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1La connaissance des niveaux, structures et tendances de la mortalité à une échelle géographique plus fine que l’échelle nationale est nécessaire, à la fois d’un point de vue scientifique pour mieux comprendre les ressorts des évolutions et des inégalités observées et, d’un point de vue de santé publique, pour décider où concentrer les efforts et quels types d’interventions privilégier sur quelles parties du territoire. Le travail présenté ici s’inscrit dans une tradition démographique ancienne (Blayo, 1970?; Caselli, 1986a et 1986b?; Daguet, 2005 et 2006?; Meslé et Vallin, 1998?; Nizard et Prioux, 1975?; Noin, 1973?; Salem et al., 2000?; Caselli et Vallin, 2002?; Leclerc et al., 2010). Il a pour objet de décrire les variations départementales de la mortalité en France, leur évolution depuis trente ans et leurs caractéristiques structurelles [1]. Plus concrètement, l’exposé de ces résultats s’organise autour des trois questions suivantes :

  • Quelle est la géographie actuelle de la mortalité générale en France métropolitaine et comment a-t-elle évolué au cours des trente dernières années??
  • Les différences départementales d’espérance de vie à la naissance correspondent-elles à des profils de mortalité par âge spécifiques??
  • Quelles sont les causes de décès qui expliquent les variations géographiques de la mortalité??
Cette étude s’appuie sur l’analyse des tables de mortalité annuelles de la période 1976-2008, par sexe et par département pour la France métropolitaine [2]. Ces tables ont été construites et transmises par la division des Statistiques régionales, locales et urbaines de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) [3].

2Afin de limiter l’effet des fluctuations annuelles aléatoires liées aux faibles effectifs de certains départements, nous avons travaillé sur des tables de mortalité triennales en calculant la moyenne arithmétique de l’indicateur concerné sur trois années successives. Par souci de simplicité, nous nous référons dans le texte à l’année centrale de chaque période triennale. Par exemple, l’espérance de vie à la naissance en 2007 se réfère à la moyenne arithmétique des espérances de vie à la naissance de 2006 à 2008.

I – La géographie de l’espérance de vie s’est peu modifiée en trente ans

3En 2007, l’espérance de vie à la naissance s’élevait en France métropolitaine à 77,2 ans pour les hommes et 84,3 ans pour les femmes, soit 8,1 ans et 7,0 ans de plus qu’en 1977. Ces moyennes dissimulent d’importantes variations géographiques. En 2007, la différence entre la vie moyenne des deux départements situés aux extrémités du classement (Pas-de-Calais et Hauts-de-Seine) était de 6 ans pour les hommes et de 3,4 ans pour les femmes contre 5,9 ans et 4,2 ans en 1977 (tableau annexe A.2). Globalement, les inégalités géographiques de mortalité semblent s’être maintenues pour les hommes, pour lesquels elles sont plus marquées, alors qu’elles sont moins importantes pour les femmes. En réalité elles se sont régulièrement atténuées, jusqu’au début des années 1990 chez les premiers et jusqu’au début des années 2000 chez les secondes avant de s’accroître sensiblement pour les hommes et très légèrement pour les femmes (figure 1). À son point le plus bas, l’écart d’espérance de vie à la naissance entre les départements extrêmes atteignait 5,1 ans pour les hommes (en 1991) et 3,1 ans pour les femmes (en 2002 et 2003).

Figure 1

Écart entre les valeurs extrêmes de l’espérance de vie à la naissance dans les départements français, pour les hommes et les femmes

Figure 1

Écart entre les valeurs extrêmes de l’espérance de vie à la naissance dans les départements français, pour les hommes et les femmes

Note : Les courbes représentent les droites des régressions linéaires locales pondérées (lowess, ou locally weighted scatterplot smoother). Cette méthode consiste à calculer une droite de régression en considérant une fenêtre centrée successivement sur chaque année d’observation et prenant en compte une proportion constante de points, soit 1/2 sur la figure ci-dessus.
Source : Insee, Division des statistiques régionales, locales et urbaines.

4Les figures 2 et 3 représentent l’espérance de vie à la naissance par sexe en France métropolitaine en 1977 (1976-1978) et en 2007 (2006-2008). Les départements sont répartis en cinq classes déterminées en fonction de leur distribution. La classe centrale est construite autour de la moyenne (plus ou moins un demi écart type) et les classes adjacentes s’étendent respectivement sur un et deux écarts types, de part et d’autre de la classe centrale. Lors de l’examen de ces cartes, il convient de garder à l’esprit que l’amplitude des classes est bien moindre en valeur absolue pour les femmes que pour les hommes, avec un écart entre les bornes intérieures des classes extrêmes de 2,75 ans en 1977 et 2,25 ans en 2007 pour les premières, contre 4,45 et 3,50 ans pour ces derniers. Toutes les valeurs sont représentées sur ces cartes, mais compte tenu de la faiblesse des effectifs de décès dans certains départements peu peuplés, il n’est pas exclu que la sur- ou la sous-mortalité relative observée dans ces départements soit due au hasard et ne reflète pas l’état de santé réel des populations concernées.

Figure 2

Espérance de vie à la naissance par département pour chaque sexe, 1976-1978

Figure 2

Espérance de vie à la naissance par département pour chaque sexe, 1976-1978

Source : Insee, Division des statistiques régionales, locales et urbaines.
Figure 3

Espérance de vie à la naissance par département pour chaque sexe, 2006-2008

Figure 3

Espérance de vie à la naissance par département pour chaque sexe, 2006-2008

Source : Insee, Division des statistiques régionales, locales et urbaines.

5Les cartes montrent la pérennité des variations géographiques sur l’indicateur général de la mortalité que constitue l’espérance de vie à la naissance. En 1977, deux zones géographiques concentraient les départements les plus défavorisés. La première formait un croissant qui s’étendait de l’Alsace au Nord-Pas-de-Calais pour les deux sexes et jusqu’à certains départements de Normandie pour les hommes (Seine-Maritime et Calvados), incluant la Lorraine (sans les Vosges pour les femmes), le nord de la Champagne-Ardenne et la Picardie (sans l’Oise pour les hommes). La deuxième zone, surtout marquée pour les hommes, recouvrait les départements bretons ainsi que le département de la Loire-Atlantique. Pour les femmes, cette zone se limitait aux trois départements bretons les plus à l’est. En 2007, on retrouve ces deux zones de forte mortalité relative, moins marquées toutefois concernant la Bretagne ainsi que l’Alsace et la Lorraine pour les hommes et la Champagne-Ardenne pour les femmes, mais ce qui frappe surtout, c’est l’expansion de la zone longeant la frontière nord du pays, particulièrement concernant les hommes. Elle se caractérise par une pénétration vers le centre, le long d’un corridor descendant de la région Champagne-Ardenne jusqu’au nord du Limousin.

6La géographie des départements à forte espérance de vie à la naissance a elle aussi évolué. En 1977, ces départements se situaient très majoritairement dans une région qui s’étendait de l’Île-de-France aux régions du sud-ouest et du sud-est. Plus précisément, pour les hommes, la première zone concernée couvrait l’Île-de-France hors Seine-Saint-Denis, les départements situés de part et d’autre de la frontière entre les Pays de la Loire et le Centre, le Poitou-Charentes, une partie du Limousin, le Midi-Pyrénées et le Languedoc-Roussillon. Pour les femmes, cette zone était interrompue au nord par la Sarthe et le Loir-et-Cher, qui en étaient exclus, mais elle recouvrait aussi l’Aquitaine. La seconde zone de faible mortalité s’étendait sur les quatre départements situés à l’extrême sud-est du pays et incluait la Haute-Corse ainsi que, pour les femmes, une partie de la région Rhône-Alpes. En 2007, cette seconde zone s’est déplacée vers le nord, s’ancrant plutôt sur cette dernière région que sur celle de Provence-Alpes-Côte d’Azur, tandis que la première zone de forte espérance de vie à la naissance éclatait en trois parties distinctes centrées sur l’Île-de-France, les Pays de la Loire (surtout marquée pour les femmes) et, pour les hommes, sur un agrégat réunissant des départements de la côte Atlantique jusqu’à l’Hérault mais excluant ceux situés le long de la frontière avec l’Espagne et, pour les femmes, une zone recouvrant la région Aquitaine (sauf la Dordogne) ainsi qu’une partie des départements de la région Midi-Pyrénées.

7En règle générale, les progrès réalisés entre 1976-1978 et 2006-2008 ont été plus importants là où l’espérance de vie à la naissance était initialement faible (mais pas la plus faible). La relation est statistiquement significative pour les deux sexes mais plus marquée pour les hommes que pour les femmes. Le fait que l’écart type ait à peine changé entre les deux périodes, se réduisant de 1,4 à 1,1 an pour les hommes et de 0,9 à 0,8 an pour les femmes, tient aux départements, peu nombreux, qui se situent aux extrêmes de la distribution.

II – L’écart d’espérance de vie entre hommes et femmes s’amenuise dans tous les départements

8Il existe une relation forte entre l’espérance de vie à la naissance des hommes et celle des femmes. Les départements dans lesquels l’espérance de vie des hommes est faible sont aussi, en règle générale, ceux dans lesquels celle des femmes l’est également. Ainsi, le Pas-de-Calais, le Nord et l’Aisne figurent en bas du classement tant pour les hommes que pour les femmes tandis que Paris et les Hauts-de-Seine figurent en tête pour chaque sexe.

9La figure 4 illustre la relation entre la différence et la moyenne des espérances de vie masculine et féminine. Elle montre que plus la mortalité est élevée, plus l’écart entre les deux sexes est important, un résultat qui n’est pas nouveau (Vallin, 1990?; Meslé et Vallin, 1998), et que reflète l’orientation des droites de régression locale pour les nuages de points correspondant à chacune des quatre périodes considérées. Cependant, la relation n’est pas linéaire comme l’indique le changement de pente de chacune des droites. La réduction de l’écart d’espérance de vie entre hommes et femmes associée à chaque année d’espérance de vie supplémentaire est plus importante parmi les départements où l’espérance de vie à la naissance est la plus élevée : dans ce groupe de départements, l’espérance de vie varie surtout pour les hommes, tandis que parmi les départements où l’espérance de vie est la plus basse, les différences entre départements sont du même ordre pour les hommes et pour les femmes. Cet effet, qui était très marqué pour les tables de mortalité des années 1976-1978 et 1986-1988, s’atténue toutefois au cours du temps : le changement de pente est beaucoup moins marqué pour le nuage de points correspondant aux années 1996-1998 et il disparaît presque complètement pour la période la plus récente. L’analyse des tendances de l’espérance de vie pour chaque sexe montre que ce phénomène traduit des progrès plus rapides de la mortalité des femmes comparée à celle des hommes dans les départements à faible espérance de vie à la naissance que dans les autres, un résultat cohérent avec le fait que les inégalités géographiques de mortalité se sont réduites pour les femmes mais pas pour les hommes depuis les années 1970.

