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Les pays d’Europe du Nord ont été les premiers à introduire des mesures de politique familiale visant à promouvoir l’égalité des rôles parentaux. Les quotas de congé parental réservés au père en sont un exemple marquant, que de nombreux autres pays ont suivi. Le recours à ce congé se diffuse progressivement dans la société suédoise. Si plus de quatre pères suédois sur cinq utilisent désormais entièrement ou partiellement leur droit, qu’en est-il des pères venant d’autres pays ? Les pères immigrés adoptent-ils les comportements des pères natifs ? Dans quelle mesure le temps de présence sur le territoire favorise-t-il ce rapprochement ? Les auteures répondent à ces questions en s’appuyant sur des données de registres exhaustives des résidents en Suède entre 1995 et 2010.

1La Suède est caractérisée par une population immigrée relativement importante. Les prestations sociales y sont universelles et tous les résidents y ont accès, y compris les personnes d’origine étrangère. Quant à la politique familiale, elle est relativement paritaire. Des études antérieures se sont appuyées sur l’utilisation du congé parental chez les immigrés afin de déterminer dans quelle mesure les politiques familiales contribuaient à l’égalité sociale et à la parité hommes-femmes (Tervola et al., 2017), mais aussi pour évaluer le degré d’intégration et de participation à la société d’accueil (Mussino et Duvander, 2016). Cet article s’inscrit dans ce cadre, en analysant en particulier le recours des pères immigrés au congé parental après l’arrivée de leur premier enfant. Cela permet notamment d’évaluer dans quelle mesure les politiques familiales facilitent l’intégration, en termes d’égalité à la fois entre les Suédois de naissance et les immigrés, et entre les groupes socioéconomiques (Neyer, 2017). C’est donc un indicateur intéressant puisqu’il reflète la participation au marché du travail et l’acceptation du partage des charges éducatives entre parents.

2En Suède, environ 80 % des pères utilisent leur congé avant les deux ans de l’enfant (Agence suédoise de la sécurité sociale, 2011). Même si la politique familiale suédoise insiste beaucoup sur l’égalité entre hommes et femmes, le recours au congé parental varie fortement entre les groupes de pères, notamment selon leur origine (Duvander et Eklund, 2006 ; Duvander et Johansson, 2012). Étant donné que la population d’immigrés est en forte augmentation (Statistics Sweden, 2015), il est crucial d’avoir plus d’informations sur les facteurs qui influencent le choix des pères immigrés vis-à-vis du congé parental.

3Le congé parental suédois prévoit 480 jours par enfant, dont 390 jours sont payés à 80 % du salaire antérieur et 90 jours sont rémunérés sur une base forfaitaire. L’emploi des parents est garanti pendant le congé, qui peut être utilisé jusqu’aux huit ans de l’enfant (12 ans pour ceux nés à partir de 2014). L’allocation est individuelle : la moitié des jours sont pour la mère et l’autre moitié pour le père. Les deux ne peuvent utiliser ces congés en même temps, outre une exception ponctuelle datant de 2012 [1]. Si l’un des parents veut utiliser plus de la moitié des jours alloués, l’autre doit expressément y consentir. Néanmoins, quelques mois sont réservés à chaque parent et ne peuvent être transférés. Cette période est surnommée « le quota du père », même si la mère et le père ont droit à un quota de même durée. En 1995, la mise en place d’un mois non transférable a contribué à ce que les pères augmentent leur utilisation du congé (Duvander et Johansson, 2012) ; cette durée minimale a depuis été prolongée, notamment par l’ajout en 2012 d’un deuxième mois qui leur est réservé. Néanmoins, même aujourd’hui, les mères utilisent environ les trois quarts des jours du congé parental (Agence suédoise de la sécurité sociale, 2017). Depuis 2016, trois mois sont réservés à chaque parent et la question du congé paritaire entre les deux est une priorité politique en Suède.

4Une étude de Mussino et Duvander (2016) montre que les mères immigrées utilisent davantage le congé parental pendant la première année de l’enfant qu’au cours de sa deuxième année, par comparaison aux mères suédoises. Leurs habitudes se rapprochent de celles des mères nées en Suède à mesure que le temps passé en Suède s’allonge et que leur situation professionnelle s’améliore.

