file_downloadDocuments associés
Quoiqu’ils soient, depuis le milieu des années 2000, soumis à une entreprise politique de délégitimation (Eymeri-Douzans, 2012), les concours demeurent la voie d’accès principale aux postes de titulaires dans la fonction publique. En dépit des réformes menées depuis 2008 dans le cadre du programme de Révision générale du contenu des concours (RGCC), ils restent pour l’essentiel constitués d’épreuves qui ne remettent pas radicalement en question la liaison entre le niveau de diplômes des candidats et leurs chances de réussite (Delamare, 2019). De ce point de vue, le recrutement des policiers ne semble pas faire exception. Ainsi, après les réformes des décennies 1980 et 1990 qui tendent à renforcer le poids des savoirs et savoir-faire de type scolaire dans la sélection des gardiens de la paix, les épreuves instituées à compter de 2010 sont, conformément aux prescriptions de la RGCC, moins « académiques » (Gautier, 2020). La suppression de la dissertation au profit d’une étude de texte et la possibilité offerte aux candidats de choisir un questionnaire centré sur les métiers de la sécurité plutôt que sur les « connaissances générales » peuvent certes lever certaines formes d’autocensure et réduire l’« avantage comparatif » dont bénéficient les candidats les plus diplômés, mais ces derniers conservent toutefois un « avantage absolu » sur les candidats moins titrés. Si l’on considère en outre le fait que les emplois publics sont loin d’être épargnés par la problématique de la surqualification (Di Paola & Moullet, 2012), il n’y …