Figure 4

Relation entre la différence et la moyenne d’espérance de vie à la naissance des femmes et des hommes en 1976-1978, 1986-1988, 1996-1998 et 2006-2008

Figure 4

Relation entre la différence et la moyenne d’espérance de vie à la naissance des femmes et des hommes en 1976-1978, 1986-1988, 1996-1998 et 2006-2008

Note : Les courbes représentent les droites des régressions linéaires locales pondérées (lowess, ou locally weighted scatterplot smoother). Cette méthode consiste à calculer une droite de régression en considérant une fenêtre centrée successivement sur chaque année d’observation et prenant en compte une proportion constante de points, soit 1/2 sur la figure.
Source : Insee, Division des statistiques régionales, locales et urbaines.

10Dans les départements du Nord (Pas-de-Calais, Nord, Aisne, Somme, Meuse, Moselle et Oise) en 2006-2008, la relation entre l’écart d’espérance de vie entre les sexes et la mortalité générale est aussi forte qu’ailleurs, mais l’écart entre les durées de vie moyennes des deux sexes est moindre que dans les autres départements à niveau d’espérance de vie comparable : par exemple, la durée de vie masculine est proche dans les départements du Nord et de la Bretagne, mais la durée de vie féminine est plus faible dans les premiers que dans les derniers. Ce résultat suggère que les facteurs responsables des inégalités géographiques de mortalité dans le Nord du pays pèsent tout autant sur les deux sexes et que, comparées aux femmes qui vivent dans d’autres zones de surmortalité en France, celles qui résident dans le Nord sont particulièrement défavorisées du point de vue de l’espérance de vie à la naissance.

III – Le poids de la mortalité adulte dans les variations géographiques d’espérance de vie

11Pour comprendre l’origine des variations géographiques de la mortalité, on peut préciser les différents profils de mortalité par âge dans les départements français au moyen d’une analyse en composantes principales (ACP) [4]. Cette analyse a été menée sur les taux comparatifs [5] de mortalité par grand groupe d’âges (0, 1-14, 15-29, 30-59, 60-79, 80 +) en 2006-2008 dans chacun des 96 départements de France métropolitaine [6].

12La représentation graphique des résultats de l’ACP met en évidence les relations entre les taux de mortalité à différents âges (figure 5). La proximité des points sur le plan factoriel traduit une forte corrélation entre les taux de mortalité correspondants. L’espérance de vie à la naissance est représentée comme variable illustrative et elle ne contribue pas à la construction des axes factoriels. Son introduction sur les graphiques est utile car, comme nous l’expliquons plus loin, elle permet d’apprécier le rôle des différents groupes d’âges sur la variabilité de l’espérance de vie à la naissance entre départements.

Figure 5

Les dimensions de la mortalité selon le sexe et l’âge dans les différents départements. Représentation des variables actives et supplémentaires sur les axes 1 et 2 et sur les axes 2 et 3 de l’analyse en composantes principales

Figure 5

Les dimensions de la mortalité selon le sexe et l’âge dans les différents départements. Représentation des variables actives et supplémentaires sur les axes 1 et 2 et sur les axes 2 et 3 de l’analyse en composantes principales

Note : Les chiffres entre parenthèses représentent la part d’inertie de chaque axe. Les espérances de vie sont des variables supplémentaires de l’analyse et elles ne contribuent pas à la construction des axes.
Source : Insee, Division des statistiques régionales, locales et urbaines.

13Les trois premiers axes de l’ACP expriment 68 % de l’inertie totale. Notons d’abord que la proximité des taux féminins et masculins par âge sur les plans de représentation des deux premiers axes de l’ACP indique des effets d’âge similaires pour les deux sexes sur les variations géographiques de la mortalité.

14Le premier axe explique à lui seul plus de 40 % de la variabilité territoriale totale. Tous les taux de mortalité au-dessus de 30 ans contribuent à sa construction. Ils se positionnent sur le plan d’analyse à l’opposé de l’espérance de vie à la naissance, montrant la forte corrélation entre les deux types d’indicateurs : plus la mortalité au-delà de 30 ans est forte dans un département, plus l’espérance de vie à la naissance est faible, et inversement. De fait, la mortalité avant 30 ans est devenue si faible en France qu’elle ne pèse presque plus sur la durée de vie. Elle ne pèse pas non plus sur les variations géographiques de la mortalité totale. Le premier axe représente donc l’intensité de la mortalité. Il oppose plus particulièrement des départements de la région parisienne (en particulier Paris, les Hauts-de-Seine et les Yvelines) où l’espérance de vie à la naissance est élevée (au moins 79,5 ans pour les hommes, 85 ans pour les femmes), aux départements du nord de la France (surtout le Pas-de-Calais, le Nord et l’Aisne) où elle est faible (inférieure à 75 ans chez les hommes, à 81,2 ans chez les femmes) (figure 6).

Figures 6

Les dimensions de la mortalité selon le sexe et l’âge dans les différents départements. Représentation des départements sur les trois premiers axes de l’ACP

Figures 6

Les dimensions de la mortalité selon le sexe et l’âge dans les différents départements. Représentation des départements sur les trois premiers axes de l’ACP

Note : Les départements contribuant le plus fortement à la construction de chacun des axes sont représentés par leur nom et par un symbole distinctif (un carré rouge, une étoile rouge et un triangle rouge pour ceux contribuant aux premier, second et troisième axes, respectivement). Les quatre départements contribuant de manière significative à la formation de deux des trois premiers axes de l’analyse sont Paris (axes 1 et 2), le Pas-de-Calais et la Meuse (axes 1 et 3), et les Alpes-de-Haute-Provence (axes 2 et 3).
Source : Insee, Division des statistiques régionales, locales et urbaines, Tables annuelles de mortalité par département.

15Alors que les taux de mortalité au-dessous de trente ans ne contribuent pas, ou peu, à la formation du premier axe de l’ACP, ils contribuent presque exclusivement à ses deuxième et troisième composantes qui ne sont que très faiblement corrélées à l’espérance de vie à la naissance, contrairement à la première. Parmi l’ensemble des départements, quel que soit le niveau de mortalité générale, on observe en effet des différences marquées dans la structure de la mortalité des jeunes qui résulte du faible degré de corrélation entre les taux de mortalité à 0 an, 1-14 ans et 15-29 ans, un phénomène qui contraste avec les très fortes corrélations observées pour les taux de mortalité au-delà de trente ans. Le deuxième axe de l’ACP oppose les départements où la mortalité des enfants est élevée à ceux pour lesquels c’est la mortalité des adolescents et jeunes adultes qui est particulièrement forte relativement à leur niveau d’espérance de vie à la naissance (et donc sans que ces niveaux de mortalité soient nécessairement plus élevés que ceux observés pour la France entière). Le premier type de départements comprend notamment les Hautes-Alpes, le Gers, le Lot, la Haute-Loire, les Alpes-de-Haute-Provence, l’Yonne, La Haute-Corse et l’Orne, tandis que le deuxième type est particulièrement bien représenté par la Seine-Saint-Denis, le Bas-Rhin et Paris.

16Le troisième axe du plan factoriel vient nuancer l’opposition entre mortalité des enfants d’un côté et mortalité des adolescents et jeunes adultes de l’autre, en opposant plus simplement les départements à forte mortalité des moins de 30 ans aux départements à faible mortalité des moins de 30 ans (particulièrement les femmes), relativement au niveau de mortalité des adultes. Cet axe oppose également, mais de manière moins marquée, les départements à forte et à faible mortalité masculine à 60-79 ans, une forte mortalité à ces âges étant plutôt associée à une faible mortalité des jeunes des deux sexes et inversement. Les départements qui contribuent le plus à la formation du troisième axe sont l’Ariège, l’Aveyron, le Lot-et-Garonne, la Meuse, les Alpes-de-Haute-Provence et le Tarn, où la mortalité des jeunes femmes est particulièrement élevée par rapport à la mortalité des hommes adultes, ainsi que le Pas-de-Calais dont le niveau de mortalité au-dessous de 30 ans est au contraire particulièrement faible compte tenu du niveau élevé de mortalité générale dans ce département.

17Le tableau 1 résume les résultats de l’ACP en distinguant cinq profils-types de mortalité par âge définis en fonction, d’abord, du niveau de mortalité générale (espérance de vie à la naissance et mortalité à 30 ans et plus) et, ensuite, du niveau et de la structure de la mortalité au-dessous de 30 ans.

Tableau 1

Classification des départements remarquables selon cinq profils de mortalité par âge, France métropolitaine, 2006-2008

Tableau 1
Niveau relatif de mortalité : avant 15 ans (H et F) avant 30 ans (H et F) élevé avant 30 ans (H et F) faible élevé faible ou moyen élevé à 15-29 ans (H et F) 60-79 ans (H) fort faible élevé faible Gers Bas-Rhin Alpes-de-Haute- Provence Aisne Meuse Haute-Corse Hauts-de-Seine Ariège Ardennes Haute-Loire Paris Aveyron Nord Hautes-Alpes Seine-Saint-Denis Lot-et-Garonne Moselle Lot Meuse Pas-de-Calais Orne Tarn Somme Yonne

Classification des départements remarquables selon cinq profils de mortalité par âge, France métropolitaine, 2006-2008

Note : Les départements les plus représentatifs ont été identifiés pour chaque profil en fonction de leurs coordonnées sur chacun des trois premiers axes de l’analyse.
Source : Insee, Division des statistiques régionales, locales et urbaines, Tables annuelles de mortalité par département.

IV – Variations territoriales de la mortalité par cause de décès

18Afin de prendre en compte les causes médicales de décès au sein de chacun des grands groupes d’âges distingués ci-dessus, nous avons combiné les tables de mortalité de l’Insee et les décès par cause, sexe et âge fournis par l’Inserm [7] et calculé des taux de mortalité par sexe, grand groupe d’âges, cause de décès et département en 2006-2008 (tableau annexe A.4). Les nombreuses rubriques de la Classification internationale des maladies (utilisée par l’Inserm) ont été regroupées en 26 catégories, elles-mêmes agrégées en cinq grands groupes (tableau annexe A.5). Ces regroupements sont ceux déjà utilisés dans la chronique annuelle de conjoncture sur la France. Enfin, pour faciliter les comparaisons, les décès de cause mal définie ou indéterminée ont été proportionnellement redistribués pour chaque sexe dans chaque groupe d’âges et département.

19Il est important de garder à l’esprit que lorsqu’on travaille sur la mortalité départementale par sexe, groupe d’âges et cause de décès, les effectifs sont presque systématiquement trop faibles pour que les différences observées soient statistiquement significatives. Ceci est particulièrement vrai en ce qui concerne le groupe d’âges 1-14 ans, la mort étant devenue un évènement particulièrement rare chez les enfants au-delà des premiers mois de la vie. Nous avons donc rassemblé les groupes d’âges 1-14 ans et 15-29 ans. Il convient néanmoins de rester prudent quant à l’interprétation des résultats présentés ici et de les considérer comme indicatifs plutôt que définitifs.

20Le tableau 2 présente la contribution de chaque catégorie de causes de décès aux variations départementales de mortalité dans chaque groupe d’âges pour les deux sexes réunis ainsi que les taux comparatifs de mortalité pour les mêmes groupes d’âges et de causes (France entière).

