CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1Si la notion de coparentalité s’est dégagée à l’occasion des problèmes posés par les séparations conjugales, elle constitue le principe central du nouvel ordre familial qui se veut démocratique, assurant l’égalité parentale et préservant la liberté individuelle. Les parents s’y trouvent interpellés de façon différente selon leur genre, alors que la diversification des situations familiales, liée tant à l’évolution des mœurs qu’à l’assistance médicale à la procréation avec tiers donneur, favorise les débats contradictoires. L’objectif de l’article est d’éclairer le processus qui a conduit à cette situation et d’analyser quels présupposés naturalistes la coparentalité doit dépasser pour pouvoir être mise véritablement en œuvre.

2Si la coparentalité, en tant que maintien du lien de l’enfant à ses deux parents exerçant conjointement l’autorité parentale, a été posée comme principe de référence de l’après-séparation dans la loi française à partir de la fin des années 1980 [2] au nom du principe de gestion de l’après-divorce que représente dès la loi du 11 juillet 1975 l’intérêt de l’enfant [3], c’est qu’elle constituait l’axe central des mutations de la sphère privée en cours dès la fin des années 1960. Ce grand mouvement de remise en cause de l’ordre privé antérieur, que l’on résume un peu trop rapidement par la référence à Mai 1968 [4], liait dans une même dynamique le renouvellement des rapports entre les sexes avec le renouvellement des rapports entre les générations. Y étaient mis en question les liens existant entre les nouvelles places prises par les femmes et les hommes dans la société et les nouvelles places des enfants et des adolescents dans cette société et au regard des générations qui les avaient engendrés. Ainsi que j’ai essayé de le cerner à plusieurs reprises, la question du pouvoir y tient une place centrale et complexe au sein du dispositif français de parentalité. « D’une part, parce que la façon dont s’organise ce dispositif dans chaque société varie avec le temps, jusqu’à promouvoir aujourd’hui dans les sociétés occidentales des dispositifs divergents ; d’autre part, parce que le pouvoir qui prend pour support les relations parents-enfants met aussi en jeu l’existence d’un pouvoir entre les parents et plus globalement entre les sexes ; enfin, parce que ce pouvoir est lié, là aussi de façon complexe et évolutive, avec le pouvoir social et politique. »[5] Au même titre que les relations entre les sexes, à chaque époque, les relations entre les parents sont tributaires du cadre que leur offre les rapports sociaux, cela apparaissant de façon particulièrement manifeste lors des séparations.

3C’est pourquoi la situation des enfants dans les séparations parentales – qui explosent à partir du début des années 1970 – peut apparaître comme le symptôme le plus virulent des contradictions qui agitent cette mutation fondamentale se cristallisant à la fin des années 1960. Elle vient indiquer que si la mutation est bien à l’œuvre, comme l’atteste l’évolution des lois entre les années 1960 et les années 2010 [6], ce n’est pas sans que le bouleversement des rapports sociaux ne provoque de multiples résistances, conflits et souffrances, dont le point de convergence a été l’enfant. On se trouve là à la conjonction historiques de plusieurs processus interdépendants [7], qui ont amené, d’une part, à une valorisation extrême de l’enfant, jusqu’à parfois procéder à une sorte de sacralisation [8] et, d’autre part, à une promotion de la parentalité [9], dans son sens général de prise en charge parental de l’enfant au niveau des pratiques comme des affects, au regard de la mission éducative dévolue à l’égard de cet enfant. Cette valorisation de la parentalité trouve à partir des années 1990 dans un mot d’ordre du soutien à la parentalité [10], qui a tendance à occulter les autres responsabilités éducatives, la possibilité d’une sur-responsabilisation de nombre de parents, alors même que l’école était considérée comme « en crise » par rapport à cette même mission éducative [11].

La coparentalité, un principe de référence

4La question des besoins et droits de l’enfant aujourd’hui dans un contexte de rupture familiale doit donc être interrogée au regard de l’importance de ces transformations, des avancées et des résistances qu’elles ont produites. Le propos n’est pas simple car, d’une part, les besoins et les droits ne sont pas du même registre [12] et, d’autre part, ces transformations sont multiples et interdépendantes, concernant aussi bien les croyances, que la production économique, l’éducation, la médecine, les savoirs des sciences humaines, les positionnements politiques et les traductions de ces évolutions dans le droit. Mon parcours de chercheur m’a amené à les aborder à diverses reprises et de différents points de vue [13], ce qui m’a fait toucher du doigt leur complexité et comprendre à quel point les souffrances produites étaient nombreuses et partagées, opposant jusqu’à les déchirer ceux-là mêmes qui avaient été auparavant des partenaires amoureux, partageant bien souvent une vision fusionnelle du couple et de la famille. Ces travaux ont contribué à rappeler que la coparentalité n’était pas seulement le principe de référence dévolu à l’après-séparation, visant à maintenir le lien de l’enfant à ses deux parents après celle-ci, mais était beaucoup plus largement la mise en avant du partage des responsabilités éducatives par les parents de l’enfant. débouchant sur une diversité d’usage du terme « coparentalité », qu’il s’agisse des relations à l’enfant dans les situations homoparentales, dont la principale caractéristique est qu’elles ne sont pas univoques mais prennent des formes multiples [14], ou de la co-présence des parents d’origine et des parents d’accueil dans les situations de placement familial [15].

5Elle est placée en principe de référence de la nouvelle norme de la famille, qualifiée de démocratique[16] en ce qu’elle met en œuvre dans la sphère privée les valeurs de la démocratie, résumées dans la devise républicaine française : liberté, égalité, fraternité. Égalité entre les sexes et les générations, autonomisation des personnes, primauté de la dimension affective comme ciment du couple et de la famille. La coparentalité met ainsi en jeu l’égalité entre les parents dans leurs relations à l’enfant, et peut être entendue de multiples façons selon les positions des acteurs.

6Ce dont il est alors question est bien ce qui est considéré comme un droit fondamental de l’enfant à bénéficier de relations privilégiées avec ses parents, au-delà de la catégorisation de ceux-ci et de la diversification des places parentales qu’on connaît aujourd’hui. Ce qui peut amener à des tensions diverses, non seulement entre les parents traditionnels (c’est-à-dire à la fois biologiques, socio-juridiques et éducatifs) mais aussi avec des parents « additionnels » comme les beaux-parents [17], des parents de substitution comme les parents adoptifs [18], des parents déniés comme les parents des familles d’accueil, ou des parents nouvellement reconnus comme tels comme les co-parents des familles homoparentales...

Une coparentalité extensive

7La coparentalité renvoie donc à un champ extrêmement large des possibles situations parentales et met en perspective le principe qui durant des siècles a régi notre droit de la famille : l’exclusivité de la bi-filiation, autrement dit, qu’on ne peut avoir que deux parents [19]. Ainsi, la co-parentalité se définit dans un au-delà de ce principe de bi-filiation au nom des droits de l’enfant, désormais affirmés depuis 1989 par une convention internationale et selon un principe on ne peut plus délicat à interpréter, celui de l’intérêt supérieur de l’enfant. Ce qui a fait dire à Irène Théry que cet intérêt pouvait être utilisé comme un alibi pour soutenir toutes les prises de position, si ce n’est représenter une « potion magique » susceptible de résoudre tous les problèmes [20].

8Quelles sont alors les dimensions les plus importantes de cette transformation, renvoyant à des processus spécifiques – se déroulant sur des périodicités différentes mais entrant en phase à la fin des années 1960 – dont les interconnexions rendent si complexe la question de la coparentalité ?

Une convergence historique d’évolutions sociales

9Tout d’abord, posons le principe général qui sert de soubassement ou d’élément contextuel global pour le développement de cette mutation ou, dit autrement, pour ce basculement du système de références ordonnant la sphère privée à partir des années 1970. Il s’agit de la montée de l’individu comme valeur sociale, ou ce qu’on pourrait appeler « l’individualisation » de la société.

