CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Nombre de bandes dessinées des années 1960-1970 (notamment, mais on peut étendre la remarque aux années 1950 et même 1980) mettent en scène une voiture rouge : c’est le cas de Spirou, de Gil Jourdan, de Blake et Mortimer, de Lefranc, de Boule et Bill, de Benoît Brisefer, de Tintin etc. Cette voiture rouge est pour nous un symbole synthétique. Elle circule dans chaque BD et, quoique différente, elle semble circuler de BD en BD ; elle est présentée sous de multiples angles de vue, toujours la même et toujours variable, sans que l’on ne parvienne, du sein de la BD elle-même, à en présenter une vue unifiée : elle est vouée, par la logique séquentielle de la BD, à apparaître de manière éclatée, comme un dessin technique narrativisé. Bien évidemment, on l’aura compris, cette voiture rouge n’est pas toujours rouge (il y en a des jaunes, notamment, ou des bleues, comme la Turbotraction de Spirou) ; elle n’est pas toujours une voiture si l’on veut non plus, plutôt un véhicule qui peut être un engin volant comme ceux de Zorglub, ou une déclinaison de corps techniques comme ceux du Prez dans l’Incal : soucoupe, robot, char d’assaut, rouges, dans tous les cas, nous y reviendrons dans la deuxième partie.
Comme un signe commun, la voiture rouge traverse largement la BD franco-belge des années 1950-1960. Sans prétendre à l’exhaustivité, on la retrouve dans un nombre considérable de séries. Elle est souvent une voiture de course, qui donne une image jeune et sportive, dynamique à l’instar de celui qui la conduit, héros lui-même jeune, sportif et dynamiqu…

Pascal Robert
Pascal Robert est professeur des universités à l’École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques (Enssib). Il est membre du laboratoire Elico. Ses travaux visent à décrypter les enjeux politiques et cognitifs de l’informatisation de la société et à l’élaboration d’une anthropologie du document et des images. Auteur d’une quinzaine d’articles sur la bande dessinée, et de Polyptyque, pour une anthropologie communicationnelle des images (Paris, Hermann, 2015) il a dirigé l’ouvrage collectif Bande dessinée et numérique (Paris, CNRS Éditions, 2016). Il a également publié L’incommunication au miroir de la bande dessinée (Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise Pascal, 2017) et La bande dessinée, une intelligence subversive (Villeurbanne, Presses de l’Enssib, 2018). Il est responsable du séminaire de l’Enssib « La bande dessinée en questions ».
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Mis en ligne sur Cairn.info le 18/06/2021
https://doi.org/10.3917/sr.051.0183
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