Tableau 2

Variabilité interdépartementale des taux de mortalité par groupe de causes et d’âges et taux comparatifs, sexes réunis, France métropolitaine, 2006-2008

Tableau 2
Cause de décès Groupe d’âges Tous âges Taux comparatif (pour 100?000) 0 an 1-29 ans 30-59 ans 60-79 ans 80 ans et plus Maladies cardio-vasculaires 0,3 1,0 16,3 27,6 46,8 33,3 259 Autres maladies 93,6 10,4 29,9 23,2 27,1 26,3 190 Tumeurs 1,0 3,4 34,0 34,2 7,6 22,2 278 Maladies infectieuses 3,4 2,8 2,8 11,1 14,0 10,5 75 Morts violentes 1,8 82,4 17,0 3,9 4,5 7,7 65 Toutes causes 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 866 Taux comparatif pour 100?000 369 31 284 1?655 9?245 866

Variabilité interdépartementale des taux de mortalité par groupe de causes et d’âges et taux comparatifs, sexes réunis, France métropolitaine, 2006-2008

Note : Pour chaque groupe d’âges, la part de la variabilité de la mortalité due à un groupe de causes de décès i, est estimée par le rapport C(xi) / Var(x), avec :
Var(x) = variance de la mortalité toutes causes?; C(xi) = Var(xi) + ?j ? i Covar(xi,xj)?;
Covar(xi, xj) = Covariance entre le taux de mortalité xi par la cause i et le taux xj par la cause j.
Les décès de cause mal définie ou indéterminée sont répartis proportionnellement par département, sexe et groupe d’âges.
Sources : Insee, Division des statistiques régionales, locales et urbaines, Tables annuelles de mortalité par département?; Inserm, CepiDc, statistique annuelle des décès par cause médicale.

21Le poids des différents groupes de causes dans la variabilité interdépartementale de la mortalité ne correspond pas nécessairement à leur poids dans la mortalité totale (dernière colonne du tableau 2) : tandis que les tumeurs représentent la première cause de mortalité en France, ces pathologies ne constituent que la troisième cause de variabilité territoriale. Les maladies cardio-vasculaires viennent en tête et sont responsables d’un tiers de la variabilité territoriale tous âges confondus. Cela tient surtout à leur poids à 80 ans et plus, où leur part dans la variance totale atteint 47 %. Elles jouent également pour 28 % de la variance totale à 60-79 ans mais seulement pour 16 % à 30-59 ans. Dans ces deux groupes d’âges, ce sont les tumeurs qui dominent, capturant un tiers de la variance totale, pour un quart tous âges confondus et seulement 8 % à 80 ans et plus. Les « autres maladies » jouent également un rôle important, expliquant 23 % à 30 % de la variabilité territoriale dans tous les groupes d’âges, sauf pour la première année de vie, où leur poids est massif (94 % de la variance totale) et essentiellement dû aux affections d’origine périnatales et aux anomalies congénitales, et à 1-29 ans, où il est minimal et où dominent les morts violentes (82 % de la variance totale). Ces dernières expliquent aussi 17 % de la variance totale à 30-59 ans mais leur rôle est négligeable au-dessus de 60 ans où elles n’en expliquent plus que 4 %. En ce qui concerne les autres groupes de causes, les maladies infectieuses n’interviennent de manière significative qu’à partir de 60 ans (11 % chez les 60-79 ans et 14 % chez les 80 ans et plus). Nous examinons ci-dessous plus en détail et pour chaque groupe d’âges le rôle des différentes causes dans les inégalités géographiques de mortalité entre départements, pour les deux sexes réunis avant 30 ans, pour chaque sexe au-delà (voir aussi tableau annexe A.4).

Vulnérabilités particulières pendant la période périnatale

22La mortalité infantile est devenue partout très faible en France, si bien que les taux calculés dans chaque département présentent de très fortes fluctuations aléatoires annuelles. La différence entre ces taux et celui de la France métropolitaine dans son ensemble pour les deux sexes réunis n’est statistiquement significative que dans 6 départements si l’on retient un seuil de significativité de 5 %. La mortalité est inférieure à la moyenne nationale dans 4 de ces 6 départements et supérieure dans 2 d’entre eux, le Bas-Rhin et la Seine-Saint-Denis. Au seuil de 1 %, le taux n’est différent de la moyenne nationale que dans 3 départements : il est inférieur dans les Bouches-du-Rhône et la Haute-Corse, et supérieur en Seine-Saint-Denis. Même dans le Bas-Rhin et en Seine-Saint-Denis, le taux de mortalité infantile n’est respectivement que de 5,1 ‰ et 4,8 ‰, (contre 3,7 ‰ pour la moyenne nationale), soit un niveau inférieur à celui atteint à la même période (ainsi qu’en 2011-2012) par de nombreux pays occidentaux à hauts revenus (comme l’Autriche, le Luxembourg ou les États-Unis) (Mazuy et al., 2013). Ce résultat contraste avec celui des études antérieures qui montraient encore d’importantes inégalités géographiques de mortalité infantile au milieu des années 1970, lorsque le taux variait de 10 ‰ à 17 ‰ (Caselli, 1986b). La résorption des inégalités atteste de la réussite des services de protection maternelle et infantile à travers toute la France au cours des trente dernières années, notamment dans les départements du nord où la mortalité infantile était particulièrement élevée jusqu’à la fin des années 1960 (Nizard et Prioux, 1975).

23Les pathologies auxquelles la mortalité infantile est attribuable sont très spécifiques et, comme nous l’avons vu précédemment, les causes principalement responsables de la mortalité totale sont impropres à caractériser les premiers mois de vie : 94 % de la variabilité territoriale à cet âge est attribuable aux « autres maladies », ce qui n’est pas très informatif. Sont donc distinguées les pathologies suivantes pour la mortalité infantile : les maladies infectieuses (y compris les maladies aiguës de l’appareil respiratoire, la pneumonie et la grippe), les affections d’origine périnatale, les anomalies congénitales, les morts violentes (essentiellement les accidents à cet âge), la mort subite du nourrisson, et l’ensemble des autres causes [8]. Ces catégories ont été choisies car elles ont été la principale ou l’une des principales causes de décès infantiles à une période ou une autre au cours des cinquante dernières années (Barbieri, 1998).

24À l’échelle nationale, 75 % de la mortalité infantile est attribuable à seulement deux des cinq catégories de causes définies ci-dessus, à savoir les affections d’origine périnatale et les anomalies congénitales. Si l’on exclut la catégorie résiduelle, viennent ensuite la mort subite du nourrisson, les accidents et enfin les maladies infectieuses. Même si la mortalité est plus forte pour les garçons (avec un taux de 4,1 décès pour 1?000 naissances contre 3,2 pour les filles), la structure est identique pour les deux sexes, aussi ne les distinguerons-nous pas dans l’analyse qui suit, destinée à identifier des profils types de mortalité par cause. Pour limiter l’impact des variations aléatoires, nous ne tenons compte ici que des départements dans lesquels le taux de mortalité infantile est significativement différent de la moyenne nationale [9] et ceux dans lesquels au moins 30 décès par an ont été enregistrés en moyenne au cours de la période 2006-2008. Ces départements sont au nombre de 28.

25La mortalité due aux affections d’origine périnatale et aux anomalies congénitales représente plus de la moitié du taux de mortalité infantile dans l’ensemble des départements sélectionnés. Cette part varie toutefois de 55 % à 85 %. Les départements dans lesquels elle est inférieure à 70 % sont la Haute-Corse, le Maine-et-Loire, la Charente-Maritime et la Gironde. Ceux dans lesquels elle est supérieure à 80 % sont la Haute-Garonne, Paris, le Val-de-Marne et le Bas-Rhin. Le premier groupe de départements se singularise par une proportion importante de décès attribuables soit aux accidents (c’est le cas tout particulièrement de la Haute-Corse où le taux de mortalité infantile par accidents atteint presque le double du taux pour la France entière), soit à la mort subite du nourrisson (par exemple dans le Maine-et-Loire où le taux pour cette cause est de 40 % plus élevé que la moyenne nationale).

26Dans le Bas-Rhin et la Seine-Saint-Denis, où le taux de mortalité infantile toutes causes est particulièrement élevé, ce ne sont pourtant pas les accidents ni la mort subite du nourrisson qui contribuent à la surmortalité, mais les affections d’origine périnatale (avec des taux qui atteignent plus du double de celui observé pour l’ensemble du pays). Dans le Bas-Rhin, les anomalies congénitales présentent un taux particulièrement élevé (22 pour 100?000 contre 12 pour 100?000 en Seine-Saint-Denis et seulement 8 pour la France entière) qui pourrait nécessiter une étude particulière afin de déterminer dans quelle mesure ce taux résulte d’une forte prévalence effective de malformations, et dans quelle mesure il découle de spécificités de diagnostic si ce résultat se confirme pour d’autres années. En ce qui concerne la Seine-Saint-Denis, la forte mortalité infantile pourrait provenir d’une part importante de population immigrée dans ce département, des travaux ayant montré que le statut migratoire de la mère est aujourd’hui l’un des principaux facteurs explicatifs des différences sociales de mortalité infantile en France (Niel, 2011). Dans la mesure où les décès infantiles se concentrent dans les premiers jours suivant la naissance, on peut se demander si la forte mortalité observée ne résulte pas de problèmes de suivi pendant la grossesse ou d’un accès plus difficile aux services obstétriques par les femmes concernées.

Le poids déterminant des morts violentes chez les jeunes adultes

27La courbe des quotients de mortalité atteint son minimum autour de l’âge de 10 ans et les décès sont devenus tellement rares chez les enfants au-delà des premiers mois de la vie qu’il est impossible d’établir une typologie des départements en fonction de leur structure de mortalité par cause entre 1 et 14 ans. Nous avons donc analysé ensemble les décès à 1-14 ans et 15-29 ans. Même en procédant de la sorte, le taux de mortalité à 1-29 ans pour les deux sexes réunis (très fortement influencé par la mortalité à 15 ans et plus) n’est significativement différent de la moyenne nationale que dans 12 départements (dont 5 où il est plus élevé). Le classement de ces départements est très proche pour les deux sexes mais avec des niveaux de mortalité très inférieurs pour les femmes. Les départements d’Île-de-France (notamment Paris, les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne), où les taux sont inférieurs à 30 pour 100?000 pour les hommes et 16 pour les femmes, s’opposent à l’Aisne, l’Orne, le Vaucluse et l’Yonne, où ils sont supérieurs respectivement à 60 et 24 pour 100?000, la Somme se situant à des niveaux de mortalité légèrement inférieurs (tableau 3).

