I – Évolution générale et structure par âge de la population
1 – Une population de 67 millions d’habitants
1Au 1er janvier 2017, la population de la France entière [1] comptait près de 67 millions d’habitants (66,99 millions), dont 2,13 millions dans les départements et régions d’outre-mer (Bellamy et Beaumel, 2017). Au cours de l’année 2016, la population a augmenté de 264 000 personnes (+ 4,0 ‰, soit 0,40 %) contre + 272 300 (+ 4,1 ‰) en 2015 (tableau annexe A.1). L’accroissement de la population française se maintient, mais ralentit d’année en année.
2Le solde naturel reste le moteur principal de l’augmentation de la population française. Toutefois, en 2016, il est inférieur à 200 000 personnes (+ 198 000) pour la France entière et inférieur à 175 000 en métropole. C’est la deuxième valeur la plus faible observée depuis l’après-guerre, juste après l’année 1976 qui clôturait une période de baisse de la natalité amorcée en 1973, en relation avec la crise économique (choc pétrolier) et la fin du baby-boom (Ined, 1978). Mais durant cette période, la France comptait moins de 53 millions d’habitants. Ainsi, l’accroissement naturel en 2016 (+ 2,9 ‰ pour la France entière et + 2,6 ‰ en France métropolitaine) atteint un minimum historique depuis l’après-guerre. Plus que l’augmentation du nombre de décès, particulièrement élevé en 2015 (Mazuy et al., 2016), c’est la baisse du nombre de naissances qui en est la principale cause. Le nombre de naissances diminue continuellement depuis 2011 et creuse petit à petit la base de la pyramide des âges (figure 1). Le rétrécissement est certes le fruit d’une baisse de la fécondité (Pison, 2017), mais est également la conséquence de l’arrivée en âge d’avoir des enfants des « classes creuses » nées durant les années 1992 à 1998. Même si la fécondité reste stable, le rétrécissement de la base de la pyramide devrait se prolonger encore quelques années.
3Durant l’année 2016, le solde migratoire est estimé à + 67 000 pour l’ensemble de la France et + 82 000 pour la seule métropole [2]. Ce solde a été corrigé à la hausse par l’Insee pour les années 2013 à 2015 (Bellamy et Beaumel, 2016, 2017).
Pyramide des âges au 1er janvier 2017

Pyramide des âges au 1er janvier 2017
Champ : France entière (y compris Mayotte).4La France continue d’être le deuxième pays le plus peuplé d’Europe au 1er janvier 2017, assez loin derrière l’Allemagne (82,8 millions d’habitants). L’écart avec la Grande-Bretagne (65,8 millions) reste très faible, et l’ordre s’inverse même en ne tenant compte que de la France métropolitaine (Pison, 2015), tandis que l’écart est plus important avec l’Italie (60,6 millions). En comparaison des trois autres pays européens peuplés de plus de 60 millions d’habitants au 1er janvier 2017, la population française croît moins rapidement que l’Allemagne (+ 7,6 ‰, uniquement du fait des flux migratoires) et la Grande-Bretagne (+ 6,5 ‰, à la fois du fait des flux migratoire (+ 3,8 ‰) et naturel (+ 2,7 ‰)), tandis que la population de l’Italie diminue (– 1,3 ‰ du fait d’un solde naturel négatif (– 2,3 ‰) non compensé par la composante migratoire positive (+ 1,1 ‰)).
2 – La diagonale du vide s’accentue
5La population est fortement concentrée dans certains départements, notamment ceux d’Île-de-France (figure 2) [3]. Le département du Nord est toutefois le plus peuplé, devant Paris, suivi des Bouches-du-Rhône (figure annexe A.2). Ces trois départements sont les seuls qui dépassent 2 millions d’habitants. À l’inverse, 13 départements sont peuplés de moins de 200 000 habitants, dont un, la Lozère, d’un peu plus de 75 000 habitants seulement, c’est-à-dire une population comparable à celle d’une ville comme La Rochelle ou Calais. La corrélation entre la taille de la population au 1er janvier 2016 des départements (représenté par les surfaces) et son accroissement entre le 01/01/2009 et le 01/01/2016 (représenté par les couleurs) est significative (p < 0,001) mais relativement faible (r = 0,36). Ainsi, la population du département de Paris diminue [4] alors que celles des départements du Tarn-et-Garonne, des Landes ou des deux départements corses augmentent. L’accroissement de la population suit davantage une logique géographique : les départements dont la population décroît se concentrent dans le centre et le nord-est de la France métropolitaine, renforçant la diagonale du vide [5] décrite pour la période 1968 à 2009 (Oliveau et Doignon, 2016). La logique géographique prévaut également pour la contribution des migrations à l’accroissement de la population. La moitié nord de la France se distingue par des soldes migratoires négatifs (maximum à Paris), alors qu’au Sud, seules les Bouches-du-Rhône sont dans ce cas. Le Sud et l’Ouest du pays demeurent des régions attractives (Baccaïni et Levy, 2009 ; Levy et Dzikowski, 2017).
Accroissement total et accroissement migratoire entre le 01/01/ 2009 et le 01/01/2016, à partir de la taille de la population au 01/01/2016 des départements français

Accroissement total et accroissement migratoire entre le 01/01/ 2009 et le 01/01/2016, à partir de la taille de la population au 01/01/2016 des départements français
Note : La taille des départements est proportionnelle à celle de la population au 1er janvier 2017.Champ : France entière hors Mayotte.
6Les départements d’outre-mer se situent aux deux extrémités du classement : la population décroît en Martinique (décroissance la plus forte avec la Nièvre) et en Guadeloupe (– 2 ‰), alors que Mayotte et la Guyane connaissent une croissance record de + 23 ‰, bien au-dessus du record métropolitain (+ 15 ‰ en Haute-Savoie, Corse du Sud, Hérault et Haute-Garonne) ; à La Réunion, l’accroissement est proche de la moyenne nationale (+ 6 ‰). Dans tous les départements d’outre-mer, l’accroissement migratoire est négatif.
3 – Les 20-59 ans représentent à peine la moitié de la population totale
7En 2017, les personnes de moins de 20 ans représentent un peu moins d’un quart de la population de la France entière (24,5 %, chiffre relativement stable depuis 5 ans), ceux de 20 à 59 ans un peu plus de la moitié (50,2 %, en baisse constante) et les 60 ans et plus un peu plus du quart (25,3 %, chiffre en croissance continue) (tableau annexe A.2). Ainsi, le vieillissement de la population se poursuit et se produit par le haut de la pyramide, avec l’arrivée aux âges élevés des générations du baby-boom. Il devrait s’accentuer dans les années à venir par le bas de la pyramide du fait du rétrécissement récent de l’effectif concerné. Au fil des années, les indicateurs de dépendance atteignent des valeurs symboliques (tableau annexe A.2). Le rapport de dépendance classique (rapport entre le nombre de personnes de moins de 20 ans ou plus de 60 ans et celui des 20-59 ans) atteint presque l’unité (0,99 contre 0,90 en 1985). La France présente la valeur la plus haute parmi les pays de l’Europe des 27 du fait de sa natalité relativement élevée. Le rapport de dépendance des personnes âgées (rapport entre le nombre de personnes de 60 ans et plus et celui des 20-59 ans) atteint pour la première fois la valeur de 0,5 (contre 0,34 en 1985). Il est toutefois plus élevé en Finlande, en Allemagne, en Bulgarie, en Grèce et au Portugal.
8À l’échelle infranationale, de très nombreux départements présentent des rapports de dépendance des personnes âgées supérieurs à 0,5 personne de plus de 60 ans pour une personne de 20-59 ans. Seuls les départements d’Île-de-France, du Nord et ceux frontaliers avec l’Allemagne et la Suisse ainsi que les départements les plus urbains de l’ouest (Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique, Gironde et Haute-Garonne) ont des indices encore inférieurs à 0,5 (figure 3). À l’opposé, les départements du Sud et ceux plus ruraux du centre de la France dépassent largement 0,5 et atteignent même 0,8 dans la Creuse, la Nièvre et le Lot.
Rapports de dépendance des personnes âgées par département en 2017

Rapports de dépendance des personnes âgées par département en 2017
Champ : France entière hors Mayotte.II – L’immigration en provenance de pays tiers à partir des titres de séjour de longue durée
9Le solde migratoire, qui mesure la différence entre les entrées et les sorties de personnes sur le territoire français au cours d’une année, peut se décomposer entre les entrées et les sorties des ressortissants français ou nés en France, et celles des personnes immigrées [6]. Parmi ces dernières, certaines sont soumises à l’obligation de détention d’un titre de séjour pour résider en France, tandis que pour les ressortissants des pays membres de l’Espace économique européen [7] et de Suisse, la détention d’un titre n’est pas obligatoire.
10Cette section est consacrée à l’évolution récente des entrées de personnes étrangères en provenance de pays dits tiers, dont les ressortissants sont soumis à l’obligation de détention d’un titre de séjour et en sont titulaires. Afin de mener des comparaisons temporelles cohérentes, les statistiques sont établies à périmètre géographique constant, ce qui signifie que les titres de séjour délivrés antérieurement à des ressortissants des pays pour lesquels la détention d’un titre n’est aujourd’hui plus nécessaire, ne sont pas comptabilisés ici [8].
11Les flux d’entrées de ressortissants de pays tiers s’établissant légalement en France sont estimés ici à partir des statistiques relatives à la délivrance des titres de séjour et des visas de long séjour valant titres de séjour. Les statistiques sont construites à partir de l’Application de gestion des dossiers des ressortissants étrangers en France (AGDREF) du ministère de l’Intérieur. La méthodologie suivie pour construire ces flux est décrite en détail dans d’Albis et Boubtane (2015). Le principe de base est le suivant : on comptabilise les personnes dans le flux de l’année où elles reçoivent pour la première fois un titre de séjour permettant de résider au moins un an en France. Dans la plupart des cas, cette année est la même que l’année d’entrée, mais elle peut lui être parfois postérieure (notamment parce que la personne a pu détenir auparavant un titre autorisant un séjour plus court). C’est donc davantage l’entrée dans le statut de migrant permanent – soit d’une personne qui réside légalement et durablement en France – qui est mesurée, que l’entrée effective sur le territoire. De façon complémentaire, le ministère de l’Intérieur publie une série statistique de délivrance de premiers titres de séjour qui comptabilise tous les titres, quelle que soit leur durée de validité.
12Les flux d’entrées d’étrangers peuvent être estimés à partir d’autres sources statistiques. L’Insee utilise les recensements de la population, ce qui permet d’évaluer les entrées des ressortissants de l’Espace économique européen et, théoriquement, les ressortissants des pays tiers sans titre de séjour. Cependant, pour un même périmètre géographique, les évaluations des flux d’entrées réalisées à partir des recensements sont plus faibles que celles réalisées à partir d’AGDREF (Temporal et Brutel, 2016).
1 – Une légère augmentation des flux d’entrées
13Le tableau 1 présente les flux, pour les années 2010 à 2015, des bénéficiaires auxquels un titre d’un an ou plus a été délivré pour la première fois. Le nombre de titres délivrés aux personnes étrangères (210 040 en 2015) atteint son plus haut niveau depuis 1998 (d’Albis et Boubtane, 2015). Rapporté à la population française, le flux d’entrées d’étrangers titulaires d’un titre de séjour représente 0,32 % de l’effectif au premier janvier. Le flux a augmenté de plus de 5 % en 2015, soit une augmentation intermédiaire entre celle de 2014 (3 %) et celle de 2013 (9 %). Depuis 2002, il n’y a pas de réelle tendance, le flux oscillant entre 175 000 et 210 000 titres. Les principaux facteurs explicatifs des flux sont la conjoncture économique et immobilière (d’Albis et al., 2016, 2017), et la politique migratoire du gouvernement.
Nombre de premiers titres d’un an et plus délivrés aux ressortissants de pays tiers, selon l’année de début de validité et la durée de validité du titre

