Parmi les travaux qui analysent les parcours universitaires, nombreux sont ceux qui montrent que l’occupation d’une activité salariée à côté des études peut produire un effet néfaste sur la réussite et sur la poursuite de celles-ci. Si l’ampleur de cet effet est variable selon le nombre d’heures consacrées au travail salarié (Sorho-Body, 2018), selon le type d’activités exercées et le moment où elles le sont (Zilloniz, 2017) ou encore selon l’origine sociale des étudiant·es (Pinto, 2019), la variable avancée pour lier ces deux éléments est le temps. Nous nous inscrivons dans le prolongement de ces travaux en nous interrogeant à notre tour sur l’effet des usages du temps sur la réussite universitaire, suivant en cela l’invitation de Muriel Darmon, Delphine Dulong et Elsa Favier (2019, p. 9) à prendre le temps pour objet en se saisissant « des représentations tout autant que les pratiques ou les usages du temps ». Nous proposons cependant d’opérer deux déplacements par rapport aux travaux analysant la concurrence entre temps scolaire et temps extra-scolaire, en enquêtant sur une population d’étudiant·es au premier regard « paradoxale » : ceux et celles qui conjuguent activités scolaires et extra-scolaires tout en s’inscrivant pourtant dans des parcours de réussite.
Le premier déplacement opéré consiste à analyser le parcours universitaire en le croisant avec l’occupation d’activités extra-scolaires. De nombreuses recherches ont investigué la question de l’articulation des temps sociaux des étudiant·es…