Article
Le nouveau livre de Vannina Micheli-Rechtman, psychiatre, psychanalyste et philosophe , s’impose comme une réflexion profonde sur l’image et ses potentiels dangers actuels. Les nouvelles beautés fatales viennent s’inscrire sur fond de fascination et de banalisation que l’accès pour tous au numérique instaure comme style de vie, au moyen de la photographie et, bien plus, des retouches qui peuvent y être apportées, sans pour autant avoir besoin d’être un véritable photographe.
Comme l’autrice le rappelle, l’image a toujours véhiculé des appréciations contrastées et ce au moins depuis Platon, mettant en valeur la différence substantielle entre l’eikon et l’eidolon. Si l’eikon renvoie à une image capable de dévoiler « en même temps le modèle et la substance qui l’en sépare » (p. 51), à savoir qu’elle est construite principalement sur un rapport de ressemblance et dissemblance tel qu’on se trouve à l’abri d’une captation sans issue, l’eidolon, en revanche, avec son imitation trop parfaite et son but, qui est d’annuler distance et décalage, produit l’envoûtement qui est le propre du simulacre et ouvre la question inquiétante du double : « l’image-simulacre fascine par sa beauté, rivalise avec son modèle jusqu’à tenter de se substituer à lui » (p. 52). C’est ce qui a tendance à se produire aujourd’hui sur les réseaux sociaux où principalement les jeunes filles postent leurs photos tellement retouchées qu’elles s’y reconnaissent à peine : « rien n’est vrai, tout est faux, et contribue à la construction d’une norme qui n’existe pas et que chacun rêve pourtant d’incarner » (p…
Auteur
Établissement public de santé (EPS) Barthélemy Durand Avenue du 8 mai 1945 – BP 69 91152 – Étampes Cedex – France
Sur un sujet proche
- Mis en ligne sur Cairn.info le 25/08/2022
- https://doi.org/10.3917/rep2.033.0140

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