Cet article retrace les parcours résidentiels des 58 retraités nés entre 1927 et 1952 interrogés dans le cadre de l’enquête Amare et les resitue dans le temps long pour les envisager en tenant compte des différentes trajectoires (familiales, sociales, professionnelles)
qui composent la vie des individus – l’idée directrice étant que ces dernières constituent
une même histoire personnelle (Girard, 1964 ; Grafmeyer, 2010). Prendre en compte
l’ensemble des sphères de vie tout en analysant leur intrication est un moyen de saisir
l’intelligibilité des trajectoires, d’en appréhender les logiques, de découvrir des effets
de « contamination » d’une sphère à l’autre (Bidart, 2006), mais aussi d’observer les
« bifurcations biographiques » (Grossetti et al., 2009) qui impliquent des arbitrages, des
réaménagements. La mobilité sera alors appréhendée comme « la capacité des êtres
sociaux au cours de leur existence à redéfinir le sens des situations auxquelles ils se
trouvent confrontés et les enjeux qui leur importent » (Grafmeyer, 1994).
Après avoir décrit les trajectoires résidentielles des enquêtés dans leur ensemble, nous
examinerons comment celles-ci, traversées par le processus de désinstitutionalisation de
manière différente selon le genre et la génération, se sont écartées du modèle de parcours logement mis en place depuis les années 1960.
Mots-clés
- mobilité résidentielle
- parcours de vie
- famille
- générations
- retraite