Pourriez-vous définir le concept de capital humain, en distinguant l’approche microéconomique et l’approche macroéconomique ?
Le concept est apparu avec Gary Becker (1964), un des premiers auteurs à étendre le champ de l’économie à d’autres objets, comme la famille. Son apport fut d’adapter l’approche microéconomique de modélisation de la décision d’investissement par un agent optimisateur. Par exemple, le choix d’effectuer une année d’études supplémentaire est considéré comme le résultat d’un calcul coût-bénéfice : son coût financier direct et son coût d’opportunité ne doivent pas excéder le gain supplémentaire sur le salaire futur.
Cette théorie, dans sa première version, ne prend pas en compte les externalités des décisions individuelles. Or, au niveau macroéconomique, une main-d’œuvre qualifiée a des effets sur la croissance économique de long terme. Ces externalités sont aussi sociales, avec un effet sur la cohésion sociale ou encore le taux de criminalité. Ces effets positifs sont des externalités car ils ne sont pas récompensés par un salaire plus élevé (on dit qu’ils ne sont pas internalisés par l’agent), ce qui pousse l’individu à sous-investir dans son capital humain par rapport à l’optimum social.
Est-ce que la théorie du capital humain est pertinente pour expliquer les choix de carrière des enseignants ?
D’un point de vie individuel, la décision de devenir enseignant ne se rapporte pas à des critères uniquement financiers. Le salaire proposé aux enseignants est très faible comparé aux diplômés de bac + 5, particulièrement en sciences…