Nombre de premiers titres d’un an et plus délivrés aux ressortissants de pays tiers, selon l’année de début de validité et la durée de validité du titre
Champ : Titres délivrés en France et à l’étranger aux ressortissants des pays étrangers, à l’exception des pays membres de l’Espace économique européen et de la Suisse (périmètre constant de 2010 à 2015). Titres délivrés l’année N et enregistrés dans l’extraction de la base réalisée en juillet de l’année N+2. Les titres de moins de 10 ans ont une durée de validité comprise entre 364 et 3 649 jours ; les titres de 10 ans et plus ont une durée de validité de plus de 3 649 jours.14Parmi l’ensemble des titres de séjour, la part des premiers titres dont la durée de validité est supérieure ou égale à dix ans reste faible, légèrement supérieure à 10 %. Ceci indique que le titre de séjour de 10 ans ou plus, typiquement la carte de résident, est généralement obtenue après un ou plusieurs titres de moins de 10 ans.
15Le flux d’entrées peut être comparé au flux total d’entrées d’étrangers, qui inclut également les ressortissants des pays non soumis à l’obligation de détention d’un titre de séjour (soit les pays de l’Espace économique européen et la Suisse). Selon l’OCDE, qui utilise des informations transmises par le ministère de l’Intérieur, le flux total s’est établi à 252 643 personnes en 2015 [9]. Selon Eurostat, qui reproduit les informations transmises par l’Insee, le flux total s’est établi à 232 709 personnes pour la même année [10]. Selon cette même source, si l’on retire les ressortissants des 28 pays membres de l’Union européenne [11], le flux est alors de 148 484 personnes, bien moindre que l’estimation à partir des données AGDREF de 210 040.
2 – De fortes disparités géographiques
16La répartition du flux migratoire est très hétérogène entre les territoires français : ce sont traditionnellement les grandes agglomérations, les zones frontalières et le pourtour méditerranéen qui accueillent le plus d’étrangers. Cette répartition est décrite par les cartes de la figure 4. Dans la carte de gauche, les départements sont classés en fonction de la part du flux d’entrées départemental [12] dans le flux d’entrées national en 2015. Les départements sont répartis en quatre groupes de tailles égales, en fonction de ces parts. Les départements en rouge foncé font partie du quart qui reçoit la plus grande part (entre 0,97 % et 9,40 % du flux national) tandis que les départements en rose clair font partie du quart qui reçoit la plus faible part (entre 0,04 % et 0,17 %). Seuls trois départements, appartenant à la métropole du Grand Paris, ont accueilli plus de 10 000 personnes au cours de l’année : Paris (9,4 % du flux national), la Seine-Saint-Denis (7,6 %) et les Hauts-de-Seine (4,8 %). En revanche, 54 départements ont accueilli moins de 1 000 personnes.
Flux d’entrées en part du flux national (carte de gauche) et rapporté à la population départementale (carte de droite) en 2015

Flux d’entrées en part du flux national (carte de gauche) et rapporté à la population départementale (carte de droite) en 2015
Champ : France entière sauf Saint-Barthélemy, Saint-Martin et Saint-Pierre-et-Miquelon. Titres délivrés aux personnes étrangères. Voir tableau 1.17Les différences sont moins grandes lorsque l’on tient compte de la taille de la population du département, mais la répartition des départements change peu. Dans la carte de droite de la figure 4, les départements sont classés en fonction de la part du flux d’entrées dans la population départementale au 1er janvier 2015. Les départements en rouge foncé font partie du quart supérieur (0,26% à 3,01%) tandis que ceux en rose clair font partie du quart inférieur (0,05 % à 0,12 %). Douze départements ont des taux d’immigration supérieurs à la moyenne nationale (0,32 %) et trois ont des taux supérieurs à 1 % (Mayotte, la Guyane et la Seine-Saint-Denis).
18Cette répartition géographique du flux d’étrangers correspond au département de délivrance du premier titre de séjour de longue durée. Il est néanmoins susceptible de se modifier au cours du temps car la mobilité géographique des personnes immigrées est supérieure à celle des personnes nées en France (Solignac, 2016).
3 – L’âge moyen à l’entrée sur le territoire est inférieur à 30 ans
19Les bénéficiaires de titres sont jeunes : en 2015, les personnes âgées de 18 à 34 ans représentaient 62,5 % de l’ensemble (tableau 2) et 69,7 % des adultes. La part des mineurs est stable en 2015 (10,2 %). On notera que les personnes mineures nées en France de parents étrangers ne sont, par définition, pas comptabilisées dans les flux migratoires. La première ligne du tableau 2 ne recense donc que les personnes mineures nées à l’étranger. La base AGDREF donne néanmoins des indications supplémentaires permettant de distinguer les enfants nés en France de ceux nés à l’étranger. En mai 2017, 41 % des enfants des femmes ayant bénéficié d’un premier titre en 2015 étaient nés en France.
Distribution des bénéficiaires d’un premier titre d’un an et plus par groupe d’âges, selon l’année de début de validité (%)

Distribution des bénéficiaires d’un premier titre d’un an et plus par groupe d’âges, selon l’année de début de validité (%)
Champ : Titres délivrés aux personnes étrangères. Voir tableau 1.20La figure 5 montre la répartition par âge et sexe des titres pour l’année 2015. Le pic à 18-19 ans s’explique par les personnes arrivées mineures qui attendent leur majorité pour demander un titre de séjour. La figure montre que les femmes sont plus nombreuses que les hommes entre 20 et 31 ans. L’âge moyen des femmes était de 29,3 ans et celui des hommes de 29,1 ans.
Répartition par âge et sexe des titres délivrés en 2015

Répartition par âge et sexe des titres délivrés en 2015
Champ : Titres délivrés aux personnes étrangères. Voir tableau 1.21Les ressortissants d’Afrique sont très majoritaires parmi les bénéficiaires d’un premier titre de séjour ; leur part augmente légèrement depuis 2011 (tableau 3) mais elle reste inférieure aux niveaux qui prévalaient au début des années 2000 (d’Albis et Boubtane, 2015). L’augmentation de la part des personnes originaires d’Afrique se fait parallèlement à une baisse de la part de celles originaires du continent américain.
Distribution des bénéficiaires d’un premier titre d’un an et plus par continent d’origine, selon l’année de début de validité (%)

Distribution des bénéficiaires d’un premier titre d’un an et plus par continent d’origine, selon l’année de début de validité (%)
Note : La somme n’est pas forcément égale à 100 du fait des arrondis et des valeurs manquantes.Champ : Titres délivrés aux personnes étrangères. La Turquie est classée en Asie. L’Europe comprend tous les pays d’Europe non exclus précédemment (voir tableau 1).
22Dans le flux d’entrées, les femmes sont majoritaires et en 2015 ont représenté 51,6 % des bénéficiaires d’un titre de séjour (tableau 4). Leur proportion, qui n’avait cessé d’augmenter depuis 1998, s’est réduite entre 2014 et 2015. En 2015, les femmes étaient légèrement moins nombreuses que les hommes parmi les ressortissants d’Afrique, tandis qu’elles étaient majoritaires parmi les ressortissants de tous les autres continents. L’évolution de la part des femmes depuis 2010 révèle des dynamiques différenciées selon les continents d’origine. La part des femmes augmente parmi les ressortissants d’Afrique (à l’exception de la dernière année), reste stable parmi les Européens et diminue parmi les ressortissants d’Amérique et d’Asie.
Part des femmes parmi les bénéficiaires d’un premier titre d’un an et plus par continent d’origine, selon l’année de début de validité (%)

Part des femmes parmi les bénéficiaires d’un premier titre d’un an et plus par continent d’origine, selon l’année de début de validité (%)
Champ : Titres délivrés aux personnes étrangères. Voir tableaux 1 et 3.4 – La part des titres délivrés pour motif humanitaire a faiblement augmenté
23Le motif familial [13] et le motif d’études ont représenté 78 % des titres délivrés en 2015 (tableau 5). Par comparaison, les parts des titres délivrés pour motifs humanitaires (10,2 %) et professionnels (7,7 %) sont faibles. Le motif humanitaire regroupe deux situations : les étrangers malades (6 152 personnes en 2015) et les personnes recevant un titre de séjour parce qu’elles ont obtenu le statut de réfugié, d’apatride, l’asile territorial ou la protection subsidiaire (15 250 personnes) [14]. Les titres délivrés en raison de cette seconde situation ont augmenté de plus de 18 % en 2015. Le motif professionnel (16 132 personnes en 2015) regroupe des personnes qui à 75 % sont salariées ou actives non salariées. Le reste concerne les travailleurs saisonniers ou temporaires ainsi que les scientifiques et les artistes.
Distribution des bénéficiaires d’un premier titre d’un an et plus par motif de délivrance, selon l’année de début de validité (%)

Distribution des bénéficiaires d’un premier titre d’un an et plus par motif de délivrance, selon l’année de début de validité (%)
Note : La ligne « Réfugié » regroupe les titres accordés pour les motifs « Réfugié et apatride, asile territorial et protection subsidiaire ».Champ : Titres délivrés aux personnes étrangères. Voir tableau 1.
24Les femmes sont surreprésentées parmi les bénéficiaires de titres octroyés pour un motif familial et sous-représentées parmi les motifs humanitaires et surtout professionnels (tableau 6). Parmi les étudiants, les femmes sont légèrement moins nombreuses que les hommes.
Part des femmes parmi les bénéficiaires d’un premier titre d’un an et plus par motif de délivrance, selon l’année de début de validité (%)

Part des femmes parmi les bénéficiaires d’un premier titre d’un an et plus par motif de délivrance, selon l’année de début de validité (%)
Champ : Titres délivrés aux personnes étrangères. Voir tableau 1.25Les motifs de délivrance sont très différemment répartis en fonction du continent d’origine (tableau 7). Le motif familial est surreprésenté parmi les titres délivrés aux Africains (61,2 % de leurs titres en 2015) et sous-représenté parmi les titres délivrés aux Asiatiques (35,3 %). Le motif d’études est surreprésenté parmi les titres délivrés aux Asiatiques (32,8 %) et sous-représenté parmi les titres délivrés aux Européens (13,1 %). Le motif humanitaire est particulièrement présent chez les Européens (21,3 %) et les Asiatiques (17,2 %), et il est très faible chez les Américains (1,9 %) qui sont surreprésentés dans le motif professionnel (13,4 %). La migration issue du continent africain se caractérise par une croissance de la part des délivrances de titres pour motif d’études. La migration américaine est marquée par une baisse de la migration familiale au profit d’une migration professionnelle ou d’études. La migration asiatique se caractérise par une forte baisse de la migration pour études au profit d’une migration humanitaire et professionnelle. Enfin, la migration européenne est marquée par une forte hausse de la migration familiale et une baisse de la migration pour études.
Distribution des bénéficiaires d’un premier titre d’un an et plus par motif de délivrance et continent d’origine, selon l’année de début de validité (%)

Distribution des bénéficiaires d’un premier titre d’un an et plus par motif de délivrance et continent d’origine, selon l’année de début de validité (%)
Champ : Titres délivrés aux personnes étrangères. Voir tableau 1.III – Naissances et fécondité
1 – Une baisse des naissances et de la fécondité des plus jeunes
26En 2016, on a enregistré près de 784 000 naissances (745 000 pour la France métropolitaine, tableau annexe A.1). Ce nombre est en diminution depuis 2010 avec une accélération depuis 2015 (– 15 000 en 2016 et – 20 000 en 2015 ; Bellamy et Beaumel, 2017). Le nombre de naissances avoisine celui enregistré à la fin des années 1990.
27Le nombre et la proportion de femmes en âge de procréer déclinent depuis le début des années 2000, et la baisse, qui s’était accélérée depuis 2010, a été plus modérée en 2016. Par exemple, le nombre de femmes âgées de 15 à 50 ans a baissé de 0,25 point en 2016 contre 0,36 en 2015 ; pour les femmes âgées de 20 à 40 ans, il a diminué de 0,37 point en 2016 contre 0,76 en 2015 (Bellamy et Beaumel, 2017). La fécondité quant à elle a de nouveau baissé en 2016 : la baisse des naissances est donc la conséquence de ces deux phénomènes. Le nombre moyen d’enfants est passé de 2,0 enfants par femme en 2014 à 1,96 en 2015 et 1,93 en 2016 (les données du premier semestre 2017 laissent entrevoir également une baisse pour l’année 2017). Malgré cette nouvelle diminution, l’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) en France reste relativement élevé par rapport aux autres pays de l’Union européenne : en 2015, on comptait 4 pays dont la fécondité était supérieure à 1,8 (France, Irlande, Royaume-Uni et Suède), niveaux les plus élevés de l’Union. A contrario, la fécondité était égale ou inférieure à 1,4 dans 8 pays (Chypre, Croatie, Espagne, Grèce, Italie, Pologne, Portugal et Slovaquie) (tableau annexe A.6).
28La diminution de la fécondité a été particulièrement prononcée entre 25 et 29 ans, âges auxquels la fécondité est élevée (tableau 8, figure 6). Son effet sur la baisse de l’indicateur conjoncturel est fort, d’autant que la fécondité des femmes âgées de 35 ans et plus n’augmente plus. Il est possible que cela soit dû à un mouvement d’homogénéisation du décalage de l’âge à la maternité. On peut faire l’hypothèse qu’une entrée « tardive » en maternité, précédemment observée surtout pour les femmes entrant tard sur le marché du travail du fait d’études plus longues, se généralise aujourd’hui à l’ensemble des femmes, indépendamment de leur âge de fin d’études. La diminution de la fécondité au sein des générations serait alors moins prononcée que la baisse conjoncturelle observée aujourd’hui (tableau annexe A.5) [15].
Évolution de la fécondité par groupe d’âges depuis 2011 (pour 1000 femmes)

