CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1Face à la multiplication des secteurs recourant à des concepteurs (du design industriel au design numérique) et à celle des approches (ergonomique, économique, communicationnelle, écologique, etc.) de la conception, cet article s’interroge sur le cœur ou « part commune » des activités de conception. Celle-ci suggère tout à la fois l’unité des sciences de la conception et l’approche internaliste des processus de conception.

2Le postulat d’unité se justifie par le fait que toutes les activités de conception naissent d’un socle commun impliquant le dessin (disegno) et l’attribution de formes dimensionnées à un objet conçu, qu’il s’agisse d’architecture, d’ingénierie ou de design. (Dans cet article, nous nous limiterons à la conception architecturale.)

3L’approche internaliste se justifie par le fait que le cœur du travail de conception est une activité de type cognitif. Les auteurs qui représentent cette approche (Prost 1995 ; Boudon et al. 1992, 1994, etc.) définissent le domaine de la conception ainsi :

  1. priorité du virtuel sur le réel : durant la phase de conception, l’édifice est réduit à un jeu d’hypothèses, ce qui lui confère la propriété d’être un objet aisément révisable à peu de frais.
  2. Priorité des processus sur les états : du point de vue de l’approche internaliste, l’édifice n’existe pas en soi mais seulement en tant que résultat d’un processus de conception et de construction.
  3. Priorité des actions humaines finalisées : les hypothèses architecturales sont le produit de volitions définies a minima par les contraintes du projet (Boudon et Deshayes, 1997).

4La comparaison des cadres explicatifs des sciences de la conception et de la philosophie analytique de l’action, à laquelle est consacrée cet article, nous paraît à même de contribuer à identifier le « noyau commun de connaissances » (Simon 1974, p. 101) impliquées par toutes les activités de conception.

5Ainsi, le second et le troisième postulats évoquent immédiatement le cadre de la philosophie analytique de l’action, orientée par la même attitude anti-essentialiste à l’égard de l’action. Le premier postulat lui est moins familier car la philosophie analytique étudie plutôt la praxis que la poïesis. Les actions de conception sont des actions virtuelles qui ont seulement une influence indirecte sur l’espace réel (si l’architecte veut percer une baie, il ne lui incombe pas d’évacuer les déblais). L’isomorphisme entre espace réel et espace virtuel confère aux actions virtuelles la propriété de simuler les actions réelles qui existeront si les travaux sont ordonnés. Cette décision rendra alors les conséquences de ces actions virtuelles réelles (si la baie est percée, le maçon devra évacuer les déblais).

6De son côté, la philosophie analytique de l’action ne manque pas de souligner son intérêt pour les travaux relevant des disciplines connexes. Renée Bilodeau admet ainsi que

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« L’intérêt de la théorie de l’action déborde le domaine de la philosophie de l’action à proprement parler […] Elle est directement pertinente pour la philosophie des sciences sociales, voire pour les sciences sociales, car jusqu’à présent la majorité des théories développées dans ces disciplines se donnent pour objectif de rendre compte de l’action des individus ou des groupes d’individus ».
(2000, p. 190)

8Ce diagnostic vaut aussi des sciences de la conception qui traitent d’actions finalisées, individuelles ou collectives. Il existe donc assez de similitudes pour clarifier le statut de la conception à la lumière des raisons d’agir étudiées en philosophie analytique de l’action.

1 – Expliquer l’action

1.1 – Selon la philosophie analytique de l’action

9La philosophie analytique de l’action emploie toujours le terme d’action dans le sens de « mouvement intentionnel » [1]. Si l’action est intentionnelle, on peut se demander : « Pourquoi tel agent a-t-il fait telle action ? » La réponse révèle les raisons d’agir (Davidson, 1982 ; von Wright, 1991 ; Bilodeau, 2000) :

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« On explique une action en répondant à la question de savoir pourquoi elle a été accomplie […] Ceci vaut pour toutes les explications d’actions […] Je me limiterai ici au type d’explication – que j’appellerai explication par compréhension (verstehende Erklärung) – où l’on explique ou comprend une action sur la base de la supposition qu’elle est due à certaines raisons ou à certains motifs ».
(von Wright, 1991, p. 01)

11Les raisons d’agir peuvent revêtir des statuts différents. Davidson, Searle ou Føllesdal qui adoptent une approche causaliste pensent que les raisons d’agir sont causes de l’action [2]. Ils supposent qu’un contenu mental « pousse » l’agent à agir, et qu’il existe un accord entre l’agent et l’observateur dans la description des raisons d’agir. Wittgenstein, Melden ou von Wright, qui adoptent une approche herméneutique, considèrent que les raisons sont des rationalisations ex post. L’aspect causal des raisons est effacé au profit de leur caractère signifiant [3] ; l’accord entre l’agent et l’observateur est alors contingent. L’action possède ici un caractère rationnel du seul fait qu’elle peut être comprise (Bilodeau, 2000, p. 195).

