CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Dans un monde où la Covid nous montre la fragilité de notre planète et où la haine xénophobe menace la démocratie, « Les acteurs de l’ESS doivent sortir de l’entre-soi », dit Nadine Richez-Battesti dans... un journal de l’ESS. Alors comment se faire entendre au-delà des convaincus ? Comment communiquer l’ESS dans l’espace public ? Peut-être en commençant par écarter les idées simplistes qui circulent sur la communication. De même que les économistes orthodoxes répandent une vision tronquée de l’économie, les gestionnaires et les informaticiens propagent une vision erronée de la communication. Cette dernière n’est pas une opération de séduction visant à installer une bonne image de marque. Elle n’est pas davantage réductible à une relation médiatique aujourd’hui dominée par les outils numériques. La communication n’est ni persuasion ni connexion, c’est une co-construction de sens. Mais, comme l’ESS, cette co-construction possède une caractéristique singulière : il s’agit d’établir un lien social égalitaire entre altérités libres. Dans cette perspective, repenser la communication des organisations de l’ESS (OESS), c’est réfléchir aux voies permettant de retisser l’adéquation entre fin et moyens qui s’est distendue sous l’effet du managérialisme et du solutionnisme numérique. Pour rendre visible un militantisme qui vise à démocratiser l’économie, il convient d’expérimenter une communication démocratique. Pour présenter les pistes de cette communication solidaire, nous procéderons en deux temps…

Français

La communication des organisations de l’ESS est de plus en plus orientée vers une approche marketing et cherche à vaincre l’invisibilité médiatique en développant la connexion numérique. Ces approches persuasives et technologiques sont une impasse. Du coup, l’ESS est peu visible dans l’espace public. Pour combattre cette invisibilité et mettre en lumière la spécificité démocratique de l’EE, il convient d’expérimenter une communication démocratique que nous nommons communication solidaire. Il s’agit de repenser la communication des organisations de l’ESS à partir du modèle de l’incommunication. Le but est de développer une communication qui, dans l’espace public, renforce l’identité de l’ESS : critiquer l’existant et expérimenter le monde d’après.

Éric Dacheux
Professeur en sciences de l’information et de la communication à l’Université Clermont Auvergne, où il a fondé le laboratoire « Communication et solidarité » (EA4647). Il est le responsable de l’axe « communication, innovation sociale et ESS » de l’EA4647. Site perso : http://délibéralisme.eu/index.htm
Éric Dacheux est professeur en sciences de l’information et de la communication à l’Université Clermont Auvergne, où il a fondé le laboratoire « Communication et solidarité » (EA4647).
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Mis en ligne sur Cairn.info le 28/04/2022
https://doi.org/10.3917/recma.364.0066
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