5Néanmoins, nous en savons peu sur l’utilisation du congé parental chez les pères immigrés. Quelques études indiquent qu’ils sont surreprésentés parmi ceux qui n’en prennent pas, bien qu’il existe des différences selon le pays d’origine (Duvander et Eklund, 2006). Dans les années 1990, les pères immigrés qui utilisaient le congé parental semblaient prendre plus de jours que les pères nés en Suède (Agence suédoise de la sécurité sociale, 2011). Pour la modélisation du recours au congé parental, il est donc essentiel de garder en tête l’hétérogénéité de son utilisation par les pères immigrés. Il est également probable que les tendances évoluent au cours du temps, à mesure que se transforme la composition de la population immigrée. Nous savons aussi que les pères immigrés et les natifs ont réagi différemment à la mise en place des mois non transférables (Duvander et Johansson, 2014).

6Cet article propose de prolonger les travaux précédents en étudiant non seulement la différence d’utilisation du congé parental entre les pères immigrés et ceux nés en Suède, mais aussi les disparités entre les groupes d’immigrés, notamment selon la durée de leur séjour, en particulier entre 1995 et 2010, période pendant laquelle les normes relatives à l’utilisation de ces congés ainsi que la situation des immigrés en Suède ont considérablement changé.

7Comme dans de nombreux pays développés, le taux d’emploi des immigrés en Suède est plus faible que celui des natifs. En 2013, seuls 56 % des immigrés d’âge actif (16-64 ans) occupaient un emploi, contre 77 % des Suédois – les différences entre les hommes et les femmes n’étaient que d’un point de pourcentage pour les personnes nées en Suède, mais de cinq points de pourcentage pour les immigrés (Statistics Sweden, 2015). Ces éléments sont déterminants pour l’utilisation du congé parental, car l’allocation dépend des revenus antérieurs. Pour y avoir accès, les parents doivent avoir travaillé pendant au moins huit mois avant la naissance de l’enfant (Agence suédoise de la sécurité sociale, 2008). Si ce n’est pas le cas, les parents perçoivent une allocation forfaitaire beaucoup plus faible (dans les années 1990, elle était de 60 SEK/jour [2], soit 6 euros ; elle est aujourd’hui de 250 SEK/jour, soit 25 euros). En outre, les emplois à durée déterminée ne sont pas protégés pendant le congé, ce qui est un obstacle notable à son utilisation.

8Dans cette étude, nous analysons plus précisément les questions suivantes : dans quelle mesure les pères originaires de pays étrangers recourent-ils au congé parental pour un premier enfant ? Quelles sont les différences par rapport aux pères nés en Suède ? Ce recours augmente-t-il avec la durée de leur séjour ? A-t-il évolué entre 1995 et 2010 ? Quels facteurs sont associés à l’utilisation du congé parental chez les pères immigrés ?

9Nous cherchons à déterminer en quoi le pays d’origine et les caractéristiques socioéconomiques du père et de la mère, le lieu de résidence et la période étudiée facilitent ou entravent le recours au congé parental. On peut s’attendre à des différences selon l’origine du père, non seulement parce que les immigrés ont des ressources économiques limitées, mais aussi parce que la connaissance et l’accès aux informations sur le congé parental sont insuffisants dans ces communautés. Certaines différences peuvent aussi être observées parmi les pères immigrés selon la durée de séjour en Suède. Il est aussi possible que les caractéristiques des mères aient un impact sur l’utilisation du congé parental par les pères.

10Pour mieux comprendre les tendances relatives à l’utilisation du congé parental chez les immigrés, nous commençons par décrire le système de protection sociale des parents en Suède et nous montrons en quoi l’intégration professionnelle est un facteur clé du recours aux prestations familiales.

I. Le recours au congé parental chez les pères

11Le recours des pères au congé parental est non seulement un indicateur fiable du rôle intégrateur des politiques familiales, mais il est aussi susceptible de réduire l’écart hommes-femmes en matière de participation au marché du travail (ministère finlandais des Affaires sociales, 2016). De plus, l’implication auprès des enfants est positivement associée à leur développement cognitif (Schober, 2015), à la stabilité familiale (Allen et Daly, 2007) et la fécondité ultérieure (Duvander et al., 2010).

