Si elles existent depuis de nombreuses années, les recherches dites participatives, collaboratives, partenariales, action (Bonny, 2017 ; Juan, 2021) connaissent actuellement un regain d’intérêt. Se réclamant de différentes approches, courants et objectifs, elles ont en commun de chercher « à changer le processus habituel de production de connaissances, en y faisant contribuer des personnes ou groupes dont ce n’est habituellement pas le rôle » (Deroubaix & De Conink, 2013). Elles peuvent être initiées par des chercheurs (Le Méner & Oppenchaim, 2013 ; Purenne, 2018) ou par des acteurs de la société civile, qu’il s’agisse d’acteurs nationaux comme des fédérations associatives, d’acteurs locaux (Charleux & Demoulin, 2022), de mouvements sociaux ou de collectifs. À partir de la recherche participative POP-PART portant sur les pratiques et les représentations des jeunes des quartiers populaires, cet article interroge les apports et les limites d’une méthodologie participative du point de vue de la production scientifique. Conduite de 2017 à 2021, financée par l’Agence nationale de la recherche (ANR), la recherche POP-PART associe une quinzaine de chercheurs, une quinzaine de responsables associatifs et de professionnels de la jeunesse et cent-vingt jeunes venant de dix quartiers populaires de l’Île-de-France. Elle a reposé sur des ateliers conduits avec les jeunes dans chaque quartier autour de la production et de la discussion de vidéos, de cartes mentales et de textes, sur des entretiens individuels puis sur des rencontres réunissant l’ensemble des participants à la recherche prolongées par des temps d’écriture dédiés à la co-rédaction d’un ouvrage collecti…