Évolution de la fécondité par groupe d’âges depuis 2011 (pour 1000 femmes)
ICF : Indicateur conjoncturel de fécondité, somme des taux par âge, ici en nombre d’enfants pour 1 000 femmes au cours de la vie. En raison des arrondis, le total peut différer légèrement de la somme, et les variations peuvent ne pas correspondre aux différences apparentes.* Données provisoires.
Champ : France entière (y compris Mayotte depuis 2014).
Taux de fécondité par âge en 1996, 2006 et 2016 (naissances pour 1 000 femmes)

Taux de fécondité par âge en 1996, 2006 et 2016 (naissances pour 1 000 femmes)
Champ : France entière (y compris Mayotte depuis 2014).29En 2016, l’âge moyen à la maternité est estimé à 30,4 ans, comme en 2015. Depuis 20 ans, la fécondité est massivement concentrée entre 25 et 35 ans (près de 70 % de la fécondité). Mais, à l’intérieur de cet intervalle, la fécondité s’est déplacée vers des âges plus élevés : l’âge modal est passé de 28 ans en 1995 à 31 ans en 2016 (figure 6). La fécondité reste relativement soutenue indépendamment de l’âge de fin d’études des femmes (Greulich, 2016), mais les différences sociales de fécondité se retrouvent dans les parcours de vie : les femmes ayant terminé tôt leurs études ont déjà vécu des parcours familiaux pluriels (agrandissement de la famille, situations de monoparentalité ou de recomposition familiale), à des âges auxquels les plus diplômées n’ont pas encore d’enfant. On notait au début des années 2000 un écart d’âge au premier enfant de plus de 4 ans entre les femmes dont le niveau d’études était inférieur au baccalauréat et celles avec un niveau d’études supérieur (Davie et Mazuy, 2010). Nous faisons cependant l’hypothèse d’une réduction de cet écart étant donné que, pour les années récentes, les femmes sortant tôt du système scolaire ont leur premier enfant de plus en plus tard, retardant d’autant les étapes ultérieures de la constitution de la famille, tandis que pour les plus diplômées, l’âge de début de maternité plafonne. La baisse récente de l’indicateur conjoncturel de fécondité correspondrait alors à un retard de calendrier, réduisant ainsi les différences sociales de fécondité.
30Les naissances hors mariage sont toujours en augmentation et concernent, en 2016, près de 60 % des naissances (tableau annexe A.4). Cette proportion dépasse 70 % dans la Nièvre, la Manche, l’Allier, les Landes, les Côtes d’Armor, la Vienne, l’Indre-et-Loire, la Charente-Maritime, et dépasse 75 % dans les départements ultra-marins. Seuls les départements situés en Île-de-France ont une natalité hors mariage plus faible et inférieure à 50 % [16]. Cela pourrait s’expliquer par le poids important des couples composés d’au moins un partenaire étranger, moins enclins à avoir des enfants hors du mariage ou plus enclins à se marier, le pacs les protégeant moins que le mariage.
2 – Un niveau de fécondité diversifié sur le territoire, mais un calendrier plutôt homogène
31Dans la plupart des départements, l’âge moyen à la maternité est d’environ 30 ans, avec des écarts selon les départements, allant de 28,1 ans en Guyane à 33,6 ans à Paris (figure 7). L’âge à l’entrée en maternité est sans doute plus précoce là où les femmes finissent plus tôt leur parcours scolaire, notamment dans les départements où il y a moins d’étudiantes et où les bassins d’emploi sont composés de milieux sociaux dans lesquels les femmes commencent à travailler plus jeunes et pour lesquelles les parcours professionnels sont plus erratiques. A contrario, six départements enregistrent un âge supérieur à 31 ans : Haute-Garonne, Hauts-de-Seine, Paris, Rhône, Val-de-Marne et Yvelines.
Âge moyen à la maternité par département, en 2015

Âge moyen à la maternité par département, en 2015
Champ : France entière hors Mayotte.32La variation du nombre moyen d’enfants par femme sur le territoire (figure 8) est beaucoup plus marquée que celle des âges à la maternité. On retrouve les mêmes tendances qu’il y a environ 10 ans (Prioux et Mazuy, 2009 ; figure 4). La disparition du croissant fertile (zone de forte fécondité de la Bretagne et des Pays de la Loire à la Lorraine, en passant par le Nord et en contournant l’Île-de-France) a été remplacée par une zone de fécondité forte : le quart Nord-Ouest (notamment l’Île-de-France, sauf Paris) ainsi que les départements situés dans la vallée du Rhône et en Outre-mer. En revanche, la fécondité est toujours la plus basse en Corse, dans le Centre et le Sud-Ouest, ainsi qu’à Paris (à titre d’exemple, l’ICF est inférieur à 1,7 en Corse, à Paris, dans le Cantal et en Côte-d’Or).
Indicateur conjoncturel de fécondité par département, en 2015

Indicateur conjoncturel de fécondité par département, en 2015
Champ : France entière hors Mayotte.IV – Les interruptions volontaires de grossesse (IVG)
1 – Une baisse du recours à l’IVG pour toutes les femmes
33Le nombre d’interruptions volontaires de grossesse (IVG) diminue depuis 2014 (Vilain, 2017). On a enregistré 211 900 IVG en 2016 (dont 197 800 en France métropolitaine, tableau annexe A.8), contre 218 097 IVG en 2015, 227 038 en 2014 et 229 021 en 2013. La baisse du nombre de femmes en âge de procréer explique en partie la diminution du nombre d’IVG, mais le taux de recours des femmes en âge de procréer (nombre d’IVG à 15-49 ans rapportés au nombre de femmes de 15 à 49 ans) a également diminué : il est passé de 15,3 IVG pour 1 000 femmes de 15 à 49 ans en 2014 à 14,9 ‰ en 2015 et 14,3 ‰ en 2016. Le nombre moyen d’IVG par femme a également baissé, passant de 0,54 en 2015 à 0,52 IVG en 2016. Tous les indicateurs de fréquence de l’IVG sont donc en baisse, comme ceux des naissances. Le nombre moyen d’IVG par femme suit le même mouvement annuel que l’indicateur conjoncturel de fécondité à un niveau 4 fois plus faible (Mazuy et al., 2015 ; Vilain, 2017).
34La diminution du recours à l’IVG est observée à tous les âges (tableau 9), en particulier aux âges très jeunes (18-24 ans). Le recours à l’IVG des mineures est en baisse constante depuis 2011 et se rapproche du taux des 40-44 ans (moins de 7 ‰). Les taux de recours entre 20-24 ans et 25-29 ans se rapprochent également : entre 20 et 30 ans, ce sont 2,5 % des femmes qui ont recours à l’IVG dans l’année.
Évolution du recours à l’IVG par groupe d’âges depuis 2011 (pour 1 000 femmes)

Évolution du recours à l’IVG par groupe d’âges depuis 2011 (pour 1 000 femmes)
Note : La dernière ligne ne correspond pas à la somme des taux par âge mais au taux global pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans.Champ : France entière.
2 – Un recours à l’IVG plus fort dans le Sud-Est et en Outre-mer
35Le recours à l’IVG est très hétérogène sur le territoire. Les données disponibles ne permettant pas une analyse à l’échelle des départements, la comparaison est faite entre les régions françaises [17]. En termes de chiffres, quatre régions en France métropolitaine concentrent plus de la moitié des IVG en 2016 : Île-de-France (23,3 %), Auvergne-Rhône-Alpes (10,3 %), Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca : 10 %) et Occitanie (9,9 %). Le taux global d’IVG (nombre d’IVG par an pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans) varie d’une région à l’autre entre 10 ‰ et 33 ‰. Il est le plus faible dans les Pays de la Loire et le plus élevé dans les départements et régions d’outre-mer ainsi qu’en Paca (figure 9). Le recours à l’IVG est très dépendant de la qualité du système de soins, de l’accès à la contraception et de l’accès à l’IVG lui-même.
36Les Pays de la Loire et la Bretagne, qui enregistrent le moins d’IVG (figure 10), sont aussi les régions dans lesquelles les mineures ont le moins recours à l’IVG.
Taux de recours à l’IVG par région en 2016

Taux de recours à l’IVG par région en 2016
Champ : France entière hors Mayotte.Taux de recours à l’IVG des femmes mineures, par région en 2016

Taux de recours à l’IVG des femmes mineures, par région en 2016
Champ : France entière hors Mayotte.37La restructuration de l’offre médicale (Combier et al., 2013 ; Drees, 2016) ainsi que la désertification médicale en zone rurale ont nécessairement un impact sur l’offre de soins en matière de contraception, d’IVG et de suivi obstétrical. En ce qui concerne les IVG, l’augmentation de la technique médicamenteuse, qui représente à l’heure actuelle plus de 60 % des IVG (Vilain, 2017) permet sans doute de pallier une offre de soins disparate sur le territoire. La possibilité, depuis 2016, pour les sages-femmes de pratiquer les IVG médicamenteuses [18] devrait améliorer la couverture sur l’ensemble du territoire. Toutefois, les IVG médicamenteuses étant réalisées lors des premières semaines de la grossesse, elles sont contraintes par des limites de temps. Cette condition est peut-être un frein pour les jeunes femmes sans suivi obstétrical régulier ou pour les femmes plus éloignées du système de soins de manière générale. Par ailleurs, les disparités territoriales restent fortes en matière de rapidité de prise en charge de la demande d’IVG [19] du fait d’une offre plus importante, dans les grandes villes notamment (Commission IVG, 2016).
V – Mariages, pacs et divorces
1 – Plus de pacs et moins de mariages
38En 2015, 425 263 unions [20] (pacs [21] et mariages) ont été enregistrées, soit une augmentation de 10 243 par rapport à 2014 (+ 2,5 %) (tableau annexe A.9). L’augmentation est sensiblement plus forte qu’entre 2013 et 2014 (+ 1,9 %). Contrairement à la période 2013-2014, cette augmentation du nombre d’unions tient uniquement à celle, très forte, des pacs (+ 15219) puisque que le nombre de mariages a diminué de près 5000 unités, baisse dont plus de la moitié est due à la baisse des mariages entre deux personnes de même sexe (tableau 10). Le nombre de mariages hétérosexuels atteint un nouveau minimum historique, inférieur à 230 000 en 2015. La tendance se poursuit en 2016 [22] d’après le nombre provisoire de mariages publié par l’Insee : 228 000 mariages entre personnes de sexe différent et 7 000 entre personnes de même sexe (Bellamy et Beaumel, 2017 ; tableau annexe A.9).
Nombre d’unions officialisées en 2015 et 2016 et évolution entre 2014, 2015 et 2016 selon la nature de l’union et le sexe des conjoint·e·s

Nombre d’unions officialisées en 2015 et 2016 et évolution entre 2014, 2015 et 2016 selon la nature de l’union et le sexe des conjoint·e·s
* Données provisoires.Champ : France entière.
39En 2016, 191 537 pacs ont été contractés (contre 188 947 en 2015), nombre en augmentation constante depuis 2011 et qui s’approche petit à petit du record de l’année 2010 (205 561), dernière année pour laquelle les couples bénéficiaient d’un avantage fiscal spécifique l’année de la contractualisation, qu’ils soient mariés ou pacsés. L’écart entre le nombre de mariages et celui des pacs n’a jamais été aussi faible (47 369 en 2015 ; 43 463 en 2016) depuis 1999, date de création du pacs (tableau 10). Cette différence diminue encore en tenant compte du fait qu’une partie des mariages prolongent des pacs existants. En 2016, 40 670 pacs ont été dissous par un mariage (tableau 11). En retirant ces cas, la différence entre le nombre de mariages et celui de pacs se réduit à moins de 2 800 (2 793) en 2016 (contre 9 230 en 2015). La proportion de mariages prolongeant un pacs serait ainsi de 17,3 % en 2016 (16,1 % en 2015, 8,1 % en 2010), 16,7 % pour les mariages hétérosexuels (15,4 % en 2015) et 36,1 % pour les mariages entre personnes de même sexe (37,0 % en 2015). Chez les couples de même sexe, le nombre plus important de mariages que de pacs est alors à nuancer, et il semble difficile à interpréter comme une préférence pour le mariage, puisqu’une part importante de ces derniers prolonge en réalité un pacs. Au final, les couples de même sexe choisissent davantage le pacs que le mariage (respectivement 61,0 % en 2016 et 59,0 % en 2015) comme première forme de légalisation de leur union.
40La situation majoritaire, parmi l’ensemble des contractualisations, est toujours celle d’un mariage entre un homme et une femme, mais elle représente un poids de plus en plus faible : 53,4 % des unions en 2016, 53,7 % et 2015 et 55,6 % en 2014.
Évolution du nombre de dissolutions de pacs selon le motif, 2012-2016

