Maîtrisant aujourd’hui tout le spectre des activités spatiales, la Chine est devenue le principal compétiteur des États-Unis. Les ambitions de l’Empire du Milieu dépassent même celles des Américains dans certains domaines.
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À l’instar des États-Unis et de l’Union soviétique, l’astronautique chinoise est née avec les missiles balistiques au nom d’impératifs stratégiques. Ces vecteurs étaient les plus rapides pour atteindre des cibles situées aux antipodes. En consacrant tout son effort aux missiles, la Chine a quelque peu délaissé son industrie aéronautique émergente, cas unique dans l’histoire des grandes puissances militaires.
La création des fusées a été conduite sous l’impulsion de Tsien Hsue-shen. Le père de l’astronautique chinoise avait commencé sa carrière aux États-Unis avant d’être renvoyé dans la mère patrie sur des accusations abusives pendant la période du maccarthysme, la politique américaine anti-communiste. A posteriori, les Américains ont reconnu avoir commis une erreur historique en expulsant l’équivalent chinois de Wernher von Braun ou Sergueï Korolev (cf. l’article de P. Varnoteaux). Mao Zedong appréciait Tsien, et pour cause ! Dès la fin des années 1950, avec l’aide très courte des Soviétiques, le père des fusées chinoises réalise et teste des dérivés des V2 allemands. Avec lui, les ingénieurs se forment à la fuséologie et les performances des missiles s’améliorent régulièrement.
À partir de 1965, une industrie spatiale se déploie pour mettre au point des satellites et leurs lanceurs dans tous les domaines d’application (observation de la Terre, télécommunications, navigation, etc.). Les satellites sont parfois récupérés pour des usages militaires. Cette récupération a aussi concerné le projet de vaisseau habité Shuguang…
Résumé
Auteur

Membre de l’Académie internationale d’astronautique (IAA) et collaborateur du groupe de réflexion Asie 21.
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 04/04/2022
- https://doi.org/10.3917/pro.387.0034

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