12La théorie de Davidson offre une perspective de réconciliation des deux approches : les raisons et causes constitueraient deux descriptions acceptables des actions. On a clarifié la théorie de l’action en énonçant les éléments susceptibles d’être des raisons d’agir. Une action ne peut être comprise que si l’on peut restituer les attitudes cognitive et conative de l’agent. L’ attitude cognitive est formée par les « croyances » (connaissances, perceptions, etc.) sur lesquelles se fonde l’action. Si je veux prendre le train, je dois mobiliser des connaissances (les billets sont payants, certains trains sont à réservation obligatoire…) qui sont essentielles pour le succès de l’action : elles me suggèrent de composter un billet classique vs. de ne pas composter un billet électronique. L’ attitude cognitive est quant à elle composée des « pro-attitudes » (intentions, souhaits, volitions, désirs, etc.) Si je me rends à la gare, ce n’est pas sans raison : c’est que je dois participer à un congrès. Connaissances et intentions constituent l’explication de l’action. « Donner la raison pour laquelle un agent a agi, revient à nommer la pro-attitude (a) ou la croyance (b) qui s’y rapporte, ou les deux : appelons ce couple la raison primaire pour laquelle l’agent a agi » (Davidson, 1982, p. 4) [4]. La philosophie analytique explique l’action par des « raisons » : connaissances (éléments cognitifs) et pro-attitudes (éléments conatifs). L’action étant l’explanandum, les raisons d’agir sont prises comme explanans.

1.2 – Selon l’architecturologie

13Partant du fait incontournable que concevoir un bâtiment consiste à lui donner une taille, l’architecturologie se propose d’interroger les modalités d’attribution des mesures à l’espace, au moyen de l’échelle « entendue comme “pertinence de la mesure” » (Boudon, 1992, p. 171). La mesure d’un espace est pertinente si elle répond à ce que l’on attend d’elle. Mais comme le concepteur peut attendre beaucoup de choses d’une mesure, la notion d’échelle se décline en échelles particulières. L’architecte utilise une vingtaine d’échelles pour déterminer la pertinence de la mesure d’un ouvrage [5]. Par exemple, le dimensionnement d’une piscine fait intervenir plusieurs « espaces de référence ». La largeur de la piscine est choisie afin que les nageurs ne se heurtent pas en nageant (échelle fonctionnelle) ; la longueur de 25 m ou 50 m découle de normes sportives (échelle socioculturelle) ; la hauteur du bassin est conçue pour maintenir la tête hors de l’eau à un bout (échelle humaine) et pour permettre un plongeon à l’autre bout (échelle fonctionnelle). Les mesures sont « pertinentes » si elles satisfont à ces exigences (Boudon, 1992, p. 132).

14En révélant une vingtaine d’échelles différentes, l’architecturologie a attiré l’attention sur le fait que le travail de conception n’est pas descriptible par un but unique. De cela découle une conséquence importante : le modèle – pourtant fort répandu – selon lequel l’architecte chercherait une « solution » répondant à un « problème » est une façon de parler plus qu’une réalité. Le concepteur doit répondre à des buts multiples : son activité est multimodale. Cette particularité oblige l’architecte à ajuster le projet à l’ensemble des buts poursuivis. De sorte que l’hypothèse constructive retenue par l’architecte à l’instant t, n’est jamais une « solution » définitive, comme il en existe en mathématiques par exemple, mais une hypothèse acceptable compte tenu de l’ensemble des buts poursuivis. Il s’ensuit que le concepteur est généralement dans une situation de problème à buts multiples et à solutions sous-optimales[6] (Raynaud, 1999, p. 36).

15Comme il n’y a pas de relation univoque entre les problèmes à résoudre et les hypothèses constructives formulées par l’architecte, ses motivations doivent être explicitées pour être connues. L’analyse des processus de conception doit donc se fonder, tantôt sur des recherches empiriques, tantôt sur des reconstructions rationnelles, pour savoir pourquoi le concepteur a introduit un changement entre deux états consécutifs du projet.