Évolution du nombre de dissolutions de pacs selon le motif, 2012-2016
* Le mariage peut être celui des deux partenaires pacsés ou de l’un des deux. À défaut de statistiques détaillées, on fait implicitement l’hypothèse que les dissolutions de pacs pour cause de mariage ne correspondent pas à une rupture d’union mais au mariage des deux partenaires.Champ : France entière.
2 – Les contractualisations d’unions entre personnes de même sexe diminuent
41Depuis 2013, année d’ouverture du mariage aux couples de même sexe (loi n° 2013-404 du 17 mai 2013), le nombre annuel de mariages entre personnes de même sexe ne fait que baisser [23] pour atteindre 7 751 en 2015 et 7 000 en 2016 (Bellamy et Beaumel, 2017). Ce recul (– 2 771 entre 2014 et 2015 et – 751 entre 2015 et 2016) n’est pas compensé par l’augmentation du nombre de pacs entre deux hommes ou deux femmes (+ 680 entre 2014 et 2015 et + 95 entre 2015 et 2016 ; tableau 10). Les contractualisations d’unions de personnes de même sexe représentent 3,5 % de l’ensemble des unions officialisées en 2015 et 3,3 % en 2016 contre 4,1 % en 2014. La proportion atteint à peine 3 % en 2016 si on exclut les mariages qui prolongent un pacs.
42En 2015, comme en 2014, la proportion de couples de même sexe, pacsés ou mariés, augmente avec l’âge des conjoints. Mais en 2015 la part des unions de même sexe diminue dans le groupe d’âges des 55 ans et plus : elles représentent moins de 7 % des unions concernant un homme contre 10,4 % en 2014 (Mazuy et al., 2016).
43La proportion des unions contractualisées entre des personnes de même sexe diffère selon le département de résidence [24]. En 2015, elle est particulièrement forte à Paris (9,8 %), loin devant l’Hérault (4,9 %), deuxième du classement (figure 11). La proportion est plus élevée dans l’Arc atlantique (des Landes à la Loire-Atlantique) et le pourtour méditerranéen (des Pyrénées-Orientales aux Alpes-Maritimes). La proportion dépasse 3,5 % dans 23 départements et dépasse ou égale 4 % dans seulement 8 départements. À l’opposé, la proportion est inférieure à 2 % dans 10 départements et même inférieure à 1,5 % dans les départements français d’Amérique ainsi qu’en Ariège. La variation par département ne doit pas être interprétée seulement comme celle de la localisation des couples de personnes de même sexe, elle dépend aussi de la propension des couples à officialiser leur union qui varie aussi d’un département à l’autre.
Proportion des unions contractualisées entre personnes de même sexe parmi l’ensemble des unions (mariages ou pacs), par département de résidence en 2015

Proportion des unions contractualisées entre personnes de même sexe parmi l’ensemble des unions (mariages ou pacs), par département de résidence en 2015
Champ : France entière hors Mayotte.44Il est difficile de savoir qui, des couples de même sexe masculin et féminin, ont une propension plus forte à contractualiser leur union sans connaître la taille de la population concernée, mais le nombre d’unions entre deux hommes est plus important que celui entre deux femmes (tableau 12). Toutefois, l’écart diminue d’année en année, surtout pour les mariages. Entre 2013 et 2015, sur 100 contractualisations d’unions de couples de même sexe, la part d’unions entre deux femmes passe de 43,1 % à 45,7 % (elle diminue légèrement de 45,0 % à 44,0 % pour les pacs, mais augmente de 41,5 % à 47,3 % pour les mariages).
Évolution du nombre de pacs et de mariages selon le sexe des deux conjoints, 2011 à 2016

Évolution du nombre de pacs et de mariages selon le sexe des deux conjoints, 2011 à 2016
* Données provisoires.nd : Non disponible.
Champ : France entière.
3 – Le pacs, mode de contractualisation préféré des plus jeunes
45Alors que le recours au pacs avant 25 ans dépassait celui des mariages, cela devient aussi le cas entre 25 et 29 ans en 2015 (53 % pour les hommes et 50 % pour les femmes en 2015, 50 % et 47 % en 2014). Cela se vérifie quel que soit le sexe des conjoints. La signature d’un pacs semble ainsi de plus en plus souvent initier la trajectoire de contractualisation d’union des hommes et des femmes. Au-delà de 30 ans, la proportion des pacs diminue à mesure que l’âge augmente pour atteindre légèrement plus de 30 % entre 44 et 55 ans. La sous-estimation du rapport entre le nombre de pacs et le nombre de mariages est liée au fait que des mariages prolongent souvent un pacs existant, et agit probablement davantage aux âges plus avancés, accentuant un peu artificiellement l’effet de l’âge.
46Depuis 2011, les pacs peuvent être enregistrés chez un notaire, au même titre que dans un tribunal d’instance [25]. La proportion des couples faisant ce choix augmente chaque année et atteint 15,5 % en 2015 (14,4 % en 2014 et 11,3 % en 2011). Ce sont les pacs unissant deux femmes qui sont les plus souvent signés chez un notaire (24,8 % contre 18,2 % pour les couples de deux hommes et 15,3 % pour les couples hétérosexuels). L’enregistrement chez le notaire varie fortement selon les départements (de 28 % en Côte-d’Or à 5 % en Hautes-Pyrénées ou à Mayotte) et ne semble dépendre ni du niveau d’urbanisation [26], ni d’une logique géographique ou du poids des unions de même sexe [27].
4 – Le poids des mariages mixtes et entre deux personnes étrangères augmente
47Au total, en 2015, 18 % des mariages célébrés en France (42 900) comptaient au moins une personne de nationalité étrangère (14 % avec un seul conjoint étranger – mariages mixtes – et 4 % avec les deux). À ces mariages s’ajoute un nombre à peu près équivalent (42 000) de mariages mixtes célébrés à l’étranger et retranscrits à l’état civil entre une personne étrangère et une personne de nationalité française (Bellamy, 2017). Il n’est possible de dresser le profil des époux des couples mixtes ou étrangers que si leur mariage a été célébré sur le territoire national. Dans ce cas, les conjoints sont plus souvent célibataires au moment du mariage que dans les couples unissant deux personnes de nationalité française, ils sont en moyenne plus jeunes et l’écart d’âge entre les conjoints est plus important (Bellamy, 2017). L’écart d’âge entre les conjoints dans les mariages mixtes varie selon la nationalité et l’âge des deux conjoints (figures 12A et 12B). Que l’on se place du point de vue de l’homme ou de la femme, l’écart entre les deux conjoints est plus prononcé avec l’avancement en âge. Ce sont les couples composés d’une femme étrangère et d’un homme français pour lesquels l’écart d’âge est le plus marqué, l’homme y est nettement plus vieux.
Du point de vue de l’homme

Du point de vue de l’homme
Du point de vue de la femme

Du point de vue de la femme
Champ : France entière (y compris Mayotte depuis 2014).49Même si en France, dans de plus en plus de couples, l’homme est plus jeune que la femme (13,5 % en 2012 ; Daguet, 2016), cela reste plus rare dans les couples mixtes, sauf lorsque la femme est relativement âgée (plus de 35 ans), de nationalité française et se marie avec un homme de nationalité étrangère (figure 12B). Ce résultat est difficilement interprétable sans plus d’informations concernant notamment les trajectoires migratoire et conjugale des deux conjoints. Les données de l’état civil montrent toutefois clairement que les mariages mixtes sont moins homogames du point de vue de l’âge que les mariages de français, et que la nationalité du conjoint a un effet différent sur l’écart d’âge selon que l’homme ou la femme est de nationalité étrangère.
5 – Des âges préférés pour se marier
50Le quotient de primo-nuptialité (encadré méthodologique), c’est-à-dire la probabilité de se marier pour une personne célibataire, varie selon l’âge (figure 13) : faible aux jeunes âges, il atteint un maximum à 30 ans, pour les hommes comme pour les femmes, puis diminue régulièrement jusqu’à des valeurs proches de celles atteintes entre 20 et 25 ans. Jusqu’à 32 ans, la probabilité de se marier une première fois est plus forte chez les femmes, puis l’ordre s’inverse. Depuis un peu moins de 10 ans, on observe trois discontinuités aux âges « ronds » 30 ans, 40 ans et 50 ans, plus prononcées pour les femmes que pour les hommes. Celle observée à 40 ans est la plus nette et se manifeste par une légère augmentation des quotients de primo-nuptialité. Ce léger pic serait le fruit du comportement spécifique d’une population, probablement déjà en couple, qui choisit de se marier l’année d’anniversaire de leurs 40 ans, marquant ainsi le passage dans une nouvelle décennie. Ce souci de créer un évènement en concrétisant une union vis-à-vis de l’entourage, est conforme à ce qui est décrit dans des recherches récentes en sociologie (Maillochon, 2016).
Quotients de primo-nuptialité par âge selon le sexe en 2015 (p. 10 000 célibataires)

Quotients de primo-nuptialité par âge selon le sexe en 2015 (p. 10 000 célibataires)
Champ : France entière.51Les indices synthétiques de l’année 2015 confirment les deux grandes tendances relatives à la nuptialité et la primo-nuptialité. D’une part, la baisse de l’indicateur conjoncturel de primo-nuptialité se poursuit depuis 2000, et il atteint un nouveau minimum, à la fois pour les femmes (0,53) et les hommes (0,51) (tableau annexe A.9). D’autre part, le recul de l’âge au premier mariage (32,7 ans pour les hommes et 31,0 ans pour les femmes) a augmenté en 2 décennies d’environ 4 ans pour les deux sexes. Ces tendances font écho aux évolutions observées dans les générations (tableau annexe A.10).
6 – Analyse départementale de l’intensité des pacs et de la nuptialité
52Le nombre total des mariages d’un département dépend en partie de la taille de la population du département et de sa structure par âge. Le calcul de taux de nuptialité par âge puis de la somme de ces taux (encadré et tableau 13) produit des indices (somme des mariages réduits) départementaux comparables (plus que des taux bruts de nuptialité), s’interprétant comme le nombre moyen de mariages par personne dans les conditions de l’année étudiée, en l’occurrence 2015 [28] (figure 14). La propension à se marier s’avère particulièrement forte dans les départements du Sud-Est méditerranéen, ceux du couloir rhodanien, de l’Île-de-France, des nord-est et nord-ouest de la France, ainsi que dans quelques autres départements plus isolés comme la Vendée. Se dessine en creux une diagonale de plus faible nuptialité, du Sud-Ouest aux Vosges, ainsi que les quatre départements bretons. Les indices élevés (0,57 mariage par personne ou plus) en Île-de-France, dans le couloir rhodanien et le pourtour méditerranéen pourraient être liés aux fortes probabilités de divorcer dans ces territoires (voir figure 18 page 614), entraînant alors de plus nombreux remariages et conduisant à une conclusion apparemment paradoxale : « le mariage serait particulièrement fort dans les régions où il est le plus fragile » (Dittgen, 1991) [29].
Encadré. Les différents indicateurs conjoncturels de mariage par âge
Indicateurs de nuptialité par âge calculés pour une année donnée

Indicateurs de nuptialité par âge calculés pour une année donnée
Somme des mariages réduits dans les départements français en 2015

Somme des mariages réduits dans les départements français en 2015
Champ : France entière hors Mayotte.53En considérant les deux formes de contractualisation des unions (mariage ou pacs), comme alternatives ou concurrentes, la carte de la somme des mariages réduits peut être comparée à celle de la somme des pacs réduits (figure 15) [30]. Cette dernière est particulièrement forte (0,49 pacs par personne ou plus) dans l’Arc atlantique, englobant les départements de l’ouest des Pyrénées, ceux des départements de l’ancienne région Poitou-Charentes et du centre de la France (Allier, Corrèze et Puy-de-Dôme). Rares sont les départements dans lesquels à la fois la somme des mariages réduits et des pacs réduits sont relativement élevés, si ce n’est celui de Paris et de la Vendée. À l’inverse, le Cantal et la Haute-Loire se distinguent par des indices relativement faibles pour ces deux formes d’union, tout comme les 4 départements historiques d’outre-mer [31] (Guadeloupe, Guyane, La Réunion, Martinique). Il est difficile de donner des explications à la propension plus forte du pacs dans le grand ouest du pays ; on pourrait évoquer un nombre important de pacs dont la motivation principale serait la mutation pour rapprochement de conjoints, en particulier ceux exerçant dans la fonction publique, ces départements ayant récemment connu une augmentation des entrées depuis d’autres parties du territoire (Levy et Dzikowski, 2017). Une autre explication pourrait être le poids des couples entre personnes de même sexe parmi l’ensemble des unions de cette région (figure 11), mais dans ce cas pourquoi n’observe-t-on on pas la même chose dans le pourtour méditerranéen ? Ces résultats appellent d’autres croisements, notamment avec des indicateurs qualifiant la dimension plus ou moins conservatrice de ces territoires (positionnement politique, appartenance et pratiques religieuses).
Somme des pacs réduits dans les départements français en 2015

