération entre conjoints, ce qui est assez rare dans cette région du monde. Les résultats de l'enquête qualitative réalisée en milieu rural montrent que cette coopération s'exprime au sein du couple dans l'élaboration d'un projet de fécondité commun, dans l'implication de l'homme pendant la grossesse et au moment de l'accouchement, dans sa participation active aux tâches domestiques lorsque son épouse est accaparée par les soins au nouveau-né. Aussi, bien que la fécondité se maintienne à un niveau assez élevé à Madagascar, compte tenu notamment de la forte mortalité des enfants, lorsque les conditions démographiques et économiques seront réunies pour une baisse significative de la fécondité et que l'offre de contraception sera suffisante et adaptée, le contexte familial et les relations de genre ne constitueront pas, semble-t-il, un frein à cette transition, bien au contraire.

9 Dans le cas de la Chine, la dimension politique a également joué un rôle déterminant dans l'évolution du contexte social et démographique. Dans un article consacré à l'évolution du statut de la femme dans le contexte des réformes économiques des vingt-cinq dernières années [1], Isabelle Attané souligne les ambivalences des effets de la baisse de la fécondité qui a découlé d'une politique extrêmement coercitive de contrôle des naissances mais qui, par ailleurs, n'a pas été accompagnée par une volonté des autorités chinoises d'améliorer la santé de la reproduction et la santé infantile. En outre, alors que toutes les conditions requises pour améliorer le statut des femmes (fécondité basse, instruction féminine relativement répandue, forte présence sur le marché du travail, etc.) sont a priori réunies aujourd'hui, l'auteure montre que ces tendances ne se sont pas traduites par une amélioration substantielle de leur statut. En effet, la libéralisation de l'économie, accompagnée d'une libéralisation sociale (en particulier après le démantèlement des anciennes structures collectives) ont favorisé la résurgence, après la parenthèse communiste, de pratiques traditionnelles peu favorables aux femmes : discriminations des filles en amont ou en aval de la naissance, violences domestiques, prostitution, etc. La montée des conflits conjugaux et de la violence domestique à mesure que les femmes participent économiquement à l'entretien du ménage, observées également dans d'autres pays, témoigne de la difficulté d'adaptation des familles lors de la remise en question des rôles sexués traditionnels.

10 Le Brésil, comme la Chine et l'Iran, a connu, dans un laps de temps relativement court, une baisse très importante du nombre moyen d'enfants par femme. Dans ces trois pays, chaque femme avait en moyenne plus de six enfants dans les années 1960, elle en a autour de deux actuellement. Au Brésil, ce changement de comportements reproductifs, en l'absence d'une politique volontariste de planning familial, s'est accompagné, voire a été porté, par un processus de médicalisation de la procréation. Michel Bozon [1], après avoir rappelé les différents facteurs ayant contribué à cette réduction rapide de la fécondité, souligne à quel point le choix limité de méthodes de contraception (pilule et stérilisation féminine), la généralisation du suivi médicalisé de la grossesse et de l'accouchement, la pratique de plus en plus courante de la césarienne et le discours médical ont participé à la définition d'une « culture reproductive » bien particulière. Cette « modernité » reproductive repose néanmoins sur le maintien d'inégalités de genre et d'inégalités sociales fortes. Le recours massif à la stérilisation féminine, qui concerne une femme sur deux parmi celles utilisant une méthode contraceptive, est à cet égard révélateur. La ligature des trompes s'avère être un « choix sous contraintes » comme le souligne l'auteur, pour les femmes issues des secteurs pauvres. Ce choix est déterminé par une double relation asymétrique, celle de la femme vis-à-vis du médecin qui prescrit, oriente, voire choisit la méthode de contraception, et celle avec le conjoint, qui inversement s'exclut de toute participation dans cette décision.

11 Les exemples de la Chine, de l'Iran, du Brésil et de Madagascar permettent de constater que la baisse de la fécondité n'a pas, selon les modalités de sa réalisation, les mêmes effets sur le statut de la femme et les relations entre hommes et femmes. De fait, la baisse de la fécondité n'induit pas de manière mécanique une réduction des inégalités de genre. Au Brésil et en Chine, la très faible implication des hommes dans les choix reproductifs et contraceptifs témoigne du faible espace de négociation dont disposent les conjoints sur ces questions. En outre, la réduction du nombre d'enfants ne signifie pas nécessairement, pour les femmes, l'acquisition d'une liberté de reproduction, dans la mesure où une autre forme de domination s'impose à elles : celle de l'État ou du corps médical. Car, au Brésil comme en Chine, le corps des femmes est bel et bien instrumentalisé pour répondre notamment à des objectifs politiques, démographiques ou de développement.

