Article
Avec cet ouvrage sur les « individualismes » aux États-Unis, Adrie S. Kusserow lance le défi de « déshomogénéiser » ce que l’on a coutume de regrouper sous le terme générique d’individualisme et qui constitue le symbole américain par excellence (« America’s most commonsensical grand symbol », p. XII). Son objectif est évoqué dès le départ : étudier comment le « modèle culturel » de l’individualisme (p. 25) est approprié de manière différenciée par les parents et les enseignants en fonction de leurs origines sociales, de la représentation qu’ils ont du « moi » (the self) de l’enfant et comment cela contribue in fine à modeler leurs pratiques éducatives. Son étude s’appuie sur une série d’entretiens (une soixantaine avec des parents) et d’observations (dans les classes de trois écoles maternelles) au sein de trois quartiers new-yorkais sélectionnés pour la diversité sociale de leurs populations : un quartier très favorisé de Manhattan, qu’elle habite également au cours de l’enquête, et deux quartiers populaires, mais socialement contrastés, du Queens.
L’un des principaux apports du livre est de discerner trois styles d’individualisme qui prédominent dans les trois quartiers étudiés (chapitre 3, 4 et 5) : un « individualisme doux » (soft individualism) dans le quartier favorisé de Parkside, un « individualisme dur combatif » (hard projective individualism) dans le quartier de classes populaires stabilisées de Kelley et un « individualisme dur défensif » (hard defensive individualis…
Auteur
Laboratoire LaSSP, Sciences Po Toulouse, 21 allée de Brienne, CS 88526, 31685 Toulouse cedex 6, France
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/06/2022

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