? La parentalité, nouvel enjeu politique et social
1 Depuis quelques années, la question de la parentalité s’est imposée en France comme un enjeu politique et social majeur [1]. L’émergence de cet intérêt et de cette préoccupation pour les relations entre parents et enfants a été suscitée par les craintes qu’engendrent la violence des jeunes urbains et le sentiment, dont plusieurs acteurs politiques se sont fait le relais, que les parents ne tiennent plus leur place. Aux prises de positions qui disqualifient les parents de milieu populaire, s’est ajoutée l’inquiétude face aux ruptures familiales et à l’accroissement du nombre des enfants qui ne vivent pas avec leurs deux parents [2]. De fait, il existe le risque de voir beaucoup d’enfants éloignés de leur père et privés de son soutien affectif et économique [3]. La vie dans les familles recomposées et les problèmes d’éducation qui s’y posent sont également devenus un objet d’attention [4]. Enfin, l’émergence d’un intérêt nouveau pour la question des relations enfants-parents se comprend aussi plus largement du fait de l’accroissement considérable qu’a connu l’investissement des parents dans la prise en charge des enfants. La diminution du nombre d’enfants par famille, la tendance à l’individuation plus grande de la personne [5], la transformation des places respectives des hommes et des femmes dans la société et les revendications des pères, la diffusion des savoirs psychologiques [6], la montée en puissance des droits de l’enfant : tous ces phénomènes participent du mouvement qui met l’enfant au centre de la constellation familiale et suscite de nouvelles questions sur les manières d’être parent.
2 Comme un prolongement et une conséquence de ces bouleversements, le soutien aux parents est devenu, en peu d’années, un impératif et un objectif prioritaire pour les institutions du champ social. Les services de l’État, les Conseils généraux, les Caisses d’allocations familiales et les structures de prise en charge de l’enfance du secteur associatif se sont trouvées interpellées quant à leur capacité d’offrir aux familles un soutien et un encadrement effectifs. Comment soutenir les pères et les mères dont les adolescents adoptent des attitudes de refus et de violence ? Que proposer aux parents d’enfants déscolarisés ou ayant de grandes difficultés d’ordre psychologique ? Quelle place faire aux beaux-parents auprès des enfants avec lesquels ils sont amenés à cohabiter ? Comment faire en sorte de préserver les liens enfants-parents dans les situations de rupture ? À toutes ces questions, la réponse n’est ni uniforme ni simple et l’idée s’est imposée qu’il n’existe ni « recette » facilement applicable pour l’action sociale, ni modèle préétabli pour l’exercice de la parentalité. Les réflexions engagées et la mobilisation des acteurs du champ social a débouché sur l’élaboration et la mise en place de nouveaux modes d’action : lieux d’accueil enfants-parents de toutes obédiences [7], pratiques de médiation familiale, sociale ou scolaire [8], ou encore, plus récemment « groupes de parole » de toutes sortes [9]. La création de ces nouveaux dispositifs, la théorisation progressive de leur pratique et la pérennisation de leurs moyens d’existence ne se sont pas faites sans difficultés. Ces créations s’inscrivent en effet dans un contexte institutionnel marqué par la redéfinition des modalités de l’action sociale. Au plan local, les conseils généraux et leurs services, en charge d’une part essentielle de l’intervention auprès des familles, restent pour nombre d’entre eux à la recherche des modalités d’organisation appropriées. Les transformations en cours se réalisent au nom de différents principes – efficacité économique et pratique de l’action publique, qualité du service rendu – en même temps qu’elles visent à ménager l’image de chaque collectivité territoriale auprès de ses usagers. Les rapports entre élus et administration, l’organisation interne des services, la délimitation des circonscriptions, les relations entre les groupes professionnels concernés sont aujourd’hui en chantier. Il en va de même des articulations entre les multiples instances qui interviennent auprès des parents (services départementaux, caisses d’allocations familiales, justice des mineurs). Les modalités d’exercice de la tutelle qu’exercent les départements sur le secteur associatif se transforment également et s’accompagnent de modifications des frontières entre service public et secteur privé.
? Le projet d’un programme national de soutien aux parents
3 C’est dans le contexte ainsi esquissé, d’exacerbation des préoccupations relatives à la parentalité et de recherche de nouveaux modes d’intervention, que différents programmes nationaux ont été lancés pour soutenir la parentalité. À partir de 1998 en effet – la Conférence de la famille qui s’est tenue cette année-là peut d’ailleurs servir de repère – différentes institutions tant publiques que privées ont fait de la parentalité une de leur priorité et ont engagé des ressources pour soutenir les actions en cours et en générer de nouvelles. Divers programmes ont été lancés par la Caisse nationale d’allocations familiales, l’Union Nationale des Associations Familiales (UNAF) ou encore la Fondation de France. Dans le même temps, a été imaginé le projet des réseaux de soutien aux parents qui font l’objet du présent article.
