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En seulement un semestre, des incendies immenses ont dévasté l’Australie et projeté leurs fumées à travers l’océan Pacifique, jusqu’au Chili et en Argentine, puis le coronavirus a mis plus de la moitié de l’humanité en confinement. Outre susciter une certaine angoisse existentielle, ces deux évènements ont en commun leur caractère transnational. Le concept n’est pas nouveau, même s’il n’est pas utilisé fréquemment. Puisque le préfixe « trans » renvoie au franchissement d’une limite, on qualifie de « transnational » tout évènement, réseau ou mobilisation qui dépasse les frontières, qui déborde du cadre national et ne rentre pas dans le schéma habituel des relations internationales (notamment bilatérales). Les organisations qui comptent plusieurs pays membres, multilatérales, participent peu de dynamiques transnationales puisqu’elles restent souvent sous la coupe des intérêts particuliers des États. Elles sont, de ce point de vue, proprement « internationales ».
Les phénomènes transnationaux récents confirment pourtant que le malheur des uns ou l’inaction des autres n’épargneront personne. Nous devrions en avoir l’intime conviction, au moins depuis que le nuage de Tchernobyl ne s’est pas arrêté à la frontière française. Il peut sembler dérisoire de brandir un concept pour étudier l’issue d’une crise encore bien réelle, de réfléchir à la meilleure manière de rebâtir une maison encore en flammes. Mais les bouleversements annoncés (à commencer par une récession bien différente de celle de 2008) laissent peu de doutes sur la nécessité de revoir nos usages…
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Auteur

Spécialiste des questions d’enseignement supérieur et de recherche, chargé de conférences à Sciences Po.
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 24/09/2020
- https://doi.org/10.3917/pro.378.0087

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