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Parler de la représentation des femmes dans l’Église catholique, dans un dossier qui aborde surtout le fonctionnement de la démocratie, ne va pas de soi. L’Église n’est pas une démocratie, elle cherche à vivre la communion. Communion à l’intérieur d’une communauté, communion des prêtres avec leur évêque, communion des évêques entre eux et avec l’évêque de Rome, le pape. Est-ce que cela suffit pour congédier la question de la représentation ? Celle-ci oriente vers les modalités de l’exercice du pouvoir. Une question à laquelle l’Église ne peut se dérober, au moment où le pape François rappelle que les abus sexuels sont des abus de pouvoir et de conscience. Un vaste chantier s’ouvre donc pour l’Église et le rôle des femmes n’en est qu’un aspect.
Leur exclusion des instances décisionnelles et plus largement de toute autorité ecclésiale s’explique par une double évolution historique. Les exégètes et historiens montrent aujourd’hui que la nouveauté du Christ, qui ne traitait pas différemment les femmes et les hommes, n’a pas résisté aux traditions patriarcales qui prévalaient dans la plupart des sociétés. L’Église a bien continué à affirmer l’égalité entre homme et femme devant Dieu. Mais cette égalité se situait dans son âme spirituelle et ne semblait pas devoir se traduire dans la vie sociale. Il en va ainsi chez les Pères de l’Église aux premiers siècles, mais il n’en va pas différemment dans la pensée sociale de l’Église qui défend avant tout le rôle de la mère au foyer. À partir de la seconde moitié du X…
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Auteur

Théologienne, ex-directrice du service national « Famille et société » de la Conférence des évêques de France (2009-2015).
- Mis en ligne sur Cairn.info le 24/09/2020
- https://doi.org/10.3917/pro.378.0054

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