1La « bonne fée » ou le plus prosaïque « tuteur d’entreprise [1] » est une personne physique qui investit son propre argent dans une entreprise innovante à fort potentiel et qui met à disposition de cette entreprise ses compétences, son expérience, son réseau relationnel et une partie de son temps [2]. Il s’agit de financer des entreprises non cotées sur un marché par une prise de participation dans leur capital (on parle de « capital investissement » ou private equity*) durant la phase de démarrage de leur vie : cela correspond au segment « capital-risque* » du « capital investissement » [« Comment financer l’innovation ? », p. 173].
2Cet investissement, relativement peu liquide, présente un degré de risque élevé. En contrepartie, la rentabilité* potentielle des entreprises qui font l’objet de ce type d’investissement est très élevée.
3Les business angels ne se limitent généralement pas à fournir un apport financier d’amorçage à des porteurs de projets. Les investissements, réalisés généralement par d’anciens entrepreneurs, des chefs d’entreprises, des cadres, permettent un apport de compétences techniques auprès des entrepreneurs. Les business angels sont généralement très attachés à la double composante de leurs actions, à la fois investissements financiers et humains.
4Le champ d’intervention des business angels couvre des projets nécessitant des investissements généralement compris entre 100 000 et 1 million d’euros. Le montant de ces investissements et surtout leurs spécificités font que le business angel intervient rarement seul. Il fait généralement parti d’un réseau lui permettant d’avoir accès à des projets, de pouvoir éventuellement investir avec d’autres personnes dans ceux-ci et de mutualiser les risques en diversifiant ses prises de participations. Ces réseaux de business angels peuvent être locaux, sectoriels ou se structurer autour d’associations d’anciens élèves à l’instar d’« X-Mines-Ponts business angels ».
5L’association France Angel recense 4 500 business angels dont environ la moitié est inscrite dans des réseaux. Leurs investissements annuels sont évalués à 811 millions d’euros. Encore relativement peu développé par rapport aux États-Unis (où l’on dénombre 20 fois plus de business angels qu’en France proportionnellement à la population et où le montant de leurs investissements annuels attendrait 19 milliards d’euros) ou à l’Angleterre, le mouvement des business angels devrait être amené à prendre de l’ampleur en France avec la mise en place d’une fiscalité incitative. Dernière évolution en date, la loi d’août 2007 sur « le travail, l’emploi et le pouvoir d’achat » prévoit une réduction de l’impôt sur la fortune se montant à 75 % de l’investissement et pouvant aller jusqu’à 50 000 euros pour les contribuables investissant dans le financement des PME non cotées.
6Pour aller plus loin, le lecteur est invité à consulter la revue trimestrielle des anciens élèves de l’ENSAE Variance qui consacre dans son numéro du 31 octobre 2007 un dossier au private equity et qui s’intéresse en particulier aux business angels ; le dossier est disponible en ligne sur le site de l’association : http:// www. ensae. org