CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1Pour S. Paugam, quatre types de liens attachent les individus entre eux et à la société. Si ces liens sont aujourd’hui plus fragiles, c’est surtout leur entrecroisement inégal, selon les individus, qui affecte la société tout entière. Le vivre-ensemble serait-il toujours possible face à ces diversités ?

2L’homme est anthropologiquement solidaire, il ne peut vivre sans ces attachements multiples lui assurant à la fois la protection face aux aléas du quotidien et la reconnaissance de son identité et de son existence en tant qu’être humain.

3Mais que signifie vraiment l’attachement dans une société d’individus autonomes ? Durkheim consacra sa vie à essayer de répondre à cette question : « Est moral, peut-on dire, tout ce qui est source de solidarité, tout ce qui force l’homme à compter sur autrui, à régler ses mouvements sur autre chose que les impulsions de son égoïsme, et la moralité est d’autant plus solide que ces liens sont plus nombreux et plus forts ». Selon lui, la société est la condition nécessaire de la morale : « Elle n’est pas une simple juxtaposition d’individus qui apportent, en y entrant, une moralité intrinsèque ; mais l’homme n’est un être moral que parce qu’il vit en société, puisque la moralité consiste à être solidaire d’un groupe et varie comme cette solidarité [1] ». C’est l’attachement aux groupes et à la société qui fonde la morale. Non la liberté, mais l’état de dépendance qui contribue à faire de l’individu une partie intégrante du tout social et partant, un être moral. « Faites évanouir toute vie sociale, et toute vie morale s’évanouit du même coup, n’ayant plus d’objet où se prendre. » L’homme solidaire de Durkheim est un individu à la fois autonome et lié aux autres et à la société, un individu conscient des règles morales qu’implique la participation à la vie sociale. S’il les accepte, c’est pour le plaisir que lui procurent la réciprocité de l’association et le sentiment d’être utile. La conscience de la solidarité reste toutefois fragile, elle risque même dans certaines circonstances de disparaître. N’est-ce pas ce constat du délitement du lien social que nous faisons souvent dans notre pays – comme dans d’autres – et qui laisse les citoyens désemparés face au sentiment de ne plus savoir vraiment ce que signifie « vivre ensemble » [2] ?

4Cette thèse est toutefois ancienne et renvoie aux expressions variées et récurrentes du scepticisme face à l’individualisme. Elle nourrit aussi la nostalgie à l’égard des valeurs traditionnelles. Mais ce texte voudrait apporter une contribution sociologique à ce débat : si les liens sociaux sont aujourd’hui effectivement plus fragiles, c’est surtout leur entrecroisement inégal, selon les individus, qui affecte la société tout entière.

Fragilité et rupture des liens sociaux

5Les liens sociaux sont multiples et de natures différentes (cf. encadré page suivante), mais ils apportent tous aux individus à la fois la protection et la reconnaissance nécessaires à leur existence sociale [3]. La protection renvoie à l’ensemble des supports que l’individu peut mobiliser face aux aléas de la vie (ressources familiales, communautaires, professionnelles, sociales…) ; la reconnaissance renvoie à l’interaction sociale qui stimule l’individu en lui fournissant la preuve de son existence et de sa valorisation par le regard de l’autre ou des autres. L’expression « compter sur » résume assez bien ce que l’individu peut espérer de sa relation aux autres et aux institutions en termes de protection, tandis que l’expression « compter pour » exprime l’attente, tout aussi vitale, de reconnaissance.