16L’analyse des séries d’esquisses d’architectes montre les opérations de conception en jeu (Raynaud, 1998, 1999, 2008). La description d’une opération de conception mobilise deux composantes, procédurale et intentionnelle :

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La composante procédurale, exprimant comment l’action est effectuée, appelle la décomposition analytique de l’opération en schèmes d’action [7].
La composante intentionnelle, révélant pourquoi l’action est faite, identifie les échelles à partir desquelles l’opération de conception est effectuée.

18Pour ne citer qu’un seul exemple, dans le projet de la Hong Kong Bank, Norman Foster a choisi de sortir les escaliers de secours pour dégager la totalité des planchers intérieurs (échelle fonctionnelle), offrir de forts contrastes de lumière en façade (échelle de visibilité) et éviter le chevauchement entre contreventements et espaces servants (échelle technique) (Raynaud, 1999, p. 51-53). Deux concepts rendent compte de cette opération de conception : le schème (sortir les escaliers de secours en façade) et l’échelle (fonctionnelle, technique et de visibilité).

19Les schèmes étant des descripteurs de l’opération de conception, seules les échelles sont pourvues d’un caractère explicatif à partir des intentions. Expliquer une action du point de vue architecturologique équivaut à décrire les échelles par lesquelles l’architecte attribue des mesures à l’ouvrage. L’action étant prise comme explanandum, les échelles sont l’explanans. L’architecturologie et la philosophie de l’action utilisent ici un même format : expliquer un changement d’état du monde par des motifs en partie intentionnels (échelle ou raison d’agir).

2 – Échelles de référence et raisons d’agir

20La philosophie de l’action et les sciences de la conception postulent ensemble que : (a) l’agent effectue des actions finalisées ; (b) son interprétation peut être interprétée a posteriori comme une action rationnelle. Plusieurs observations permettent de clarifier le rapport des échelles architecturologiques aux raisons d’agir.

21Partons de la définition de l’échelle comme « pertinence de la mesure » (Boudon, 1992, p. 171). L’architecturologie hérite la notion de pertinence de la linguistique, où elle signifie l’adaptation d’un acte locutoire à une exigence de communication. Les mots « exigence, besoin, finalité, but, objectif… » appartiennent à la même famille car dire : « A est adapté à B » équivaut à dire : « A est un moyen de réaliser le but B », formule de l’action finalisée.

22L’architecturologie a transposé le « noyau dur » de la notion de pertinence – son rapport à une action finalisée – à la situation spécifique de la conception. Même si l’échelle n’est pas définie comme raison d’agir, le concept de pertinence établit que l’action du concepteur suit le modèle de la rationalité téléologique : l’architecte met en œuvre des moyens pour atteindre des buts. À la question : « Pourquoi le concepteur fait-il telle opération de conception ? », l’architecturologie invoque la pertinence de la mesure, qui est une pro-attitude. Les échelles, qui ne sont pas des « contraintes » (Boudon, 1992, p. 171), ont une dimension intentionnelle qui les rapproche des raisons d’agir.

2.1 – Reformulation du problème

23Supposons qu’une opération de conception fasse intervenir un opérateur sur un opérande pour obtenir un résultat. Dans le cadre de la philosophie analytique de l’action, on ramènera l’analyse des opérations de conception virtuelles à la forme canonique :

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equation im1

25Parallèlement, l’analyse des situations de conception évoquées plus haut – chez Norman Foster, mais aussi Mies van der Rohe, Gio Ponti ou Philibert de l’Orme – montre qu’on peut écrire une opération de conception sous la forme :

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equation im2

27Le parallélisme entre les deux formules (1) et (2) suggère de rapprocher échelles E et raisons d’agir R du concepteur. Démontrer l’équivalence des échelles et des raisons d’agir revient à établir E  ⊂  R et R  ⊂  E.

2.2 – Toutes les échelles de référence sont des raisons d’agir

28La relation E  ⊂  R est facile à tester : il faut montrer que les échelles peuvent se ramener à un exposé des raisons d’agir. Nous examinerons ici les exemples à partir desquels les échelles de référence ont été définies (la contre-proposition de Panthéon par Durand ; l’immeuble de Brême par Aalto ; le musée à croissance illimitée de Le Corbusier).