28Ce sont les morts violentes qui expliquent essentiellement les différences départementales de mortalité à ces âges. Plus de 80 % de la variabilité territoriale leur est attribuable (tableau 2) bien que leur part dans la mortalité totale des 1-29 ans soit à peine supérieure à 50 %. La corrélation est très forte entre les taux de mortalité toutes causes et par mort violente à 1-29 ans (avec un coefficient de 0,93). Au sein de ce grand groupe de causes, ce sont les accidents de la circulation et (pour les 15-29 ans) les suicides qui dominent. Si l’on concentre l’analyse des causes de décès sur les 12 départements dont le taux toutes causes pour les deux sexes est significativement différent (avec un seuil de 5 %) de la moyenne nationale, d’autres maladies, pour les hommes uniquement, opposent très clairement les zones de faible mortalité à celles de forte mortalité (au-dessus et au-dessous de la ligne pointillée dans le tableau 3). Ce sont essentiellement l’alcoolisme et les cirrhoses auxquels s’ajoutent les maladies mentales et du système nerveux. Les taux correspondant à ces maladies sont très faibles, même dans les départements les plus concernés (Aisne, Yonne et Orne) et leur part dans la mortalité totale comme dans la variabilité territoriale est négligeable à ces âges. Ils sont toutefois révélateurs des problèmes à l’origine de la surmortalité dans ces départements. L’ensemble de ces causes associées aux morts violentes reflète la forte prévalence de conduites à risque dans ces populations, traduisant des difficultés d’intégration sociale et économique particulières pour les jeunes hommes de ces départements.

Tableau 3

Taux comparatif de mortalité à 1-29 ans en France métropolitaine (pour 100?000) et rapport des taux par cause dans les départements sélectionnés à la moyenne nationale (%), 2006-2008

Tableau 3
Département Rapport des taux comparatifs dans les départements aux taux pour la France métropolitaine (en %) Taux comparatif toutes causes (pour 100?000) Cancers Maladies cardio-vasculaires Maladies infectieuses Alcoolisme/Cirrhose Maladies mentales ou du système nerveux Autres maladies Accidents de transport Suicides Autres morts violentes Toutes causes Hommes Hauts-de-Seine 107 58 124 28 64 95 34 51 56 60 26,4 Paris 130 95 141 21 70 95 28 43 54 61 26,9 Val-de-Marne 104 76 140 0 71 127 48 32 68 66 29,0 Rhône 149 98 96 37 96 95 57 32 60 72 31,7 Essonne 54 106 50 87 74 83 60 93 74 72 31,9 Val-d’Oise 91 153 166 81 81 108 51 66 71 76 33,6 Yvelines 138 104 49 70 89 97 65 82 69 83 36,4 Somme 135 52 74 182 109 121 147 155 112 130 57,5 Vaucluse 189 79 204 103 115 168 159 106 130 143 63,1 Orne 130 124 160 258 265 153 130 180 86 143 63,2 Yonne 17 195 0 441 168 143 200 152 116 145 63,8 Aisne 115 118 102 321 147 131 152 169 147 146 64,6 France 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 44,1 Taux par cause 5,2 2,0 1,4 0,4 2,8 3,0 13,5 8,0 7,9 44,1 Femmes Hauts-de-Seine 76 76 100 0 80 82 58 94 73 78 14,2 Paris 49 69 136 0 115 153 39 73 59 79 14,5 Val-de-Marne 116 134 113 0 70 95 34 40 97 83 15,3 Rhône 85 75 194 0 44 92 86 46 115 87 16,0 Essonne 106 147 148 0 60 74 48 84 93 88 16,1 Val-d’Oise 115 78 185 0 125 95 76 54 62 93 17,1 Yvelines 112 120 92 0 125 128 42 57 97 94 17,2 Somme 80 117 122 0 40 223 116 138 86 118 21,6 Vaucluse 72 0 111 0 161 185 258 85 85 131 24,0 Orne 103 0 83 0 115 207 285 62 112 140 25,7 Yonne 193 88 33 0 87 125 215 51 184 142 26,1 Aisne 54 0 143 0 51 233 376 109 87 151 27,7 France 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 18,3 Taux par cause 3,7 1,3 1,1 0,0 1,6 2,8 3,3 2,2 2,3 18,3

Taux comparatif de mortalité à 1-29 ans en France métropolitaine (pour 100?000) et rapport des taux par cause dans les départements sélectionnés à la moyenne nationale (%), 2006-2008

Notes : Pour chaque sexe séparément, les départements sont classés sur le taux de mortalité toutes causes à 1-29 ans et la ligne en pointillé sépare les départements à faible mortalité (au-dessus) des départements à forte mortalité (au-dessous). Pour les taux comparatifs, la population de référence est celle de la France métropolitaine en 2007, les deux sexes réunis.
Champ : 12 départements dont le taux de mortalité à 1-29 ans est significativement différent de la France métropolitaine.
Sources : Insee, Division des statistiques régionales, locales et urbaines, Tables annuelles de mortalité par département?; Inserm, CepiDc, statistique annuelle des décès par cause médicale.

Les cancers responsables de la mortalité prématurée entre 30 et 60 ans

29À partir de 30 ans, la mortalité augmente et les populations à risque demeurent nombreuses, de ce fait les fluctuations aléatoires diminuent et des zones géographiques cohérentes de sur- et de sous-mortalité apparaissent. Comme pour les groupes d’âges précédents, nous concentrons l’analyse sur les départements dont le taux toutes causes est significativement différent de la moyenne nationale (au seuil de 5 %), mais cette fois en distinguant la mortalité selon le sexe. Les départements qui s’écartent de manière significative de la moyenne sont beaucoup plus nombreux : 47 pour les hommes et 29 pour les femmes (sur 96 départements).

30Le taux de mortalité toutes causes à 30-59 ans varie du simple au double entre les départements extrêmes de la distribution, de la Haute-Savoie (taux de 278 pour 100?000 pour les hommes et 119 pour les femmes) au Pas-de-Calais (où ces taux atteignent respectivement 571 et 236 pour 100?000). La géographie de la mortalité à ces âges se rapproche de celle de l’espérance de vie à la naissance (figure 7). Pour les hommes comme pour les femmes, la mortalité est forte dans les départements situés le long de la frontière belge ainsi que dans une partie de la Normandie (en particulier dans l’Eure pour les femmes). Pour les hommes surtout, elle est également élevée en Bretagne ainsi que dans une zone centrée sur le Cher et la Nièvre et qui remonte jusqu’à la Lorraine. Au contraire, la mortalité est relativement faible dans les départements de la région Rhône-Alpes et le long d’un axe qui s’étend du Midi-Pyrénées (Gers et Haute-Garonne) et remonte pratiquement jusqu’à la région Rhône-Alpes tout en excluant la Lozère, plutôt défavorisée. La mortalité est également faible à ces âges en Île-de-France mais moins pour les femmes que pour les hommes ainsi que, pour ces derniers, en Alsace. Une dernière région de faible mortalité, particulièrement étendue pour les femmes, recouvre les Pays de la Loire et une partie du Poitou-Charentes.

Figure 7

Taux de mortalité à 30-59 ans par département pour chaque sexe (pour 100?000), 2006-2008

Figure 7

Taux de mortalité à 30-59 ans par département pour chaque sexe (pour 100?000), 2006-2008

Source : Insee, Division des statistiques régionales, locales et urbaines.

31La plus grande part des décès à 30-59 ans est attribuable aux cancers, surtout chez les femmes pour qui cette cause représente 50 % du taux toutes causes (contre 38 % chez les hommes). Un peu plus d’un tiers de la variabilité territoriale de la mortalité à 30-59 ans est également dû aux cancers, à part égale pour les femmes avec les autres maladies (contre un quart pour les hommes). Les maladies cardio-vasculaires expliquent 15 % de la variance du taux chez les hommes et 17 % chez les femmes, et les morts violentes respectivement 19 % et 10 %.

32Une analyse de la variabilité à un niveau de détail plus fin pour les causes de décès se révèle très instructive. Lorsque l’on distingue les différents types de cancers, la principale source d’inégalité géographique de mortalité à ces âges est le cancer du poumon chez les hommes (10 % de la variance du taux toutes causes). Chez les femmes, le cancer du poumon est devancé par le cancer du sein (ces deux cancers expliquant 5 % et 8 % de la variance). Les maladies de l’alcool (alcoolisme et cirrhose du foie) expliquent la plus grande part du rôle joué par les « autres maladies » dans les variations géographiques de la mortalité à 30-59 ans (17 % pour les hommes comme pour les femmes). Enfin, parmi l’ensemble des causes externes, ce sont les suicides qui présentent la plus grande part de variabilité (13 % de la variance totale pour les hommes sur 19 % pour l’ensemble de la mortalité par morts violentes, et 6 % pour les femmes sur 10 % pour ce groupe de causes). En revanche, le rôle des accidents de la route est négligeable à ces âges (1 % de la variation territoriale pour chacun des deux sexes).

33À titre illustratif, le tableau 4 présente les taux comparatifs de mortalité par cause à 30-59 ans dans les dix départements situés aux deux extrêmes de la distribution pour chaque sexe (parmi tous ceux dont le taux est significativement différent de la moyenne nationale) [10] et leur rapport aux taux pour la France métropolitaine dans son ensemble. Ces résultats confirment les grandes tendances décrites dans le paragraphe précédent et apparaissent très cohérents : les taux par cause sont quasiment tous inférieurs à la moyenne dans les départements à faible mortalité générale et supérieurs dans ceux à forte mortalité, surtout chez les hommes pour lesquels la seule exception est la mortalité par accidents de transport. Certaines causes semblent toutefois jouer un rôle particulièrement important pour expliquer la surmortalité observée dans les départements du Nord. Pour les hommes ce sont les cancers, et notamment le cancer du poumon, les maladies cardio-vasculaires, les suicides et, surtout, les maladies de l’alcool et la catégorie résiduelle des « autres maladies ». Pour les femmes, le cancer du poumon et les morts violentes sont moins systématiquement associés à la mortalité générale, tandis que les maladies cardio-vasculaires, les maladies mentales et du système nerveux, les « autres maladies » et surtout, comme pour les hommes, l’alcoolisme et les cirrhoses du foie opposent tout particulièrement les départements à faible et à forte mortalités. On retrouve donc en partie le rôle des comportements individuels sur la mortalité (notamment tabagisme et consommation d’alcool) et ses variations territoriales que l’on pressentait dans le groupe d’âges précédent. Une étude publiée par Alfred Nizard et France Prioux (1975) montrait déjà le poids des comportements individuels, et notamment de l’alcoolisme, dans les inégalités géographiques de mortalité en général et en particulier dans ce groupe d’âges pour les hommes au cours des années 1960.

