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Dans le contexte français et européen d’aujourd’hui, des pratiques instituées par les pouvoirs publics laissent penser que le développement local tiendrait essentiellement à la capacité des territoires à répondre à des procédures très formalisées, donc à exercer un savoir-faire technique. Mais la réussite du développement local ne suppose-t-elle d’abord de reposer sur des valeurs fortes ?
Au fil des décennies, on constate de la part de l’Union européenne, de l’État, d’opérateurs nationaux de l’État, mais aussi de pouvoirs régionaux, une multiplication des appels à projet. Ces instances qui ont des moyens de financement, notamment ceux du budget de l’Union européenne et de l’État, définissent des problématiques et invitent souvent les territoires à présenter des dossiers entrant dans leurs cadres prédéterminés afin d’obtenir des financements. L’objectif est louable : il s’agit non de verser une dotation au territoire en pensant que celui-ci saura l’utiliser au mieux de ses intérêts, mais que le territoire utilise cette subvention sur la problématique choisie par le financeur.
Dans la pratique, il faut d’abord constater une grande inégalité entre les territoires, entre ceux qui disposent de moyens conséquents en ingénierie leur permettant de répondre aisément aux exigences administratives du suivi et des réponses aux appels à projet, et les autres. Dans tous les cas, répondre à des appels à projet est coûteux en temps et en moyens humains pour les territoires. Et la décision finale est prise par des structures dont les critères ne sont pas nécessairement clairs et les réponses parfois longues à attendre, ce qui est démotivant…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 24/11/2021
- https://doi.org/10.3917/popav.755.0003

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