29Jean-Nicolas-Louis Durand (1795-1830), professeur à l’École polytechnique, est l’auteur d’une contreproposition du Panthéon de Soufflot (Fig. 1), « exemple emblématique » d’échelle économique (Boudon, 1992, p. 154-155 ; 1994, p. 180). Les solutions, présentées en vis-à-vis dans le Précis, sont appuyées par la légende :

Fig. 1

Jean-Nicolas-Louis Durand, Le Panthéon français tel qu’il est, et tel qu’il aurait dû être (Durand 1802)

Fig. 1

Jean-Nicolas-Louis Durand, Le Panthéon français tel qu’il est, et tel qu’il aurait dû être (Durand 1802)

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« Église de Sainte-Geneviève, ou Panthéon Français, tel qu’il est : Cet Édifice quoi qu’assez resserré, a couté dix huit millions / Le Panthéon Français, tel qu’on auroit du le faire, n’en eut couté que neuf, et eut été vaste et magnifique » ; « Lorsqu’[une surface] est terminée par les quatre côtés d’un carré, elle exige moins de contours que lorsqu’elle l’est par ceux d’un parallélogramme, et moins encore quand elle est terminée par la circonférence d’un cercle […] Il sera aisé d’en conclure qu’un édifice sera moins dispendieux, qu’il sera plus symétrique, plus régulier et plus simple ».
(Durand, 1802, p. 24)

31Pour savoir si l’échelle économique du Panthéon de Durand est assimilable à une raison d’agir, on peut suivre le canevas des opérations constitutives de l’échelle architecturologique (Boudon, 1994, p. 151) :

  1. l’échelle, comme référenciation. Les considérations économiques dont il est question dans le texte expliquent que ce projet ait été retenu comme exemple d’échelle économique.
  2. L’échelle, comme découpage. L’opération de conception n’affecte pas le Panthéon dans sa totalité, mais principalement son plan, et plus précisément, son périmètre extérieur.
  3. L’échelle, comme dimensionnement. Durand fait le pari [8] que, à mesure égale, on eût obtenu un meilleur résultat en rejetant le plan cruciforme. Il garde, à titre de comparaison, une donnée de Soufflot : la rotonde aura un diamètre intérieur de 80 m égal à la largeur du transept existant (soit 24 + 32 + 24 = 80 m).

32Si l’échelle, comme découpage ou dimensionnement, est indépendante des raisons d’agir ce n’est pas le cas de l’échelle référence, puisque les considérations économiques du projet peuvent être retrouvées par l’analyse des raisons d’agir : « Pourquoi Durand transforme-t-il le plan en croix grecque du Panthéon en rotonde ? — Afin [étymologiquement à fin] de montrer qu’un Panthéon vaste et magnifique aurait pu être construit à moitié prix ».

33On montrera maintenant que la conversion de l’échelle de référence en raison d’agir est généralisable à tous les exemples à partir desquels les échelles ont été définies. Mentionnons le cas des échelles fonctionnelle, de visibilité et d’extension :

tableau im4
Pourquoi… ? (Explanandum) Afin de… (explanans) Pourquoi J.-N.-L. Durand transforme-t-il le plan en croix grecque du panthéon de Soufflot en rotonde ? Afin de réduire les coûts, en dessinant un espace intérieur plus grand pour un périmètre identique (échelle économique). Pourquoi G. Ponti élargit-il le couloir de circulation dans la partie centrale de l’immeuble de bureaux Pirelli ? Afin de faciliter le passage du flux de personnes qui est plus important dans la partie centrale (échelle fonctionnelle). Pourquoi A. Aalto choisit-il un plan en éventail pour la façade sud de l’immeuble de Brême ? Afin de donner à chaque résident un point de vue différent sur le paysage environnant (échelle de visibilité). Pourquoi Le Corbusier dessine-t-il en 1939 le musée à croissance illimitée sous forme d’une spirale carrée ? Afin de permettre l’extension de la galerie du musée à une date ultérieure (échelle d’extension).

34Cette conversion étant possible, la relation E  ⊂  R est vérifiée : les échelles de référence sont des raisons d’agir du concepteur.