Les origines de la promotion de l’individu

10Cette évolution fondamentale de positionnement du regard porté sur les humains vivant en société prend son origine dans la philosophie sociale du xvie et xviie siècle identifiée sous l’appellation de libertinage, en ce qu’elle entend se libérer des contraintes religieuses et de l’emprise du rationalisme et promouvoir la liberté de l’individu (cf. Machiavel, Gassendi, Théophile de Viau, Cyrano de Bergerac) ; elle s’affirme avec la philosophie des Lumières, formalisant la figure philosophique de l’individu et posant l’homme en soi comme principe explicatif de l’ordre social en lieu et place de la référence à Dieu. Elle trouve dans la Révolution française de 1789 sa traduction politique, posant la figure du citoyen comme expression de cette nouvelle valeur de l’individu, perçu comme un individu politique dont l’individualité se construit dans la collectivité. Cette affirmation politique de l’individu est cependant toute relative car, à l’issue de débats des plus houleux, seul l’individu masculin sera promu à cette nouvelle place fondamentale [21], les femmes politiques trop virulentes de l’époque, réclamant l’égalité de traitement, comme Olympe de Gouges [22] ou Madame Roland, finissant par se retrouver à l’échafaud.

11On peut alors penser que si, pour l’ordre républicain, l’individu constitue la nouvelle « cellule de base de la société », s’opposant en cela à l’ancienne cellule promue par la religion sous l’Ancien Régime, en l’occurrence la famille, c’est d’une façon pour le moins contradictoire, car il faudra attendre l’année 1944, en France, pour que la femme soit véritablement reconnue comme citoyenne et que le vote devienne égalitaire et universel. Ce n’est qu’alors que l’on peut dire que l’on est véritablement advenu à une « société des individus » [23].

12Ces différentes façons de concevoir la vie sociale et les rapports entre les différents éléments qui la composent (individus, genres, familles, groupements et institutions) ne vont pas aller sans provoquer de multiples confrontations qui se perpétuent encore de nos jours, si l’on songe par exemple au mouvement auto-désigné comme la Manif pour tous, et « sa » famille PME (père, mère, enfant) comme base indétrônable de la société.

Affirmation progressive de l’individu contemporain et néolibéralisme

13De fait, c’est après la Seconde Guerre mondiale et durant les Trente Glorieuses que cette promotion de l’individualité va s’affirmer, à une époque où la croissance économique va de pair avec le développement d’un discours critique sur les excès qu’elle favorise [24]. C’est sur cette promotion controversée de l’individu que s’appuie, entre autres, de larges courants de revendications féministes, alors que l’éducation est progressivement devenue la même pour tous depuis les lois Jules Ferry de 1881-82, qu’avec le développement du capitalisme de consommation, l’économie s’est tertiarisée [25], que le travail féminin est devenu une perspective qui se valorise pour toutes les jeunes diplômées [26] et que la maîtrise de la contraception a permis aux femmes d’accéder au contrôle de leur capacité procréatrice et à une meilleure maîtrise de leur corps, favorisant la « libération sexuelle », ou plutôt une libéralisation sexuelle sans précédent [27].

14Pourtant, dès les années 1980 et la montée d’une précarité touchant de plus en plus de personnes, tant au niveau économique qu’au niveau familial, la promotion de l’individu, analysée par certains comme une conquête humaniste [28], va de plus en plus se trouver liée avec la montée du néolibéralisme, qui devient progressivement à partir des années 1970 le principe directeur des sociétés occidentales, et plus globalement de l’ordre mondial, comme l’avaient bien anticipé par exemple Michel Foucault [29] ou Pierre Bourdieu [30], chacun à leur façon. Ces auteurs ont en commun de considérer que ce néolibéralisme est un processus qui dépasse la sphère économique pour constituer un principe d’ordonnancement de l’ensemble du corps social, développant la « construction d’institutions, de normes, de lois et de subjectivités » [31], contribuant à façonner un nouvel individu-type, c’est-à-dire assujetti au mot d’ordre de la concurrence et de la compétitivité, et cherchant à se réaliser et à s’épanouir en développant ses compétences comme autant de supports de son auto-réalisation personnelle. Ce glissement vers un individu néolibéral va coïncider avec la montée de la critique de l’individualisme comme repli sur soi et négation des logiques de solidarité au principe supposé de l’ordre républicain [32].

Une promotion parallèle : celle de l’enfant

15Mais dans le même temps, un autre acteur de ce changement a vu sa place radicalement se transformer : l’enfant (de la petite enfance à l’adolescence). Le jeune enfant a bénéficié des avancées concernant les connaissances à son égard, dont la diffusion a été favorisée par la Libération, à plusieurs niveaux. Tout d’abord, au niveau biopolitique, avec les progrès médicaux concernant la période périnatale et le maintien en vie des nouveau-nés [33], alliée à la création en 1945 de la Protection maternelle et infantile [34], ensuite avec l’extraordinaire diffusion des savoirs nouveaux apportés par la clinique psychique, notamment après la dénonciation des méfaits de l’hospitalisme, des carences affectives et maternelles, des troubles de l’attachement et des fausses conceptions du développement de l’enfant qui l’accompagnaient [35]. L’investissement des bébés devient alors maximal, de la part de la société, mais peut-être surtout de la part des parents, qui voient dans les années 1970, l’enfant venir concurrencer le conjoint comme support de la réalisation de soi parmi les « autrui significatifs » [36] qui les entourent, alors même que le rapport au conjoint devient plus incertain et que la progressive remise en question des assignations sexuées voit les pères s’investir de plus en plus auprès de leurs bébés [37]. Certes, cet investissement est à relativiser. Les études sur le sujet montrent, en effet, « l’inégalité de l’investissement paternel selon la nature des tâches (l’habillage, le coucher, l’accompagnement lors des déplacements, les loisirs et les devoirs) et les enjeux sous-jacents des rapports sociaux de sexe »[38].

16Pour autant, en grandissant l’enfant prend une dimension qu’il n’avait pas jusqu’alors. Adolescent, il s’autonomise dans une dynamique tout à fait paradoxale de développement de son indépendance, notamment sexuelle et culturelle, et de maintien de sa dépendance, notamment économique et résidentielle, à l’égard de ses parents. Car les adolescents voient se développer dès le début des années 1960 une « culture jeune » qui organise à la fois leur émancipation de la culture adulte traditionnelle et leur annexion à une société de consommation en plein essor [39], alors que par ailleurs l’allongement des études et la précarité des investissements professionnels et conjugaux ont tendance à augmenter considérablement le temps de cohabitation avec les parents.

17Les principes directeurs de cette double évolution ont été, d’une part, l’accession du bébé au statut de personne [40], l’image du nouveau-né passant en quelques décennies du « tube digestif » à l’enfant sujet et performant ; et, d’autre part, l’accession à une nouvelle conception de l’autorité, à la fois explicative et compréhensive, autorisant ce prolongement de la cohabitation entre générations et permettant de qualifier de démocratique le nouveau modèle de la famille relationnelle [41]. Cela ne signifiant pas pour autant que ce modèle devienne hégémonique, loin de là, la caractéristique principale de cette évolution complexe est bien de faire coexister des modèles différents, plus ou moins anciens, et par là des pratiques familiales et parentales multiples.

De l’autorité parentale conjointe à la résidence alternée

18Se sont alors articulés les nouveaux modes relationnels visant à la fois l’égalité et l’autonomie des partenaires, prônés tant à l’intérieur du couple qu’à l’égard des fruits de l’échange conjugal de plus en plus tardifs et conçus à l’avance, leurs enfants. Les relations inter-générationnelles sont désormais fondées sur une proximité nouvelle du père à ses enfants et la promotion de la relation parentale au rang de modalité privilégiée de réalisation personnelle. Elles sont censées déboucher sur le dialogue et l’explication des règles et des interdits [42], plutôt que sur une autorité coercitive, du moins pour les catégories les plus privilégiées de la population, ces couches moyennes instruites porteuses des nouvelles normes relationnelles [43].