Tableau 4

Taux comparatif de mortalité à 30-59 ans en France métropolitaine (pour 100?000) et rapport des taux par cause à la moyenne nationale (%) dans les départements sélectionnés, 2006-2008

Tableau 4
Département Rapport des taux comparatifs dans les départements aux taux pour la France métropolitaine (%) Taux comparatif toutes causes (pour 100 000) Cancer du poumon Autres cancers Maladies cardio-vasculaires Maladies infectieuses Alcoolisme/ Cirrhose Maladies mentales ou du système nerveux Autres maladies Accidents de transport Suicides Autres morts violentes Toutes causes Hommes Haute-Savoie 71 72 66 62 54 66 57 105 75 105 71 278 Yvelines 72 79 76 73 66 73 69 56 67 61 72 283 Isère 73 70 84 49 56 72 65 105 73 92 73 286 Bas-Rhin 74 79 85 71 77 73 96 63 64 46 75 295 Haute-Garonne 88 81 75 72 46 91 87 87 52 92 76 298 Somme 113 113 131 113 133 113 138 113 121 115 120 469 Aisne 121 102 127 111 132 122 146 148 136 108 120 470 Finistère 126 112 103 102 145 136 120 85 156 142 121 475 Nord 128 140 138 135 182 120 145 61 123 127 136 534 Pas-de-Calais 150 147 138 122 211 108 153 96 149 119 146 571 France 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 391 Taux par cause 52 109 63 20 35 15 23 12 37 25 391 Femmes Haute-Savoie 73 66 64 76 58 63 55 92 93 55 67 119 Mayenne 55 64 93 65 90 91 58 100 117 85 74 132 Isère 87 80 77 53 71 70 64 93 68 58 75 133 Ain 79 83 67 61 49 64 90 111 74 80 77 136 Maine-et-Loire 81 82 73 48 52 98 68 91 95 57 77 137 Somme 52 118 138 104 131 114 145 134 125 136 117 207 Aisne 110 103 160 114 188 130 175 161 92 68 120 213 Ardennes 125 117 150 124 109 142 124 104 125 80 122 215 Nord 79 117 134 121 248 131 165 59 113 126 126 223 Pas-de-Calais 73 127 125 118 309 140 160 84 117 130 134 236 France 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 177 Taux par cause 17 77 20 8 11 9 12 3 13 8 177

Taux comparatif de mortalité à 30-59 ans en France métropolitaine (pour 100?000) et rapport des taux par cause à la moyenne nationale (%) dans les départements sélectionnés, 2006-2008

Notes : Les départements sont classés sur le taux de mortalité toutes causes à 30-59 ans et la ligne en pointillé sépare les départements à faible mortalité (au-dessus) des départements à forte mortalité (au-dessous). Pour les taux comparatifs, la population de référence est celle de la France métropolitaine en 2007, les deux sexes réunis.
Champ : Pour chaque sexe séparément, 10 départements extrêmes parmi tous ceux dont le taux de mortalité toutes causes à 30-59 ans est significativement différent de la France métropolitaine.
Sources : Insee, Division des statistiques régionales, locales et urbaines, Tables annuelles de mortalité par département?; Inserm, CepiDc, statistique annuelle des décès par cause médicale.

Cancer chez les hommes et maladies cardio-vasculaires chez les femmes expliquent les variations interdépartementales entre 60 et 80 ans

34Plus encore qu’à 30-59 ans, les variations géographiques de la mortalité à 60-79 ans coïncident fortement avec celles de l’espérance de vie à la naissance et la corrélation entre les deux indicateurs atteint son maximum pour ce groupe d’âges. La corrélation est particulièrement élevée pour les hommes. La forte mortalité observée entre 60 et 80 ans dans les 5 départements les plus défavorisés contribue pour 40 % à 50 % de la différence totale d’espérance de vie à la naissance avec la moyenne nationale chez les hommes et de 22 % à 43 % chez les femmes. Les cartes présentent par ailleurs une très grande cohérence, avec de nets regroupements géographiques (figure 8). Le taux toutes causes varie de 1?769 pour 100?000 dans le Tarn à 3?172 dans le Pas-de-Calais chez les hommes, et de 832 dans les Hautes-Alpes à 1?380 dans le Nord chez les femmes.

Figure 8

Taux de mortalité à 60-79 ans par département pour chaque sexe (pour 100 000), 2006-2008

Figure 8

Taux de mortalité à 60-79 ans par département pour chaque sexe (pour 100 000), 2006-2008

Source : Insee, Division des statistiques régionales, locales et urbaines.

35Trois zones de surmortalité apparaissent sur les cartes, proches de celles identifiées pour la mortalité à 30-59 ans mais mieux circonscrites. La principale zone de surmortalité, qui touche les deux sexes, longe la frontière nord et pénètre vers l’intérieur du pays. Cette zone forme une large bande qui s’étend tout le long de la frontière nord du pays et inclut tous les départements de Haute-Normandie, de Picardie, du Nord-Pas-de-Calais, de Champagne-Ardenne, de la Lorraine et de l’Alsace (sauf le Haut-Rhin pour les hommes). Cette zone recouvre également une partie de l’Île-de-France (départements de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne) et se prolonge par une seconde zone qui descend jusqu’au centre (interrompue par l’Aube, plus proche de la moyenne, pour les hommes). Cette deuxième zone est centrée sur les départements situés à la frontière des régions Centre, Bourgogne et Auvergne et elle est un peu plus étendue pour les hommes (atteignant le Cantal) que pour les femmes. Pour les hommes, la carte montre également une surmortalité relative dans les trois départements bretons situés les plus à l’ouest.

36La sous-mortalité concerne quatre zones bien délimitées situées au sud-est, au sud-ouest, au centre-ouest et en Île-de-France. Une première zone de plus faible mortalité recouvre presque tous les départements de la région Rhône-Alpes, ainsi que le Jura pour les femmes. Elle inclut aussi pour celles-ci tous ceux de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (à l’exception du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône), auxquels s’ajoute la Haute-Corse. Chez les hommes, cette zone est un peu moins étendue, excluant l’Ardèche, l’Ain et le Jura, mais elle comprend en outre la Corse-du-Sud. La deuxième zone de plus faible mortalité des hommes comprend le Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées (sauf les Hautes-Pyrénées et les Pyrénées-Orientales) auxquels viennent s’agréger les Pyrénées-Atlantiques à l’ouest ainsi que le Lot-et-Garonne, un peu plus au nord. Chez les femmes, cette deuxième zone est plus morcelée et plutôt centrée sur l’Aquitaine (sans la Dordogne), excluant l’Aude et le Tarn-et-Garonne. Une troisième zone de sous-mortalité est ancrée sur les départements des Pays de la Loire. Elle inclut pour les deux sexes la Mayenne, le Maine-et-Loire, l’Indre-et-Loire, la Vienne et les Deux-Sèvres. S’y ajoutent, pour les hommes, la Sarthe et, pour les femmes, les trois départements à l’ouest de cette zone (Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique et Vendée). Enfin, les départements du quart sud-ouest de l’Île-de-France, à savoir les Hauts-de-Seine, les Yvelines et l’Essonne, ainsi que, pour les hommes, Paris et le Val-de-Marne, constituent la quatrième zone de sous-mortalité à 60-79 ans.

37La structure des causes à l’origine des variations géographiques de mortalité à 60-79 ans n’est pas exactement la même pour les deux sexes. Les tumeurs continuent à jouer un rôle important dans l’explication des différences territoriales, surtout chez les hommes où elles sont encore la première cause de variabilité, capturant près de 40 % de la variance du taux toutes causes, dont un quart (10 %) attribuable au seul cancer du poumon. La mortalité masculine due à ce type de cancer est 20 % à 30 % supérieure dans les départements où le taux toutes causes est élevé et, inversement, de 10 % à 25 % inférieure dans ceux à faible mortalité totale, par comparaison à la moyenne nationale (tableau 5). Chez les femmes, les cancers ne viennent plus qu’en troisième position (avec 27 % de la variabilité totale à ces âges, dont seulement 1 % attribuable au cancer du poumon).

Tableau 5

Taux comparatif de mortalité à 60-79 ans en France métropolitaine (pour 100?000) et rapport des taux par cause à la moyenne nationale (%) dans les départements sélectionnés, 2006-2008

Tableau 5
Département Rapport des taux comparatifs dans les départements aux taux pour la France métropolitaine (%) Taux comparatif toutes causes (pour 100 000) Cancer poumon Autres cancers Maladies du cœur Maladies cérébrovasculaires Maladies du système respiratoire Autres maladies infectieuses Alcoolisme/ Cirrhose Maladies mentales ou du système nerveux Autres maladies Morts violentes Toutes causes Hommes Tarn 73 72 91 87 59 43 46 106 72 79 76 1?769 Gers 77 76 91 74 69 52 40 73 69 112 78 1?797 Paris 89 88 70 78 75 114 60 72 78 53 80 1?843 Alpes-Maritimes 83 80 77 80 82 92 63 89 85 80 81 1?865 Haute-Garonne 92 78 89 84 73 72 47 74 83 77 81 1?870 Somme 120 107 113 98 130 146 117 122 126 141 116 2?674 Ardennes 134 107 135 141 124 92 107 106 122 104 120 2?767 Aisne 126 112 126 123 143 119 132 121 131 127 122 2?832 Nord 124 126 128 136 173 132 178 117 144 123 132 3?059 Pas-de-Calais 127 128 139 134 216 131 172 122 143 118 137 3?172 France 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 2?315 Taux par cause 279 789 399 173 135 41 71 116 190 121 2?315 Femmes Hautes-Alpes 92 73 87 50 85 119 21 85 77 93 77 832 Haute-Corse 131 78 80 97 55 35 62 85 84 66 81 874 Tarn 78 82 87 102 56 80 33 83 78 77 81 880 Indre-et-Loire 87 90 74 80 73 50 94 77 66 86 81 881 Mayenne 56 94 69 80 40 31 56 95 72 143 83 896 Moselle 119 103 125 136 137 149 121 114 136 93 117 1?265 Somme 83 121 114 108 132 118 133 93 128 128 117 1?266 Aisne 93 114 142 136 123 181 130 122 157 111 126 1?369 Pas-de-Calais 59 111 153 144 144 139 221 119 149 108 126 1?369 Nord 73 112 138 148 151 138 242 122 151 122 127 1?380 France 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 1?084 Taux par cause 53 431 167 85 50 23 23 82 115 54 1?084

Taux comparatif de mortalité à 60-79 ans en France métropolitaine (pour 100?000) et rapport des taux par cause à la moyenne nationale (%) dans les départements sélectionnés, 2006-2008

Notes : Les départements sont classés sur le taux de mortalité toutes causes à 60-79 ans et la ligne en pointillé sépare les départements à faible mortalité (au-dessus) des départements à forte mortalité (au-dessous). Pour les taux comparatifs, la population de référence est celle de la France métropolitaine en 2007, les deux sexes réunis.
Champ : Pour chaque sexe séparément, 10 départements extrêmes parmi tous ceux dont le taux de mortalité toutes causes à 60-79 ans est significativement différent de la France métropolitaine.
Sources : Insee, Division des statistiques régionales, locales et urbaines, Tables annuelles de mortalité par département?; Inserm, CepiDc, statistique annuelle des décès par cause médicale.

38Pour celles-ci, les maladies cardio-vasculaires expliquent l’essentiel des variations géographiques de mortalité (32 % de la variabilité totale, contre 26 % chez les hommes), notamment les maladies du cœur (8 % de la variabilité est attribuable aux maladies ischémiques, comme pour les hommes?; 15 % aux autres maladies du cœur, 10 % chez les hommes). Le contraste est très clair pour les deux sexes entre les taux correspondant à ces causes dans les départements à forte mortalité comparés à la France entière et ceux des départements à faible mortalité. Ce phénomène est surtout apparent chez les femmes, pour lesquelles ces taux sont supérieurs de 30 % à 50 % à la moyenne nationale dans les trois départements les plus défavorisés, à savoir l’Aisne, le Pas-de-Calais et le Nord (tableau 5).