Somme des pacs réduits dans les départements français en 2015
Champ : France entière hors Mayotte.7 – Des situations de couples non cohabitants rares dans le recensement
54Lors du recensement de la population, chaque personne de 14 ans ou plus répond à la question : « Vivez-vous en couple ? » (question 8 du bulletin individuel) et à celle sur son état matrimonial légal (question 9). De plus, dans la feuille logement, le lien avec la personne de référence du ménage est stipulé et, après codage, une variable détermine les liens entre les personnes vivant dans le ménage, notamment les liens de filiation et d’alliance. Les variables du recensement relatives aux situations familiales souffrent d’erreurs, mais davantage concernant la filiation que les unions (Trabut et al., 2015), ce qui nous encourage à exploiter cette information. Au moment du recensement, très peu de personnes se déclarant en couple n’ont pas de conjoint cohabitant, si ce n’est avant 25 ans (figure 16). À ces âges, pour les hommes, il est plus fréquent d’être en couple non cohabitant (marié ou non) que marié et cohabitant. Toutefois, ces situations de vie en couple non cohabitant sont probablement sous-estimées au recensement, par comparaison notamment à certaines estimations obtenues par enquête (Regnier-Loilier et al., 2009). Mais elles ne sont pas négligeables comme le montre la proportion de personnes se déclarant en couple parmi celles n’ayant pas de conjoint dans le ménage (figure 17). La proportion varie relativement peu avec l’âge, tout du moins au-delà de 35 ans, et elle est toujours plus élevée chez les hommes.
Proportion de personnes déclarant vivre en couple selon leur situation matrimoniale et la présence ou non d’un conjoint cohabitant, par groupe d’âges, en 2014

Proportion de personnes déclarant vivre en couple selon leur situation matrimoniale et la présence ou non d’un conjoint cohabitant, par groupe d’âges, en 2014
Champ : Personnes déclarant vivre en couple au recensement. France entière (hors Mayotte).Proportion de personnes déclarant vivre en couple parmi celles n’ayant pas de conjoint recensé dans le ménage, par groupe d’âges, en 2014

Proportion de personnes déclarant vivre en couple parmi celles n’ayant pas de conjoint recensé dans le ménage, par groupe d’âges, en 2014
Champ : Personnes sans conjoint identifié dans le ménage au recensement. France entière (hors Mayotte).8 – Une légère augmentation de la divortialité
55Pour la première fois depuis 2010, le nombre de divorces prononcés en 2015 augmente très légèrement (+ 0,1 % par rapport à 2014). Cette augmentation tient davantage à l’augmentation de l’intensité de la divortialité qu’à un effet de structure, l’indice conjoncturel de divortialité est de 44,7 divorces pour 100 mariages en 2015 contre 44,1 en 2014 (tableau annexe A.9). Cette légère augmentation des risques de divorcer s’observe principalement entre les durées 4 et 6 ans [32], tandis qu’aux durées de mariage plus courtes, le risque diminue légèrement.
56Au fil des années, la législation relative aux divorces simplifie les procédures, et accompagne ainsi la banalisation de ce phénomène dans la société française, ce qu’illustre parfaitement la diminution des procédures les plus conflictuelles. Ainsi, les divorces pour « faute », encore majoritaires en 1999 (42,6 %), concernent moins de 7 % des divorces prononcés en 2015, soit le niveau le plus faible jamais observé. En 2015, seuls les divorces par consentement mutuel augmentent. Ils représentent plus de la moitié des divorces prononcés (54,9 %), mais uniquement 44,9 % des demandes. Cet écart tient en partie à la durée des procédures, plus rapides en cas de consentement mutuel, mais aussi à l’abandon de certaines plaintes pour fautes (Belmokhtar, 2012). Le premier janvier 2017, le divorce « par consentement mutuel sans juge » est entré en vigueur. Cette mesure devrait diminuer encore la durée moyenne du divorce et entraîner temporairement un pic du nombre de divorces, à l’instar de ce qui s’était produit en 2005 et 2006 après la réforme de mai 2004 (Prioux et Mazuy, 2009).
57Pour mesurer la fréquence des divorces dans les différents départements, on calcule des taux de divortialité (figure 18) de manière identique à ceux calculés pour la période 2006-2008 [33] (Prioux et Mazuy, 2009) et 1974-1975 (Muñoz-Perez, 1981). La cartographie de la divortialité en 2013-2015 est relativement proche de celle observée à ces deux périodes précédentes, mais la corrélation des indices entre deux périodes diminue : coefficient de corrélation de 0,7 entre les périodes 2006-2008 et 2013-2015 contre 0,8 entre les périodes 1974-1975 et 2006-2008, alors que les périodes sont plus éloignées. La divortialité reste élevée à Paris, dans les départements du sud-est, notamment ceux du pourtour méditerranéen, mais également du sud-ouest (Gironde, Haute-Garonne et Lot-et-Garonne). À l’inverse, la divortialité reste faible dans les départements ruraux du sud du Massif central (Cantal, Haute-Loire et Lozère), dans les départements du nord-ouest de la France (Côte d’Armor, Manche, Mayenne, Morbihan, Orne, Vendée). Les deux facteurs avancés dans les analyses départementales antérieures (Muñoz-Perez, 1981 ; Prioux et Mazuy, 2009), c’est-à-dire le niveau d’urbanisation et la religiosité des territoires [34], semblent perdurer [35]. Les principales variations entre 2006-2008 et 2013-2015 sont la baisse du taux de divortialité dans les deux départements corses et en Martinique (de 13 ‰ à 7 ‰), et à l’inverse l’augmentation dans les Vosges, en Ille-et-Vilaine (de 9 ‰ à 14 ‰), et dans la Creuse, le Cher, les Ardennes et le Lot (de 9 ‰ à 12 ‰). Au-delà de l’intensité de la divortialité, certains départements se démarquent par des prévalences fortes, voire très fortes, de certains motifs. C’est par exemple le cas des départements d’outre-mer où le motif « altération définitive du lien conjugal » [36] représente de 18 % (Guyane) à 26 % (Guadeloupe) des divorces contre 8 % pour la moyenne nationale. De même, le motif pour « faute » concerne plus d’un divorce sur cinq dans le Doubs et le Cantal, plus de deux fois plus qu’à l’échelle nationale. À ce stade, il est difficile d’apporter des explications à ces variations qui nécessiteraient des études approfondies.
Taux de divortialité (‰) dans les départements français en 2013-2015

Taux de divortialité (‰) dans les départements français en 2013-2015
Note : Nombre de nouveaux divorcés pour 1 000 hommes et femmes mariés ayant moins de 70 ans en 2006.Champ : France hors Mayotte.
58En 2015, le nombre d’enfants mineurs concernés par un divorce diminue encore un peu (113 337 contre 113 876 en 2014) alors que le nombre de divorces croît très légèrement. Un peu plus d’un divorce sur deux a concerné un enfant mineur en 2015 (52,7 %), part en baisse constante depuis une vingtaine d’année (60,9 % en 1996 et 56,9 % en 2007 (Lermenier et Timbart, 2009).
VI – Mortalité
1 – En 2016, l’espérance de vie à la naissance rattrape le retard de 2015
59Après le pic de l’année 2015, où une épidémie de grippe inhabituelle ainsi que des épisodes caniculaires avaient provoqué un surcroît d’environ 34 000 décès (Mazuy et al., 2016), le nombre de personnes décédées atteint 587 000 en 2016, soit 7 000 de moins que l’année précédente [37]. Cette évolution s’inscrit dans la tendance de long terme du vieillissement démographique et de l’arrivée aux âges de forte mortalité des générations nombreuses nées après la Première Guerre mondiale, qui elles-mêmes faisaient suite aux générations creuses des années 1915-1920 (Pison et Toulemon, 2016). En 2016, plus de 20 % de la population totale est âgée de 65 ans ou plus. La structure par âge explique ainsi que le taux brut de mortalité ait à peine diminué entre 2015 et 2016, passant de 8,9 à 8,8 décès pour 1 000 habitants, alors même que l’espérance de vie à la naissance progresse à nouveau. Selon les chiffres provisoires de l’Insee, la durée de vie moyenne pour la France entière (y compris Mayotte) aurait atteint 79,3 ans pour les hommes et 85,4 ans pour les femmes en 2016 (voir tableau annexe A.11 pour la France métropolitaine), rattrapant ainsi la perte de l’année 2015 pour retrouver le niveau observé en 2014 (Bellamy et Beaumel, 2017).
60Si ces estimations provisoires se confirment, elles indiquent un ralentissement des progrès de l’espérance de vie à la naissance au cours de la décennie passée, particulièrement marqué pour les femmes. Alors que la durée de vie moyenne avait augmenté de 2,3 ans pour les hommes et de 2,5 ans pour les femmes entre 1976 et 1986, puis 2,6 et 2,4 ans entre 1986 et 1996, et enfin 3,1 et 2,1 ans entre 1996 et 2006, elle n’aurait progressé que de 2,2 et 1,2 ans entre 2006 et 2016, soit un gain pour les femmes quasiment inférieur de moitié à celui des hommes. Alors que tout au long de la seconde moitié du xxe siècle, la mortalité des femmes a baissé plus vite que celle des hommes, le rythme de baisse est devenu quasiment identique pour les deux sexes au cours des années 1980, et plus favorables aux hommes depuis une vingtaine d’années. La convergence entre les niveaux de mortalité des hommes et des femmes se traduit par une diminution de l’écart d’espérance de vie, qui atteint 6 ans en 2016, alors qu’il était de 8,3 ans (maximum) en 1992.
2 – La France toujours en bonne position parmi ses voisins européens
61À l’exception de quelques pays de l’Est (Bulgarie, Hongrie, Lettonie, Lituanie et Roumanie), tous les pays d’Europe ont aujourd’hui atteint une espérance de vie qui dépasse 80 ans pour les femmes, voire 85 ans dans les trois pays les plus avancés, dont la France, qui se positionne en 2015 aux côtés de la Suisse et juste après l’Espagne (tableau annexe A.12). La différence est de 7,6 ans avec la Bulgarie, où l’espérance de vie féminine est la plus faible en Europe. La dispersion est beaucoup plus forte pour l’espérance de vie masculine, avec un écart de 12 ans en 2016 entre la Lituanie où cet indicateur s’établit à 69,2 ans, et l’Islande où il atteint 81,2 ans. La France, au 11e rang (sur un total de 29 pays classés du plus au moins favorisé en termes d’espérance de vie masculine), se situe au-dessus de la moyenne (77 ans). L’écart d’espérance de vie entre femmes et hommes au cours des années 1980 et au début des années 1990 y était proche de celui observé dans les pays de l’Est aujourd’hui. Il est actuellement encore supérieur à 8 ans en Pologne, Estonie, Lettonie et Lituanie, où il atteint le niveau record de 10,5 ans. L’écart d’espérance de vie entre les sexes en France tend à se rapprocher de la moyenne (5,7 ans en 2015).
62Les pays de l’Est sont aussi ceux où la mortalité infantile est la plus élevée, avec un taux qui atteint 7,6 décès pour 1000 naissances en Roumanie. Dans tous les autres pays européens, la probabilité de décéder avant 1 an est au maximum de 4 ‰ en 2015 (en Grèce) et inférieure à 2,5 ‰ dans plusieurs pays du Nord (Slovénie, Finlande, Islande et Norvège, dans l’ordre croissant). Avec un taux qui atteint 3,7 ‰ (3,5 ‰ en France métropolitaine), la mortalité infantile est plutôt élevée en France, mais toutefois inférieure au niveau enregistré en Suisse et au Royaume-Uni où elle est de 3,9 ‰ (tableau annexe A.13).
3 – Depuis vingt ans, une baisse plus lente de la mortalité par cancer et maladies cardiovasculaires
63L’analyse de l’évolution de la mortalité par groupe d’âges et par cause de décès permet de mieux comprendre comment le niveau de la mortalité des hommes converge progressivement vers celui des femmes. Nous examinons ici l’évolution entre 1992, année de l’écart maximal de la durée de vie entre les sexes (8,3 ans) et 2014, dernière année pour laquelle nous disposons de données détaillées sur les causes de décès en France. La contribution de chaque groupe d’âges et chaque grand groupe de causes de décès à l’écart d’espérance de vie entre les sexes a été calculée pour 1992 et pour 2014 à partir, d’une part, des tables de mortalité triennales de l’Insee et, d’autre part, des décès par cause médicale de l’Inserm pour les mêmes années [38]. Sur les figures 19A et 19B, les valeurs positives indiquent les groupes d’âges et les causes favorables aux femmes, tandis que les valeurs négatives indiquent ceux qui favorisent au contraire les hommes. La figure 20, qui représente la différence entre les figures 19A et 19B, identifie les groupes d’âges et les causes pour lesquels les gains ont été plus faibles pour les femmes que pour les hommes au cours de la période 1992-2014. Ici, les valeurs positives identifient les groupes d’âges et de causes pour lesquels la mortalité a diminué plus rapidement pour les hommes que pour les femmes entre 1992 et 2014 tandis que les valeurs négatives identifient ceux qui ont diminué plus rapidement pour les femmes.
64L’écart d’espérance de vie entre hommes et femmes s’est réduit de 8,3 à 6,1 ans entre 1992 et 2014, mais sa structure par âge est demeurée globalement similaire. On observe un accroissement progressif avec l’âge de la différence entre les sexes jusqu’à un maximum à 65-74 ans, et une diminution rapide en fin de vie (figures 19A et 19B). Cette structure par âge est toutefois plus étalée en 2014 qu’en 1992, car tout en étant moins élevé, le pic des écarts couvre un plus grand nombre de groupes d’âges en 2014 (de 60-64 ans à 80-84 ans) qu’en 1992 (de 60-64 ans à 70-74 ans). De fait, l’écart entre les sexes s’est réduit tout particulièrement entre 60 et 75 ans, même si la mortalité des femmes a diminué plus lentement que celle des hommes à tous les âges entre 15 et 80 ans. En revanche, les progrès ont été plus rapides pour les femmes à partir de 80 ans (ce qui se traduit par des valeurs négatives sur la figure 20).
1992. Écart entre les sexes : 8,3 ans