Quatre grands types de liens sociaux

Le lien de filiation (entre parents et enfants) recouvre la filiation « naturelle », fondée sur une parenté biologique entre l’enfant et ses géniteurs, et la filiation « adoptive » reconnue par le Code civil. Ce lien contribue à l’équilibre de l’individu dès sa naissance en lui assurant protection, soins physiques, reconnaissance et sécurité affective. Encadré par des normes précises, il participe de l’intégration des individus au système social. Mais ce lien est d’intensité très inégale selon les individus et peut se rompre de façon précoce ou à l’âge adulte. La rupture peut résulter d’un événement malheureux qui provoque une incompréhension réciproque ou une discorde. La filiation n’est pas rompue mais le lien n’est plus entretenu. Les parents et les enfants se replient alors sur eux-mêmes et n’attendent plus ni protection, ni reconnaissance de la relation. Dans l’agglomération parisienne, la proportion de personnes n’ayant plus ou pratiquement plus de relations avec leur père ou leur mère, alors que ces derniers sont encore en vie, est supérieure à 20 % parmi les ouvriers (27,9 % pour le père, 21,3 % pour la mère) et décroît régulièrement selon que l’on s’élève dans la hiérarchie sociale jusqu’à un niveau inférieur à 5 % parmi les cadres et professions intellectuelles supérieures (4,3 % pour le père et 3,6 % pour la mère) [1]. Ce délitement du lien de filiation ne touche donc pas les individus de façon égale, une inégalité souvent ignorée.
Le lien de participation élective (entre conjoints, amis, proches choisis…) relève de la socialisation extra-familiale, lorsque l’individu entre en contact avec d’autres individus, dans le cadre de groupes divers et d’institutions. Les lieux sont multiples : le voisinage, les groupes d’amis, les communautés locales, les institutions religieuses, sportives, culturelles, etc. Au cours de ses apprentissages sociaux, l’individu est à la fois contraint par la nécessité de s’intégrer, et autonome puisqu’il peut construire, lui-même, son réseau d’appartenances à partir duquel il affirmera sa personnalité, sous le regard des autres. Ce lien est à l’origine de fortes inégalités : la probabilité d’avoir une vie conjugale et équilibrée, des relations amicales nombreuses et diversifiées, une vie associative intense, une participation régulière à des groupes affinitaires dans son quartier ou dans sa ville varie de façon considérable selon les milieux sociaux. Tout se passe comme si les inégalités économiques et culturelles étaient amplifiées par ces inégalités électives. Ainsi, le taux de participation à la vie associative dans l’agglomération parisienne passe de 38,6 % dans les espaces de l’élite dirigeante à 15 % dans les espaces ouvriers et employés, précaires et chômeurs.
Le lien de participation organique (entre acteurs du monde professionnel) se caractérise par l’apprentissage et l’exercice d’une fonction déterminée dans l’organisation du travail. « Avoir un travail » signifie, pour les salariés, la possibilité de l’épanouissement dans une activité productive et, en même temps, l’assurance de garanties face à l’avenir. Le type idéal de l’intégration professionnelle est la double assurance de la reconnaissance matérielle et symbolique du travail et de la protection sociale, qui en découle. La fragilité de ce lien est évidente depuis la crise de la société salariale. Pour le précaire, qui ne peut prévoir son avenir professionnel, l’emploi est incertain. C’est aussi le cas des salariés dont le contrat de travail est de courte durée et de ceux dont le risque d’être licencié est permanent. Ce qui engendre une forte vulnérabilité économique et une restriction, au moins potentielle, des droits sociaux, puisque ces derniers sont fondés, en grande partie, sur la stabilité de l’emploi. Le salarié précaire est aussi celui dont le travail semble sans intérêt, mal rétribué et faiblement reconnu dans l’entreprise. Sa contribution à l’activité productive n’est pas valorisée et il éprouve le sentiment d’être plus ou moins inutile. Les inégalités sont bien sûr renforcées si l’on prend en compte les expériences vécues du chômage.
Le lien de citoyenneté (entre membres d’une même communauté politique) repose sur l’appartenance à une nation qui, dans son principe, reconnaît à ses membres des droits et des devoirs et en fait des citoyens à part entière. Dans les sociétés démocratiques, les citoyens sont égaux en droit. Il faut donc accomplir des efforts dans la nation pour que tous les citoyens soient traités de façon équivalente et forment ensemble un corps ayant une identité et des valeurs communes. Il est usuel de distinguer les droits civils qui protègent l’individu dans l’exercice de ses libertés fondamentales, notamment face aux empiètements jugés illégitimes de l’État, les droits politiques qui lui assurent une participation à la vie publique, et les droits sociaux qui lui garantissent une certaine protection face aux aléas de la vie. Ce processus d’extension des droits correspond à la consécration du principe universel d’égalité et du rôle dévolu à l’individu citoyen qui est censé appartenir « de plein droit » à la communauté politique.
Le lien de citoyenneté est fondé aussi sur la reconnaissance de la souveraineté du citoyen. On y trouve à nouveau les deux fondements de protection et de reconnaissance. Il peut sembler paradoxal que ce lien de citoyenneté puisse, lui aussi, se traduire par des inégalités, sa fonction étant de les transcender. Pourtant, il n’est pas non plus, à l’abri d’une rupture : par exemple, lorsque les individus sont trop éloignés – ou tenus à l’écart – des institutions pour accéder à des papiers d’identité et pour exercer leurs droits. Les étrangers éprouvent parfois des difficultés à régulariser leurs titres de séjour et sont, alors, en situation illégale. Les sans domicile sont souvent coupés des circuits administratifs ou renvoyés d’un bureau à l’autre tant qu’ils ne parviennent pas à réunir les papiers nécessaires à une aide. Dans notre système d’aide sociale, il existe toujours des exclus du droit qui ne correspondent à aucune des catégories prévues par le droit. Le lien de citoyenneté est pour ainsi dire rompu lorsque les personnes en détresse sont maintenues de façon durable, souvent contre leur gré, dans des structures provisoires. Quand les solutions d’urgence deviennent pérennes, elles correspondent à une exclusion des autres formes d’aide et à une relégation dans le statut de l’infra assistance.
Le lien de citoyenneté est rompu, enfin, chaque fois que l’on constate une entorse au principe d’égalité des citoyens au regard du droit. Et nombreux sont les cas de discriminations dans l’accès aux droits. La proportion d’individus qui considèrent que leurs propres droits ne sont pas respectés varie dans l’agglomération parisienne de 21 % dans les quartiers de type supérieur à 28 % dans les quartiers de type moyen et atteint près de 44 % dans les quartiers de type populaire ouvrier [2].
SP