4 La Délégation interministérielle à la famille (DIF) a été créée en 1998 avec le souci d’apporter des réponses nouvelles à la question familiale [10]. Dès sa création, elle s’est intéressée à développer un programme sur la parentalité. La caractéristique principale de ce programme a résidé dans le fait qu’il propose aux multiples instances locales de l’action sanitaire et sociale d’élaborer et d’animer elles-mêmes des initiatives en faveur de la parentalité, en proposant des ressources spécifiques. La mise en place de cette politique a emprunté un cheminement particulier, qui s’est écarté du modèle traditionnel d’élaboration d’une réglementation d’ensemble pour prendre l’aspect d’un appel aux initiatives venues du terrain, et notamment des parents eux-mêmes. Un comité national réunissant des personnalités représentatives des institutions concernées a été réuni et a élaboré une charte pour servir de référence à l’ensemble des acteurs intéressés [11]. Puis une circulaire émanant des ministères concernés a institué dans chaque département, sur le même modèle qu’au plan national, un comité d’animation des actions en faveur de la parentalité [12]. La mise en place de ces comités a été confiée aux directions départementales de l’action sanitaire et sociale (via les préfets), dotées en l’occurrence d’une grande liberté d’action quant au recrutement des institutions ou des personnes appelées à y participer. La circulaire prévoit la nomination d’un « pilote », pouvant être l’une ou l’autre des institutions engagées, ou plusieurs d’entre elles, voire un professionnel reconnu. Les comités se sont vus donner pour objectif de faire vivre les réseaux de et de promouvoir les interventions en direction des parents selon les lignes définies par la Charte nationale. La création des Réseaux d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents (REAAP) a encore été assortie de la mise en place d’un service d’appui technique national pour accompagner les actions engagées dans les départements [13].
5 La circulaire a entraîné dans les départements une forte mobilisation et un grand nombre de réalisations – plusieurs milliers – ont été soutenues. Ce succès s’accompagne d’une très grande diversité des évolutions locales. La mise en place du réseau s’est faite rapidement dans certains départements, tandis qu’elle a été lente et difficile dans d’autres [14]. Pour donner un exemple de cette diversité, on peut évoquer la désignation des pilotes. Il s’est agi d’un pilote unique dans un grand nombre de cas et, plus exceptionnellement, de la réunion de deux, voire de trois, « co-pilotes ». Le pilotage unique a été assuré par la DDASS dans plus de la moitié des situations, mais est revenu à d’autres instances dans un nombre significatif de départements, ce qui atteste de la réelle diversification des solutions adoptées.
6 Avec cette politique nouvelle en faveur de la parentalité, on a l’exemple d’un dispositif doté de plusieurs « étages » construits sur un modèle identique caractérisé par l’appel à la mobilisation et à la définition des solutions par les acteurs eux-mêmes – qu’il s’agisse des professionnels de l’action sociale ou des parents concernés. En raison de ces caractéristiques, le dispositif mis en place s’inscrit dans la transformation plus générale des régulations familiales et sociales [15]. En effet, les modalités mêmes de cette politique sont imprégnées de l’idée qu’il est vain de prétendre imposer un mode de travail aux professionnels du social, comme il est difficile de prétendre fixer des normes à l’exercice de la parentalité. C’est pourquoi les formes d’action proposées passent par un appel à l’implication des acteurs – cet appel s’exprimant, de façon paradigmatique, par la rédaction de la charte et la « mise en réseau » des initiatives. De même, les formes de l’action auprès des parents restent peu spécifiées, si ce n’est qu’il est impératif d’obtenir leur participation et de construire avec eux les dispositifs dont le développement est encouragé. Aux deux niveaux ainsi dessinés – mobilisation des professionnels et des parents – se retrouve donc, d’une façon qui met en cohérence le mode d’action et l’objectif visé, une démarche qui exclut l’édiction d’une règle substantielle, mais s’appuie sur la mise en œuvre d’une norme procédurale – l’obligation du dialogue et du faire ensemble. Valoriser tant les travailleurs sociaux que les parents dans leur compétence et dans leur autonomie est ainsi pensé comme la principale condition du succès d’une politique qui s’attache à dire non ce qu’il faut faire, mais comment il faut faire. L’initiative de la Délégation interministérielle à la famille fait de l’appel à l’autorégulation un mode de gouvernement dans un champ où l’imposition semble vouée à l’échec. Les caractéristiques de ce programme de soutien à la parentalité donnent tout son intérêt à une étude portant sur sa mise en œuvre locale.
