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Le gouvernement britannique annonçait fin janvier 2020
la reprise par l’État de la concession confiée à Northern Rail
. Cette décision intervient dans la continuité de récentes nationalisations des lignes ferroviaires en Grande-Bretagne, qui pourraient n’être que transitoires : a priori, rien n’empêche qu’elles soient remises en situation de concurrence après amélioration
. L’histoire mouvementée du mode de régulation du secteur ferroviaire britannique est un exemple frappant des relations complexes et non-figées qu’entretient le train avec le marché, comme le montrent les aller-retours successifs entre nationalisation et privatisation, monopole et concurrence que connaît le secteur depuis le début du XIXe siècle. Pionnière du chemin de fer, la Grande-Bretagne peut servir de laboratoire pour aborder les problématiques relatives à la concurrence du train.
En 1830, le Liverpool and Manchester Railway lançait, avec la première ligne pour passagers au monde, le début du grand développement des chemins de fer en Grande-Bretagne. Rapidement, ces derniers se multiplient sur le territoire : dans les années 1840, le pays comptait plus de mille compagnies ferroviaires en concurrence pour l’exploitation du réseau. Les investissements dans les sociétés de chemins de fer explosent ; la perspective de profits importants, couplée à un environnement financier très favorable et à l’absence de réglementation par le Parlement, conduisent à une véritable bulle spéculative, la Railway Mania (Campbell et Turner, 2012)…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 23/06/2020
- https://doi.org/10.3917/rce.025.0174

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