1992. Écart entre les sexes : 8,3 ans
2014. Écart entre les sexes : 6,1 ans

2014. Écart entre les sexes : 6,1 ans
Note : Voir tableau annexe A.15 pour la définition des groupes de causes de décès.Champ : France métropolitaine.
Contribution des groupes d’âges et des causes de décès à la réduction de l’écart d’espérance de vie à la naissance entre les sexes de 1992 à 2014. Différence entre les gains masculins et féminins de 1992 à 2014 : 2,1 ans

Contribution des groupes d’âges et des causes de décès à la réduction de l’écart d’espérance de vie à la naissance entre les sexes de 1992 à 2014. Différence entre les gains masculins et féminins de 1992 à 2014 : 2,1 ans
Note : Voir tableau annexe A.15 pour la définition des groupes de causes de décès.Champ : France métropolitaine.
66À quelques exceptions près, les mêmes causes de décès contribuent aux écarts de durée de vie entre les sexes en 2014 qu’en 1992, soit les causes externes entre 15 et 40 ans, les cancers et maladies de l’appareil circulatoire après 40 ans. Chez les jeunes et les adultes de moins de 40 ans, la mortalité attribuable aux causes externes est depuis longtemps beaucoup plus élevée chez les hommes que chez les femmes, si bien que le comblement des écarts entre les sexes reflète moins un ralentissement des progrès chez les femmes que le succès des mesures de prévention des comportements à risque, traditionnellement plus marqués chez les hommes (en matière de conduite automobile notamment). De même, concernant les maladies infectieuses, les progrès apparemment plus lents enregistrés par les femmes entre 1992 et 2014 traduisent en fait le recul de la mortalité due au VIH/sida, dont l’épidémie a principalement touché les hommes.
67Au-delà de 40 ans, une analyse plus détaillée des causes impliquées dans l’évolution différentielle de la mortalité par sexe montre qu’en ce qui concerne la mortalité cardiovasculaire, ce sont essentiellement les maladies ischémiques du cœur qui ont reculé plus vite pour les hommes que pour les femmes. Quant aux cancers, la tendance la plus préoccupante concerne ceux liés à la consommation de tabac, au premier rang desquels figurent les cancers du larynx, des poumons et des bronches dont la mortalité ne cesse d’augmenter chez les femmes alors qu’elle recule depuis la fin des années 1980 chez les hommes. Cette évolution reflète des comportements tabagiques différenciés selon le sexe : les hommes ont renoncé à la cigarette dans des proportions croissantes depuis les années 1970, tandis que la consommation de tabac a continué d’augmenter chez les femmes jusque dans les années 1990, et augmente encore chez celles âgées de 56 à 64 ans (Guignard et al., 2015).
68Les femmes conservent une position favorable pour la mortalité aux grands âges. L’écart d’espérance de vie à 80 ans entre les sexes continue à se creuser, bien que très lentement, passant de 1,9 an à 2,1 ans entre 1992 et 2014. En 2014, un homme ayant survécu à l’âge de 80 ans peut encore espérer vivre 9 ans, contre 11,1 ans pour une femme. Les femmes aux très grands âges conservent un avantage quelle que soit la cause de décès, à l’exception de la catégorie résiduelle des « autres maladies » pour lesquelles la mortalité est un tout petit peu plus faible chez les hommes à partir de 95 ans.
4 – Les inégalités géographiques de mortalité persistent
69À partir de données démographiques départementales de l’Insee, c’est-à-dire les décès par sexe et âge classés selon le département de résidence et les estimations de population départementales au premier janvier, nous avons calculé des indicateurs de mortalité par année de calendrier pour chaque département français [39] jusqu’en 2014, dernière année pour laquelle les données sont disponibles à ce niveau géographique, en utilisant la méthodologie proposée par Wilmoth et al. (2007). Cette méthode, empruntée à Kannisto (Thatcher et al., 1998), consiste à lisser par une fonction logistique les taux de mortalité aux âges très élevés pour lesquels les fluctuations aléatoires sont fortes. Ces méthodes ont été développées pour des populations nationales. Pour tenir compte des faibles effectifs de certains départements, nous avons ensuite utilisé la moyenne arithmétique de chaque indicateur sur trois années successives (cinq pour la mortalité infantile qui a atteint un niveau très faible). Pour plus de simplicité, nous nous référons ci-dessous à l’année centrale de chaque période, ainsi l’année 2013 correspond à la période 2012-2014 (et, pour la mortalité infantile, l’année 2012 correspond à la période 2010-2014).
70En 2013, l’espérance de vie à la naissance s’élevait pour la France entière à 78,8 ans pour les hommes et 85,1 ans pour les femmes. Ces moyennes dissimulent d’importantes différences entre les départements : l’écart entre les valeurs extrêmes de la distribution était de 5,6 ans pour les hommes (avec des espérances de vie de 75,7 ans dans le Pas-de-Calais à 81,3 ans à Paris et dans les Hauts-de-Seine) et de 3,5 ans pour les femmes (83,2 ans dans le Pas-de-Calais et 86,7 ans à Paris). L’écart entre les départements aux extrêmes du classement est plus faible qu’il y a quarante ans puisqu’il s’établissait en 1977 à 5,9 ans pour les hommes et 4,2 ans pour les femmes. La tendance n’est toutefois pas régulière dans la mesure où, après avoir atteint un minimum au début des années 1990 pour les hommes et des années 2000 pour les femmes, l’écart se creuse à nouveau (Barbieri, 2013).
71Les figures 21 et 22 représentent l’espérance de vie à la naissance pour chacun des deux sexes en France en 2013. Les départements sont répartis en cinq classes déterminées en fonction de leur distribution. La classe centrale est construite autour de la moyenne (± 0,5 fois l’écart type) et les classes adjacentes s’étendent de part et d’autre de la classe centrale jusqu’à ± 1,5 fois l’écart type. Les catégories extrêmes sont respectivement bornées par les valeurs minimale et maximale de l’espérance de vie. Lors de l’examen de ces cartes, il convient de garder à l’esprit que l’amplitude des classes est bien moindre en valeur absolue pour les femmes que pour les hommes. Toutes les valeurs sont représentées, mais compte tenu de la faiblesse des effectifs de décès dans certains départements peu peuplés, il n’est pas exclu que la sur- ou sous-mortalité relative observée dans ces départements soit due au hasard et ne reflète pas l’état de santé réel des populations concernées.
Espérance de vie masculine à la naissance par département en 2012-2014

Espérance de vie masculine à la naissance par département en 2012-2014
Champ : France hors Mayotte.Espérance de vie féminine à la naissance par département en 2012-2014

Espérance de vie féminine à la naissance par département en 2012-2014
Champ : France hors Mayotte.72Les cartes montrent qu’il y a eu un morcellement du croissant de forte mortalité qui, contournant l’Île-de-France, s’étendait traditionnellement tout le long des frontières ouest, nord et est du pays, de la Loire-Atlantique jusqu’au Haut-Rhin et qui, pénétrant à l’intérieur du territoire, incluait jusqu’à la Mayenne, l’Oise, la Marne et la Haute-Marne. Selon les dernières données disponibles, les durées de vie les plus courtes concernent toujours essentiellement quelques départements des régions des Hauts-de-France et du Grand Est (Pas-de-Calais, Nord, Aisne et Ardennes pour les deux sexes ; plus Oise et Moselle pour les femmes). Les autres départements à forte mortalité sont pour les hommes la Nièvre et la Creuse, et pour les femmes le Territoire de Belfort. Un peu plus avantagés mais toujours au-dessous de la moyenne concernant l’espérance de vie à la naissance, on retrouve à l’ouest plusieurs départements de Bretagne (en particulier le Finistère et les Côtes d’Armor), de Normandie (Seine-Maritime, Eure et Orne, ainsi que la Manche pour les hommes seulement), et toute une série de départements le long d’un corridor couvrant la majorité du Grand Est (à l’exception des départements situés le plus à l’est). Y sont aussi inclues les limites occidentales de la Bourgogne-Franche-Comté, et le Centre (Yonne, Nièvre, Cher, Indre et Corrèze pour les deux sexes ; Allier pour les hommes). Une dernière zone de surmortalité relative est située plus au sud du pays (Lozère et, pour les femmes seulement, Cantal et Haute-Loire). Enfin, la mortalité est également plus élevée que la moyenne en Seine-Saint-Denis pour les femmes.
73À l’opposé, cinq groupes de départements sont relativement favorisés : un premier qui couvre la plus grande partie de l’Auvergne-Rhône-Alpes à l’exception des départements les plus à l’ouest et qui inclut également le Jura pour les femmes et la Côte-d’Or pour les deux sexes ; un deuxième groupe à l’ouest qui couvre l’Ille-et-Vilaine, la Mayenne, le Maine-et-Loire, l’Indre-et-Loire et la Vienne ; pour les femmes, la Loire-Atlantique et la Vendée à l’ouest, ainsi que la Haute-Vienne et la Charente ; dans le troisième groupe des départements plutôt avantagés, dont ceux situés de part et d’autre de la frontière entre l’Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine ; les départements d’Île-de-France (surtout pour les hommes) constituent une quatrième zone de faible mortalité ; enfin l’extrême sud-est du pays (Alpes-Maritimes, Var, Haute-Corse, ainsi que pour les hommes Bouches-du-Rhône et Corse du Sud). Notons toutefois que, plus encore que les zones les plus défavorisées, les zones plutôt avantagées sont relativement fragmentées.
74Une analyse détaillée de la mortalité départementale a montré le rôle des comportements individuels dans les différences observées (Barbieri, 2013). Avant 60 ans, les causes de décès qui présentent les contrastes géographiques les plus prononcés sont les cancers du fumeur (poumon particulièrement), les maladies liées à l’alcoolisme et les suicides. Ces causes, qui concernent surtout les hommes, expliquent également les disparités géographiques entre les deux sexes. L’ensemble des cancers expliquent la plus grande partie des différences départementales de mortalité à partir de 60 ans et, à partir de 80 ans, on note également le rôle des maladies du système respiratoire et des maladies cardiovasculaires. Les différences sont fortement associées au contexte socioéconomique (notamment dans le nord de la France), compensé peut-être par endroit (principalement dans le sud-est) par d’autres facteurs (comme une alimentation plus saine). La migration sélective pourrait également jouer un rôle, les jeunes et les adultes diplômés ou plus fortunés (notamment au moment de la retraite), et donc généralement en meilleure santé, quittent les zones défavorisées plus souvent que les autres (Barbieri, 2013).
75La fragmentation observée pour la mortalité adulte est encore plus forte pour la mortalité infantile, dont la cartographie représente une mosaïque qu’il est difficile de décrire de manière générale (figure 23). Notons toutefois que la géographie du taux de mortalité avant un an est d’autant plus incertaine que le nombre de décès de très jeunes enfants est devenu très faible : autour de 2 600 – 2 700 décès annuels avant un an pour l’ensemble du pays depuis 2009, soit presque moitié moins que vingt ans auparavant. Les fluctuations aléatoires annuelles sont donc très fortes et fragilisent les comparaisons, même lorsque l’on regroupe plusieurs années calendaires, surtout dans les départements où le nombre de naissances est faible et où il est arrivé qu’aucun décès d’enfant de moins d’un an n’ait été enregistré certaines années. À l’exception des départements d’outre-mer où, en 2010-2014, le taux de mortalité infantile était proche (à la Martinique) ou supérieur (à la Réunion, en Guadeloupe et en Guyane) à 6 décès pour 1 000 naissances (7 ‰ en Guyane), il est partout ailleurs inférieur à 4,5 ‰, soit le niveau atteint en 1999 pour l’ensemble de la France métropolitaine et dans certains pays européens à hauts revenus, comme le Royaume-Uni ou la Suisse, à la fin des années 2000 (tableaux annexes A.11 et A.12).
Taux de mortalité infantile pour 1 000 naissances par département en 2010-2014