7 Une fois passée la période initiale de sa mise en place, le dispositif des REAAP a connu divers changements. La création, auprès du ministre de l’Emploi et de la Solidarité, d’un ministère délégué à la Famille, à l’Enfance et aux Personnes handicapées, en mars 2000, s’est accompagnée du rattachement de la Délégation interministérielle à la famille au nouveau ministère délégué. Elle a été suivie du départ du premier Délégué interministériel à la famille. Le 20 mars 2001, une nouvelle circulaire destinée aux services déconcentrés de l’État confirmait les réseaux dans leur mission tout en mettant l’accent sur la nécessité de renforcer les liens entre l’école et les parents. Cette nouvelle orientation était assortie d’un critère nouveau pour l’attribution des financements : « au moins la moitié du total des crédits accordés au niveau de chaque département » devait être affectée à cet objectif particulier. En 2002, après l’alternance politique, dans un contexte marqué par la restriction des budgets alloués aux associations du secteur social, le dispositif a été reconfirmé et il poursuit aujourd’hui son développement d’une manière très différenciée d’un département à un autre.
? Une analyse de la mise en place des REAAP dans trois départements
8 La recherche que nous avons réalisée sur les REAAP décrit les configurations des relations entre institutions et acteurs professionnels engagés dans leur mise en place. Quelles institutions ont été associées aux nouveaux comités et quelles relations se sont instaurées entre elles ? Quelle direction effective ont exercé les DDASS ? Comment le ou les pilotes ont-ils été désignés ? Quel travail a été engagé par le comité ? Comment l’appel à projets a-t-il été diffusé et comment ont été prises les décisions relatives à l’attribution des crédits ? Quelles initiatives ont été soutenues ? Avec quels débats et quelles tensions éventuelles ? Quelle participation a été obtenue – ou quelles résistances sont venues – des Conseils généraux, des CAF, de l’institution judiciaire, etc.?
9 Le présent article porte principalement sur les transformations des relations entre institutions que la mise en place des REAAP a cherché à introduire. À cet égard, il s’agissait de développer une perspective originale, en suscitant une concertation et une action commune des différents acteurs intéressés. On discerne ici l’émergence d’une logique différente dans le fonctionnement de l’État. Celui-ci veut se départir de son image bureaucratique et adopter un profil plus « modeste ». La diminution de la hiérarchie entre l’administration et les administrés (en l’occurrence, les parents) devient un objectif. L’État prend acte qu’il ne peut pas faire tout seul. Face à une réalité familiale qui échappe, ne convient-il pas de s’associer avec ceux qui développent des manières de faire qui leur gardent une capacité d’action auprès des enfants et des parents concernés ? Poursuivre systématiquement cette perspective conduit en outre à accepter une diversité de solution dans la mise en œuvre des « partenariats » recherchés, d’autres dispositifs pouvant servir ici de référence, notamment la politique de la ville.
10 Pour saisir ce qu’il en est en pratique de cette mise en réseau et de cette diversité, l’enquête réalisée a porté sur les trois départements [16]. Sur la base d’informations recueillies auprès de différents acteurs interrogés dans une phase de contacts initiaux, ont été retenues la Seine-Saint-Denis, la Seine-Maritime et la Haute-Savoie. Ces départements présentent, en effet, des caractéristiques contrastées dans la mise en œuvre du dispositif. Dans chaque département, nous avons réalisé une enquête auprès des représentants des institutions engagées dans les instances du REAAP et auprès des structures qui sont répertoriées et/ou aidées. En ce qui concerne le réseau départemental, des entretiens auprès de son (ou de ses) pilote (s) et de ses membres ont été réalisés de manière à retracer les conditions de sa mise en place et de son fonctionnement. Des observations dans le cadre des réunions du réseau ont également été réalisées. Quant aux structures subventionnées ou répertoriées, nous avons rencontré certains de leurs responsables et de leurs intervenants. Ce volet de l’enquête visait à préciser la manière dont ces organismes se trouvent rattachés au programme de soutien des parents. Comment se trouvent-ils associés aux activités du réseau ? En quoi le programme engagé par la Délégation interministérielle à la famille a-t-il pu avoir un effet incitatif ? De quelle manière les intervenants conçoivent-ils aujourd’hui l’implication des parents dans les dispositifs qu’ils animent ? La réalisation de l’enquête a pris place au cours de l’année 2001 en Seine-Saint-Denis et en Seine-Maritime et en février 2002 pour la Haute-Savoie.
11 On se propose d’évoquer la mise en place des réseaux dans les départements avant d’engager une comparaison entre les processus décrits et d’amorcer quelques réflexions plus générales sur les changements induits par le nouveau dispositif.
