Le Projet de recherche ICSEM (« International Comparative Social Enterprise Model »), mené de 2013 à 2019, a eu pour objectif d’identifier et de comparer les modèles d’entreprises sociales à travers le monde. Sur la base d’un cadre analytique original, quatre modèles principaux d’entreprise sociale ont été identifiés puis ont été confortés par une base de données ICSEM constituée grâce à une enquête dans 43 pays. Il apparaît ainsi que l’existence de trois des quatre modèles, i.e. la coopérative sociale, « l’associatif entrepreneurial » et le « social business », est fortement soutenue par l’analyse empirique dans presque tous les pays étudiés. Par ailleurs, des spécificités significatives apparaissent en Europe de l’Ouest, Centrale et Orientale.
Article
La plupart de ceux qui utilisaient les notions d’entrepreneuriat
social et d’entreprise sociale au tout début des années 2000
s’accordent aujourd’hui sur le fait qu’ils n’auraient jamais pu imaginer l’étonnante percée de ces concepts. En effet, l’utilisation de
ces derniers se répand aujourd’hui dans la plupart des régions du
monde : après une première décennie presque confidentielle, celle
des années 1990, on a vu des communautés de recherche émerger de
part et d’autre de l’Atlantique, puis s’étendre vers l’Europe centrale
et orientale, dans la plupart des pays d’Asie de l’Est, y compris en
Chine, ainsi qu’en Inde, en Australie, en Israël et dans divers pays
d’Amérique latine.
En Europe, il est évident que l’entreprise sociale doit beaucoup
au succès des coopératives sociales, apparues en Italie en 1991,
ainsi qu’à la politique de promotion de l’entreprise sociale mise en
œuvre par le gouvernement britannique à partir de 2002 (Borzaga
et Defourny, 2001). Mais nombreux sont ceux qui reconnaissent à
ces concepts une filiation très nette avec les différentes approches
qui tentent de souligner l’existence d’un troisième secteur, au-delà
de la distinction classique entre un secteur privé à but lucratif et
un secteur public, et ce, quels que soient les termes utilisés pour
appréhender un tel troisième secteur : non-profit sector, voluntary
and community sector, économie sociale, économie solidaire, etc.
L’approche de l’entreprise sociale et le potentiel analytique qui s’en
dégage doivent surtout être vus comme un éclairage susceptible
d’enrichir les conceptions existantes…
Résumé
Plan
- L’ambition et l’originalité du projet « ICSEM »
- Les fondements d’une grille analytique
- Les types de ressources mobilisées : quel rapport au marché ?
- Vers une typologie des modèles d’entreprises sociales
- Les modèles « théorisés » à l’épreuve des faits
- Les résultats pour l’Europe de l’Ouest : de cinq groupes à trois modèles
- Des promesses et des défis
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 28/04/2022
- https://doi.org/10.3917/recma.364.0080

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