19L’effet le plus paradoxal de cette libéralisation des mœurs a été, on l’a dit, l’augmentation des séparations et des situations monoparentales, mettant de plus en plus de parents au défi d’organiser une coparentalité qui bousculait aussi bien à la fois leurs illusions sur la possibilité de vivre une vie familiale satisfaisant aux nouvelles normes de la démocratie que les vieux principes voulant qu’après séparation l’enfant reste « naturellement » chez sa mère, perpétuant ainsi la division sexuée du travail antérieure. Il fallut cependant plus de trente ans en France pour que l’affirmation de l’égalité parentale qu’avait réalisée la loi de 1970 en remplaçant la puissance paternelle par l’autorité parentale conjointe dans la famille conjugale trouve son équivalent après la séparation, avec la loi du 4 mars 2002 relative à l’autorité parentale, reconnaissant, entre autres, la légitimité de la résidence alternée de l’enfant au même titre que la résidence habituelle chez un seul de ses parents. Sans pour autant que cette évolution législative gomme les nombreuses divergences de positionnement selon les milieux, les conceptions du monde et des relations familiales et la complexité des trajectoires individuelles.

Les limites de l’utopie démocratique

20De nombreuses barrières et réticences à la mise en œuvre de ce nouveau modèle relationnel familial se sont, en effet, trouvées propulsées par la rapidité et la profondeur de ces transformations, concernant tant la vie de couple que le rapport aux enfants. Elles sont relatives à la fois aux différences de modes de vie selon les milieux sociaux, aux différences de conception de la relation conjugale et de la famille, liées aux origines, aux croyances et aux habitus de groupe, aux multiples contradictions entre la société des années 1950-60 et celle qui s’affirme ensuite, et à l’émergence sociale de mouvements et groupes de pression représentant les différentes tendances à l’œuvre au sein de la société globale, sans que l’on puisse considérer d’ailleurs ces tendances divergentes comme homogènes en leur sein et composées d’acteurs et actrices en parfait accord sur les principes d’action à développer.

21L’utopie démocratique et libérale va contribuer à la fois à saper la conception fusionnelle du couple en promouvant l’image du « couple duo » [44], à déplacer le désir fusionnel du couple vers le rapport de chacun des membres de ce couple envers le jeune enfant, à autonomiser les adultes tout en favorisant leurs possibilités de conflit et de séparation, à rapprocher le père de l’enfant, à favoriser l’expression des tensions entre les sexes et précipiter la tendance à la séparation conjugale et le rapprochement des deux (ou plus) parents à l’enfant. L’ensemble débouche ainsi sur l’alternative actuelle entre séparation consensuelle et maintien des liens favorisant l’éventuel passage à une résidence alternée, ou séparation conflictuelle susceptible de mener à une lutte entre les parents autour de l’enfant (plutôt pour les couches moyennes), ou à l’éloignement du père d’une famille dès lors considérée comme monoparentale et, de ce fait, souvent précarisée (plutôt pour les couches populaires, ou d’origine étrangère du Sud) [45]...

Une question paternelle sujette à débats

22Cette tension entre ancien et nouveau modèle relationnel ne peut être comprise sans rappeler les étapes qui ont débouché sur une telle situation. Si la loi du 11 juillet 1975 portant réforme du divorce permet d’en faciliter le processus et la procédure, en adjoignant au divorce pour faute le divorce par consentement mutuel (et diverses formules de divorce facilité), et donne comme nouveau principe de gestion l’intérêt de l’enfant, elle ne fait en cela qu’essayer de rattraper l’évolution des mœurs. L’indice de divortialité qui était de 11 % en 1970 atteint 17 % en 1975, pour dépasser les 30 % en 1985 [46]. Mais le droit continue alors à fonctionner en référence à l’ancien modèle familial, qui veut que les pères soient tenus à l’écart des soins aux jeunes enfants, et qu’en cas de naissance hors mariage, les mères non mariées aient été abandonnées par le géniteur de leur enfant et qu’il faut donc les préserver de toute emprise de ce dernier.

23Pourtant, cela fait un moment que dans les médias on parle des « nouveaux pères », et de leurs pratiques de proximité à l’égard de leurs bébés. Lorsqu’ils ne sont pas mariés (ne bénéficiant pas alors de la présomption de paternité), ils reconnaissent dans leur grande majorité leur paternité à la naissance de leur bébé. Les écrits cliniques concernant cette nouvelle paternité sortent alors massivement dès le début des années 1980. Le livre de Bernard This annonce la couleur : Le père, acte de naissance (1980), suivi par ceux de Geneviève Delaisi de Parseval : La part du père (1981), de Monique Schneider, Père ne vois-tu pas ? (1985), ou de Christiane Olivier, Les fils d’Oreste ou la question du père (1994) [47], ainsi que de nombreux articles comme ceux de Françoise Hurstel, Claude Saint-Marc ou, plus récemment, Blaise Pierrehumbert [48], alors que les approches historiques et sociologiques viennent compléter le phénomène avec, entre autres, Christine Castelain-Meunier, Jean Le Camus ou Antoine Casanova [49].

24Donc, dans les années qui ont suivi la loi de 1975, les pères concubins, qui en masse ont reconnu leur enfant [50], se trouvent largement défavorisés lors des séparations en ce qui concerne le maintien des liens [51]. Il n’y a rien d’étonnant alors que plusieurs associations de pères se soient créées à cette époque, tant et si bien que la loi du 22 juillet 1987 sur l’exercice de l’autorité parentale, dite loi Malhuret, vient combler un peu du retard législatif en faisant éclater la notion de garde (en distinguant la résidence de l’autorité sur l’enfant) et donnant comme nouveau principe pour les divorcés (élargi en 1993 aux concubins) l’autorité parentale conjointe après séparation, alors que la résidence ne peut toujours pas être partagée. Il faudra attendre 2002 pour que la résidence alternée soit enfin officiellement reconnue, 32 ans après la loi du 4 juin 1970 relative à l’autorité parentale.

25Les polémiques sur celle-ci se recentrent alors sur la question de la résidence alternée pour les jeunes enfants [52], qui constituent la pierre d’achoppement des résistances de certains pédopsychiatres [53], alors que la montée des dénonciations des violences conjugales laisse certains dubitatifs, voire inquiets, leur principal reproche étant que l’alternance pourrait favoriser le maintien de situations de violence conjugale [54].

26Aujourd’hui, ces polémiques se sont quelque peu taries. La résidence alternée, bien qu’étant toujours minoritaire (20 % des jugements en 2019 en France), est « passée dans les mœurs », et la question des violences est reconnue comme un enjeu sociopolitique d’importance, qui met en relief la radicalisation dans certains discours d’une tension hommes/femmes, d’autant plus que certains enfants exposés à ces violences en sont également les victimes [55].