? En Seine-Saint-Denis, une innovation qui dérange
12 En Seine-Saint-Denis, la DDASS a choisi d’associer, sans délai, dès 1999, un grand nombre d’institutions concernées par la parentalité. Le comité de pilotage réunit la Caisse d’allocations familiales, le Conseil général, différents services de l’État, ainsi que les associations représentatives. La DDASS assure le pilotage du dispositif, dont le fonctionnement demeure cependant assez flou. Les représentants des différentes institutions changent souvent, la continuité est difficile à assurer. Quand la DDASS sollicite la participation de ses partenaires au financement des actions, le Conseil général se montre désireux de contribuer au REAAP. Quant à la CAF, elle ne souhaite pas participer à un « pot commun » pour soutenir des programmes que l’État voudrait encourager. Cependant, la motivation qui permettrait de lancer l’animation du réseau fait défaut. Des solutions sont retenues – engager un recensement de l’existant, créer des comités ad hoc pour l’animation et l’observation des pratiques –, qui ne semblent pas de nature à dépasser ce blocage. C’est seulement à travers l’appel à une association spécialisée, Profession Banlieue, que l’animation se trouve enfin dotée d’un contenu : l’association organise notamment une soirée à laquelle sont conviés les institutions, les associations et les parents [17]. D’autres actions sont envisagées, mais la place de l’animateur reste constamment en question. Comment mieux articuler le pilotage du réseau et l’animation ? Le fonctionnement du comité de pilotage reste en effet problématique : le Conseil général et la CAF y participent, mais sans paraître convaincus de l’intérêt de faire vivre le réseau. Tout se passe comme si l’obligation de faire ensemble sur une thématique que couvre déjà chacun des organismes concernés venait déranger des règles et habitudes de travail bien établies, qui se prêtent mal à l’innovation et dans lesquelles les parents n’ont guère de place en tant qu’acteurs autonomes.
? En Seine-Maritime : huis clos des institutions et esquisse d’une organisation locale
13 Dans le deuxième département, la Seine-Maritime, les relations existant entre la DDASS, les CAF et le Conseil général n’ont pas facilité la collaboration entre eux pendant les deux premières années de son existence. La DDASS, qui a décidé de piloter seule le REAAP, a préféré restreindre le nombre des instances appelées à travailler à sa construction, de sorte que le dialogue s’établit pratiquement à huis clos entre les trois partenaires. C’est ainsi que des embryons de réseaux préexistants, notamment ceux qui s’étaient constitués à l’instigation de l’une des grandes municipalités du département, n’ont pas été intégrés au REAAP. Ce n’est qu’en 2001 qu’une seconde étape de la vie du REAAP s’est ouverte avec la nomination d’un coordinateur des réseaux. Proposé par l’UDAF, ce coordinateur est pris en charge, soutenu et contrôlé par le comité réunissant les institutions partenaires. C’est à lui que revient la tâche d’assurer le lien entre le comité de suivi, jusqu’alors resté isolé, et les porteurs de projets. Trois comités locaux sont créés qui correspondent aux principales zones urbaines du département. Ces comités s’organisent d’une manière qui leur est propre. L’organisation reste toutefois pyramidale, le coordinateur des comités locaux restant sous le contrôle étroit des institutions mandataires.
? En Haute-Savoie : le REAAP dans l’esprit de la charte ?
14 En Haute-Savoie, la réunion initiale du réseau a associé de nombreux organismes : pouvoirs publics, municipalités et associations. Le comité de pilotage réunit les principaux responsables des trois institutions qui pilotent en commun le réseau – DDASS, CAF et Conseil général [18]. Chacune des trois institutions apporte le même montant au fonctionnement du réseau. Les décisions sont prises en commun. Le comité d’animation, réunissant une trentaine d’organismes, a eu un régime d’activité soutenu pour assurer la mise en place du réseau, le faire connaître et répondre aux demandes émanant des porteurs de projets et des parents. La mobilisation en faveur du REAAP est constamment réalimentée. Le comité d’animation travaille sur des projets successifs : création d’une lettre d’information, fiche d’évaluation pour recenser l’existant et le faire valoir, organisation de deux journées départementales. Un lieu ressource voit le jour, qui concrétise l’entente entre les institutions du département. Le souci de la territorialisation pousse à créer des comités locaux pour répondre, au plus près, des demandes des parents.
? Comment « faire ensemble » ? L’organisation des réseaux
15 Pour comparer la mise en place des REAAP dans les trois départements, on évoquera successivement l’organisation des réseaux, les modalités selon lesquelles l’animation a été assurée dans les trois départements et enfin la mobilisation des porteurs de projets et celle des parents.
16 En ce qui concerne l’organisation des réseaux, la conception du pilotage du réseau varie d’un département à l’autre. Le dispositif est piloté par les DDASS en Seine-Saint-Denis et en Seine-Maritime et par une réunion de trois institutions en Haute-Savoie. Cependant, même lorsqu’elle pilote seule, la DDASS partage certaines décisions. Elle y est contrainte du fait de son déficit d’insertion dans le champ familial. Le partage des responsabilités s’opère alors de façons très différentes suivant les modalités préexistantes des relations entre institutions et de l’esprit qui a été donné localement au dispositif. Dans les deux grands départements urbains étudiés, les « associés rivaux » que sont la DDASS, le Conseil général et les CAF, se sont réunis certes, mais sans passion, dans un contexte où d’autres dossiers les divisaient. S’il est impératif de participer au REAAP, certaines institutions l’ont fait en marquant leur méfiance pour toute solution qui aurait conduit à limiter leur marge de manœuvre dans l’utilisation de leurs moyens ou à soumettre leur action à un contrôle, même implicite. À l’inverse, dans le département alpin, les liens de coopération préexistants entre les personnes appartenant aux différentes institutions qui se sont engagées dans l’animation du REAAP font que l’organisation de celui-ci, comme son fonctionnement ultérieur, ont été définis d’une manière partenariale.