Un entrecroisement inégal

6Ces quatre types de liens sont complémentaires et entrecroisés. Ils constituent le tissu social qui enveloppe l’individu. Lorsque ce dernier décline son identité, il fera référence aussi bien à sa nationalité (lien de citoyenneté), à sa profession (lien de participation organique), à ses groupes d’appartenance (lien de participation élective), à ses origines familiales (lien de filiation). Dans chaque société, ces quatre types de liens forment la trame qui préexiste aux individus, à partir de laquelle ils sont appelés à tisser leurs appartenances au corps social. Si l’intensité de ces liens sociaux varie d’un individu à l’autre en fonction des conditions particulières de sa socialisation, elle dépend aussi de l’importance relative que les sociétés leur accordent. Le rôle que jouent, par exemple, les solidarités familiales et les attentes collectives à leur égard est variable d’une société à l’autre. L’observation montre combien les citoyens sont liés les uns aux autres de façon inégale. Ils sont en réalité hiérarchisés entre deux pôles extrêmes : celui de la force cumulative des quatre types de liens sociaux, qui prédispose à une intégration sociale stabilisée, et celui de la faiblesse cumulative de ces liens, voire de la rupture de certains d’entre eux, qui se traduit par un déficit de protection et un déni de reconnaissance. Mais entre ces deux pôles extrêmes, on trouve bien des situations intermédiaires.

L’intégration assurée

7L’intégration assurée est fondée sur des liens sociaux forts, stabilisés et entrecroisés, source de protection et de reconnaissance maximales, permettant de réaliser l’optimum de l’intégration et de faire l’expérience de la distinction. Les citoyens qui s’en rapprochent sont parfaitement liés les uns aux autres, mais ils constatent, parfois avec incompréhension, que la vie morale qu’ils mènent - sans cesse renouvelée par l’entrecroisement réussi de leurs liens sociaux - n’est pas partagée par les autres citoyens, desquels ils se distinguent et se méfient de plus en plus jusqu’à adopter parfois une attitude de repli sur leur entre-soi privilégié.