Une question maternelle qui désormais interroge

27La coparentalité semble désormais sur le principe bien acceptée et rares sont les personnes qui s’étonnent de voir des pères promener leur enfant en poussette ou porter leur bébé bien installé contre leur poitrine [56]. Tout le monde semble applaudir lorsque le congé de paternité passe à 28 jours après la naissance [57]. De fait, c’est plutôt la question maternelle qui revient sur le devant de la scène, peut-être pour, dans une sorte de retour du balancier historique, venir interroger le point aveugle qu’a représenté la question de la spécificité de la maternité, notamment pour le courant féministe que l’on peut qualifier d’égalitariste [58]. Hormis quelques rares auteures, comme Yvonne Knibiehler [59], peu ont tenté de la problématiser. En outre, avec le développement de l’assistance médicale à la procréation avec tiers donneur et donc la possibilité pour une femme [60] de bénéficier d’un don d’ovocyte, se retrouve mis en perspective le principe qui, depuis au moins le droit romain, a régi notre système de parenté, qui énonce que la mère est celle qui accouche. Cette mise en abyme interroge nombre de contemporains qui se demandent comment concevoir la maternité (biologique) lorsqu’il y a don d’ovocyte et que le bébé qui bénéficie des gènes de la donneuse a été porté par celle qui lui donne le jour ? Au même titre que la paternité qui peut se distinguer entre paternité génétique, anthropo-juridique et sociale, la maternité peut se décliner en maternité génétique, génésique, anthropo-juridique et sociale.

Différence des sexes, parentalité et filiation

28La question de la place de chacun des parents s’en trouve diversement impactée : l’égalité n’est-elle que juridique et formelle, laissant à la Nature le soin de différencier les rôles et les fonctions, ou permet-elle une progressive indistinction des places ? Le débat est loin d’être clos, malgré les jalons posés par Élisabeth Badinter pour relativiser les assignations sociales et rendre obsolète la notion d’instinct maternel (et, a fortiori, paternel) [61].

29Être co-parent se limite-t-il à une égalité de responsabilité ? Correspond-il à une interchangeabilité des tâches ? Et aboutit-il à une indistinction des genres ? Les opinions et les prises de position sont à cet égard des plus diverses.

30Le sujet est d’autant plus délicat que non seulement les représentations et les opinions à cet égard divergent, mais le droit lui-même est traversé par ces contradictions dans la définition implicite qu’il donne du parent, oscillant comme preuve de parenté entre la logique du sang (l’accouchement et l’ADN pour la femme et l’ADN pour l’homme) et la logique de la prise en charge parentale (l’accouchement sous le secret permettant à la femme de refuser sa maternité et la reconnaissance du nouveau-né valant pour l’homme acceptation de sa filiation ; en parallèle, l’adoption institue le parent comme tel en dehors de tout lien biologique). Avec les recompositions familiales et la place prise par les beaux-parents conjuguées aux conséquences de l’utilisation de l’assistance médicale à la procréation avec donneur de gamètes, la dimension sociale et culturelle de la filiation semble prendre le dessus, bien qu’avec de grandes difficultés, si on se réfère à l’âpreté des débats concernant aussi bien le mariage des personnes de même sexe (et la reconnaissance sous-jacente de l’homoparentalité) que les utilisations de l’assistance médicale à la procréation, et la difficulté à faire reconnaître un statut juridique aux beaux-parents, ainsi que le report sans fin de la « loi famille » projetée en France depuis des années...

31Le sens de la coparentalité s’en trouve considérablement élargi, puisqu’y sont en jeu bien d’autres parents que les parents « classiques » et légaux, ceux pour lesquels la conception biologique [62] a servi de base à leur reconnaissance statutaire de parents et aux pratiques de parentalité. Ce qui se trouve au centre des débats est bien le rôle du biologique dans la parenté, certains s’obstinant à en faire la clé de la position parentale et d’autres le relativisant en mettant l’accent sur le fait que celle-ci est d’abord sociale.

32C’est d’ailleurs dans ce contexte polémique que la notion de parentalité a pu connaître un tel succès, car elle permettait de déplacer quelque peu le débat. Rappelons que lorsqu’elle se diffuse dans le grand public puis les discours politiques dans les années 1990, elle a déjà une longue histoire derrière elle, référant à l ‘anthropologie, à la psychanalyse, à la sociologie [63]. Ce qu’en retient le sens commun, c’est que la parentalité déborde ce que recouvre strictement le terme de parenté – en tant que définissant la structure des liens familiaux, d’alliance et surtout de filiation dans une société – pour l’élargir aux pratiques et aux attitudes parentales [64], possiblement prises par d’autres que les seuls parents biologiques, dont le fait qu’ils soient juriquement reconnus géniteurs ne suffit pas à les constituer comme parents. La parentalité élargit donc l’approche en considérant que ceux qui sont en position parentale ne sont pas forcément les géniteurs, et qu’il peut y avoir plus de deux parents. Ce qui est conceptualisé sous le terme de pluriparentalité [65]. Le déplacement est d’importance car il remet complètement en perspective la question de la filiation et amène à repenser la parenté au prisme de la parentalité.

Le corps sexué, déterminisme ou induction ?

33La place centrale longtemps accordée au corps s’en trouve questionnée, car s’il ne suffit plus d’être gestatrice pour être mère [66], les recherches en paternité par l’ADN [67] ou le rôle attribué au contact corporel dans la production d’un lien d’attachement rappellent à quel point le rapport au corps est important pour définir la place parentale. On peut, par exemple, évoquer à cet effet l’importance des hormones, qui présentent la caractéristique d’être diversement présentes selon le sexe mais aussi d’être en lien avec les comportements, qui vont influer sur leur niveau de production [68]. L’ocytocine, par exemple, appelée aussi « hormone de l’amour », est sécrétée par l’hypothalamus notamment lors des comportements amoureux ou de soin [69]. Les liens avec le sexe biologique s’y trouvent relativisés, venant quelque peu contredire toute une tradition clinique. En effet, depuis leur création au xixe siècle, les sciences se préoccupant de clinique et s’intéressant à la vie psychique ont eu tendance à indexer la définition des fonctions tenues par la mère et le père à l’égard de l’enfant à leurs différences biologiques et à leurs différences de place dans la procréation, par-delà les variations de rôles sociaux que ces sciences voulaient bien reconnaître. Aujourd’hui, la question se pose de la place du biologique dans les fonctions attribuées aux pères et mères. S’agit-il d’un déterminisme strict – comme l’ont longtemps laissé penser les écrits cliniques [70] – ou peut-on la penser plutôt sous la forme d’une induction ? Cette seconde formulation permettrait de mieux comprendre les transformations contemporaines de la parentalité et légitimerait les avancées proposées par les approches anthropologiques ou sociologiques [71].

34Si le corps a une importance décisive dans la définition des places dans la procréation, tant au niveau de la conception, que de la gestation et de l’allaitement, ce n’est pas pour autant qu’il va complètement déterminer ce qui se passe par la suite. En sont témoins aussi bien les recherches anthropologiques [72] que les recherches historiques [73], qui montrent à quel point les places et les rôles varient dans l’espace et dans le temps. Il est indéniable cependant que la proximité biologique de la mère à l’enfant avant la naissance et sa capacité de nourrissage après celle-ci induisent en principe ce que Donald Winnicott a joliment appelé une préoccupation maternelle primaire[74], pensant en faire une caractéristique spécifiquement maternelle, alors que les recherches contemporaines l’ont élargie au père [75], sans que l’on puisse oublier que cette préoccupation peut concerner d’autres personnes s’attachant à bien s’occuper du bébé. Car, ainsi que le rappelle la chercheuse Michèle Ferrand : « Je ne pense pas que l’élevage des enfants et leur prise en charge affective soit une affaire de sexe. Absolument pas ! Ce qui compte à mon sens, c’est qu’il y ait un adulte référent ; c’est encore mieux pour la sécurité de l’enfant qu’il y en ait deux, voire trois éventuellement, car il se sent moins dépendant d’une seule personne. Et ça commence très tôt. Je suis très matérialiste : lorsqu’on s’occupe d’un bébé qui dépend complètement de vous pour sa survie, on s’y attache d’une façon quasiment infernale. C’est une attitude humaine qui n’a rien à voir avec l’instinct maternel, le sexe ou quoi que ce soit de cet ordre. Et je pense que les hommes ont les mêmes capacités que les femmes sur ce point ? »[76] Ce qui fait quelque peu écho aux propos émis plus de vingt ans auparavant par la psychanalyste et anthropologue Geneviève Delaisi : « Au regard de la procréation, l’homme et la femme, le père et la mère, ont un fonctionnement psychique identique. Ils partent, si l’on peut dire, avec le même bagage psychologique (conscient et inconscient) et sont, en ce sens, des êtres humains avant d’être des êtres sexués. En termes psychanalytiques, cette façon de voir met l’accent sur l’importance prévalante, pour la psychodynamique de la parentalité, des éléments prégénitaux, au détriment des éléments œdipiens classiquement mis en avant. »[77]