? La question de l’animation
17 Que signifie « animer un réseau » ? C’est une question pour laquelle il n’existe pas de réponse toute faite. Cette question s’est posée aux institutions concernées – les DDASS ou les comités de pilotage et d’animation. Des inventaires des initiatives existantes ont été dressés. Des typologies d’actions ont été conçues en vue de d’élaborer des critères selon lesquels évaluer les projets proposés. Ces démarches, qui correspondaient au souci de « faire avec l’existant », ont aussi traduit parfois l’incapacité dans laquelle se trouvaient les dirigeants de s’accorder entre eux sur un projet pour l’animation du réseau. Une autre manière de donner corps au réseau a consisté dans l’organisation d’un colloque ou d’une journée. Ce type de manifestation a rencontré partout un grand succès. En Haute-Savoie et en Seine-Saint-Denis, de telles journées ont été prévues pour lancer la réflexion et réunir les porteurs de projets. En Seine-Maritime, le projet existe de réaliser une telle journée en 2003, comme un aboutissement de la mise en place locale du réseau [19].
18 Ces actions ne règlent pas la question de la continuité de l’animation. Comment faire en sorte que les acteurs concernés puissent se réunir, garder des liens entre eux et échanger leurs expériences ? Différentes solutions ont été recherchées à cet égard, notamment la délégation de l’animation en direction d’une personne ou d’une association. Cette solution soulève alors de nouvelles questions : quel rôle pour cet animateur mandaté ? Quelle liberté surveillée ? Une solution différente prévaut en Haute-Savoie où les « pilotes » et le comité gardent entièrement entre leurs mains l’animation du réseau. Dans ce département, la fonction d’animation sur le lieu ressource, qui constitue l’espace physique qui permet aux porteurs de projets de trouver des informations et de se tenir au courant de l’activité du réseau.
? Quelle place pour les porteurs de projets ? Et pour les parents ?
19 Dans les deux départements urbains, les porteurs de projets ont du mal à constater le rôle d’animation du REAAP : ils identifient le réseau comme une source de financement possible, encore que d’accès peu aisé. Ils regrettent d’avoir plusieurs dossiers à remplir, un pour chaque instance concernée. Les professionnels expriment aussi une certaine peur du contrôle supplémentaire qui pourrait s’exercer sur eux via leur participation au réseau. Au moment où l’État s’intéresse à ce nouveau champ et veut le valoriser, il suscite aussi une certaine réticence face à son intervention. Les porteurs de projets reconnaissent en même temps que la valorisation du champ de la parentalité les pousse à s’inscrire dans ce domaine et à lancer certaines actions.
20 En Haute-Savoie aussi certains professionnels restent réservés quant à l’intérêt du REAAP, mais on assiste à une réelle mobilisation autour du comité de pilotage. Une certaine spécialisation des rôles s’est opérée : quelques structures reconnues (comme l’École des parents et Couples et Familles) se sont regroupées dans un collectif et se mettent à disposition des petits porteurs de projets pour organiser conférences et animations. D’autres structures (comme les MJC ou les centres d’action sociale) offrent leur cadre pour accueillir les actions des porteurs de projets et les soutiennent sur le plan pratique. Quelle place les parents occupent-ils dans les REAAP ? Il est difficile de le dire en l’état des données recueillies. Dans les deux départements urbains, les modalités de mise en place du dispositif n’ont pas permis, semble-t-il, que les parents y soient directement associés. Le REAAP en tant que tel ne constitue pas un lieu d’expression des demande qui apporterait un changement significatif par rapport à la situation antérieure. Quant au troisième département, le réseau y cherche à s’ouvrir aux demandes collectives des parents même s’ils ne sont pas constitués en association. La deuxième journée départementale du REAAP de Haute-Savoie, organisée à l’automne 2003, a d’ailleuers fait une place importante à des activités animées et présentées publiquement par des parents.
? Priorité à la parentalité, un signe du changement du regard sur la famille ?
21 À la faveur des comparaisons faites, il est possible d’amorcer une réflexion plus générale tant sur la question de la parentalité que sur l’évolution du rôle de l’État.
22 Comment la question familiale se trouve-t-elle repensée dans le cadre de l’expérience des REAAP. On veut revenir ici sur le sens que revêt la priorité de la notion de parentalité et se demander quels ont été les effets des actions engagées : quelles relations parent-enfant a-t-on soutenues ? Quel modèle de famille et de relations entre les générations s’est trouvé encouragé dans les départements étudiés ?