L’intégration fragilisée

8L’intégration fragilisée repose sur des liens sociaux non rompus mais affaiblis et incertains à l’origine de difficultés à atteindre des objectifs jugés légitimes et suscitant par conséquent un sentiment de frustration. Les citoyens qui en font l’expérience restent encore liés les uns aux autres, mais ils commencent à douter de ce qui les attache encore à la société et en viennent à espérer une transformation radicale de celle-ci. Ils ont joué le jeu avec loyauté et continuent un peu malgré eux à le jouer, mais ils se voient désormais perdants, sans réel espoir d’une amélioration de leur condition sociale. Cette expérience peut se traduire à terme par une réaction de découragement et d’apathie, mais aussi par des manifestations collectives de colère.

Devenir citoyen

Karim Mahmoud-Vintam est le fondateur du mouvement civique Les Cités d’or
« La citoyenneté est un art qui ne s’improvise pas, et qui suppose des compétences civiques sans lesquelles la participation devient un simulacre à travers lequel les mieux armés – ceux qui savent le mieux trouver et manier les mots, les concepts, les informations, les réseaux… – l’emporteront nécessairement sur les moins bien armés. En d’autres termes, on ne naît pas citoyen, on le devient. C’est fort de cette conviction que depuis 2007, le mouvement pédagogique et civique des Cités d’Or travaille avec de jeunes adultes (16-30 ans) éloignés de toute expression sociale et politique »
Un texte à découvrir dans son intégralité sur Revue-Projet.com

L’intégration compensée

9L’intégration compensée correspond à une rupture partielle des liens sociaux, mais où les liens non rompus sont appelés à compenser ceux qui le sont, entretenant en cela, y compris sur le plan identitaire, un processus de résistance. Face à l’épuisement du lien de participation organique et du lien de citoyenneté, la compensation est recherchée dans les ressources potentielles du lien de participation élective : celui que l’on peut encore mobiliser dans les réseaux communautaires souvent organisés sur la base du quartier de résidence. Lorsque la protection à caractère universel est au moins partiellement remise en question, les citoyens recherchent des formes de protection complémentaires dans leur sphère privée, ce qui a pour effet d’accroître les inégalités. Face au risque de perdre le respect et l’estime de soi dans une société ouverte et libérée, la tentation est grande pour certains de se replier sur des formes identitaires traditionnelles.

L’intégration marginalisée

10Enfin, l’intégration marginalisée signifie une rupture cumulative des liens sociaux. Dans ce cas, l’attachement aux groupes et à la société est si réduit qu’il appelle non pas des stratégies de résistance, mais plutôt des stratégies de survie. Il s’agit d’une quasi-mort sociale, un peu comme si les citoyens qui en font l’expérience flottaient dans un courant les précipitant vers un gouffre, à la recherche désespérée d’une improbable bouée de sauvetage. Survivre au quotidien implique une forme minimale de sociabilité, des ressources disponibles dans l’infra-assistance qui ont pour effet de retarder l’échéance fatale qui reste cependant très proche. Les personnes qui vivent en permanence dans la rue savent que l’on y meurt précocement.

11Les citoyens situés sur ces quatre paliers se croisent parfois, appartiennent à la même société, mais ils ne communiquent guère entre eux et se comprennent de moins en moins, tant leurs attentes à l’égard de la vie sont différentes. Il ne serait pas faux de dire qu’ils ne mènent pas la même vie morale, car non seulement les liens sociaux qui les attachent à la société sont de force inégale, mais surtout parce que leur entrecroisement l’est aussi de façon extrême. Pourtant, les recherches en sciences sociales montrent que l’attachement à la société implique de chaque individu un engagement solidaire au service des autres individus dont il dépend lui-même de façon vitale. Pour tout individu citoyen, cet engagement solidaire est encadré par le droit et fondé sur un sens aigu de lui-même et des autres. C’est sans doute de cette base qu’il faut repartir si nous voulons continuer à vivre ensemble dans une société démocratique, apaisée et ouverte.

SUR REVUE-PROJET.COM

Retrouvez l’article de Serge Paugam dans sa version intégrale.