35Il faudrait donc penser l’influence de la biologie sur la parentalité comme induisant des attitudes et des comportements sans pour autant les déterminer. La proximité « naturelle » des mères aux bébés induit une attitude maternante chez la majorité d’entre elles sans pour autant que ce soit systématique ; en revanche, si les pères ont longtemps été tenus à distance de cette proximité, aujourd’hui elle est très fréquente et socialement valorisée sans pour autant qu’ils occupent une place considérée comme « maternelle » et participant d’une identité féminine. Il convient alors de parler à leur égard de paternage[78] pour éviter toute confusion. Les circonstances sociales, économiques, culturelles, pratiques, ayant délié les pères de leur rôle central de pourvoyeurs – au moins dans les couches moyennes où la grande majorité des couples sont bi-actifs – il est beaucoup plus aisé désormais d’appréhender la dimension culturelle des assignations de genre, y compris en ce qui concernent des fonctions auparavant fortement « genrées », et de mesurer à quel point la diversité des positionnements est grande à l’intérieur même de chacun des groupes de sexe. S’est opéré un processus de neutralisation sociale de la plus grande part des pratiques et attitudes assignées autrefois à un seul sexe, notamment en ce qui concerne les places parentales. Chaque génération désormais se distingue de la précédente en la matière, même si elle reste traversée par la force des différenciations sociales et culturelles de milieux.

36Le paradoxe contemporain est alors de voir se conjuguer la force des normes familiales, comme la norme de vie en couple et de procréation dans ce cadre (ce que, d’une certaine façon, le « mariage pour tous » est venu confirmer [79]) avec la diversification maximale des pratiques et des situations. À cet égard, les théories queer viennent pointer à quel point les positionnements sont culturellement – plus que biologiquement – déterminés, et que si l’étendue des possibles reste immense, c’est aussi dû à la néoténie du nouveau-né, autrement dit son immaturité fondamentale à la naissance et l’importance de la plasticité cérébrale qui le caractérise [80], qui fait que toutes les options quant à son attitude future de parent restent possibles, qu’il soit de l’un ou de l’autre sexe, ou des deux en même temps [81]...

Conclusion

37Ce tour d’horizon, forcément partiel et partial, de ce que peut représenter la coparentalité a permis d’évoquer en quoi – en se fondant sur l’exemple français – elle constitue aujourd’hui l’un des principes fondamentaux des sociétés occidentales, qui se veulent à la fois démocratiques et libérales, et qu’elle est loin de se limiter au maintien des liens des deux parents séparés à leur enfant. Elle concerne de fait une grande diversité de situations qui repose aussi bien sur l’évolution des conceptions du couple et de la famille que sur des progrès réalisés par la procréatique. Elle croise une variété de fonctionnements parentaux, liés à des modèles de parentalité divergents, avec une pluralité de structures familiales, liée tant à ces modèles qu’aux accidents de parcours et aux nouvelles pratiques procréatives. L’extrême diversité parentale qui en résulte permet, à travers même la complexité qu’elle produit, de mieux appréhender en quoi la parentalité, comme la parenté, est d’abord sociale et culturelle, et que si le corps demeure le grand principe différenciateur entre les sexes, il ne fait qu’induire des positionnements qui restent avant tout définis par l’histoire des individus et des sociétés et milieux dans lesquels ils vivent.