23 Si les grandes institutions ne se sont guère engagées dans la définition des notions de famille et de parentalité, soit pour permettre l’expressions de différents points de vue, soit pour éviter des débats difficiles, il est néanmoins possible de montrer quelles conceptions ont été valorisées en se référant aux actions recensées et promues. Les structures qui ont été touchées par la création des REAAP sont des associations de conseil conjugal, de médiation, des structures hébergeant des lieux d’accueil enfants-parents – de type Maison verte ou Espace-Rencontre – ou des groupes de parole. Ces structures développent à l’égard de la famille et des relations enfants-parents des conceptions qui, sans être identiques, convergent. On n’a pas affaire à la vision d’une parentalité « défaillante », à laquelle il faudrait mettre fin et qu’il faudrait suppléer, comme on la trouvait naguère dans le champ des institutions sociales. On n’a pas non plus la perception d’une famille entièrement autonome et d’une parentalité militante, qui ne nécessiterait pas, pour s’inscrire dans le monde social, la médiation d’intermédiaires spécialisés. Entre ces deux extrêmes, les conceptions qui sont développées parmi les interlocuteurs du REAAP sont celles qui mettent en avant la notion moderne de relations familiales centrées sur les relations enfants-parents (plutôt que sur le couple) et qui bénéficient – voire nécessitent – pour se révéler et se maintenir face aux difficultés, de la médiation de tiers se situant non dans une position de contrôle hiérarchique, mais dans une posture d’accompagnement. En suivant cette perspective, on peut dégager certains des aspects des liens familiaux tels qu’ils sont conçus dans ce champ « en construction » du soutien à la parentalité. Se trouve promue, dans la perspective des REAAP, l’idée de relations familiales dans lesquelles chacun des parents trouve sa place – et le cas échéant exerce son autorité – auprès de ses enfants. Cette manière de voir les choses revient à valoriser fortement le rôle des pères, alors même que ceux-ci restent encore peu présents auprès de leurs enfants. Parler de « parentalité », n’est-ce pas une manière de les inviter à prendre une place nouvelle ? Au sein des groupes de parole, dans les Maisons vertes, il existe le souci de leur faire une place, ne serait-ce que dans les discours. Quant aux Espaces-Rencontre, ils font une place particulière aux pères dans la pratique.
24 De la même façon, la conception des liens familiaux qui prévaut parmi les porteurs de projets laisse une place importante à la parole. À travers l’ensemble des dispositifs qui s’inscrivent dans la mouvance du REAAP, on peut voir le souci d’accompagner les parents dans des démarches qui les rendent capables de formuler les difficultés qu’ils rencontrent avec leurs enfants afin d’y faire face. Différents modèles de référence coexistent : certains dispositifs, comme la médiation par exemple, reposent sur l’idée que des solutions peuvent être élaborées et mises en œuvre à travers une négociation ; pour d’autres, c’est le modèle de la psychanalyse qui est dominant. Quoi qu’il en soit, on retrouve, d’une structure à l’autre, le modèle très prégnant d’une famille « parlante » dans lequel notamment les difficultés des relations enfants-parents devraient faire l’objet d’une élucidation, le cas échéant en présence de tiers [20]. La notion qui se dégage de la parentalité inclut aussi une idée d’autorité qui n’est pas celle d’une autorité hiérarchique, qui serait exercée sans partage par les parents. On peut considérer que les conceptions qui prévalent dans les structures concernées mettent bien davantage l’accent sur la notion moderne de régulation négociée. Le fonctionnement des associations qui hébergent les porteurs de projets est lui-même révélateur à cet égard, étant davantage marqué par un souci de collégialité plutôt que par un fonctionnement de type hiérarchique.
25 Une dernière dimension très générale à souligner est celle d’une parentalité qui gagne à acquérir une dimension sociale. Les porteurs de projets, comme d’ailleurs la circulaire initiale des REAAP et la charte qui les organisent, valorisent les parents qui se montrent désireux de s’inscrire, comme parents, dans la cité – en participant aux activités offertes par les dispositifs proposés, quand ce n’est pas en prenant eux-mêmes en charge la création de tels dispositifs.
26 Les conceptions de la parentalité présentes dans les REAAP prennent une dimension particulière s’agissant des familles en rupture. Ces situations et les pratiques professionnelles d’accompagnement qu’elles suscitent illustrent très clairement l’idée d’une parentalité maintenue au-delà des séparations imposées par les avatars de la vie conjugale, voire dans des situations qui auraient naguère imposé la mise à distance d’un parent ou des deux parents. On pense alors autant aux pratiques de médiation qu’aux Espaces-Rencontre pour le maintien des relations enfants-parents.
27 Dans tous les cas prédomine, chez les porteurs de projets des réseaux, l’idée que l’action sociale ne peut se substituer aux intéressés eux-mêmes. On ne peut pas faire « sans les parents ». Il en résulte que le rôle du tiers est alors défini – d’une manière différenciée selon les structures, mais qui se rattache fondamentalement à une même idée – comme celui d’un « accueillant » ou d’un « accompagnant » qui soutient le parent dans la recherche de sa place auprès de ses enfants et qui l’aide à l’occuper. Parmi les porteurs de projets, on retrouve cette idée du renvoi des parents vers leur responsabilité.