12Avec le temps, la part du congé parental utilisée par les pères a progressivement augmenté en Suède. Elle représente environ 25 % aujourd’hui contre environ 1 % dans les années 1970 (Agence suédoise de la sécurité sociale, 2016). D’autres travaux de recherche ont abordé l’utilisation du congé parental chez les pères en Suède aux niveaux individuel et institutionnel. Quand les revenus du foyer sont élevés, la mère comme le père prennent un congé plus long, mais la courbe n’est pas linéaire dans le cas des pères. Ceux qui perçoivent les plus hauts revenus utilisent un peu moins souvent ce congé (Duvander et Johansson, 2012 ; Sundström et Duvander, 2002). Par contre, les pères comme les mères dont le niveau d’études est plus élevé consomment un plus grand nombre de jours de congés (Hobson et al., 2006).

13La mise en place du premier mois non transférable a eu un effet prononcé sur l’intérêt des pères pour le congé parental, alors que l’effet du deuxième mois réservé a été plus modeste (Duvander et Johansson, 2012). Si l’introduction du premier mois réservé aux pères en 1995 a encouragé le recours au congé parental au point d’en faire une norme, l’introduction du deuxième mois en 2002 a renforcé l’utilisation du congé chez certains pères, mais cette mesure a eu une incidence moindre sur le groupe des pères immigrés. Il est probable que ce soit lié à l’absence d’emploi stable et donc de revenus fixes dans ce groupe, entraînant une allocation peu élevée pendant le congé (Duvander et Johansson, 2014). D’autres travaux ont également fait valoir que certains pères (quel que soit leur pays d’origine) font face à plus d’obstacles que d’autres au moment d’utiliser leur congé, notamment du fait de leur environnement professionnel (Bygren et Duvander, 2006 ; Haas et al., 2002). Dans l’ensemble, du moins parmi les indicateurs aisément accessibles pour mener des analyses quantitatives, les contraintes économiques semblent le principal motif limitant le recours des pères au congé parental. Étant donné que les immigrés sont susceptibles de faire face à plus d’obstacles sur le marché du travail pendant leurs premières années en Suède, contrairement aux personnes nées en Suède ayant un profil similaire (Bevelander et Irastorza, 2014), ils risquent d’avoir plus de difficultés à remplir les conditions nécessaires pour bénéficier de l’allocation basée sur les revenus du travail antérieurs. L’incitation économique à prendre un congé parental est donc moindre pour eux. Par ailleurs, pendant la période suivant l’arrivée dans le nouveau pays, le choix d’utiliser ou non un congé parental peut être influencé par les normes parentales de genre et les attentes liées à la politique familiale du pays d’origine. Enfin, il est également possible que le déficit d’informations sur les droits à ces prestations soit plus prononcé lors des premières années dans le nouveau pays.

II. Données et méthode

14Nous utilisons les données des registres de population appelés Sweden over Time: Activities and Relations (STAR), qui prennent en compte l’ensemble des personnes résidant en Suède. Les personnes y sont inscrites à la naissance ou au moment de leur immigration. Dans les registres de population suédois, tous les événements démographiques sont enregistrés dans l’ordre chronologique. Les enfants sont liés à leurs parents grâce à un numéro d’identification personnel, si les parents sont ou ont été des résidents suédois. Nous avons également accès à des informations annuelles concernant plusieurs caractéristiques socioéconomiques telles que le niveau d’études et les revenus, ainsi que les prestations de sécurité sociale, y compris le nombre de jours d’allocations au titre du congé parental. Les revenus analysés ici sont composés des revenus issus du travail et des indemnités chômage.

15Les données sur les jours de congé parental sont collectées chaque année et sont liées au parent et non à l’enfant pour qui il est utilisé. Afin de ne pas confondre le congé parental prévu pour les différents enfants d’une fratrie, nous étudions uniquement la première naissance [3]non gémellaire [4] survenue en Suède dans un couple. Pour mesurer le congé pris par les parents sur la même durée, nous avons choisi les enfants nés en décembre [5]. Comme les parents utilisent le plus souvent le congé pendant l’année civile après la naissance de l’enfant (Agence suédoise de la sécurité sociale, 2016), nous suivons les enfants pendant deux ans. Les pères qui ont eu un deuxième enfant pendant cette période de deux ans ne sont pas pris en compte afin de ne pas confondre les congés parentaux utilisés pour les différents enfants [6]. D’autres travaux ont adopté une méthode semblable (Mussino et al., 2017 ; Tervola et al., 2017). La période de référence est comprise entre 1995 et 2010.