Notes

  • [1]
    Une première version de cet article a été présentée aux Journées d’études « Besoins et droits de l’enfant et de l’adolescent dans les ruptures familiales », 10-11 décembre 2020, Chambéry.
  • [2]
    Loi n° 87-570 du 22 juillet 1987 sur l’exercice de l’autorité parentale et loi n° 93-22 du 8 janvier 1993 modifiant le Code civil relative à l’état civil, à la famille et aux droits de l’enfant et instituant le juge aux affaires familiales.
  • [3]
    Irène THÉRY, « La référence à l’intérêt de l’enfant : usage judiciaire et ambiguïtés », in Odile BOURGUIGNON, Jean-Louis RALLU, Irène THÉRY, Du divorce et des enfants, Puf, Ined-Ministère de la Justice, Travaux et documents, cahier, n° 111, 1985. Cette notion a pris un relief particulier avec la Convention internationale des droits de l’enfant de 1989, qui place l’intérêt supérieur de l’enfant au centre de ses préoccupations.
  • [4]
    Boris GOBILLE, « L’événement Mai 68. Pour une sociohistoire du temps court », Annales. Histoire, Sciences Société, vol. 63e année, n° 2, 2008, pp. 321-349.
  • [5]
    Gérard NEYRAND, « Sexualité, maternité, paternité, pouvoir. Un espace en cours de restructuration », La Pensée, n° 339, juillet/ septembre 2004, repris dans Le dialogue familial, un idéal précaire, érès, 2009, p. 185.
  • [6]
    Loi n° 65-570 du 13 juillet 1965 portant réforme des régimes matrimoniaux, en vigueur le 1er février 1966, notamment droit pour la femme mariée d’exercer une profession sans l’autorisation du mari ; loi n° 67-1176 du 28 décembre 1967 relative à la régulation des naissances, dite loi Neuwirth ; loi n° 70-459 du 4 juin 1970 relative à l’autorité parentale, l’autorité parentale conjointe remplaçant la puissance paternelle ; loi n° 75-17 du 17 janvier 1975 relative à l’interruption volontaire de la grossesse, dite loi Veil ; loi n° 75-617 du 11 juillet 1975 portant réforme du divorce ; loi n° 84-422 du 6 juin 1984 relative aux droits des familles dans leurs rapports avec les services chargés de la protection de la famille et de l’enfance ; loi n° 87-570 du 22 juillet 1987 sur l’exercice de l’autorité parentale ; loi n° 93-22 du 8 janvier 1993 modifiant le Code civil relative à l’état civil, à la famille et aux droits de l’enfant et instituant le juge aux affaires familiales ; loi n° 99-944 du 15 novembre 1999 relative au pacte civil de solidarité ; loi n° 2002-305 du 4 mars 2002 relative à l’autorité parentale, reconnaissant, entre autres, la résidence alternée ; loi n° 2002-304 du 4 mars 2002 relative au nom de famille ; loi n° 2007-293 du 5 mars 2007 réformant la protection de l’enfance ; loi n° 2013-404 ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe ; loi n° 2016-297 du 14 mars 2016 relative à la protection de l’enfant ; 31 juillet 2020 : adoption en deuxième lecture du projet de loi relatif à la bioéthique, qui élargit notamment la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules.
  • [7]
    Interdépendance que j’ai pu évoquer ainsi : « Convergent en cette période, exemplairement pour les couches moyennes, tous les éléments qui vont promouvoir le dialogue comme instrument privilégié et nécessaire pour la régulation des relations familiales, et plus globalement privées : l’entrée dans une société de profusion ouverte par le développement sans précédent des Trente Glorieuses (1945-1975), la libération des contraintes d’une sexualité non maîtrisée avec les techniques modernes de contraception, la mise en discussion des normes relationnelles conjugales et éducatives, portée par l’accession des couches moyennes aux études supérieures, le développement de moyens de communication de masse, qui vont mettre en discours et propager les nouvelles valeurs. » Cf. Le dialogue familial, op. cit., p.17.
  • [8]
    Laurence GAVARINI, La passion de l’enfant. Filiation, procréation et éducation à l’aube du xxie siècle, Denoël, 2001.
  • [9]
    De nombreux auteurs se sont attachés à produire la définition de ce terme qui se diffuse dans les années 1990, et renvoie à diverses approches en anthropologie, psychanalyse ou sociologie ; alors qu’il n’est pas investi par le droit, qui s’en tient à l’utilisation du terme parenté, en tant que définissant socialement les places des parents et les règles de filiation qui les accompagnent, sans s’intéresser à la question des relations et des affects. Cf. notamment : Didier HOUZEL (dir.), Les enjeux de la parentalité, érès, 1999 ; Catherine SELLENET, La parentalité décryptée. Pertinence et dérives d’un concept, L’Harmattan, 2007 ; Maurice GODELIER, Métamorphoses de la parenté, Fayard, 2004 ; Claude MARTIN, La parentalité en questions. Perspectives sociologiques, Rapport pour le Haut conseil de la population et de la famille, Paris, 2003 ; et notre propre approche : « La parentalité comme dispositif. Mise en perspective des rapports familiaux et de la filiation », Recherches familiales, n° 4, 2007, pp. 71-88 ; repris dans Soutenir et contrôler les parents. Le dispositif de parentalité, érès, 2011.
  • [10]
    Gérard NEYRAND, Soutenir et contrôler les parents. Le dispositif de parentalité, op. cit. ; Claude MARTIN (dir.), « Être un bon parent », une injonction contemporaine, Presses de l’EHESP, 2014.
  • [11]
    Georges FOTINOS (dir.), Le divorce école-parents en France. Mythe et réalité en 2015, Miméo, 2015.
  • [12]
    Il n’est pas possible ici de développer ce point, qui prendrait une place très importante, compte tenu de la diversité des champs sémantiques sollicités et des logiques particulières qui y sont à l’œuvre. On peut se référer à la revue de littérature de l’ONPE : Les besoins fondamentaux de l’enfant et leur déclinaison pratique en protection de l’enfance, Observatoire national de la protection de l’enfance, Note d’actualité, octobre 2016.
  • [13]
    En premier lieu, bien sûr, celui sur la diffusion controversée de la résidence de l’enfant en alternance chez ses parents séparés : L’enfant face à la séparation des parents. Une solution, la résidence alternée, Syros, 1994 (4e éd. La Découverte, 2009) ; mais aussi celui sur l’évolution du regard sur le petit enfant et les places parentales : L’enfant, la mère et la question du père. Un bilan critique de l’évolution des savoirs sur la petite enfance, Puf, 2000 (3e éd. 2011) ; sans compter les publications visant à rendre compte des paradoxes traversant la conjugalité contemporaine : L’amour individualiste. Comment le couple peut-il survivre ?, éres, 2018 ; (dir.), Faire couple, une entreprise incertaine, érès, 2020.
  • [14]
    Martine GROSS (dir.), Homoparentalités, état des lieux, ESF, 2000.
  • [15]
    Catherine SELLENET, Vivre en famille d’accueil -À qui s’attacher ?, 2017 ; Nathalie CHAPON, Gérard NEYRAND, Caroline SIFFREIN-BLANC, Les liens affectifs en familles d’accueil, érès, 2018.
  • [16]
    Jacques COMMAILLE, Claude MARTIN, Les enjeux politiques de la famille, Bayard, 1998 ; Françoise HURSTEL, « Démocratie familiale et liens parents-enfants en France à l’orée du xxie siècle », La Pensée, n° 354, juillet 2008.
  • [17]
    Didier LE GALL, « Beaux-parents au quotidien et par intermittence », in Didier LE GALL, Claude MARTIN (dir.), Familles et politiques sociales, L’Harmattan, 1996.
  • [18]
    Agnès FINE, « Adoption et pluriparentalités : approche historique et anthropologique », in Christian ROBINEAU, L’adoption, un roman familial, érès, 2013.
  • [19]
    La loi n°66-500 du 11 juillet 1966 portant réforme de l’adoption a posé un premier jalon pour l’abolition de ce principe, car si l’adoption plénière amène à effacer la filiation d’origine et est considérée comme adoption « de droit commun », l’adoption simple permet de maintenir les liens avec les parents d’origine, tout en en créant de nouveaux, la raison pour laquelle elle est surtout utilisée lors de recompositions familiales.
  • [20]
    Irène THÉRY, « Nouveaux droits des enfants, la potion magique ? », Esprit, 1992, 3-4, pp. 5-30.
  • [21]
    Sylvie STEINBERG, « L’inégalité entre les sexes et l’inégalité entre les hommes. Le tournant des Lumières », Esprit, 273, 2001, pp. 23-39.