28 On retiendra de cette analyse que, si les REEAP, dans les départements étudiés, n’ont pas réussi à faire des parents les principaux porteurs de projets, ils ont malgré tout soutenu des actions de professionnels qui se veulent en rupture avec les formes traditionnelles du contrôle des familles et qui se font les vecteurs d’un d’accompagnement des parents dans la transformation des relations familiales.
? La question du rôle de l’État
29 L’État a cherché à se doter, grâce au projet des REAAP, d’une action plus forte, et plus visible dans le champ de la famille : recenser, labelliser, encourager les porteurs de projets. Pour ce faire, le programme conçu présentait cette caractéristique que partagent les politiques modernes, la valorisation du « faire-ensemble ». « Les nouvelles générations de politiques sociales ont presque systématiquement recours au partenariat. » [21]L’étude de la création du REAAP dans les départements permet de saisir comment cet appel à la coopération a été reçu. Elle montre, si besoin est, combien il est difficile de décréter le partenariat. Les parents n’ont généralement été inclus dans le dispositif que comme les usagers des structures qui s’y inscrivent. On ne peut pas dire qu’ils aient été rendus davantage « acteurs » du fait de la création des réseaux et ils restent difficiles à mobiliser. Quant aux porteurs de projets, ils sont surtout porteurs de l’ambivalence que nous avons décrite. Le plus souvent, ils n’ont guère perçu la dimension d’animation – soit qu’ils n’aient pas été véritablement invités à y participer dans la durée, soit qu’ils aient marqué leur réticence vis-à-vis du dispositif et de ses effets supposés de renforcement du contrôle de leur activité. Partant, ils n’ont pas vu dans le REAAP autre chose qu’une nouvelle institution et qu’une nouvelle source de financement. Ils s’y sont intéressés et ont cherché à y être autant que possible inclus à ce titre.
30 C’est la même logique institutionnelle – une logique de guichet, si l’on veut – qui a prévalu au sein des institutions : dans deux des départements étudiés, celles-ci n’ont pas pu ou pas voulu transformer les modalités usuelles des relations entre administration et associations, marquées par des rapports de subordination dès lors qu’il s’agit de l’allocation de subventions. En lançant des inventaires, en cherchant à rapporter l’attribution des subventions à des critères substantiels, elles ont en quelque sorte ignoré la dimension procédurale incluse dans le projet initial. Elles ont répété, à propos du nouveau dossier, les relations usuelles qu’elles ont entre elles, sans s’engager dans une discussion, dans l’esprit de la charte, au sujet de la parentalité et de la manière de la soutenir.
31 On peut réfléchir aux raisons qui expliquent que les principes de la charte, et singulièrement cette dimension procédurale, n’aient guère trouvé d’application. D’où sont venues les difficultés ? Doit-on penser que la concertation envisagée entre institutions et la participation des porteurs de projets ont été « freinées » au moment où la mise en place des réseaux a dû se faire par le « filtre » des administrations au plan local ? Ou bien, alternativement, doit-on penser que les concepteurs de la circulaire ont surestimé la capacité de nos systèmes à pratiquer le partenariat et à susciter l’implication des professionnels et des parents ?
? Conclusion
32 En définitive, le projet des REAAP a-t-il manqué son objectif ? On en est aujourd’hui au stade d’une organisation fragile aux règles encore floues. Les tensions entre les institutions, la difficulté a dépasser la logique de la contractualisation des relations entre l’État et les associations suggèrent aussi que la dynamique attendue d’engagement des institutionnels n’a pas encore produit tous ses effets s’agissant de l’implication des parents. Pourtant, l’apport de la mise en place des REAAP est incontestable. Entre institutions, certaines relations se sont nouées et un regard commun a été développé sur les préoccupations touchant à la parentalité, qui ont ainsi gagné en légitimité. Les REAAP aident à la prise de conscience des questions qui se posent aux familles et contribuent à diffuser une vision actuelle des rapports familiaux dans laquelle les liens entre enfants et parents constituent le cœur de la relation familiale. En outre, lorsqu’ils parviennent à offrir un véritable soutien aux professionnels de la famille et aux militants des secteurs associatifs, ce qui est le cas dans certains départements, ces réseaux apparaissent comme un vecteur nouveau et efficace de la valorisation des parents eux-mêmes. Il reste donc à donner du temps au REAAP et à soutenir leurs promoteurs pour que cette structure devienne ce qu’elle devrait être, un support et un vecteur de la mobilisation et de la valorisation des parents.
Notes
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[1]
Cet article présente les résultat d’une recherche financée par la MiRe dans le cadre d’un appel à projets portant sur les enjeux locaux de l’action sociale.
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[2]
Irène THÉRY, Couple, filiation et parenté aujourd’hui. Le droit face aux mutations de la famille et de la vie privée, Paris, Odile Jacob - La Documentation française, 1998.