12 En outre, une baisse de la fécondité imposée ou soutenue par des instances extérieures à l'unité domestique, comme l'État ou le corps médical, nécessite un long cheminement avant que les individus, et les couples, s'approprient les moyens de sa mise en œuvre, puis avant qu'elle retentisse sur l'ensemble des relations sociales et permette une réduction des inégalités entre les sexes. En revanche, lorsque la baisse de la fécondité s'effectue de manière plus spontanée, induite par des facteurs d'ordre plutôt individuel tels que l'accès des femmes à l'instruction et à l'emploi, avec une reconnaissance sociale et l'adhésion des hommes à ces changements, les répercussions sur le statut des femmes peuvent être plus profondes et contribuer à une amélioration globale des relations de genre. Rappelons en effet que l'accès des femmes au marché de l'emploi a souvent été considéré comme un révélateur de l'amélioration de leur position sociale. En effet, pour une femme, avoir une activité rémunérée reconnue, surtout si elle contribue significativement aux revenus du ménage, lui permet d'accroître sa capacité de négociation, de décision et d'action, en d'autres termes son autonomie par rapport à l'autorité masculine, notamment celle de son conjoint.

13 Cependant, comme le souligne Jacques Charmes, la réalité est plus complexe. En effet, le travail féminin, notamment en Afrique subsaharienne où les femmes sont particulièrement investies dans les activités domestiques et économiques (agriculture, artisanat ou commerce), souffre bien souvent d'une « invisibilité » statistique qui conduit à sa non-reconnaissance sociale et politique. Le rôle des femmes dans l'économie rurale, la nature des tâches qu'elles exercent à la frontière du domestique et de l'économique, la non-prise en compte de leur pluriactivité et leur faible insertion dans le secteur formel salarié, en particulier, nuisent à la reconnaissance de leur travail. Aussi, le taux d'activité, même correctement estimé, n'est pas forcément un révélateur suffisant de l'accès des femmes aux ressources, notamment parce qu'elles n'exercent pas les mêmes types d'emploi que les hommes, qu'elles sont beaucoup plus représentées dans le secteur informel et que les emplois qu'elles occupent sont en général faiblement qualifiés et donc faiblement rémunérés. Cette situation est largement partagée par les pays du Sud. En Chine comme en Iran, les auteures montrent que le travail des femmes sert de variable d'ajustement sur le marché de l'emploi. Elles l'intègrent, mais surtout dans le secteur informel, et sont les premières à subir les effets de la flexibilité de l'emploi, des licenciements, du chômage. Par ailleurs, ce n'est pas parce que les femmes ont un revenu qu'elles ont pour autant un contrôle sur les dépenses du ménage. Malgré leur participation monétaire aux dépenses domestiques, la gestion du budget familial peut totalement leur échapper. Comme le souligne Jacques Charmes, la réduction des inégalités de genre passe par une meilleure prise en compte du travail féminin, entendu au sens large, c'est-à-dire incluant l'ensemble des activités féminines (secteurs marchand et non marchand), de même que les tâches domestiques. Tant que ces activités seront considérées comme mineures aussi bien au niveau macro-économique qu'au niveau familial, et que persistera un accès au marché du travail inégal entre les sexes, l'amélioration du statut des femmes sera compromise.

Notes

  • [*]
    Université de Versailles - Saint-Quentin-en-Yvelines.
  • [**]
    INED, Paris.
  • [1]
    « Femmes africaines, activités économiques et travail : de l'invisibilité à la reconnaissance », p. 255.
  • [1]
    « Démographie, femme et famille : relations entre conjoints en Iran post-révolutionnaire », p. 281.
  • [2]
    « Devenir parents en milieu rural malgache. Évolutions dans la province d'Antananarivo », p. 307.
  • [1]
    « La femme chinoise dans la transition économique : un bilan mitigé », p. 329.
  • [1]
    « L'évolution des scénarios de la vie reproductive des femmes au Brésil. Médicalisation, genre et inégalités sociales », p. 359.
Français

La baisse de la fécondité se réalise de façon très variable dans les pays du Sud, et les effets de cette diminution sur la situation des femmes et des relations de genre sont loin d'être uniformes. À partir de quatre situations nationales – celles de l'Iran, de Madagascar, de la Chine et du Brésil – les auteurs, démographes et sociologues, analysent les processus en cours, les changements de comportements reproductifs, les évolutions des rapports de genre et, plus largement, les transformations des contextes sociodémographiques. La première contribution rend compte plus spécifiquement de la question de la participation des femmes sur le marché du travail en Afrique subsaharienne et de sa difficile mesure.

Olivia Samuel [*]
  • [*]
    Université de Versailles - Saint-Quentin-en-Yvelines.
Isabelle Attané [**]
  • [**]
    INED, Paris.
Dernière publication diffusée sur Cairn.info ou sur un portail partenaire
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Mis en ligne sur Cairn.info le 01/01/2012
https://doi.org/10.3917/rtm.182.0247
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