16Nous commençons par des statistiques descriptives sur l’utilisation du congé parental chez les pères, avant de présenter les résultats estimés des modèles multivariés. La description de l’échantillon est dans le tableau annexe A.1. Nous utilisons une régression logistique multinomiale pour étudier la durée du congé parental chez les pères immigrés, en tenant compte de différents facteurs. Les résultats sont classés en plusieurs catégories : 0 jour, congé d’une durée inférieure ou égale au quota (30 jours jusqu’en 2001, puis 60 jours) et congé d’une durée supérieure au quota. Nous présentons les risques relatifs d’utiliser 0 jour et de prendre un congé plus long que le quota, en choisissant comme groupe de référence les pères ayant pris un congé d’une durée inférieure ou égale au quota.

III. Le recours des pères immigrés au congé parental

1. Jusqu’à quel degré les pères originaires de différents pays étrangers utilisent-ils le congé parental, par comparaison aux pères natifs ?

17Les différents pays dont sont originaires les immigrés offrent une diversité de situations en termes non seulement d’accueil et d’intégration dans le pays de destination, mais aussi en termes de normes culturelles et de genre dans les sociétés de départ (Tervola et al., 2017), ce que nos résultats confirment. La figure 1 montre qu’il est commun chez les pères nés en Suède de prendre un congé plus long que le quota, alors qu’il est plus courant chez les pères immigrés de toutes origines de ne prendre aucun congé.

18De plus, il existe aussi des différences selon le pays d’origine des pères immigrés [7]. Les immigrés originaires d’Asie ou d’Afrique sont moins susceptibles d’utiliser le congé parental. Environ 60 % des pères originaires d’Irak et d’autres pays du Moyen-Orient ne prennent aucun congé parental, suivis des pères venus de Turquie, d’autres pays d’Afrique et d’Iran, dont plus de 50 % ne prennent pas de congé parental. Au contraire, les pères originaires d’Europe, d’Amérique et d’Océanie (dont le niveau d’études et les compétences professionnelles ressemblent à ceux des Suédois) sont plus nombreux à utiliser le congé parental. À situation égale, les pères originaires de l’ex-Yougoslavie sont une exception, car ils prennent un congé de la durée du quota dans environ 40 % des cas, soit le pourcentage le plus élevé observé. Il semble que cet usage plus élevé du congé parental chez les immigrés européens, américains et océaniens – par rapport à ceux venus d’Asie et d’Afrique –, soit lié à leur meilleure intégration au marché du travail suédois, car ils occupent en effet plus souvent un emploi que ceux issus d’Asie et d’Afrique (Statistics Sweden, 2015).

Figure 1. Recours et durée du congé parental des pères (%) selon le pays d’origine en Suède, 1995-2010

Figure 1. Recours et durée du congé parental des pères (%) selon le pays d’origine en Suède, 1995-2010

Figure 1. Recours et durée du congé parental des pères (%) selon le pays d’origine en Suède, 1995-2010

Source : calculs des auteures, d’après les données du registre Sweden over Time: Activities and Relations (STAR).

2. Le recours au congé parental augmente-t-il avec le temps passé en Suède ?

19L’analyse du recours au congé parental selon la durée du séjour en Suède nous permet d’observer des signes d’adaptation aux comportements des pères nés en Suède. La figure 2 montre que les nouveaux immigrés ne prennent généralement aucun congé parental, et que son utilisation augmente avec le temps passé en Suède. Néanmoins, même chez les pères immigrés depuis 10 ans ou plus, le pourcentage de ceux qui n’utilisent aucun jour de congé parental est deux fois plus élevé que chez les natifs.

Figure 2. Recours et durée du congé parental selon l’ancienneté de l’immigration en Suède, 1995-2010

Figure 2. Recours et durée du congé parental selon l’ancienneté de l’immigration en Suède, 1995-2010

Figure 2. Recours et durée du congé parental selon l’ancienneté de l’immigration en Suède, 1995-2010

Source : calculs des auteures, d’après les données du registre Sweden over Time: Activities and Relations (STAR).