39Parmi l’ensemble des autres maladies, notons le poids de celles liées à une forte consommation d’alcool dans les deux départements les plus défavorisés : dans le Nord et le Pas-de-Calais, le taux de mortalité par alcoolisme et cirrhose du foie atteint plus de deux fois le taux pour la France entière chez les femmes, et il lui est supérieur de plus de 70 % chez les hommes. Si l’on considère l’ensemble des départements et non plus seulement ceux du tableau 5, l’alcoolisme contribue également pour une part non négligeable à la variabilité totale (6 % chez les hommes et 5 % chez les femmes). Les maladies du système respiratoire jouent aussi un rôle important dans la surmortalité observée dans les départements situés dans le nord, ce qui est peu surprenant compte tenu du fait que l’alcoolisme et la pollution environnementale et industrielle sont des facteurs de risque importants, ainsi que l’exposition professionnelle à certains pathogènes. Elles expliquent une plus grande part des inégalités géographiques de mortalité que les maladies ischémiques, soit 9 % chez les hommes et 7 % chez les femmes.

40Enfin, c’est pour ce groupe d’âges que les morts violentes jouent le plus faible rôle dans la variabilité territoriale de la mortalité (moins de 5 % pour chacun des deux sexes) du fait de leur faible part dans la mortalité générale. Les taux de mortalité pour les causes externes sont toutefois assez bien corrélés avec ceux de la mortalité toutes causes, et ils sont presque toujours plus élevés pour les hommes dans les départements à forte mortalité que pour la France dans son ensemble (jusqu’à 40 % de plus dans la Somme).

À 80 ans et plus, toutes les causes contribuent aux variations géographiques de mortalité

41La géographie de la mortalité à 80 ans et plus est proche de celle du groupe d’âges précédent mais les écarts entre départements sont beaucoup moins prononcés (figure 9). De fait, les tests de significativité statistique des différences entre départements et France entière indiquent que pour la majorité d’entre eux, les écarts ne sont pas suffisamment importants pour être distingués des fluctuations aléatoires, surtout pour les hommes pour lesquels le niveau général de mortalité ne diffère de la moyenne que dans 22 départements, contre 48 pour les femmes.

Figure 9

Taux de mortalité à 80 ans et plus par département pour chaque sexe (pour 100 000), 2006-2008

Figure 9

Taux de mortalité à 80 ans et plus par département pour chaque sexe (pour 100 000), 2006-2008

Source : Insee, Division des statistiques régionales, locales et urbaines.

42Les départements à forte mortalité se situent autour des trois foyers déjà identifiés pour les autres groupes d’âges : les trois départements les plus à l’ouest de la Bretagne, les régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie avec un glissement vers les départements situés plus à l’est (Ardennes, Marne –?uniquement pour les hommes?–, Haute-Marne, tous les départements de la Lorraine et jusqu’à la Haute-Saône et le Territoire de Belfort), auxquels viennent s’agréger pour les femmes les deux départements alsaciens. Quelques autres départements éparpillés dans le centre du pays se caractérisent également par des taux de mortalité à 80 ans et plus supérieurs à la moyenne, à savoir, pour les deux sexes, l’Yonne, l’Indre, la Creuse, la Haute-Loire et, pour les hommes la Nièvre, le Puy-de-Dôme et le Cantal, pour les femmes la Lozère.

43Enfin, une zone se détache particulièrement des autres par sa faible mortalité : elle réunit Paris, les Hauts-de-Seine, le Val-de-Marne, les Yvelines et l’Essonne ainsi que, dans une moindre mesure, et surtout pour les femmes, un groupe de départements centré sur les Pays de la Loire et la partie ouest de la région Centre. On peut s’interroger sur le rôle des mesures de prévention mises en place après la vague de chaleur de 2003. Parce que la crise fut particulièrement meurtrière en région parisienne, il est possible que les interventions y aient été d’autant plus effectives et aient contribué à une baisse de la mortalité aux âges élevés plus rapide que dans le reste du pays (Toulemon et Barbieri, 2008?; Rey et al., 2007).

44Le taux de mortalité à ces âges dans les départements où il est significativement différent de la moyenne varie de 9?639 pour 100?000 à Paris à 14?168 dans le Pas-de-Calais pour les hommes et de 6?443 à 9?646 dans les mêmes départements extrêmes pour les femmes. Le taux le plus élevé chez les femmes est donc à peu près du même ordre que le taux le plus faible chez les hommes.

45Au-delà de 80 ans, les maladies cardio-vasculaires (essentiellement les maladies du cœur) jouent le premier rôle tant chez les hommes que chez les femmes et presque la moitié de la variabilité territoriale leur est attribuée. Une autre part importante de cette variabilité est attribuable pour les femmes aux maladies mentales et du système nerveux (14 % contre 8 % pour les hommes) et pour les hommes aux maladies de l’appareil respiratoire (19 % contre 9 % pour les femmes). Signalons pour les premières la place des démences séniles et de la maladie d’Alzheimer dans la mortalité générale. La maladie d’Alzheimer constitue la deuxième cause de mortalité féminine après les arrêts du cœur (sixième chez les hommes après certaines maladies de l’appareil circulatoire, dont les infarctus du myocarde, le cancer de la prostate et le cancer du poumon). Si les taux de mortalité par cancer demeurent élevés à ces âges, leur rôle dans les disparités territoriales devient négligeable, y compris en ce qui concerne le cancer du poumon (qui ne contribue plus que pour 2 % à la variabilité territoriale totale chez les hommes et 1 % chez les femmes). Quant aux morts violentes, leur influence est à peine plus élevée qu’à 60-79 ans et elles expliquent moins de 5 % des différences géographiques de mortalité à 80 ans et plus.

46Toutes les causes de mortalité présentées dans le tableau 6 interviennent toutefois pour expliquer la situation des départements les plus désavantagés, y compris les cancers du poumon chez les hommes et les morts violentes pour les deux sexes. En ce qui concerne le suicide, le contraste est particulièrement frappant entre les départements de la région parisienne et les départements du Nord, avec des taux qui varient chez les hommes de 9 pour 100?000 à Paris (mais 78 pour 100?000 dans les Yvelines) à 171 pour 100?000 dans l’Aisne (133 dans le Nord). Les variations sont donc considérables pour cette cause, y compris au sein des départements les plus favorisés. Pour les femmes, on ne retrouve pas de relation systématique entre niveau de mortalité générale et mortalité par suicide. Pour les départements du tableau 6 comme pour les autres, la relation est très forte pour les deux sexes entre la mortalité générale et celle attribuable aux maladies du système cardio-vasculaire, à la consommation d’alcool, aux maladies infectieuses (surtout aux maladies du système respiratoire) et aux maladies mentales et du système nerveux.

Tableau 6

Taux comparatif de mortalité à 80 ans et plus en France métropolitaine (pour 100 000) et rapport des taux par cause à la moyenne nationale (%) dans les départements sélectionnés, 2006-2008

Tableau 6
Département Rapport des taux comparatifs dans les départements aux taux pour la France métropolitaine (%) Taux comparatif toutes causes (pour 100 000) Cancer poumon Autres tumeurs Maladies cardio-vasculaires Maladies du système respiratoire Autres maladies infectieuses Alcoolisme/ Cirrhose Maladies mentales ou du système nerveux Autres maladies Suicides Autres morts violentes Toutes causes Hommes Paris 103 90 74 84 114 82 81 86 9 93 83 9?639 Hauts-de-Seine 93 89 81 81 81 55 104 85 37 81 85 9?967 Val-de-Marne 120 94 81 90 109 106 89 97 20 101 90 10?498 Yvelines 91 94 87 85 109 56 98 96 78 105 92 10?700 Alpes-Maritimes 99 95 94 96 97 56 97 98 67 89 95 11?042 Haute-Marne 107 105 118 131 162 120 141 119 51 68 117 13?612 Aisne 123 115 115 118 156 179 115 134 171 92 118 13?825 Nord 124 108 116 166 125 115 103 121 133 106 119 13?866 Meuse 153 104 117 124 148 157 143 113 152 135 120 14?004 Pas-de-Calais 124 110 121 173 119 121 109 115 145 104 121 14?168 France 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 11?670 Taux par cause 404 2?511 4?219 1?168 247 52 1?086 1?361 93 530 11?670 Femmes Paris 170 98 73 96 89 99 73 80 31 96 83 6?443 Hauts-de-Seine 138 93 79 96 98 81 94 84 101 88 87 6?786 Val-de-Marne 150 95 84 104 113 92 87 96 41 98 91 7?127 Essonne 95 101 91 104 127 77 106 103 171 80 98 7?643 Haute-Vienne 76 100 101 78 106 57 107 99 141 88 99 7?714 Somme 93 113 116 156 131 69 116 124 78 120 120 9?332 Nord 85 111 120 135 129 186 112 128 108 122 120 9?342 Aisne 98 115 123 119 147 231 128 133 94 102 123 9?562 Moselle 124 112 128 125 138 111 126 122 63 121 124 9?640 Pas-de-Calais 65 113 128 125 127 143 120 132 160 118 124 9?646 France 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 7?804 Taux par cause 85 1?309 3?115 592 165 15 1?053 1?064 16 390 7?804

Taux comparatif de mortalité à 80 ans et plus en France métropolitaine (pour 100 000) et rapport des taux par cause à la moyenne nationale (%) dans les départements sélectionnés, 2006-2008

Notes : Les départements sont classés sur le taux de mortalité toutes causes à 80 ans et plus et la ligne en pointillé sépare les départements à faible mortalité (au-dessus) des départements à forte mortalité (au-dessous). Pour les taux comparatifs, la population de référence est celle de la France métropolitaine en 2007, les deux sexes réunis.
Champ : Pour chaque sexe séparément, 10 départements extrêmes parmi tous ceux dont le taux de mortalité toutes causes à 80 ans et plus est significativement différent de la France métropolitaine.
Sources : Insee, Division des statistiques régionales, locales et urbaines, Tables annuelles de mortalité par département?; Inserm, CepiDc, statistique annuelle des décès par cause médicale.

Discussion et conclusion

47Les disparités géographiques de mortalité demeurent marquées en France métropolitaine depuis trente ans. Si elles ont diminué chez les femmes, elles sont restées tout aussi fortes chez les hommes. Comme dans les années 1960, les régions les plus défavorisées sont le Nord, l’Alsace et la Bretagne, malgré des progrès plus rapides que la moyenne dans cette dernière région (Nizard et Prioux, 1975). La mortalité est au contraire plus faible à Paris et dans les départements situés au sud-ouest de l’Île-de-France ainsi que dans les départements de la région Rhône-Alpes, de Midi-Pyrénées (surtout pour les hommes) et, pour les femmes, ceux situés dans le nord du Poitou-Charentes ainsi que dans les Pays de la Loire. Cette dernière région a bénéficié d’une augmentation particulièrement rapide de l’espérance de vie à la naissance au cours des trente dernières années.

