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Les gouvernants doivent œuvrer pour la justice sociale, c’est-à-dire la possibilité pour tous leurs citoyens d’avoir accès à l’éducation, à la santé ou à l’emploi. Mais n’y a-t-il pas un autre objectif de justice essentiel, celui vis-à-vis des territoires qui devraient avoir les mêmes chances ? Et sur quels principes cette justice spatiale doit-elle s’appuyer ?
Pour répondre à cette question, il est possible de s’inspirer notamment de la Théorie de la justice de John Rawls. Cet auteur définit deux « principes de la justice ». Selon le premier, « chaque personne doit avoir un droit égal au système le plus étendu de libertés de base égales pour tous qui soit compatible avec le même système pour les autres ». Appliqué aux territoires, cela signifie que ceux-ci doivent avoir un droit égal à des libertés locales de base. Il n’y a aucune raison que ce droit à des libertés puisse être inégal selon les territoires et ces libertés doivent être « le plus étendues » possible tant que cela n’a pas d’inconvénient pour les autres territoires. Une conséquence du premier principe de justice sociale signifie dans la justice spatiale un principe de subsidiarité selon lequel il ne faut assumer à l’échelon supérieur que ce qui ne peut être mieux satisfait à un échelon inférieur.
Bien entendu, l’usage que les territoires feront du « système de libertés » produira des différences, comme cela existe entre les individus. Mais qui dit différences ne dit pas inégalités, car l’usage de ses libertés par un territoire peut produire des valeurs qui certes, lui donnent un avantage comparatif, mais qui peuvent servir au bien commun d’autres territoires…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 17/03/2022
- https://doi.org/10.3917/popav.757.0003

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