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Jusqu’à aujourd’hui, la France métropolitaine a toujours pu compter, sauf en de très rares circonstances, sur un net excédent des naissances sur les décès. Mais le temps ne joue guère en faveur de cet excédent démographique naturel. Et les évolutions récentes de la mortalité et de la natalité pourraient anticiper le moment d’un renversement de paradigme démographique : un déficit naturel structurel.
Depuis le début des années 2000, le nombre de décès est logiquement en augmentation compte tenu du vieillissement de la population et en dépit de la hausse moyenne de l’espérance de vie des personnes âgées. Toutefois, cette tendance est marquée d’irrégularités notamment en raison de l’intensité mortifère des grippes saisonnières. Le phénomène le plus notable est la hausse des décès due à la canicule en 2003, suivie d’une nette baisse l’année suivante, s’expliquant par le fait que nombre de décès de l’année 2003 ont concerné des personnes dont la mort serait survenue l’hiver suivant.
À la fin des années 2000, la stagnation des décès tient à la hausse moyenne de l’espérance de vie des personnes âgées, sachant que les plans canicules de protection des personnes âgées ont pu exercer des effets positifs. Avec les années 2010, l’augmentation du nombre annuel des décès se poursuit avec l’importance de la gérontocroissance, c’est-à-dire des effectifs plus nombreux des générations arrivant à l’âge de 65 ans, nées dans la période de renouveau démographique postérieure à la Seconde Guerre mondiale…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 02/09/2021
- https://doi.org/10.3917/popav.754.0003

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