3 – Certaines raisons d’agir ne sont pas des échelles de référence

35Demandons-nous maintenant si toutes les raisons d’agir du concepteur sont assimilables à des échelles de référence. Boudon et al. déclarent que les échelles constituent une « liste empirique ». L’exhaustivité de la liste des échelles est problématique : « La conception est liée à des conditions qui font que ces pertinences ne sont pas en quantité finie a priori, ni qu’elles forment une liste totalement ouverte » (1994, p. 166). Les échelles de référence ne peuvent pas être à la fois en nombre fini et infini. L’un des termes de l’alternative doit être choisi : 1° Est-il possible de concevoir des échelles nouvelles, irréductibles aux échelles connues ? 2° Est-il possible de réviser le contenu des échelles existantes ?

3.1 – L’échelle géographique : une échelle révisable ?

36Si la règle d’identification d’une échelle nouvelle interdit tout empiètement sur des échelles existantes, il est possible de préciser les modalités d’attribution de la mesure des échelles courantes. On note que certaines échelles architecturologiques, comme l’échelle parcellaire, attribuent une mesure de façon univoque. L’échelle géographique, au contraire, recouvre diverses modalités d’attribution des mesures : on lui assigne de prendre en compte « la morphologie du sol », « l’orientation des points cardinaux, la situation et le modelé du terrain, les données climatiques, etc. » (Boudon, 1992, p. 138 ; 1994, p. 173).

37Par ailleurs, les données climatiques dépendent de registres (température, ensoleillement, vent, humidité, précipitations, neige…) qui induisent toutes des opérations différentes : la température peut suggérer une solution d’isolation thermique ; l’ensoleillement, un choix d’orientation et de percement des baies ; la pluie, un choix de système d’étanchéité, la neige, un choix structurel. La comparaison de l’échelle parcellaire et de l’échelle géographique montre que la seconde a un spectre d’actions plus étendu que la première. Si les données climatiques et topographiques induisent des modalités d’action différentes, il conviendrait de distinguer dans l’échelle géographique une échelle topographique, climatique, thermique, etc. Les échelles architecturologiques peuvent donc être démultipliées. Comme ces données ne sont pas assumées par la classification des échelles, la question se pose de savoir comment les qualifier : nouvelles échelles ou simples raisons d’agir ?

3.2 – L’échelle acoustique : une nouvelle échelle ?

38En novembre 1952, la Maison de la Radio fit l’objet d’un concours d’architecture dont Henry Bernard fut le lauréat. Nommé architecte en chef, il sera secondé par Jacques Lhuillier, Georges Sibelle et les frères Niermans. Le bâtiment, inauguré en 1963, se compose de deux couronnes concentriques de studios au centre desquelles se trouve une tour rectangulaire de 65 m de hauteur, destinée aux archives de la radiodiffusion (Fig. 2). Henry Bernard a placé au nombre des idées directrices du projet : « Protéger les studios des bruits extérieurs par un écran continu (idée d’une couronne extérieure de bureaux et de foyers) » et « procurer à tous les studios […] une forme adaptée à l’acoustique (idée d’une disposition circulaire de studios trapézoïdaux) » (1962, p. 81). Ces idées sont identifiables en plan (Fig. 3).

Fig. 2

Henry Bernard, Maison de la Radio de Paris, vue aérienne (Bernard 1962)

Fig. 2

Henry Bernard, Maison de la Radio de Paris, vue aérienne (Bernard 1962)

Fig. 3

Henry Bernard, Maison de la Radio de Paris, plan du premier étage, montrant l’organisation des studios (Bernard 1962)

Fig. 3

Henry Bernard, Maison de la Radio de Paris, plan du premier étage, montrant l’organisation des studios (Bernard 1962)

39Dans le texte de présentation du projet, Bernard revient sur les problèmes d’acoustique, cruciaux dans la conception du bâtiment :

« Les problèmes d’isolation, particuliers à une Maison de la Radio, sont de nature très diverses. Il faut d’abord protéger le bâtiment contre les bruits extérieurs mais également éviter les transmissions possibles de studio à studio. Ceci a été obtenu par […] la construction dans chaque alvéole [de l’enveloppe] d’une structure pour chaque studio totalement indépendante de l’enveloppe ».
(Bernard, 1962, p. 94)
Des raisons acoustiques ont donc guidé trois opérations de conception principales : 1° enceindre les studios dans une couronne périphérique pour éviter la transmission des bruits extérieurs ; 2° donner aux studios une forme trapézoïdale pour supprimer les échos multiples ; 3° inclure chaque studio dans une alvéole indépendante pour éviter la transmission des bruits solidiens. L’acoustique induisant des opérations de conception qui ne sont pas prises en charge par la classification courante des échelles, on peut soit invoquer l’existence de raisons d’agir acoustiques, ou identifier une nouvelle échelle, l’échelle acoustique, qui consisterait à donner forme ou mesure à un édifice afin de maîtriser l’incidence des sons sur l’homme.