Taux de mortalité infantile pour 1 000 naissances par département en 2010-2014
Champ : France hors Mayotte.Vue d’ensemble
76Au premier janvier 2017, la population française atteint presque 67 millions d’habitants. L’accroissement naturel demeure le principal moteur de l’augmentation de la population, mais connaît un rythme plus faible cette année encore. La diagonale du vide s’accentue avec une population décroissante notamment du sud du Massif central au nord de l’Île-de-France. Le vieillissement de la population se poursuit et le rapport de dépendance des personnes âgées dépasse pour la première fois 0,5 (moins de 2 personnes de 20-59 ans pour 1 personne de plus de 60 ans) au niveau national et dans la grande majorité des départements français.
77Les flux d’entrées de ressortissants de pays tiers ont continué d’augmenter en 2015. Ils ont représenté 0,32 % de la population totale en 2015. L’âge à l’obtention d’un titre de séjour était en moyenne de 29,3 ans pour les femmes et 29,1 ans pour les hommes. Les femmes continuent d’être plus nombreuses que les hommes. Si la composition selon le continent d’origine et le motif de délivrance est relativement stable, on note une augmentation de 18 % des titres délivrés aux réfugiés et aux admis à l’asile territorial. La répartition géographique des personnes immigrées ayant bénéficié d’un titre de séjour est très concentrée dans certains départements, dont Mayotte, la Guyane et la Seine-Saint-Denis.
78La natalité et la fécondité sont de nouveau en baisse en 2016, mais de manière un peu moins prononcée qu’en 2015. La baisse de la fécondité s’observe aux âges jeunes (avant 30 ans), de forte fécondité, ce qui a une incidence importante sur le niveau total. On peut faire l’hypothèse qu’il s’agit principalement d’un retard de calendrier. L’âge moyen à la maternité atteint 30,6 ans et varie entre 28,0 et 33,6 ans selon les départements.
79Les différents indicateurs de recours à l’IVG sont en diminution. Cette baisse a lieu à tous les âges, notamment aux plus jeunes. Les IVG des adolescentes sont de plus en plus rares, mais des écarts importants persistent sur le territoire.
80En 2016, le nombre de mariages diminue et celui des pacs augmente. Les mariages mixtes, entre un conjoint étranger et un conjoint français, concernent près d’un mariage sur cinq (18 %). Ils se caractérisent notamment par un écart d’âge plus important entre conjoints, tout particulièrement lorsque l’homme est âgé et de nationalité française. Le nombre d’unions entre personnes de même sexe poursuit sa baisse, particulièrement pour les mariages. C’est en Île-de-France que la proportion d’unions entre personnes de même sexe est la plus importante (près d’une sur dix) ainsi que, dans une moindre mesure, dans les départements de l’Arc atlantique et du pourtour méditerranéen. Cette dernière région se caractérise à la fois par des propensions au mariage et au divorce relativement fortes.
81Après l’augmentation des décès due à l’épidémie de grippe en 2015, la mortalité a recommencé à baisser en 2016, poursuivant une tendance de long terme. Les progrès de l’espérance de vie à la naissance sont particulièrement favorables aux hommes depuis vingt ans. Après un pic de plus de 8 ans à la fin des années 1980 et au début des années 1990, la différence d’espérance de vie entre les sexes se réduit progressivement, du fait que la mortalité attribuable aux cancers et aux maladies cardiovasculaires recule plus lentement pour les femmes que pour les hommes avant 80 ans.
82Les inégalités géographiques de mortalité persistent avec un écart maximum entre les départements atteignant 5,6 ans pour les hommes et 3,5 ans pour les femmes en 2014. Les régions les plus défavorisées sont, comme il y a cinquante ans, celles qui longent la frontière nord du pays, de la Bretagne à l’Alsace, ainsi que plusieurs départements se situant le long d’un corridor descendant du Grand Est au Centre.
Remerciements
Les auteur·e·s remercient Floriane Varieras, ingénieur d’études à la plateforme universitaire de Strasbourg, pour la conception des cartes, mais aussi Elodie Baril et Arnaud Bringé du service Méthodes statistiques de l’Ined pour leur contribution à la préparation de bases de données et des premières analyses, et enfin Ekrame Boubtane, Maître de Conférences-HDR en sciences économiques au CERDI (École d’Économie, Université Clermont Auvergne) pour son aide dans le traitement de la partie consacrée à l’immigration.Les départements français

Les départements français
Les régions et chefs-lieux de région

Les régions et chefs-lieux de région
Accroissement total et accroissement migratoire entre le 01/01/ 2009 et le 01/01/2016 des départements français (hors Mayotte)

Accroissement total et accroissement migratoire entre le 01/01/ 2009 et le 01/01/2016 des départements français (hors Mayotte)
Champ : France entière hors Mayotte.Densité de la population des départements français au 1er janvier 2016

Densité de la population des départements français au 1er janvier 2016
Champ : France entière hors Mayotte.Mouvement de la population (en milliers) et taux bruts (p. 1 000)

Mouvement de la population (en milliers) et taux bruts (p. 1 000)
* Données provisoires fin 2016.Champ : France entière.
Répartition par groupe d’âges de la population au 1er janvier (%)


Répartition par groupe d’âges de la population au 1er janvier (%)
* Données provisoires.Nombre de premiers titres de plus de 364 jours délivrés aux ressortissants de pays tiers (périmètre constant), selon l’année de début de validité
Année d’admission au séjour | Total | Dont mineurs |
---|---|---|
2000 | 136 865 | 16 230 |
2001 | 164 676 | 22 126 |
2002 | 187 077 | 24 153 |
2003 | 200 531 | 24 597 |
2004 | 201 380 | 29 131 |
2005 | 199 779 | 31 128 |
2006 | 194 936 | 27 205 |
2007 | 177 304 | 24 766 |
2008 | 184 200 | 20 561 |
2009 | 189 428 | 18 524 |
2010 | 184 429 | 17 980 |
2011 | 177 669 | 17 594 |
2012 | 180 010 | 17 500 |
2013 | 192 398 | 18 247 |
2014 | 199 885 | 20 688 |
2015 | 210 040 | 21 493 |

Nombre de premiers titres de plus de 364 jours délivrés aux ressortissants de pays tiers (périmètre constant), selon l’année de début de validité
Note : Sont exclus les pays membres de l’Union européenne au 30 juin 2013, ainsi que l’État de la Cité du Vatican, l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège, les Principautés d’Andorre et de Monaco, la République de Saint-Marin et la Suisse.Champ : Titres délivrés en France et à l’étranger aux ressortissants des pays non listés dans la note. Titres délivrés l’année N et enregistrés dans l’extraction de la base réalisée en juillet de l’année N+2, sauf pour l’année 2009 où l’extraction a été réalisée en juillet 2012.
Évolution de la fécondité depuis 1970

Évolution de la fécondité depuis 1970
* Données provisoires publiées par l’Insee.(1) 1970-1995 : L. Toulemon, d’après EHF 1999 ; 2000 : estimation d’après les statistiques de l’état civil ; 2004-2010 : Davie et Niel (2012) tableau 3.
Champ : France métropolitaine.
Fécondité des générations : descendance atteinte, descendance finale estimée (nombre moyen d’enfants pour 100 femmes) et âge moyen à la maternité (en années et dixièmes d’années)

Fécondité des générations : descendance atteinte, descendance finale estimée (nombre moyen d’enfants pour 100 femmes) et âge moyen à la maternité (en années et dixièmes d’années)
* Pour les générations 1930 à 1966, il s’agit de la descendance finale et de l’âge moyen à la maternité observés ; pour les générations suivantes, les taux non observés sont supposés égaux à ceux observés au même âge en 2016.Champ : France métropolitaine.
Évolution de l’indicateur conjoncturel de fécondité en Europe (nombre moyen d’enfants par femme)

Évolution de l’indicateur conjoncturel de fécondité en Europe (nombre moyen d’enfants par femme)
Fécondité des générations en Europe(1),(2)

Fécondité des générations en Europe(1),(2)
(1) Cette estimation une repose sur le gel des taux de la dernière année d’observation.(2) La série des taux publiés (2002-2010) ne permet pas le calcul et l’estimation des descendances finales.
Évolution du nombre d’avortements et des indices annuels depuis 1976

Évolution du nombre d’avortements et des indices annuels depuis 1976
* Données provisoires.nd : Non disponible.
(1) Statistiques des bulletins : interruptions volontaires de grossesse (IVG) et interruptions médicales de grossesse (IMG).
(2) Statistiques administratives des actes médicaux. Les données à partir de 2010 intègrent les données de la CNAM-TS, donc des IVG associées à des régimes particuliers (MSA et RSI) ; Source : DREES et CNAM-TS à partir de 2010.
(3) Estimation de l’Ined (IVG). À partir de 2002, les statistiques hospitalières sont jugées exhaustives ; Source : C. Rossier et C. Pirus (2007).
(4) Sur la base des estimations Ined jusqu’en 2001, sur la base des statistiques médicales depuis 2002.
Champ : France métropolitaine.
Caractéristiques de la nuptialité et des divorces depuis 1985

Caractéristiques de la nuptialité et des divorces depuis 1985
* Données provisoires.nd : Non disponible.
(1) Nombre de 1ers mariages rapporté au nombre de personnes du même âge. Synthèse jusqu’à 49 ans.
(2) Nombre de 1ers mariages rapporté au nombre de célibataires du même âge (estimation). Synthèse jusqu’à 49 ans.
(3) Divorces directs et conversions de séparations de corps.
Champ : France métropolitaine et France entière.
Hommes

Hommes
Femmes

Femmes
* Les quotients de nuptialité non observés ont été prolongés en faisant la moyenne des trois années précédentes.Champ : France métropolitaine.
Caractéristiques de la mortalité générale de 1946 à 2016


Caractéristiques de la mortalité générale de 1946 à 2016
* Données provisoires fin 2016.nd : Non disponible.
(1) Décès avant un an pour 1 000 enfants nés vivants.
(2) Décès avant 28 jours pour 1 000 enfants nés vivants.
Champ : France métropolitaine.
Espérance de vie à la naissance en Europe en 2015
Pays | Espérance de vie à la naissance (années) | ||
---|---|---|---|
Hommes | Femmes | Écart (F-H) | |
Allemagne | 78,3 | 83,1 | 4,8 |
Autriche | 78,8 | 83,7 | 4,9 |
Belgique | 78,7 | 83,4 | 4,7 |
Bulgarie | 71,2 | 78,2 | 7,0 |
Croatie | 74,4 | 80,5 | 6,1 |
Danemark | 78,8 | 82,7 | 3,9 |
Espagne | 80,1 | 85,8 | 5,7 |
Estonie | 73,2 | 82,2 | 9,0 |
Finlande | 78,7 | 84,4 | 5,7 |
France entière (y compris Mayotte) | 79,0 | 85,1 | 6,1 |
Grèce | 78,5 | 83,7 | 5,2 |
Hongrie | 72,3 | 79,0 | 6,7 |
Irlande* | 79,6 | 83,4 | 3,8 |
Islande | 81,2 | 83,8 | 2,6 |
Italie | 80,3 | 84,9 | 4,6 |
Lettonie | 69,7 | 79,5 | 9,8 |
Lituanie | 69,2 | 79,7 | 10,5 |
Luxembourg | 80,0 | 84,7 | 4,7 |
Norvège | 80,5 | 84,2 | 3,7 |
Pays-Bas | 79,9 | 83,2 | 3,3 |
Pologne | 73,5 | 81,6 | 8,1 |
Portugal* | 78,1 | 84,3 | 6,2 |
République tchèque | 75,7 | 81,6 | 5,9 |
Roumanie* | 71,5 | 78,7 | 7,2 |
Royaume-Uni* | 79,2 | 82,8 | 3,6 |
Slovaquie | 73,1 | 80,2 | 7,1 |
Slovénie | 77,8 | 83,9 | 6,1 |
Suède | 80,4 | 84,1 | 3,7 |
Suisse | 80,8 | 85,1 | 4,3 |

Espérance de vie à la naissance en Europe en 2015
* Données provisoires pour 2015.Mortalité infantile en Europe, 1980-2015 (taux p. 1000 nés vivants)