Éloge des espaces de parole

UnderConstruction est une association d’éducation populaire, basée à Saint-Denis (93). Depuis plus de neuf ans, ses 30 membres animent, partout en Île-de-France, des espaces de jeux et de débats sur de nombreux thèmes : la libre circulation, la démocratie, les droits fondamentaux…
« Citoyen·ne [1] n. Personne participant activement, qu’elle en ait ou non le droit, à la vie et l’organisation de la cité, sous quelque forme que ce soit (par exemple à travers un collectif formel ou non, par des actions de solidarité ou non, en manifestant ou non, avec ou sans cailloux, en votant ou non), et notamment de manière collective. » UnderConstruction, Dictionnaire des Redéfinitions 2016-2017.
Ce qu’on appelle communément « l’exercice de la citoyenneté » passe, avant tout, par la prise de parole, le questionnement sur l’autre, sur l’autour, avec ou sans détours, sur le débat d’idées, l’échange d’idéaux, le positionnement de chacun·e. La discussion est au fondement de l’organisation collective, de la construction des luttes, de l’établissement d’un contre-pouvoir, de nouveaux regards sur le monde. Sans elle, point de citoyenneté collective, plus que le vote pour s’exprimer (pour certain·es, trié·es sur le volet). Pour échanger, il faut de l’espace, des espaces. Espaces de libres paroles, de discussions formelles et informelles, de mise en commun, espaces collectifs et accessibles à tou·tes.
UnderConstruction crée et anime des jeux de société sur des questions sociales et citoyennes. En foyers de jeunes travailleur·euses, en pieds d’immeuble, en festival, en prison, en média-biblio-ludo-thèque, etc. Un principe : vient qui veut et tout le monde peut. À travers le jeu, nous cassons les débats entre expert·es télégéniques, et chacun·e, avec son vécu, apporte son grain de sel à des discussions enflammées. Le jeu, en lui-même, est un espace d’apprentissages, d’interactions, de réflexions, d’expérimentations. Il crée un petit vécu commun, entre des personnes qui ne se connaissent pas toujours, un moment hors du temps pour redécouvrir et refaire le monde. Le jeu est une façon d’établir un cadre, pour amener chacun·e à prendre part à une discussion, questionner le monde et se questionner soi-même et, pourquoi pas, prendre position, s’autoriser à s’affirmer. Dans ces espaces, on se croirait au bar du coin, car « le comptoir d’un café est le parlement du peuple », dirait Balzac.
« On ne construit pas un monde différent avec des gens indifférents », tel est le leitmotiv de l’association. Lorsque nous ouvrons un espace de parole, les personnes ne semblent pas si indifférentes à ce qui les entoure. Chacun·e est touché·e par la société et les expériences personnelles rejaillissent comme autant d’arguments, d’exemples, de théories sur le monde. Reste à savoir comment agir sur la société et là, le constat est amer : les possibles sont souvent peu prometteurs, selon les participant·es. Malgré tout, les barrières sont tombées, les langues se sont déliées le temps d’un jeu, et puis, avec ou sans nous, des groupes pourront se former, débattre, s’organiser. Mais toujours en collectif, car si la citoyenneté est un jeu où chacun·e peut établir les règles, alors la parole et l’échange sont des conditions nécessaires à l’émancipation et à la transformation sociale. <www.underconstruction.fr>

Notes

  • [1]
    E. Durkheim, De la division du travail social, Puf, 2007, p. 294 [1893].
  • [2]
    S. Paugam, Vivre ensemble dans un monde incertain, Éditions de l’Aube, 2017.
  • [3]
    S. Paugam, Le lien social, Puf, 2008. S. Paugam, (dir.) L’intégration inégale. Force, fragilité et rupture des liens sociaux, Puf, 2014.
Serge Paugam
Serge Paugam est sociologue. Ses travaux sur les inégalités et la rupture du lien social sont mondialement reconnus. Directeur de recherche au CNRS et directeur d’études à l’EHESS il a dirigé, entre autres, l’ouvrage collectif Repenser la solidarité. L’apport des sciences sociales (Puf, 2015 [2007]).
Dernière publication diffusée sur Cairn.info ou sur un portail partenaire
Mis en ligne sur Cairn.info le 29/03/2017
https://doi.org/10.3917/pro.357.0052
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