3. Évolution du recours au congé parental entre 1995 et 2010

20Comme l’ont montré de précédents travaux (Duvander et Johansson, 2012), les pères nés en Suède ont eu progressivement davantage recours au congé parental pendant la période de référence (figure 3). En 2002, le quota accordé aux pères est passé d’un à deux mois, ce qui explique la légère baisse qu’accuse la courbe. En comparaison, l’utilisation du congé parental par les pères immigrés n’a pas autant augmenté sur la même période. Il semble qu’elle n’ait progressé que légèrement. Les fluctuations sont dues au nombre réduit de personnes dans certains groupes. Le pourcentage de pères qui prennent un congé plus long que le quota est le plus élevé chez ceux installés en Suède depuis longtemps. Quoi qu’il en soit, l’écart entre les pères immigrés et les natifs s’est accentué à la fin de la période analysée. Les résultats montrent une évolution plus nette chez les pères nés en Suède, ce qui indique des possibilités croissantes de prendre le congé parental, alors que cette évolution est bien moindre chez les pères immigrés. On notera que l’utilisation du congé n’a pas évolué chez les nouveaux arrivants au cours de la période de référence, alors même que la répartition des pays d’origine a considérablement changé durant cette période.

Figure 3. Part (%) des pères qui prennent un congé parental plus long que le quota en Suède, 1995-2010

Figure 3. Part (%) des pères qui prennent un congé parental plus long que le quota en Suède, 1995-2010

Figure 3. Part (%) des pères qui prennent un congé parental plus long que le quota en Suède, 1995-2010

Source : calculs des auteures, d’après les données du registre Sweden over Time: Activities and Relations (STAR).

4. Les déterminants du recours au congé parental

21Pour comprendre plus précisément l’usage que font les pères immigrés du congé parental, nous avons eu recours à un modèle multinomial afin de prédire le risque que les pères utilisent 0 jour ou un nombre de jours supérieur au quota, par rapport à un groupe témoin de pères qui prennent un congé d’une durée inférieure ou égale au quota. La figure 4 montre les rapports de risque relatif (RRR) dans le modèle nul (sans variable de contrôle) et le modèle ajusté, dans lequel nous tenons compte des caractéristiques sociodémographiques et économiques des deux parents. Dans le modèle nul, nous n’incluons que la durée du séjour en Suède. Il est clair que les différences entre les pères immigrés et les natifs s’atténuent avec la durée de séjour des immigrés en Suède. Des résultats semblables ont été obtenus pour les pères immigrés en Finlande (Tervola et al., 2017) et les mères immigrées en Suède (Mussino et Duvander, 2016), ainsi que pour d’autres comportements sociodémographiques tels que les comportements de reproduction (Andersson, 2004). Pourtant, les immigrés qui ont passé plus de 10 ans dans le pays affichent toujours un risque relatif plus élevé de ne pas utiliser le congé parental (0 jour) que les pères nés en Suède. La probabilité d’utiliser un nombre de jours supérieur au quota est plus faible pour les pères immigrés, y compris pour ceux qui vivent en Suède depuis plus de 10 ans.

Figure 4. Rapports de risque relatif (RRR) de recours au congé parental en Suède, 1995-2010

Figure 4. Rapports de risque relatif (RRR) de recours au congé parental en Suède, 1995-2010

Figure 4. Rapports de risque relatif (RRR) de recours au congé parental en Suède, 1995-2010

Note : Utilisation de 0 jour ou d’un congé plus long que le quota, par rapport à un congé d’une durée inférieure ou égale au quota (Réf.), pendant les deux années suivant la naissance du premier enfant. Catégorie de référence : pères nés en Suède.
Source : calculs des auteures, d’après les données du registre Sweden over Time: Activities and Relations (STAR).

22Quand les caractéristiques individuelles du père et de la mère sont introduites dans le modèle (tableau 1), les écarts en fonction de la durée de séjour persistent, même s’ils diminuent. Les nouveaux immigrants devenus pères en Suède présentent un risque plus élevé de ne prendre aucun jour de congé, par rapport à ceux qui sont en Suède depuis plus longtemps. Les caractéristiques individuelles semblent être moins influentes sur la prise d’un congé parental plus long que le quota. Les résultats du modèle nul et du modèle ajusté sont quasiment les mêmes.