3.3 – Généralisation

40Les exercices précédents peuvent être reproduits dans d’autres situations de conception. Considérons quelques nouveaux cas :

  1. Au parc animalier de Gramat (Lot), la fosse aux ours est faite d’une enceinte de moellons de pierre de 4 m, surmontée d’un mur de maçonnerie légère de 1 m. Cette stratification résulte d’un changement de la réglementation. Comme ces normes répondent à un risque constant (les ours ne sont ni plus grands, ni plus agressifs qu’hier), n’est-il pas justifié de référer ce choix à une échelle sécuritaire ?
  2. On connaît des projets dans lesquels deux bâtiments ont été liés par une arche (Alain Sarfati à Nancy) ou une passerelle (Christian de Portzamparc à Enghien-les-Bains). Les deux bâtiments formant une unité, la commission de sécurité ne peut exiger un accès incendie entre les deux corps de bâtiment. En ce cas, n’est-il pas opportun d’introduire une échelle réglementaire ?
  3. Supposons qu’un architecte ait transformé en pans coupés au stade de l’avant-projet ce qui était une courbe libre au niveau de l’esquisse, parce que son vieux logiciel de DAO ne prend pas en charge les courbes. N’est-on pas en droit de percevoir ici les conséquences d’une échelle instrumentale ?
  4. Si un concepteur choisit d’utiliser un plan tramé afin de dégager du temps pour participer à un concours qui lui semble plus important, n’est-on pas fondé à identifier une échelle temporelle ?
  5. Frank O. Gehry, architecte de la maison Wagner (Fig. 4) se demande : « Comment construire une maison sur un terrain pentu sans y toucher ? […] J’avais dans l’idée que la maison devait, en même temps, être posée et se laisser glisser sur le terrain » (1988, p. 5). La contrainte topographique n’étant ici qu’un vague prétexte, n’a-t-on pas ici un cas d’échelle expressive ?
  6. Quand Robert Maxwell – collaborateur du précédent – déclare que son équipe « incline, biaise ou déforme » intentionnellement les volumes des bâtiments de manière à « perturber les attentes habituelles », ne sommes-nous pas en présence d’une échelle psychologique ?

Fig. 4

Frank O. Gehry, Maison Wagner, plan et élévation (Gehry et al. 1988)

Fig. 4

Frank O. Gehry, Maison Wagner, plan et élévation (Gehry et al. 1988)

41Les raisons d’agir énoncées dans ces exemples sont différentes. On note toutefois une différence entre les cas [1–3] et les cas [4–6]. Les trois premières raisons d’agir naissent de problèmes spécifiquement architecturaux. Cela les rapproche des échelles, car il appartient à l’architecte – et à lui seul – de dimensionner une porte eu égard à l’échelle fonctionnelle ou de concevoir un bâtiment eu égard à l’échelle parcellaire. Les trois dernières ne relèvent pas spécifiquement d’un ordre architectural (ainsi, toute action a une dimension psychologique). Il s’ensuit que toutes les raisons d’agir ne peuvent pas être converties en échelles. Par conséquent R ⊄ E.

42Les sections précédentes ont établi donc deux résultats : toutes les échelles peuvent être considérées comme des raisons d’agir du concepteur (E  ⊂  R) ; certaines raisons d’agir ne sont pas des échelles de référence (R ⊄ E). Les échelles constituent donc un sous-ensemble des raisons d’agir.

4 – Comparaison des échelles et des raisons d’agir

43Comme les opérations de conception décrites dans les sections précédentes peuvent être analysées en termes de raisons d’agir ou en termes d’échelles, il convient se demander s’il faut les interpréter comme des échelles architecturologiques (y compris les cas nouveaux qu’on pourrait découvrir) ou comme des raisons d’agir du concepteur.