48Les variations départementales d’espérance de vie à la naissance sont étroitement associées aux variations de la mortalité à partir de 30 ans et tout particulièrement à 60-79 ans, mais pas systématiquement à celles de la mortalité des enfants. Par exemple, la mortalité infantile est élevée dans les départements d’Alsace et de Lorraine mais plutôt proche de la moyenne dans le Nord-Pas-de-Calais et faible en Bretagne. Entre 30 et 60 ans, les différences de mortalité par tumeurs expliquent la plus grande part de la variabilité territoriale (notamment par cancer du poumon chez les hommes). Les maladies directement associées à l’alcoolisme ainsi que les suicides contribuent de manière très importante aux inégalités géographiques de mortalité dans ce groupe d’âges et dans les suivants malgré leur faible part dans la mortalité générale. Les variations interdépartementales entre les taux de mortalité par suicide et par maladies liées à l’alcoolisme sont globalement corrélées, mais avec de nombreuses exceptions. Les tumeurs continuent de peser sur les inégalités de mortalité entre 60 et 80 ans mais sont devancées chez les femmes par les maladies cardio-vasculaires (principalement du cœur). Les maladies du système respiratoire interviennent également pour les deux sexes. C’est à partir de 80 ans que les maladies cardio-vasculaires (y compris cérébro-vasculaires) jouent un rôle majeur sur la variabilité territoriale, expliquant 50 % des variations chez les femmes et 40 % chez les hommes. Mais dans les départements du Nord à faible espérance de vie à la naissance, la mortalité attribuable à l’alcoolisme et pour les hommes aux suicides contribue encore à cette variabilité.

49La littérature souligne le poids des inégalités économiques et sociales dans les disparités géographiques de mortalité et, plus généralement, de santé en France (Nizard et Prioux, 1975?; Caselli, 1986b?; Salem et al., 2000). Les différences de mortalité entre catégories socioprofessionnelles (selon la profession et le niveau d’instruction) expliquent par exemple le contraste entre les départements parisiens à forte proportion de catégories très favorisées (cadres et professions intellectuelles supérieures) et les départements du Nord à forte proportion d’ouvriers non qualifiés (Daguet, 2006). La désindustrialisation et la croissance du chômage dans les bassins miniers du Nord-Pas-de-Calais et de Picardie favorisent sans aucun doute les comportements nuisibles (consommation d’alcool et de tabac notamment) ainsi que les suicides, les maladies mentales et du système nerveux. La surmortalité des ouvriers, qui a moins diminué au cours des années 1970 et 1980 que celle des autres catégories sociales, ainsi que celle des chômeurs, sont bien documentées, de même que le rôle de ces facteurs de risque dans ces populations particulièrement défavorisées (Desplanques, 1984). Les relations sont toutefois complexes entre la situation économique et la mortalité dans les départements français. Si pauvreté, inégalités de revenus et chômage sont effectivement élevés dans le Nord du pays, ils sont plutôt faibles en Bretagne, où l’espérance de vie à la naissance est presque aussi basse. Inversement, ces indicateurs sont élevés dans les départements du pourtour méditerranéen où la durée de vie est en revanche proche, voire supérieure à la moyenne. La faiblesse des indicateurs socio-économiques dans les départements du Sud pourrait toutefois être compensée par d’autres facteurs, comme par exemple une alimentation plus saine (le fameux « régime méditerranéen ») jouant favorablement sur les deux premières causes de décès en France (cancers et maladies cardio-vasculaires).

50La migration sélective constitue un autre facteur explicatif potentiellement important des inégalités départementales de mortalité en France. Ce phénomène intervient lorsqu’il existe une différence entre migrants et non-migrants en termes d’état de santé ou de comportements susceptibles d’influencer la santé, ce qui est typiquement le cas des migrations pour raison économique (ou, pour les jeunes, afin d’accéder au système d’enseignement supérieur) : ceux qui partent sont globalement en meilleure santé que ceux qui restent, surtout en ce qui concerne les bassins d’emploi déprimés, et ils reviennent rarement vivre dans leur département d’origine (Bentham, 1988?; Norman et al., 2005?; Van Lenthe et al., 2007). Certaines migrations sont à l’inverse liées à la mauvaise santé, notamment pour les personnes âgées qui se rapprochent de leurs enfants quand leur santé décline. Des travaux spécifiques, en particulier sur les départements du Nord et de la Bretagne, permettraient de faire la part de ce qui relève des caractéristiques individuelles, ce qui est attribuable aux conditions locales (services de santé et environnement socio-économique) et ce qui résulte des mouvements de population entre départements dans la surmortalité observée.

51L’étude présentée ici est essentiellement exploratoire, dans la mesure où la mortalité a aujourd’hui atteint en France un niveau faible avant 60 ans, si bien que les fluctuations aléatoires sont considérables au niveau des départements, surtout lorsqu’on décompose la mortalité en fonction de ses différentes causes. Malgré les précautions prises en ne présentant que des résultats relativement stables, ceux-ci demandent à être confirmés par des travaux complémentaires et doivent être interprétés avec précaution. La poursuite des recherches sur ces questions est d’autant plus fondamentale que, loin de se réduire, les inégalités de mortalité se creusent depuis le milieu des années 1990, en particulier pour les hommes, alors qu’elles avaient eu plutôt tendance à se réduire au cours de la période antérieure.

52Remerciements
Je remercie Jacques Vallin pour ses conseils et suggestions concernant une version initiale de cet article, tout en assumant la pleine responsabilité de son contenu final.

Annexes
Annexe A.1

Carte des départements et régions de la France

Annexe A.1

Carte des départements et régions de la France

Annexe A.1 (suite)

Liste des régions et départements de la France

Annexe A.1 (suite)
Région Alsace Région Corse Région Nord - Pas-de-Calais (67) Bas-Rhin (2A) Corse-du-Sud (59) Nord (68) Haut-Rhin (2B) Haute-Corse (62) Pas-de-Calais Région Aquitaine Région Franche-Comté Région Pays de la Loire (24) Dordogne (25) Doubs (44) Loire-Atlantique (33) Gironde (39) Jura (49) Maine-et-Loire (40) Landes (70) Haute-Saône (53) Mayenne (47) Lot-et-Garonne (90) Territoire de Belfort (72) Sarthe (64) Pyrénées-Atlantiques Région Haute-Normandie (85) Vendée Région Auvergne (27) Eure Région Picardie (03) Allier (76) Seine-Maritime (02) Aisne (15) Cantal Région Île-de-France (60) Oise (43) Haute-Loire (75) Paris (80) Somme (63) Puy-de-Dôme (77) Seine-et-Marne Région Poitou-Charentes Région Basse-Normandie (78) Yvelines (16) Charente (14) Calvados (91) Essonne (17) Charente-Maritime (50) Manche (92) Hauts-de-Seine (79) Deux-Sèvres (61) Orne (93) Seine-Saint-Denis (86) Vienne Région Bourgogne (94) Val-de-Marne Région Provence - Alpes - Côte d’Azur (21) Côte-d’Or (95) Val-d’Oise (04) Alpes-de-Haute-Provence (58) Nièvre Région Languedoc-Roussillon (05) Hautes-Alpes (71) Saône-et-Loire (11) Aude (06) Alpes-Maritimes (89) Yonne (30) Gard (13) Bouches-du-Rhône Région Bretagne (34) Hérault (83) Var (22) Côtes d’Armor (48) Lozère (84) Vaucluse (29) Finistère (66) Pyrénées-Orientales Région Rhône-Alpes (35) Ille-et-Vilaine Région Limousin (01) Ain (56) Morbihan (19) Corrèze (07) Ardèche Région Centre (23) Creuse (26) Drôme (18) Cher (87) Haute-Vienne (38) Isère (28) Eure-et-Loir Région Lorraine (42) Loire (36) Indre (54) Meurthe-et-Moselle (69) Rhône (37) Indre-et-Loire (55) Meuse (73) Savoie (41) Loir-et-Cher (57) Moselle (74) Haute-Savoie (45) Loiret (88) Vosges Région Champagne-Ardenne Région Midi-Pyrénées (08) Ardennes (09) Ariège (10) Aube (12) Aveyron (51) Marne (31) Haute-Garonne (52) Haute-Marne (32) Gers (26) Drôme (46) Lot (38) Isère (65) Hautes-Pyrénées (42) Loire (81) Tarn (69) Rhône (82) Tarn-et-Garonne (73) Savoie (74) Haute-Savoie

Liste des régions et départements de la France

Tableau A.2

Caractéristiques de la mortalité générale dans les départements de France métropolitaine en 2006-2008*

Tableau A.2
Département Espérance de vie (en années) Taux de mortalité infantile* (p. 1 000) Survivants à 60 ans À la naissance À 60 ans Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes 01 Ain 78,1 84,9 22,1 27,1 2,9 893 952 02 Aisne 74,8 82,1 20,2 25,0 3,4 850 929 03 Allier 76,4 83,8 21,4 26,5 3,4 862 939 04 Alpes-de-Haute-Provence 77,2 84,5 22,3 27,1 2,6 868 944 05 Hautes-Alpes 78,3 85,3 22,6 27,5 0,9 891 949 06 Alpes-Maritimes 78,6 84,7 23,1 27,3 3,7 885 941 07 Ardèche 77,7 84,9 22,2 27,1 2,3 882 949 08 Ardennes 75,3 83,0 20,5 25,8 3,5 854 931 09 Ariège 77,1 84,0 22,4 27,0 5,7 871 934 10 Aube 76,4 83,8 21,5 26,4 3,8 864 940 11 Aude 77,6 84,1 22,5 26,7 2,4 875 940 12 Aveyron 78,8 84,3 22,7 27,0 3,2 899 942 13 Bouches-du-Rhône 77,8 84,4 22,1 26,7 2,3 885 945 14 Calvados 77,0 84,1 21,6 26,6 2,9 873 940 15 Cantal 76,8 84,0 21,3 26,7 2,5 874 941 16 Charente 77,5 84,8 22,3 27,1 3,1 874 949 17 Charente-Maritime 77,3 84,3 22,2 27,0 2,1 870 937 18 Cher 76,0 83,4 21,0 26,1 1,8 857 935 19 Corrèze 77,3 84,7 21,7 27,0 2,1 881 946 2A Corse-du-Sud 78,0 84,4 22,8 26,7 2,3 878 948 2B Haute-Corse 78,4 84,8 22,6 27,2 1,5 893 946 21 Côte-d’Or 78,0 84,6 22,0 27,1 3,2 890 944 22 Côtes d’Armor 75,7 83,6 21,1 26,3 3,2 851 938 23 Creuse 75,6 83,5 20,8 26,1 3,6 855 936 24 Dordogne 77,3 84,0 22,1 26,6 3,6 876 941 25 Doubs 77,8 84,3 22,2 26,6 3,4 882 948 26 Drôme 78,3 84,8 22,6 27,3 3,2 890 944 27 Eure 76,1 83,3 21,0 26,1 3,0 864 932 28 Eure-et-Loir 77,3 84,1 21,8 26,5 3,0 881 943 29 Finistère 75,5 83,3 20,6 26,0 2,5 852 935 30 Gard 77,6 84,3 22,1 26,8 3,0 882 944 31 Haute-Garonne 79,2 85,2 23,0 27,3 2,8 902 952 32 Gers 78,8 84,8 23,1 27,2 2,1 890 946 33 Gironde 77,8 84,8 22,2 27,2 2,7 882 943 34 Hérault 78,0 84,5 22,7 27,0 3,0 877 944 35 Ille-et-Vilaine 78,0 84,6 22,3 26,8 2,6 886 949 36 Indre 75,9 83,9 21,3 26,4 2,3 854 940 37 Indre-et-Loire 78,3 85,2 22,6 27,6 2,6 888 945 38 Isère 78,9 85,0 22,6 27,1 2,8 904 953 39 Jura 77,8 84,6 22,1 27,0 2,7 884 944 40 Landes 77,9 84,6 22,2 27,0 2,8 883 945 41 Loir-et-Cher 77,3 84,4 21,9 26,9 3,2 877 943 42 Loire 77,9 84,6 22,1 26,7 3,0 886 952 43 Haute-Loire 77,6 83,7 21,5 26,4 1,8 890 939 44 Loire-Atlantique 77,2 84,7 21,8 27,1 2,7 874 946 45 Loiret 78,0 84,7 22,1 27,1 2,7 888 944 46 Lot 78,6 84,5 23,0 27,0 1,1 884 941 47 Lot-et-Garonne 78,1 84,7 22,7 27,4 3,4 882 941 48 Lozère 77,0 83,7 22,0 26,5 5,1 867 934