23Notre principal objectif est de déterminer si l’utilisation du congé parental diffère entre les pères immigrés et les natifs, mais nous souhaitons aussi souligner l’importance des facteurs socioéconomiques individuels du père (les quintiles de revenus [8] et l’âge, par exemple) et de la mère (les quintiles de revenus, le pays d’origine [9] et l’âge par exemple) sur la décision de prendre un congé parental. Notre estimation des revenus des pères montre que de faibles revenus augmentent considérablement la probabilité qu’ils ne prennent aucun congé parental et réduisent parallèlement la probabilité qu’ils utilisent un congé plus long que le quota. De plus, les pères ayant les revenus les plus élevés ont tendance à ne pas y avoir recours. Enfin, nos résultats montrent que les caractéristiques de la mère influencent fortement le choix du père en termes de congé parental. Tout d’abord, pour l’ensemble des pères, avoir une compagne née en Suède réduit considérablement la probabilité de ne prendre aucun congé parental, sans pour autant augmenter celle d’utiliser un congé plus long que le quota. Quand la mère a de faibles revenus, il est plus probable que le père ne prenne pas de congé, certainement parce que ses revenus sont essentiels au ménage. Par ailleurs, les pères qui ont une compagne dont les revenus sont élevés ont plus de chances de prendre un congé plus long que le quota, sans doute parce que ces mères sont plus incitées à reprendre leur activité professionnelle.

24Nous avons par ailleurs utilisé un modèle n’incluant que les pères immigrés, afin d’examiner en détail l’incidence du pays d’origine et de déterminer le rôle spécifique des variables de contrôle dans ce sous-échantillon. Par comparaison aux immigrés venus des pays nordiques, les pères de l’ancienne Yougoslavie et d’Europe de l’Est risquent moins de prendre 0 jour, mais aucune autre différence n’est significative. Conformément à nos résultats tirés des statistiques descriptives, les pères originaires de l’ex-Yougoslavie sont moins susceptibles de prendre un congé plus long que le quota. Ils ont plutôt tendance à l’utiliser pour une durée inférieure ou égale au quota. C’est peut-être lié au fait que les hommes et les femmes originaires de l’ex-Yougoslavie ont de meilleures chances d’intégrer la population active (Bevelander et Pendakurand, 2012 ; Collic-Peiskers et Tillbury, 2006, 2007). Par conséquent, ils suivent le modèle « normatif » en matière de congé parental.

Tableau 1. Rapports de risque relatif (RRR) du recours au congé parental en Suède, 1995-2010.

Tableau 1. Rapports de risque relatif (RRR) du recours au congé parental en Suède, 1995-2010.

Tableau 1. Rapports de risque relatif (RRR) du recours au congé parental en Suède, 1995-2010.

Note : utilisation de 0 jour ou d’un congé plus long que le quota, par rapport à un congé d’une durée inférieure ou égale au quota (référence), pendant les deux années suivant la naissance du premier enfant. Catégorie de référence : pères nés en Suède.
Source : calculs des auteures, d’après les données du registre Sweden over Time: Activities and Relations (STAR).

25Pour les pères immigrés, avoir une compagne suédoise diminue non seulement la probabilité qu’ils ne prennent aucun congé, comme en témoigne le modèle global, mais augmente considérablement la probabilité qu’ils utilisent un congé plus long que le quota.

26Les estimations pour les années calendaires montrent l’influence de la période et de la politique suédoise de la famille sur les décisions des immigrés de prendre un congé d’une durée inférieure ou égale au quota, mais pas d’une durée supérieure au quota. La propension à prendre un congé plus long que le quota a fortement augmenté après la mise en place du deuxième mois « du quota du père » en 2002, mais cette tendance est principalement due aux pères nés en Suède plutôt qu’aux pères immigrés.

27Enfin, habiter dans une zone métropolitaine ne semble pas avoir la même incidence sur l’utilisation du congé parental dans le modèle ne comprenant que les pères immigrés que dans le modèle où figurent tous les pères. Il est possible que ce soit lié à la ségrégation résidentielle des zones métropolitaines suédoises.