  • [22]
    Olympe de GOUGES, Déclarations des droits de la femme et de la citoyenne, Mille et une nuits, 2003 (1791).
  • [23]
    Norbert ELIAS, La Société des individus, Fayard, 1991 (1987).
  • [24]
    Herbert MARCUSE, L’homme unidimensionnel, Éditions de Minuit, 1968 (1964).
  • [25]
    Thomas PIKETTY, Le Capital au xxie siècle, Le Seuil, 2013.
  • [26]
    Françoise THÉBAUD (dir.), Histoire des femmes, tome 5, le xxe siècle, Plon, 1992.
  • [27]
    André BÉJIN, Le nouveau tempérament sexuel. Essai sur la rationalisation et la démocratisation de la sexualité, Kimé, 1990 ; GIDDENSAnthony, La transformation de l’intimité. Sexualité, amour et érotisme dans les sociétés modernes, éd. Le Rouergue, 2004 (1992).
  • [28]
    François de SINGLY, L’individualisme est un humanisme, Éditions de l’Aube, 2005.
  • [29]
    Michel FOUCAULT, Naissance de la biopolitique : Cours au Collège de France. 1978-1979. Édition établie sous la direction de François Ewald et Alessandro Fontana par Michel Senellard, Seuil/Gallimard, Hautes Études, 2004.
  • [30]
    Pierre BOURDIEU, Méditations pascaliennes, Seuil, 1997.
  • [31]
    Christian LAVAL, Foucault, Bourdieu et la question néolibérale, La Découverte, 2018.
  • [32]
    Robert CASTEL, « L’avènement d’un individualisme négatif », Magazine littéraire, n° 334, juillet-août 1995.
  • [33]
    Si bien qu’aujourd’hui seulement 2 bébés sur 1 000 meurent à la naissance. Ce qui permet de mesurer le chemin parcouru depuis le début du xixe siècle, où on approchait les 250.
  • [34]
    Alain NORVEZ, De la naissance à l’école. Santé, modes de garde et préscolarité dans la France contemporaine, Ined/Puf, 1990.
  • [35]
    René A. SPITZ, “Hospitalism : an inquiry into the genesis of psychiatric conditions in early childhood I”, The psychoanalytic study of the child, New York, 1945 ; John BOWLBY, Soins maternels et santé mentale, OMS, Genève, 1951 & John BOWLBY, L’attachement, Puf, 1978 (1969) ; Jenny AUBRY et collab., La carence de soins maternels. Les effets de la séparation et de la privation de soins maternels sur le développement des jeunes enfants, C.I.E., Puf, 1955 ; réédité sous le titre Enfance abandonnée, Scarabée-Métailié, 1983. Cf. mon histoire critique de cette évolution des savoirs : L’enfant, la mère et la question du père, op. cit.
  • [36]
    Georges H. MEAD, L’individu, le soi et la société, Puf, 2006 (1934) ; Benoît CÉROUX, « L’enfant comme autrui significatif de ses parents. Excursus sur une théorie de la socialisation », Dialogue, n° 172, 2006.
  • [37]
    Chantal ZAOUCHE-GAUDRON (dir.), La problématique paternelle, érès, 2001 ; Marianne MODAK, Clothilde PALAZZO, Les pères se mettent en quatre ! Responsabilités quotidiennes et modèles de paternité, Lauzanne, éditions de l’EESP, 2002 ; Raphaële NOËL, Francine CYR, « Le père : entre la parole de la mère et la réalité du lien à l’enfant », La psychiatrie de l’enfant, vol. 52, 2009/2, pp. 535-591.
  • [38]
    Carole BRUGEILLES, Pascal SEBILLE, « La participation des pères aux soins et à l’éducation des enfants [L’influence des rapports sociaux de sexe entre les parents et entre les générations] », Politiques sociales et familiales, 2009, pp. 19-32.
  • [39]
    Jean BAUDRILLARD, La société de consommation, Denoël, 1970 ; Jean-Charles LAGRÉE, Les jeunes chantent leurs cultures, L’Harmattan, 1982 ; Gérard NEYRAND, Caroline GUILLOT, Entre clips et looks. Les pratiques de consommation des adolescents, L’Harmattan, 1989.
  • [40]
    Françoise DOLTO, La cause des enfants, Laffont, 1985 ; Bernard MARTINO, Le bébé est une personne. La fantastique histoire du nouveau-né, TF1/éditions Balland, 1985.
  • [41]
    Michel FIZE, La démocratie familiale. Évolution des relations parents-adolescents, Les Presses de la Renaissance, 1990 ; Thierry BLÖSS, « La démocratisation des « relations parents-jeunes »», La famille malgré tout - Panoramiques, n° 25, 2e trimestre 1996.
  • [42]
    Gérard NEYRAND, Le dialogue familial. Un idéal précaire, érès, 2009.
  • [43]
    Marie-Clémence LEPAPE. « Être parent dans les milieux populaires : entre valeurs familiales traditionnelles et nouvelles normes éducatives », Informations sociales, vol. 154, n° 4, 2009, pp. 88-95 ; Benoît BASTARD, « Désirable et exigeante. La régulation négociée des relations dans le couple et la famille », Dialogue, n° 200, 2013, pp. 109-119 ; Gaëlle HENRI-PANABIÈRE, « Éducation familiale et milieux sociaux : inégalités et socialisations différenciées », dans Geneviève BERGONNIER-DUPUY, Paul DURNING, Hélène JOIN-LAMBERT (dir.), Traité de l’éducation familiale, Dunod, 2013.
  • [44]
    Irène THÉRY, « Le couple occidental et son évolution sociale : du couple “chaînon” au couple “duo” », Dialogue, n° 150, 2000, pp. 3-12.
  • [45]
    Benoît BASTARD, « Désirable et exigeante. La régulation négociée des relations dans le couple et la famille », op. cit.
  • [46]
    Données sociales, Insee, 1987 et 1990.
  • [47]
    Bernard THIS, Le père, acte de naissance, Seuil, 1980 ; Geneviève DELAISI de PARSEVAL, La part du père, Seuil, 1981 ; Monique SCHNEIDER, Père ne vois-tu pas ?, Denoël, 1985 ; Christiane OLIVIER, Les fils d’Oreste ou la question du père, Flammarion, 1994.
  • [48]
    Françoise HURSTEL, « Les changements dans la relation père-nourrisson en France : qui sont les pères qui “paternent” ? », Neuropsyhiatrie de l’enfance, vol. 33, pp. 2-3, 1985 ; Claude SAINT-MARC, « La compétence relationnelle du père. Son influence sur le développement socio-personnel du jeune enfant », Revue Française des Affaires Sociales - Pères et paternité dans la France et l’Europe d’aujourd’hui, Actes du colloque DPM-DAS, 1988 ; Blaise PIERREHUMBERT, « Père impliqué : quels effets sur l’enfant ? », Le journal des professionnels de l’enfance, n° 107, 2017, pp. 36-41.
  • [49]
    Christine CASTELAIN-MEUNIER, Les hommes aujourd’hui, Acropole, 1988 ; Jean LECAMUS, Pères et bébés, L’Harmattan, 1995 ; Antoine CASANOVA, « Figures du père et mouvements historiques des sociétés », La pensée : Quelle place pour le père, 327, 2001.
  • [50]
    Le nombre de personnes en couple non-marié augmente régulièrement à partir de 1968 (essentiellement chez les moins de 30 ans) : 1968, 2,8 % ; 1975, 3,6 % ; 1982, 6,3 % ; 1990, 12,5 % ; 1999, 17,8 %. Fabienne DAGUET, Hommes et femmes vivant en couple en 2009, 1999 et aux recensements précédents, tome 1, Insee, Direction des statistiques démographiques et sociales, 2014, p. 30. Cette augmentation continue ensuite, mais une partie a contracté un Pacs. La proportion de naissances hors mariage suit le même chemin : 1965, 5,9 % ; 1975, 8,5 % ; 1990, 30,1 % ; 1997, 40 % ; pour dépasser depuis 2019 les 60 %. Francisco MUNOZ-PEREZ, France PRIOUX, « Les naissances hors mariage en France : trente années de changements », Revue des politiques sociales et familiales, n° 59, 2000, pp. 105-116.
  • [51]
    Les mères, elles, subissant une précarité qui va devenir croissante au cours des années. Cf. Gérard NEYRAND, Patricia ROSSI, Monoparentalité précaire et femme sujet, érès, 2004 (4e éd. 2014) ; Revue des politiques sociales et familiales, Dossier « Vivre la monoparentalité en situation de précarité », n° 127, 2018.
  • [52]
    Amandine BAUDE, Chantal ZAOUCHE-GAUDRON, « Le développement de l’enfant en résidence alternée : revue de la question », Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence, vol. 58, n° 8, 2010, pp. 523-531.
  • [53]
    Maurice BERGER, « Le droit d’hébergement du père concernant un bébé », Dialogue, n° 155, janvier 2002.
  • [54]
    Martin DUFRESNE, Hélène PALMA, « Autorité parentale conjointe : le retour de la loi du père », Nouvelles Questions Féministes, vol. 21, n° 2, 2002, pp. 31-54.
  • [55]
    Chantal ZAOUCHE-GAUDRON, Exposés aux violences conjugales, les enfants de l’oubli, érès, 2016.
  • [56]
    Gérard NEYRAND, « Porter bébé, une disposition sexuée ? », in Régine PRIEUR (dir.), Des bébés bien portés, érès, 2012.
  • [57]