Mortalité infantile en Europe, 1980-2015 (taux p. 1000 nés vivants)
* Données provisoires 2015.nd : Non disponible.
(1) Insee pour la France entière, hors Mayotte, entre 1995 et 2014 et pour la France métropolitaine en 2010 et 2015.
Hommes

Hommes
Femmes

Femmes
(a) Taux comparatif calculé à partir des taux de mortalité par groupes quinquennaux d’âges (en années révolues) et de la population standard européenne (selon la structure proposée par l’OMS). Grâce à une nouvelle exploitation des données Inserm, la définition des groupes d’âges est désormais la même pour toutes les années. Le contenu de chaque groupe de causes de décès est précisé dans le tableau 15 page suivante (rubriques de la CIM 9 de 1980 à 1999 et de la CIM 10 à partir de 2000).Champ : France métropolitaine.
Groupes de causes de décès et rubriques correspondantes de la Classification internationale des maladies (9e et 10e révisions)
CIM 9 | CIM 10 | |
---|---|---|
Tumeurs | 140 à 239 | C00 à D48 |
Cancer du poumon | 162 | C33 à C34 |
Cancer de l’estomac | 151 | C16 |
Cancer de l’intestin | 152 à 154 | C18 à C21 |
Cancer du sein | 174, 175 | C50 |
Cancer de l’utérus | 179 à 180 ; 182 | C53 à C55 |
Cancer de la prostate | 185 | C61 |
Autres tumeurs | 140 à 150 ; 155 à 161 ; 163 à 173 ; 181 ; 183 à 184 ; 186 à 239 | C00 à C15 ; C17 ; C22 à C32 ; C37 à C49 ; C51 ; C52 ; C56 à C60 ; C62 à D48 |
Maladies cardiovasculaires | 390 à 459 | I00 à I99 |
Maladies ischémiques du cœur | 410 à 414 | I20 à I25 |
Autres maladies du cœur | 390 à 405 ; 415 à 429 | I00 à I15 ; I26 à I51 |
Maladies cérébrovasculaires | 430 à 438 | I60 à I69 |
Autres maladies de l’appareil circulatoire | 440 à 459 | I70 à I99 |
Maladies infectieuses et parasitaires et mal. de l’app. respiratoire | 000 à 139 ; 460 à 519 | A00 à B99 ; J00 à J98 |
Tuberculose toutes formes | 010 à 018 | A15 à A19 ;B90 |
Sida | 042 à 044 | B20 à B24 |
Grippe | 487 | J10 à J11 |
Autres maladies infectieuses et parasitaires du chapitre 1 de la CIM | 001 à 009 ; 020 à 041 ; 045 à 139 | A00 à A09 ; A20 à B19 ; B25 à B89 ; B91 à B99 |
Autres maladies de l’appareil respiratoire | 460 à 586 ; 490 à 519 | J00 à J06 ; J12 à J98 |
Autres maladies | 240 à 389 ; 520 à 779 | D50 à D89 ; E00 à H95 ; K00 à Q99 |
Alcoolisme et cirrhose du foie | 291 ; 303 ; 305.0 ; 571.0 à.3 ;.5 | F10 ; K70 ;K73 à K74 |
Diabète | 250 | E10 à E14 |
Autres troubles mentaux et maladies du système nerveux | 290 ; 292 à 302 ; 304 ; 305.1 à 389 | F00 à F09 ; F11 à H95 |
Autres maladies de l’appareil digestif | 520 à 570 ; 571.4 ; 571.6 à 579 | K00 à K67 ; K71 ; K72 ; K75 à K93 |
Autres maladies | 240 à 246 ; 251 à 289 ; 580 à 779 | D50 à D89 ; E00 à E07 ; E15 à E89 ; L00 à Q99 |
Morts violentes | 800 à 999 | V01 à Y89 |
Accidents de la circulation routière | 810 à 819 ; 826 à 829 | V01 à V99 |
Suicides | 950 à 959 | X60 à X84 |
Autres morts violentes | 800 à 807 ; 820 à 825 ; 830 à 949 ; 960 à 999 | W00 à X59 ; X85 à Y89 |
Causes de décès non déclarées ou mal définies | 780 à 799 | R00 à R99 |
Toutes causes | 001 à 999 | A00 à R99 ; V01 à Y89 |

Groupes de causes de décès et rubriques correspondantes de la Classification internationale des maladies (9e et 10e révisions)
Notes
-
[1]
Les chiffres présentés dans cet article correspondent à la France entière. Par France entière on entend les 101 départements français (figures annexes A.1) : 96 départements se situent dans l’espace européen (France métropolitaine) et 5 sont situés en dehors (Départements et régions d’outre-mer (Drom anciennement Dom) : Guadeloupe, Guyane, La Réunion, Martinique et Mayotte. La dénomination « France entière » ne comprend pas les autres territoires de la république française (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, îles Wallis et Futuna, Terres australes et antarctiques françaises, îles éparses de l’océan Indien ainsi que la collectivité territoriale à statut particulier de Saint-Pierre-et-Miquelon) qui sont en dehors de la comptabilité nationale et ne font pas partie de l’Union européenne. En annexe figurent les séries longues pour la France métropolitaine. En effet, l’Insee ne fournit les données pour la France entière que depuis 1991.
-
[2]
Cette différence s’explique par le solde migratoire négatif des départements d’outre-mer du fait des très nombreuses émigrations, notamment vers la métropole. Ces émigrations dépassent en nombre les immigrations, même dans les départements d’outre-mer concernés par de fortes immigrations comme la Guyane ou Mayotte.
-
[3]
Nous avons choisi de représenter cette première carte en anamorphose, en attribuant aux départements une superficie proportionnelle à la taille de leur population au 01/01/2016. Ce choix fait disparaître en partie la « diagonale du vide » plus visible sur la carte en annexe (figure annexe A.2) mais aussi la densité des départements (figure annexe A.3). La représentation en anamorphose n’a été retenue que pour cette première carte relative à la taille de la population.
-
[4]
La diminution de la population du département-ville de Paris s’explique uniquement par un solde migratoire négatif. On parle de « desserrement » au profit de la petite couronne (Laroche, 2017).
-
[5]
L’expression « diagonale du vide » ou « diagonale des faibles densités » se réfère à une bande allant du sud-ouest au nord-est de la France métropolitaine, dont la densité de population est particulièrement faible. L’expression « diagonale du vide » est très ancienne, souvent discutée et d’autres fois confirmée (Oliveau et Doignon, 2016).
-
[6]
Nées à l’étranger de parents n’ayant pas la nationalité française.
-
[7]
Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Chypre, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, Grèce, Hongrie, Irlande, Islande, Italie, Lettonie, Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, Malte, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Slovaquie, Slovénie et Suède.
-
[8]
Du fait de la modification du champ et des méthodes d’estimation retenues, le tableau annexe A.3 fait l’objet d’une refonte depuis 2014. En particulier, l’ensemble des nationalités considérées évolue d’une chronique de conjoncture à l’autre en fonction de la législation sur le droit au séjour.
- [9]
- [10]
-
[11]
qui constituent presque, mais pas tout à fait, l’ensemble des pays pour lesquels il n’est pas demandé de titre de séjour.
-
[12]
La méthodologie suivie pour obtenir le flux départemental est décrite dans d’Albis et al. (2017).
-
[13]
Pour les titres délivrés aux mineurs, le motif est principalement familial.
-
[14]
Il est important de distinguer ces personnes des demandeurs d’asile qui sont considérés comme faisant partie de la migration temporaire. On ne comptabilise dans le motif humanitaire du flux d’entrées que les personnes dont la demande a été instruite et a connu une issue favorable. À titre de comparaison, selon l’Ofpra, 79 914 personnes ont déposé en 2015 une première demande d’asile.
-
[15]
Il sera également intéressant d’observer les projections pour l’ensemble des pays de l’Union européenne dès que nous pourrons les mettre à jour via les données de la Human Fertility Database. Les taux par âge et génération n’étant plus publiés par Eurostat, nous n’avons pas mis à jour les indicateurs longitudinaux (tableau annexe A.7).
-
[16]
Données disponibles sur le site www.insee.fr
-
[17]
Soit les 13 régions métropolitaines et les 5 régions ultramarines.
-
[18]
Décret n° 2016-743 du 2 juin 2016 qui permet aux sages-femmes de pratiquer une IVG par voie médicamenteuse au même titre qu’un médecin (mesure incluse dans la loi santé adoptée en janvier 2016).
-
[19]
La Direction générale de l’offre de soins (DGOS) qui dépend du ministère des Solidarités et de la santé, a financé une enquête par testing qui a fait apparaître des disparités entre territoires au niveau des durées de prise en charge. Les résultats ne sont pas publiés à ce jour.
-
[20]
Un certain nombre de mariages sont le fait de personnes déjà pacsées, mais les deux évènements se réalisent très rarement la même année. Toutefois, ce nombre n’est pas publié. Seule une exploitation spécifique devrait permettre d’obtenir la part des doubles comptes en ayant la répartition des dissolutions selon le mois et l’année de la signature du pacs.
-
[21]
Pacte civil de solidarité (la loi sur le pacs date du 15 novembre 1999, elle autorise des unions civiles entre personnes de sexe différent ou de même sexe).
-
[22]
Les nombres provisoires de mariages entre personnes de même sexe et entre personnes de sexe différent ont été publiés par l’Insee pour l’année 2016 mais les fichiers détaillés ne le sont pas encore. En revanche, le ministère de la Justice a publié les statistiques détaillées relatives aux pacs de l’année 2016. Par conséquent, la majorité des analyses ne traitent que de 2015. Dans tous les cas, les indicateurs de 2015 seront mentionnés car non publiés dans le précédent article de conjoncture publié en 2016.
-
[23]
La mesure de la baisse depuis l’année 2013 a été réalisée à partir de moyennes mensuelles car le pacs n’a été introduit qu’en milieu d’année.
-
[24]
Le département retenu est celui du domicile après le mariage et non celui de sa célébration.
-
[25]
La loi n° 2016-1547 du 18 novembre 2016 de modernisation de la justice du xxie siècle prévoit de transférer à l’officier d’état civil de la mairie les missions du tribunal d’instance en matière de pacs.
-
[26]
Le taux d’enregistrement notarié varie dans trois départements urbains : il est très important (26 %) dans le Rhône (chef-lieu Lyon), moyen (16 %) en Gironde (chef-lieu Bordeaux), et faible (12 %) dans les Bouches-du-Rhône dont le chef-lieu est Marseille.
-
[27]
Les coefficients de corrélation ne sont significatifs pour aucun de ces croisements.
-
[28]
Les indices sont calculés pour les personnes de 18 à 69 ans. Le mariage, sauf exception, n’est plus autorisé avant 18 ans (15 ans jusqu’en 2005) et très peu de mariages sont célébrés au-delà de 69 ans.
-
[29]
Le coefficient de détermination (R2) entre la somme des mariages réduits et l’indice de divortialité (figure 18) est significatif à 5 % mais relativement faible (R2 = 0,204). En revanche, il est nul avec la proportion de mariages concernant au moins une personne déjà mariée (R2 = 0,001).
-
[30]
La somme des pacs réduits est celle des pacs réduits par groupe d’âges et non par âge, compte tenu des données diffusées par le ministère de la Justice. Le détail du calcul des pacs réduits par âge est disponible dans l’article de conjoncture de 2016 (Mazuy et al., 2016).
-
[31]
Mayotte est exclue dans cette analyse du fait du peu de mariages civils célébrés. Les mariages coutumiers restent encore largement majoritaires dans ce département (Marie et al., 2017).
-
[32]
Données non présentées dans cette chronique.
-
[33]
Il s’agit du rapport entre le nombre moyen de divorces prononcés entre 2013 et 2015 dans chaque département, et le nombre de personnes âgées de moins de 70 ans et mariées, lors du recensement de 2013.
-
[34]
Mesurée par la part des élèves scolarisés dans l’enseignement privé. Cet indicateur n’est pas le meilleur et perd peut-être de la pertinence au fil du temps, mais à défaut d’un autre indicateur à l’échelle départementale de la religiosité, nous le considérerons comme un proxy acceptable de cette dernière.
-
[35]
Le coefficient de corrélation est négatif (– 0,29) mais non significatif à 5 %. Toutefois, il le devient si on retire les deux départements corses (faible proportion d’élèves dans le privé et faible intensité de la divortialité) et Paris (forte proportion d’élèves dans le privé et divortialité élevée).
-
[36]
La cohabitation est une obligation du mariage. L’abandon du domicile conjugal peut donc être considéré comme une faute dans une procédure de divorce.
-
[37]
Toutes les données présentées sans autre précision se rapportent à la France entière.
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[38]
Après redistribution proportionnelle des décès de causes mal définies dans chaque groupe d’âges et pour chaque sexe.
-
[39]
Sauf pour le nouveau département d’outre-mer de Mayotte, par manque de données statistiques.