Cet encadré revient sur les grands modèles des comportements d’épargne : l’hypothèse du revenu permanent, la théorie du cycle de vie et les modèles hypermétropes qui prennent en compte l’héritage, pour les expliquer brièvement et faire ressortir les différences dans leurs définitions de l’horizon temporel des agents économiques.
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L’économie est-elle la science de la patience ? Les auteurs classiques voyaient dans l’épargne une vertu en affinité avec l’idéal ascétique de renoncement aux jouissances présentes, et le fondement de l’accroissement des richesses. La science économique cherche alors à expliquer les comportements d'épargne, modélisés comme des transferts de revenus entre plusieurs périodes. Elle s'intéresse par ce biais à la perception du temps par les agents et interroge leur horizon temporel. Cet encadré vise à illustrer l'élargissement graduel de cet horizon en présentant les grands modèles microéconomiques expliquant les comportements d’épargne, leurs implications macroéconomiques et leur place dans l’évolution de la pensée économique.
Dans la conception classique, l’épargne est guidée par le taux d’intérêt et conçue comme l'affectation d'une partie du revenu à la consommation future. John Maynard Keynes introduit une rupture fondamentale (Keynes, 1936, p. 113) : le partage entre consommation et épargne est déterminé par la préférence des individus pour la consommation présente. La propension moyenne à consommer, la part du revenu consacrée à la consommation, est supposée stable selon la « loi psychologique fondamentale » :C = cY
Où c est une fraction du revenu Y. De là découle la fonction d'épargne comme la part résiduelle, non consommée du revenu : S = Y – C = (1 – c)Y
Le taux d’épargne est donc proportionnel au revenu courant : l’horizon des agents se limite à la période considérée…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 29/05/2022
- https://doi.org/10.3917/rce.029.0062

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