4.1 – Les raisons d’agir du concepteur étant infiniment variées, leur pouvoir explicatif est toujours supérieur à celui des échelles de référence

44Même en limitant les nouvelles échelles à la description de problèmes spécifiquement architecturaux, le gain de recourir à la classification est limité. La justification des échelles courantes par « leur fréquence d’occurrence » est plus une visée pédagogique qu’une exigence de recherche : l’historien qui souhaite reconstruire la conception d’un projet donné n’est pas confronté à des régularités statistiques, mais à une expérience singulière. Jamais le choix d’un explanans dans une classification, aussi riche et étendue soit-elle, ne dépassera en précision les raisons d’agir données par le concepteur : en résumant l’énoncé (a) « Durand a conçu une rotonde afin de montrer qu’un Panthéon aussi vaste pouvait être construit à moitié prix », le syntagme (b) « échelle économique » perd des informations importantes. L’énoncé (b) ne peut pas déterminer le résultat de l’acte de conception, en raison de son caractère sténographique. Exemple : un projet de Panthéon dont le plan cruciforme aurait été choisi pour manifester la dépense ostentatoire serait décrit par la même « échelle économique », alors qu’il s’agit d’un projet d’orientation contraire.

45Le pouvoir explicatif des raisons d’agir données par l’architecte étant toujours supérieur à celui des échelles, il est vain de traduire la totalité des raisons d’agir dans la classification actuelle des échelles architecturologiques.

4.2 – Toute classification empirique contraignant la liberté du concepteur, l’intérêt des échelles de référence réside dans l’explication ex post des opérations de conception

46Les échelles technique, fonctionnelle, économique… (Boudon, 1994, p. 166-187 ; 2002, p. 177-278) constituent une classification empirique. Cette liste présente un intérêt évident pour illustrer les modes de raisonnement typiques de la conception, mais elle se heurte à deux orientations : (1) un mouvement endogène de révision des catégories existantes ; (2) un mouvement exogène d’agrégation de nouvelles catégories. Philippe Boudon s’est exprimé à ce sujet : « Une telle diversité [des échelles] est sans doute en théorie infinie » (1992, p. 131) cependant que « ces pertinences ne […] forment pas une liste totalement ouverte » (1994, p. 166). Ces deux positions proviennent en réalité du fait qu’il est aussi difficile de maintenir une classification fermée des échelles, car la conception architecturale conduit souvent à des solutions inédites, que de vouloir l’étendre à tous les cas qui pourraient être découverts, car une classification ouverte n’est plus une classification.

47Le choix d’étudier les opérations de conception à partir des raisons d’agir (données par le concepteur ou reconstruites) limite les défauts de la classification. Si l’observateur identifie un cas connu, il lui suffit de traduire la raison d’agir en échelle ; si l’observateur rencontre un cas nouveau, il peut étudier la raison d’agir du concepteur sans s’occuper de sa correspondance avec les échelles existantes.

Conclusion

48Les raisons d’agir offrent de bonnes garanties de simplicité et de régularité (répondre à la question pourquoi… ; systématiser la réponse au format téléologique afin de… ; distinguer les aspects cognitifs/conatifs de l’action). Leur introduction contribue à clarifier les modèles de la conception architecturale. Elles fournissent toutefois des explications de « bas niveau », très proches de la pratique du concepteur. À ce stade, deux cas se présentent :

  1. L’explicitation de l’explanans (échelles ou raisons d’agir) d’une opération est utile s’il existe un écart par rapport aux attentes de l’observateur. Le cas se présente dans les situations suivantes : enseignement de l’architecture (les étudiants n’étant pas familiers des processus de conception) ; études architecturales avancées (certains concepteurs parvenant à des résultats auxquels d’autres ne parviennent pas) ; histoire de l’architecture (les raisons d’agir pouvant échapper aux habitudes contemporaines). Dans ces cas, les raisons d’agir rendent un service inestimable en révélant pourquoi des opérations de conception ont été entreprises.
  2. L’explicitation des raisons d’agir du concepteur est inutile lorsqu’il n’y a pas d’écart significatif par rapport aux attentes de l’observateur. C’est le cas, chaque fois qu’il existe un ajustement suffisant entre l’observateur et le concepteur, par exemple : entre deux architectes contemporains ayant reçu la même formation. En ce cas, l’exposé des raisons d’agir est contingent. L’observateur peut se détourner de l’étude des motivations, pour se concentrer sur une tâche tout aussi importante dans l’étude de la conception architecturale : la description fine des opérations de conception (explanandum).