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[3]
Catherine VILLENEUVE-GOKALP, « La double famille des enfants de parents séparés », Population Paris, n° 1, 1999.
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[4]
Marie-Thérèse MEULDERS-KLEIN, Irène THERY (éds .) Les recompositions familiales aujourd’hui, Paris, Nathan, 1993. Sylvie CADOLLE, Être parent, être beau-parent. La recomposition de la famille, Paris, Éditions Odile Jacob, 2000.
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[5]
François de SINGLY, Le soi, le couple et la famille, Paris, Nathan, 1996.
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[6]
Gérard POUSSIN, Psychologie de la fonction parentale, Toulouse, Privat, 1996. Alain BOUREGBA, Les troubles de la parentalité, Paris, Dunod, 2002.
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[7]
Gérard NEYRAND, Sur les pas de la Maison verte, Paris, Syros, 1995. Benoît BASTARD, Laura CARDIA-VONÈCHE, Bernard EME, Gérard NEYRAND, Reconstruire les liens familiaux. Nouvelles pratiques sociales, Paris, Syros, 1996.
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[8]
Laura CARDIA-VONÈCHE, Benoît BASTARD, Le divorce autrement : la médiation familiale, Paris, Syros, 1990.
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[9]
Voir par exemple, Dialogue, Parentalités défaillantes. Soins et séparations, Paris, n° 152, 2001. Ou encore : Olivier MASCLET, Sabine ROZIER, Se livrer pour se délivrer. Les groupes de parole de parents animés par l’École des parents et des éducateurs ? Paris, FNEPE, 2000.
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[10]
Décret n° 98-648, portant création de la délégation interministérielle à la famille et du comité interministériel de la famille.
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[11]
Charte des initiatives pour l’écoute, l’appui et l’accompagnement des parents (annexée à la circulaire citée ci-dessous).
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[12]
Circulaire DIF/DAS/DIV/DPM/ N° 99/153, du 9 mars 1999 relative aux réseaux d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents.
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[13]
« Cellule nationale d’appui technique auprès de la DIF », aujourd’hui disparue sous sa forme indépendante. Elle était localisée au CEDIAS - Musée social (Paris). Elle s’est attachée à répertorier les actions et à fournir des repères aux initiateurs de projets. Ses membres sont intervenus dans les départements pour répondre aux demandes de soutien émanant des réseaux. La cellule animait le site Internet (http://www.familles.org).
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[14]
Par exemple : Délégation interministérielle à la famille, Écouter, accompagner les parents, Dossier du forum des réseaux d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents, 38 p. dact. et annexes. Voir aussi la note adressé aux préfets, le 13 juillet 1999, par le Délégué interministériel à la famille et le directeur de l’action sociale au ministère de l’Emploi et de la Solidarité « Beaucoup d’entre vous se mobilisent. Vous avez commencé à instruire les projets. Dans la plupart des départements, à votre initiative, une ou plusieurs réunions ont eu lieu pour mettre en place le comité d’animation prévu par la circulaire... ». Également, le numéro spécial que la revue du CEDIAS a consacré aux réseaux : « Familles et action sociale aujourd’hui », Vie sociale, Paris, n° 1, 2001.
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[15]
Jean De MUNCK, « De la loi à la médiation », in France : les révolutions invisibles, Paris, Calmann-Lévy, 1998, pp. 311- 322.
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[16]
L’enquête a été réalisée, dans l’un des départements, avec la collaboration de Sébastien DOUTRELIGNE. En Haute-Savoie, elle a pris la forme d’un travail collectif réalisé avec des étudiants du DEA de sociologie de Sciences-Po Edwige DELECLUSE, Isabelle LEROY, Nicolas MONNET-MANLHIOT, Jean PUYPALAT.
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[17]
Soirée rencontre départementale des acteurs de la parentalité, 26 octobre 2000, Centre socioculturel de la Boissière, Rosny-sous-Bois, CAF de Seine-Saint-Denis, 2001.
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[18]
L’Inspection académique a été, dans une deuxième étape, associée au pilotage du réseau.
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[19]
Cette observation renvoie de manière plus générale au développement des REAAP dans d’autres départements : on peut citer l’exemple, dans les Hauts-de-Seine, d’une journée qui a pris place, comme en Seine-Saint-Denis, lors de l’ouverture du REAAP (Nanterre, 5 novembre 2002), ou encore celui d’une journée qui constitue comme une marque d’étape et comme l’aboutissement du développement des REAAP dans des départements particulièrement actif (Angers, 15 novembre 2002).
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[20]
Benoît BASTARD, Laura CARDIA-VONÈCHE, Bernard EME, Gérard NEYRAND, Reconstruire les liens familiaux. Nouvelles pratiques sociales, op. cit.
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[21]
Patricia LONCLE-MORICEAU, « Partenariat local et exclusion sociale en France : expériences et ambiguïtés », Pôle sud, n° 12, 2000, pp. 63-78.