Conclusion

28En Suède, le congé parental est accessible à toutes les mères et de tous les pères qui résident dans ce pays. Depuis la mise en place de cette mesure, la majorité des mères en ont fait usage et, avec le temps, la grande majorité des pères l’ont aussi utilisé. Le recours au congé parental peut être vu comme un indicateur d’égalité dans les rapports hommes-femmes au sein d’un couple et d’égalité sociale si le congé est utilisé par tous les sous-groupes de parents. C’est aussi un indicateur d’intégration, car il est étroitement lié à leurs situations sur le marché du travail. Il permet non seulement de mesurer l’intégration d’une personne sur le marché du travail, mais aussi de savoir si elle a connaissance de ses droits aux prestations sociales et si elle a la possibilité d’y recourir. Cet article explore l’usage que font les pères du congé parental, notamment les pères immigrés en Suède entre 1995 et 2010.

29L’interprétation des résultats de cette étude doit tenir compte des éventuels effets de sélection liés au fait que seule l’utilisation du congé après le premier enfant est examinée. En effet, nous ne savons pas si l’utilisation du congé parental chez les pères change ou reste la même pour les naissances suivantes. Cependant, il est possible que des prestations généreuses, y compris pour les parents inactifs, aient des effets négatifs sur l’intégration (Vikman, 2013).

30Les statistiques descriptives et les modèles de régression logistique multinomiale confirment que les pères immigrés ont bien recours au congé parental, mais pas autant que les pères nés en Suède. Les pères immigrés l’utilisent moins souvent, même lorsqu’on tient compte du temps passé en Suède et de leurs revenus. Néanmoins, les disparités entre les pères originaires de différents pays, qui sont visibles dans les résultats descriptifs, disparaissent quasi totalement dans le modèle ajusté. Nous interprétons ces différences comme dues à l’intégration économique et la stabilité de l’emploi. Par ailleurs, la durée du congé parental des pères immigrés a augmenté avec le temps, même si le recours à un congé d’une durée supérieure au quota est resté stable.

31Notre principale conclusion est donc que les pères immigrés utilisent d’autant plus ce congé que leur immigration en Suède est ancienne, ce qui suggère une adaptation aux habitudes des natifs. Le recours des pères immigrés est également lié à leurs caractéristiques individuelles, ainsi qu’à celles des mères. La stabilité économique des deux parents est essentielle, ce qui suggère que les pères qui ne sont pas intégrés au marché du travail s’abstiennent souvent de prendre un congé parental.. Au contraire, une politique de l’emploi plus inclusive et favorable aux migrants inciterait fortement les pères à utiliser un congé. Cependant, si la mère a des revenus élevés, les pères immigrés et ceux nés en Suède prennent un congé plus long, révélant ainsi une négociation similaire au sein du couple à propos du temps parental et du travail rémunéré dans les familles suédoises de différentes origines.

32Enfin, plusieurs facteurs non observés entrent peut-être en jeu. Il s’agit notamment de la vulnérabilité non mesurée sur le marché du travail, de la connaissance du système suédois de congé parental chez les pères, de la perception (et de l’évolution de cette perception) sur les rôles genrés au sein de la famille – autant de facteurs susceptibles d’influencer la probabilité qu’un père prenne un congé parental, ainsi que sa durée. À l’avenir, les travaux de recherche devront approfondir l’étude des motifs des écarts de recours au congé parental entre les différents groupes de pères.

Remerciements : Cette étude a reçu le soutien du Conseil de recherche stratégique de l’Académie de Finlande (projet TITA, dossier n° 293103), du Centre Linnaeus sur la politique sociale et les dynamiques familiales en Europe (SPaDE, bourse n° 349-2007- 8701), de l’Initiative suédoise pour la recherche sur les microdonnées en sciences sociales et en médecine (SIMSAM, n° 340-2013-5164) et le Conseil de recherche suédois pour la santé, la vie professionnelle et les prestations sociales (FORTE, bourse n° 2016-07105).

