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La formule de « transition écologique », aujourd’hui omniprésente dans le langage courant et politique, est le fruit d’un processus de réinvention et de réappropriation de son sens et de son périmètre. Avec comme point central et passeur lexical la figure charismatique de Rob Hopkins, professeur de permaculture en Grande-Bretagne et fondateur des villes en transition, cet article entend revenir sur la formule, depuis sa genèse jusqu'à sa diffusion et son institutionnalisation.
Introduit dans le langage scientifique par la chimie, le terme de transition désigne le passage d’un régime d’équilibre à un autre (Bourg et Papaux, 2015). Il a été repris pour décrire de nombreux phénomènes et insiste sur leur caractère à la fois progressif et profond, sans être un simple ajustement ni une révolution brutale. L’exemple le plus fameux est celui de la transition démographique. La transition est ainsi un processus qu’il est impossible de maîtriser totalement puisqu’il s’inscrit sur le long terme dans un système complexe intégrant de multiples acteurs.
L’analyse socio-technique a tenté de dégager les principes déterminant les dynamiques des transitions. Ainsi, Geels (2002) et Loorbach (2007) ont schématisé ce processus en fonction de trois niveaux exerçant des pressions les uns sur les autres. D’abord, les niches sont le lieu d’initiatives radicales et d’expérimentations en marge du système établi. Pour se diffuser, ces innovations doivent s’inscrire dans des régimes, c’est-à-dire des normes qui déterminent les comportements, garantissant la stabilité et donc l’inertie du système…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 27/11/2020
- https://doi.org/10.3917/rce.026.0014

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