49Le concept de schème a été introduit pour décrire les actions de conception dans ce but (Raynaud, 1998, 1999, 2008). Le schème est un « opérateur » qui rend compte, non pas des esquisses (états), mais des changements d’états intervenus entre deux esquisses consécutives du projet. C’est pourquoi le schème est désigné par un verbe d’action. Les travaux récents ont retenu du schème son caractère dynamique et morphogénétique, bien plus que la dimension conative qu’implique son emploi. En attestent sa présence dans des recherches sur la mémoire digitale (Léglise, 2001), un thésaurus de références d’aide à la conception initiale (Scaletsky, Schatz, Bignon et Halin, 2001 ; Scaletsky, 2004 ; Shen, 2004), l’étude de schèmes particuliers de conception architecturale ou urbaine (Miet, 2003), la paramétrisation et l’implémentation de certains schèmes comme opérateurs de la conception architecturale (Wetzel, Bignon et Belblidia, 2006a, 2006b, 2006c ; Shadkhou, 2007).

50Ces travaux montrent l’intérêt de laisser, au moins dans certains cas, les raisons d’agir au concepteur pour se concentrer sur l’étude de l’« opératoire pur ».

Notes

  • [1]
    Davidson appelle « action tout ce qu’un agent fait intentionnellement » (1982, p.5). Searle note qu’« il n’y a pas d’action sans intention » (1985, p. 105).
  • [2]
    Le premier Davidson soutient que « la rationalisation est une espèce d’explication causale » (1982, p.3). De même, Searle écrit : « l’intention doit exercer un rôle causal sur l’action » (1985, p. 110, 324).
  • [3]
    Melden assure que « les explications causales n’ont aucune pertinence pour notre compréhension » (1961, p. 184). Il faut ajouter que, pour les anti-causalistes, la causalité n’est pas inscrite dans le cours des événements, c’est une représentation du cours des choses émanant de l’observation.
  • [4]
    S’il faut, en général, énoncer les deux membres de la raison primaire, ce n’est pas toujours nécessaire des actes habituels. Ainsi, la croyance (b) peut être sous-entendue : si, dans une librairie étrangère, je veux convertir le prix d’un livre, je peux me dispenser de dire qu’il existe un taux de change entre les monnaies.
  • [5]
    Pour un exposé d’ensemble, voir Boudon (1992, p. 134-163 et 1994, p. 166-187). La division des échelles est analytique, les parties d’un ouvrage pouvant répondre simultanément à plusieurs échelles.
  • [6]
    Simon (1974, 1982) a montré que certains problèmes sont susceptibles d’admettre des solutions satisficing. La conception architecturale est de ce type.
  • [7]
    Ces schèmes d’action, ou « actions génériques », sont dégagés par une analyse parasynonymique et nommés par des verbes d’action courants. Ce sont par exemple : entrer, sortir, fermer, ouvrir, unir, séparer, lier, etc. On trouvera un rappel de la littérature in Raynaud (1998).
  • [8]
    Ce parti résulte de la combinaison de deux schèmes : augmenter la surface du Panthéon ; réduire son périmètre. La surface intérieure passe ainsi de 4096 m2 (Soufflot) à 5026 m2 (Durand) quand le périmètre intérieur passe de 320 m (Soufflot) à 251 m (Durand)
Français

Cet article compare les modèles explicatifs en architecturologie et en philosophie analytique de l’action, l’une et l’autre postulant l’existence d’actions finalisées. Cette similitude pose la question de l’identité des échelles de référence et des raisons d’agir. On montre que les échelles sont un sous-ensemble des raisons d’agir. Ce résultat a deux conséquences : 1. Le pouvoir explicatif des raisons d’agir est supérieur à celui des échelles de référence. 2. Raisons d’agir et échelles de référence ont un intérêt pour l’explication ex post du travail de conception. D’où l’orientation de l’« opératoire pur » défendue ici, qui consiste à abandonner les raisons d’agir aux concepteurs pour se concentrer sur la description des opérations de conception par des schèmes d’action.

Mots-clés

  • conception architecturale
  • echelles
  • schèmes
  • raisons d’agir

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Dominique Raynaud
Laboratoire Philosophie, Pratiques & Langages – PPL Université Grenoble Alpes, France
Dernière publication diffusée sur Cairn.info ou sur un portail partenaire
Mis en ligne sur Cairn.info le 29/05/2017
https://doi.org/10.3917/sdd.005.0131
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