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Malgré les nombreuses tentatives de virtualisation des concerts en contexte pandémique, la musique continue d’être valorisée pour sa dimension collective, présentielle et spectaculaire. En ce sens, elle reste profondément inscrite dans nos espaces de vie, notamment urbains, à travers des lieux concrets (salles de concerts, cafés-concerts, discothèques, etc.). C’est à cette intrication entre la ville et les espaces musicaux que Myrtille Picaud a dédié sa thèse de sociologie, soutenue en 2017 à l’Ehess sous la direction de Gisèle Sapiro. Ce travail s’intéresse à deux villes souvent comparées, notamment dans le milieu des musiques classiques et électroniques : Paris et Berlin. La comparaison repose sur une cartographie des espaces musicaux de chaque ville, une série d’observations ethnographiques et d’entretiens avec des professionnels, positionnant l’ouvrage à la croisée de la géographie, de l’urbanisme, des sciences politiques et de la sociologie des champs professionnels et de la culture. Il faut saluer une telle démarche, non seulement pour l’ampleur de la tâche, mais aussi parce que trop de travaux sur le sujet restent ancrés dans un seul territoire.
Le premier chapitre décrit la taille, l’emplacement et l’ancienneté des lieux de musique dans chacune des villes. On note ainsi que les salles les plus grandes sont souvent parmi les plus anciennes et se situent dans les quartiers plutôt aisés, tandis que les salles plus petites et à faible durée de vie trouvent refuge dans les quartiers moins bien dotés et considérés comme périphériques…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/06/2022

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