    Solène CORDIER, « La durée du congé paternité en France va doubler, passant à vingt-huit jours. La mesure entrera en vigueur en juillet 2021. Sept jours devront obligatoirement être pris par les pères, sur le modèle en vigueur pour le congé maternité. », Le Monde, 22 septembre 2020.
  • [58]
    Le féminisme différrentialiste, et son courant Psychanalyse et politique, a, au contraire, insisté sur la spécificité des sexes : Luce IRIGARAY, Éthique de la différence sexuelle, Éditions de Minuit, 1984 ; Antoinette FOUQUE, Il y a 2 sexes. Essais de féminologie, Gallimard, 1995 (réédition 2004).
  • [59]
    Yvonne KNIBIEHLER, La révolution maternelle. Femmes, maternité, citoyenneté de 1945 à nos jours, Perrin, 1997 ; Marie-Dominique WILPERT, « En finir avec la chasse à la mère. Pour une parentalité d’un nouveau genre », Le sociographe, n° 49, 2015/1.
  • [60]
    L’AMP s’adresse aux couples hétérosexuels (mariés, pacsés ou en concubinage) en âge de procréer et qui se trouvent dans l’une des situations suivantes : le couple ou l’un des membres présente une stérilité (ou infertilité) pathologique médicalement constatée (bilan d’infertilité) ; l’un des membres du couple est porteur d’une maladie grave, susceptible d’être transmise au conjoint ou à l’enfant. Ces conditions sont en cours de discussion dans le cadre du projet de loi Bioéthique, qui sera définitivement voté en 2021.
  • [61]
    Élisabeth BADINTER, L’amour en plus, Flammarion, 1980 ; Le conflit. La femme et la mère, Flammarion, 2010.
  • [62]
    Nécessité de préciser, si l’on tient compte du fait que les cliniciens insistent pour mettre en avant le processus de conception psychique, qui conditionne l’adoption psychique réciproque d’un enfant et de ses parents. Serge LEBOVICI, « L’arbre de vie : le processus de filiation et de parentalisation », Journal de psychanalyse de l’enfant, n° 22, 1998.
  • [63]
    Gérard NEYRAND, « La parentalité comme dispositif. Mise en perspective des rapports familiaux et de la filiation », op. cit. ; Recherches familiales, n° 4, 2007, pp. 71-88 ; repris dans Soutenir et contrôler les parents. Le dispositif de parentalité, érès, 2011 ; Catherine SELLENET, La parentalité décryptée. Pertinence et dérives d’un concept, L’Harmattan, 2007.
  • [64]
    Ce que le rapport Houzel appelle la pratique et l’expérience de la parentalité. Didier HOUZEL (dir.), Les enjeux de la parentalité, érès, 1999.
  • [65]
    Didier LE GALL, Yamina BETTAHAR (dir.), La pluriparentalité, Puf, 2001.
  • [66]
    Accouchement sous le secret et gestation pour autrui l’attestent.
  • [67]
    Rares, car nécessitant une décision judiciaire.
  • [68]
    Christiane SINDING, « Le sexe des hormones : l’ambivalence fondatrice des hormones sexuelles », Cahiers du Genre, vol. 34, n° 1, 2003, pp. 39-56.
  • [69]
    Anthony LANE, Olivier LUMINET, Moïra MIKOLAJCZAK, « Psychoendocrinologie sociale de l’ocytocine : revue d’une littérature en pleine expansion », L’Année psychologique, vol. 113, n° 2, 2013, pp. 255-285.
  • [70]
    Voir la présentation de ces fonctions, et leur éventuelle discussion : Georges GREINER (dir.), Fonctions maternelle et paternelle, érès, 2000. La position traditionnelle a aussi été illustrée en sociologie par : Talcott PARSONS, Robert BALES, Family, Socialization, and Interaction Process, Glencoe, Free Press, 1955. Voir pour sa discussion : Michel LATCHOUMANIN, Thierry MALBERT (dir.), Familles et parentalité : rôles et fonctions entre tradition et modernité, L’Harmattan, 2007.
  • [71]
    Gérard NEYRAND, Michel TORT, Marie-Dominique WILPERT, Père, mère, des fonctions incertaines. Les parents changent, les normes restent ?, érès, 2013.
  • [72]
    Esther GOODY, Parenthood and Social Reproduction. Fostering and Occupational Roles in West Africa, Cambridge University Press, 1982 ; Margaret MEAD, Mœurs et sexualité en Océanie, Plon, 1963 (1929) ; Maurice GODELIER, Métamorphoses de la parenté, Fayard, 2004.
  • [73]
    Yvonne KNIBIELHER, Catherine FOUQUET, Histoire des mères du Moyen Âge à nos jours, Montalba, 1977 ; Yvonne KNIBIEHLER, Les pères aussi ont une histoire, Hachette, 1987.
  • [74]
    Donald W. WINNICOTT, Le bébé et sa mère, Payot, 1975.
  • [75]
    Pascal REUILLARD, « La préoccupation paternelle... primaire du père suffisamment bon », Le journal des psychologues, vol. 263, n° 10, 2008, pp. 51-54 ; Athénaïs BOUCHE-FLORIN, Samuel BERTRAND, Marc WINDISCH, « Peut-on parler de “préoccupation paternelle primaire” en période périnatale ? Comment la définir ? », Pratiques psychologiques, n° 23, 2017, pp. 21-39.
  • [76]
    Michèle FERRAND, « De la paternité, de la maternité et du féminisme : entretien avec Michèle Ferrand », Mouvements : Les hommes en crise ?, n° 31, 2004.
  • [77]
    Geneviève DELAISI de PARSEVAL, La part du père, Seuil, 1981, p. 284.
  • [78]
    Plus employé dans les écrits anglo-saxons sous la forme de fathering la notion de paternage est couramment employée au Québec, au même titre que parentage pour parenting. Cf. Rob J. PALKOVITZ, Bahir Shérif TRASK, Kari ADAMSONS, « Essential differences in the meaning and processes of mothering and fathering : Family systems, feminist, and qualitative approaches », Journal of Family Theory and Review, n° 6, 2014, pp. 406-420 ; Michael E. LAMB, « L’influence du père sur le développement de l’enfant », Enfance, n° 3, 1997 ; Anne QUÉNIART, « Présence et affection : l’expérience de la paternité chez les jeunes », Nouvelles pratiques sociales, n° 16 (1), 2003, pp. 59-75.
  • [79]
    Michel MESSU, « Mariage et société des individus : “Le mariage pour personne” », Recherches familiales, n° 12, 2015, pp. 289-306.
  • [80]
    Catherine VIDAL, Dorothée BENOIT BORWAYES, Cerveau, sexe et pouvoir, Belin, 2005.
  • [81]
    Judith BUTLER, Défaire le genre, Éditions Amsterdam, 2006 ; Corinne FORTIER, « Intersexués : le troisième genre en question en France et au-delà », Socio [En ligne], n° 9, 2017.
Gérard Neyrand
sociologue, est professeur émérite à l’Université de Toulouse III, membre du Cresco (EA 7419). Il est aussi directeur du laboratoire associatif Cimerss (Bouc-Bel-Air). Il a abordé à de multiples reprises les effets des mutations sociales sur la sphère privée et sur les familles, tant au niveau du couple et des rapports de genre, de la parentalité et de la petite enfance, de l’adolescence et de la jeunesse, des relations interculturelles et des processus de précarisation, ainsi que des positionnements de la société civile, de la vie associative et des institutions à cet égard. Depuis une quinzaine d’années il met plus particulièrement en relief les liens étroits entre les fonctionnements privés et la dimension politique. À dominante sociologique, ses derniers travaux se situent dans une perspective pluridisciplinaire : Faire couple, une entreprise incertaine (direction), érès, 2020 ; La mère n’est pas tout ! Reconfiguration des rôles et perspectives de cosocialisation, érès, 2019 ; L’amour individualiste. Comment le couple peut-il survivre ? érès, 2018 ; Malaise dans le soutien à la parentalité. Pour une éthique d’intervention, érès, 2018 (avec Daniel COUM et Marie-Dominique WILPERT) ; Les liens affectifs en familles d’accueil, érès, 2018 (avec Nathalie CHAPON et Caroline SIFFREIN-BLANC) ; Père, mère, après séparation. Résidence alternée et coparentalité, érès, 2015 (avec Gérard POUSSIN, Marie-Dominique WILPERT) ; Corps sexué de l’enfant et normes sociales. La normativité corporelle en société néolibérale, érès, 2014 (avec Sahra MEKBOUL) ; Père, mère, des fonctions incertaines. Les parents changent, les normes restent ? érès, 2013 (avec Michel TORT, Marie-Dominique WILPERT) ; Soutenir et contrôler les parents. Le dispositif de parentalité, érès, 2011 ; Le dialogue familial, un idéal précaire, érès, 2009 ; Les mariages forcés. Conflits culturels et réponses sociales, La Découverte, 2008 (avec Abdelhafid HAMMOUCHE et Sahra MEKBOUL).
Mis en ligne sur Cairn.info le 30/06/2021
https://doi.org/10.3917/rf.018.0010
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