Du monde céleste d’Aristote à la révolution copernicienne, l’observation du ciel a mis l’humain sur la voie d’une civilisation technologique rationnelle, capable de voyager dans l’espace. Retour sur les moments fondateurs.
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Pour vouloir naviguer entre les astres, il faut savoir que ceux-ci existent. Cette évidence n’en était pas une il y a quelques millénaires, voire quelques siècles, quand les hommes levaient les yeux vers un ciel dégagé. Quel sens donner à ces visions transcendantes ? Comment savoir que les étoiles innombrables sont autant de soleils, que la Voie lactée est une galaxie parmi cent milliards d’autres, que la Lune et les planètes sont des objets solides comme la Terre, que les étoiles filantes sont des morceaux de matière brûlant dans l’atmosphère, que les comètes sont des blocs de poussières et de glace s’évaporant sous la chaleur solaire ? Les mystères des cieux s’ajoutaient alors aux mystères de l’eau, de l’air, de la terre, du feu, de la vie et de la mort.
Si cette contemplation cosmique ne lui avait pas été donnée, l’humanité aurait-elle suivi les chemins incertains qui l’ont menée à la rationalité et à la science ? Il ne faut pas sous-estimer l’influence considérable que l’étude du ciel a eue sur l’évolution de la conscience humaine.
La civilisation technologique procède de cette longue marche vers la compréhension du cosmos, depuis les pierres levées de Stonehenge jusqu’aux éphémérides gravées dans l’argile des astrologues babyloniens, de l’émergence de la rationalité dans le monde grec à la réappropriation de cet héritage à la Renaissance européenne, jusqu’à la révolution scientifique et industrielle qui a permis le voyage spatial.
C’est aux anciens Grecs que nous devons le mot « astronomie », qui veut dire « loi des astres »…
Résumé
Auteurs

Docteur d’État en physique, consultant en stratégies spatiales.

Journaliste spécialisé.
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 04/04/2022
- https://doi.org/10.3917/pro.387.0020

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