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Les questions de mixité sociale et de gentrification imprègnent la ville de Saint-Denis, particulièrement avec les Jeux olympiques en ligne de mire. À quoi ressemble la clientèle de Folies d’encre ?
La librairie est avant tout un commerce de quartier. Les premiers visiteurs, dès l’ouverture, en 1998, c’étaient les gamins qui vivaient alentour. Parfois, des tout-petits de 3 ou 4 ans venaient seuls dans la librairie ! « J’ai dit à Maman que j’étais aux livres. » On accueillait aussi les grands frères inscrits au collège.
Grâce à l’école et à son rôle de prescription, la plupart des enfants viennent avec leurs parents pour commander des livres. Ce sont des adultes qui ne savent pas toujours lire, qui n’ont pas toujours de papiers… Ils ont parfois la trouille de rentrer dans la librairie. Notre rôle, c’est de désacraliser, dédramatiser ce moment-là. Je pense qu’on a plutôt réussi. Beaucoup sont devenus des fidèles de la librairie quand il faut un livre pour leurs enfants, alors qu’eux-mêmes ne lisent pas.
La librairie n’est pas dédiée qu’aux lecteurs et lectrices ! Régulièrement, on organise des événements ouverts à tous, autour d’une œuvre ou d’une personne. On a invité Gaël Faye, Dan Franck, Rodney Saint-Éloi… On travaille en amont avec des lycéens, qui préparent et animent la soirée et le débat avec le public. Ils invitent les parents, les frères et sœurs. Leur professionnalisme est remarquable !
L’existence de Folies d’encre, c’est une grande fierté pour les habitants…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 24/09/2020
- https://doi.org/10.3917/pro.378.0005

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