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Au début de la pandémie Covid-19, beaucoup ont cru ou espéré à un phénomène conjoncturel, une parenthèse qui allait se refermer pour qu’ensuite tout soit comme avant sans conséquence durable. Or, cette pandémie pourrait amorcer, dans l’histoire de l’humanité, un phénomène structurel dont il convient d’examiner les effets possibles sur la démographie mondiale.
En 2019, l’année précédant la diffusion mondiale du coronavirus, les projections démographiques du scénario central de la division de la population de l’ONU (DPNU) étaient fondées sur deux éléments. D’une part, le nombre annuel de décès allait continuer à augmenter à un rythme progressif comme depuis le milieu des années 1970, non en raison de conditions sanitaires détériorées ou d’un plus mauvais respect des règles d’hygiène, mais sous l’effet du vieillissement de la population qui est lui-même la conséquence de l’augmentation de l’espérance de vie. Comme il était projeté que celle-ci continuerait d’augmenter en moyenne mondiale, le nombre de personnes âgées continuerait d’augmenter et, avec lui, le nombre de décès.
D’autre part, la fécondité moyenne dans le monde, qui s’était déjà abaissée de 5 enfants par femme en 1950 à 2,44 en 2019, devrait, selon la DPNU, continuer à diminuer en raison de la réduction du nombre d’enfants par femme dans les pays qui n’ont actuellement pas encore terminé leur transition démographique. Elle devrait être de 2,35 à l’horizon 2030. Mais le nombre de femmes en âge de procréer devant augmenter, cette baisse de la fécondité ne devrait pas se traduire par une chute du nombre de naissances qui pourraient à peine diminuer et rester au-dessus de 139 millions pendant toutes les années 2020…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 18/05/2021
- https://doi.org/10.3917/popav.753.0003

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