Tableau A.1. Effectifs et répartition (pourcentage en ligne) des pères selon l’utilisation du congé parental

Tableau A.1. Effectifs et répartition (pourcentage en ligne) des pères selon l’utilisation du congé parental

Tableau A.1. Effectifs et répartition (pourcentage en ligne) des pères selon l’utilisation du congé parental

Source : calculs des auteures, d’après les données du registre Sweden over Time: Activities and Relations (STAR).

Notes

  • [1]
    En 2012, l’Agence suédoise de la sécurité sociale a mis en place la possibilité pour les deux parents de prendre 30 jours de congés en même temps pendant l’année qui suit la naissance de l’enfant, mais ils ne pouvaient pas dans ce cas utiliser le quota non transférable en même temps : ces jours sont appelés les « jours doubles » (www.forsakringskassan.se).
  • [2]
    Couronne suédoise.
  • [3]
    Nous nous penchons sur les pères qui ont eu leur premier enfant en Suède. Les registres de la population comprennent des informations sur les enfants nés à l’étranger s’ils ont migré en Suède au cours de leur vie. Mais ils ne comportent aucune donnée sur les enfants qui ne suivent pas leurs parents en Suède (Andersson, 2004). Statistics Sweden (2009) montre que seules 1,6 % des femmes nées à l’étranger, âgées de 20 à 40 ans, avaient un enfant biologique ou adopté qui n’habitait pas avec elle en Suède. Ce chiffre confirme que le nombre de migrants qui laissent leurs enfants dans le pays d’origine est très faible chez les parents en âge de procréer.
  • [4]
    Les jumeaux sont exclus de cette étude car les dispositions en matière de congé parental sont différentes dans ce cas.
  • [5]
    Nous avons réalisé deux tests : nous avons d’abord observé le taux de recours toutes naissances confondues en contrôlant le mois de naissance des enfants ; nous avons ensuite privilégié le quota et observé les différents mois. Les deux types d’analyses donnent des résultats similaires et le mois de décembre est représentatif.
  • [6]
    Pour tester la fiabilité de l’analyse, nous avons recours à un modèle qui tient compte des naissances dans les deux années suivantes. Les écarts entre les modèles sont négligeables.
  • [7]
    Nous distinguons les principaux pays d’origine et nous regroupons les autres par zone géographique.
  • [8]
    Le revenu du père est mesuré en quintiles et utilisé comme proxy de la participation au marché du travail, où le « plus faible » quintile (plus fort) représente une faible (forte) présence sur le marché du travail. L’âge est un proxy de l’expérience sur le marché du travail mais également, dans une certaine mesure, des relations de genre.
  • [9]
    Avoir une compagne née en Suède sous-entend peut-être une meilleure connaissance du système suédois de prestations sociales et un séjour plus long dans le pays.
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L’objectif de cet article est d’examiner entre 1995 et 2010 le recours au congé parental chez les immigrés pères d’un premier enfant en Suède. Cela permet notamment d’évaluer dans quelle mesure les politiques familiales permettent de favoriser l’intégration, car cela reflète la participation au marché du travail et l’acceptation des normes d’égalité en termes de parentalité. À partir des données des registres suédois, cette étude montre que les pères immigrés utilisent le congé parental, mais moins que les pères natifs de Suède, et répondent de façon inégale aux changements de politiques familiales. Cependant, la longueur du congé utilisé par les pères immigrés augmente en fonction de la durée de leur séjour en Suède, ce qui révèle une adaptation aux comportements des pères natifs. Par ailleurs, les revenus ainsi que les caractéristiques de la mère sont des facteurs déterminants du recours au congé parental des pères immigrés.

Mots-clés

  • Recours au congé parental
  • pères immigrés
  • Suède
  • politiques familiales
  • égalité de genre

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Eleonora Mussino
Université de Stockholm, Département de sociologie, Unité de démographie, Suède.
Correspondance : Eleonora Mussino, Demography Unit, Department of Sociology, Stockholm University, SE-10691 Stockholm, Suède
eleonora.mussino@sociology.su.se
Ann-Zofie Duvander
Université de Stockholm, Département de sociologie, Unité de démographie, Suède.
Li Ma
Karlstad University, Suède.
Traduit par
Leslie Talaga
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Mis en ligne sur Cairn.info le 18/10/2018
https://doi.org/10.3917/popu.1802.0381
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