La catastrophe sanitaire que nous vivons depuis maintenant plus d’un an est une épreuve inédite pour tous. Ses répercussions à long terme ne peuvent pas encore être toutes envisagées. Néanmoins, nous craignons déjà la crise économique majeure suscitée par les confinements successifs, la vague de décompensations psychiatriques, notre rapport aux autres à jamais modifié… Or l’angoisse est très contagieuse. Plus contagieuse même que le coronavirus. Les bébés, les enfants sentent et subissent cette angoisse des adultes. Nous nous sentons dans un tournant de la société. La crise sanitaire vient faire écho à la crise économique annoncée mais aussi à la crise écologique, au terrorisme...
Comment continuer à construire notre société sereinement alors que tous les paramètres stables depuis des décennies sont en train d’évoluer très brutalement ? Dans ce contexte, quelle attention peut être portée aux bébés ? Comment la gestion évolutive de cette crise impacte-t-elle les tout-petits et leurs parents ?
Début 2020, alors que les scientifiques connaissaient encore très peu ce nouveau coronavirus, les enfants ont été d’emblée décrits comme des vecteurs invisibles du Covid-19, très dangereux car contagieux et sans symptôme. Les recommandations étaient unanimes : les enfants devaient suivre un protocole sanitaire très strict. Les distances dites « sociales » ont été enseignées aux enfants. Nous leur avons appris à avoir des comportements qui, il y a encore quelques mois, nous auraient semblé bien étranges, comme tousser dans son coude, ne surtout rien toucher ni personne, rester loin de tous, ne partager aucun jouet… En crèche, les bébés ont appris à se laver les mains avant même de savoir marcher…