Caractéristiques de la mortalité générale dans les départements de France métropolitaine en 2006-2008*

* Quotient de mortalité infantile.
Champ : France métropolitaine.
Tableau A.2 (suite)

Caractéristiques de la mortalité générale dans les départements de France métropolitaine en 2006-2008*

Tableau A.2 (suite)
Département Espérance de vie (en années) Taux de mortalité infantile* (p. 1 000) Survivants à 60 ans À la naissance À 60 ans Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes 49 Maine-et-Loire 78,3 85,4 22,5 27,3 2,4 887 954 50 Manche 76,6 84,3 21,7 26,8 3,4 864 941 51 Marne 76,2 83,8 20,9 26,4 3,8 870 939 52 Haute-Marne 75,4 83,2 20,9 26,0 4,7 852 934 53 Mayenne 78,6 85,4 22,6 27,4 2,9 896 954 54 Meurthe-et-Moselle 76,7 83,4 21,2 26,0 3,4 875 936 55 Meuse 76,0 82,4 20,8 25,6 4,8 867 927 56 Morbihan 76,1 83,8 21,1 26,4 2,1 861 939 57 Moselle 76,4 82,8 20,8 25,3 3,6 878 940 58 Nièvre 75,7 83,5 21,0 26,4 2,7 854 932 59 Nord 74,4 82,1 19,7 25,1 3,2 840 927 60 Oise 76,5 82,8 21,1 25,6 3,4 871 935 61 Orne 76,7 84,0 21,7 26,8 2,4 865 936 62 Pas-de-Calais 73,7 82,0 19,4 25,0 3,3 827 924 63 Puy-de-Dôme 76,9 84,1 21,4 26,6 2,8 874 942 64 Pyrénées-Atlantiques 78,0 84,8 22,3 27,2 3,4 884 945 65 Hautes-Pyrénées 77,4 84,3 21,9 26,9 2,5 879 939 66 Pyrénées-Orientales 76,8 84,3 22,0 26,9 3,6 862 939 67 Bas-Rhin 77,7 83,7 21,4 26,1 5,1 900 944 68 Haut-Rhin 77,9 84,0 21,7 26,2 2,9 898 948 69 Rhône 78,9 85,2 22,7 27,3 3,2 898 952 70 Haute-Saône 76,6 83,9 21,6 26,5 3,1 870 940 71 Saône-et-Loire 76,9 84,4 21,9 26,8 2,6 867 944 72 Sarthe 77,4 84,6 22,3 27,1 3,1 870 942 73 Savoie 78,5 85,2 22,3 27,2 2,1 900 953 74 Haute-Savoie 78,9 85,4 22,6 27,2 2,7 905 958 75 Paris 79,5 85,4 23,5 27,8 3,2 896 945 76 Seine-Maritime 76,0 83,5 21,0 26,3 3,5 861 934 77 Seine-et-Marne 77,6 83,7 21,7 26,0 3,2 891 945 78 Yvelines 79,5 85,3 23,1 27,4 3,2 905 950 79 Deux-Sèvres 77,9 85,1 22,5 27,4 2,9 881 947 80 Somme 75,4 82,5 20,7 25,4 3,5 852 931 81 Tarn 78,8 84,7 23,1 27,4 2,9 889 943 82 Tarn-et-Garonne 78,2 84,2 22,6 26,8 2,2 889 942 83 Var 77,8 84,6 22,5 27,0 3,0 877 943 84 Vaucluse 77,5 84,1 22,1 26,6 3,0 879 942 85 Vendée 77,3 84,4 22,1 26,9 3,1 875 944 86 Vienne 77,6 85,3 22,4 27,4 2,2 874 950 87 Haute-Vienne 77,8 84,7 22,2 27,0 2,4 884 944 88 Vosges 75,7 83,4 21,0 26,0 4,0 860 939 89 Yonne 75,8 83,0 21,0 25,9 1,8 855 932 90 Territoire de Belfort 77,0 83,5 21,3 26,0 3,4 884 943 91 Essonne 79,1 84,9 22,9 27,2 3,3 900 950 92 Hauts-de-Seine 79,7 85,4 23,4 27,6 3,1 902 949 93 Seine-St-Denis 77,5 83,8 21,8 26,5 4,8 886 939 94 Val-de-Marne 78,9 84,9 22,8 27,3 3,1 896 945 95 Val-d’Oise 78,4 84,0 22,2 26,5 3,4 896 943 France métropolitaine 77,4 84,3 21,9 26,8 3,7 874 940

Caractéristiques de la mortalité générale dans les départements de France métropolitaine en 2006-2008*

Source : Insee, Division des statistiques régionales, locales et urbaines.
Tableau A.3

Taux comparatif* de mortalité (p. 100?000) par sexe, département et groupe d’âges en 2006-2008

Tableau A.3
Département Taux comparatif pour 100 000 Hommes Femmes 0 an 1-29 ans 30-59 ans 60-79 ans 80 ans et plus Tous âges 0 an 1-29 ans 30-59 ans 60-79 ans 80 ans et plus Tous âges 01 Ain 374 50 316 2?142 12?206 1?114 209 21 136 941 7?947 616 02 Aisne 352 65 470 2?832 13?825 1?377 326 24 213 1?369 9?562 801 03 Allier 353 52 434 2?476 11?946 1?205 323 19 180 1?091 8?160 670 04 Alpes-de-Haute-Provence 210 74 395 2?077 12?019 1?132 303 29 152 929 8?006 627 05 Hautes-Alpes 146 66 316 1?989 11?638 1?063 50 21 151 832 7?691 589 06 Alpes-Maritimes 395 43 352 1?864 11?042 1?022 339 21 169 930 7?485 606 07 Ardèche 319 49 360 2?137 12?184 1?129 136 23 148 911 7?994 618 08 Ardennes 412 48 467 2?767 13?263 1?332 290 15 215 1?210 8?799 734 09 Ariège 544 70 378 2?012 11?965 1?115 592 28 181 923 8?099 646 10 Aube 408 59 417 2?363 12?216 1?196 351 19 176 1?098 8?299 677 11 Aude 302 63 377 1?958 12?071 1?105 177 24 177 1?001 8?150 653 12 Aveyron 305 44 302 1?927 12?157 1?066 344 38 150 934 8?054 633 13 Bouches-du-Rhône 259 43 356 2?168 11?905 1?116 204 19 163 1?008 8?043 642 14 Calvados 347 42 402 2?319 12?379 1?184 232 15 185 1?039 8?165 661 15 Cantal 245 41 399 2?433 12?637 1?213 248 30 167 1?008 8?331 662 16 Charente 405 53 385 2?118 11?642 1?111 209 16 154 988 7?636 614 17 Charente-Maritime 172 56 405 2?135 11?942 1?136 259 21 188 970 7?840 637 18 Cher 254 46 462 2?609 12?090 1?243 107 25 197 1?101 8?765 708 19 Corrèze 316 50 366 2?273 12?510 1?170 90 20 164 976 7?829 626 2A Corse-du-Sud 293 68 359 1?966 11?273 1?061 159 19 147 997 8?180 640 2B Haute-Corse 172 64 312 1?999 11?456 1?054 130 28 154 874 8?066 619 21 Côte-d’Or 336 37 343 2?250 11?393 1?097 298 22 159 987 7?552 615 22 Côtes d’Armor 358 63 466 2?427 13?491 1?291 270 19 188 1?080 8?626 694 23 Creuse 447 51 459 2?602 13?162 1?298 268 25 186 1?124 8?733 708 24 Dordogne 409 56 376 2?103 12?362 1?142 311 26 167 1?015 8?267 660 25 Doubs 365 48 359 2?183 11?623 1?108 323 17 151 1?034 8?380 659 26 Drôme 364 50 327 2?046 11?390 1?062 277 27 156 924 7?736 614 27 Eure 376 54 424 2?501 13?210 1?269 224 24 204 1?135 8?722 716 28 Eure-et-Loir 373 52 360 2?345 11?407 1?127 219 15 174 1?072 8?066 657 29 Finistère 278 51 475 2?662 13?243 1?316 230 19 200 1?084 9?075 721 30 Gard 327 51 361 2?162 12?047 1?127 280 19 164 975 8?244 648 31 Haute-Garonne 332 36 298 1?870 11?473 1?019 225 14 144 900 7?645 595 32 Gers 161 66 320 1?797 11?243 1?013 249 22 156 911 7?837 614 33 Gironde 293 37 373 2?141 11?851 1?114 250 19 168 940 7?552 609 34 Hérault 323 52 375 1?967 11?802 1?089 281 20 162 953 7?948 629 35 Ille-et-Vilaine 277 44 353 2?112 11?977 1?109 236 16 150 951 8?390 644 36 Indre 306 61 453 2?462 12?649 1?248 147 20 181 1?044 8?552 680 37 Indre-et-Loire 370 44 342 2?029 11?324 1?059 144 21 165 881 7?304 585 38 Isère 322 43 286 1?976 11?879 1?054 228 19 133 939 7?971 615 39 Jura 300 50 353 2?178 12?156 1?131 247 19 163 918 8?101 631 40 Landes 269 50 358 2?139 11?793 1?109 286 16 164 954 7?951 629 41 Loir-et-Cher 277 49 382 2?264 11?764 1?138 356 17 168 995 7?717 627 42 Loire 334 38 357 2?134 12?144 1?121 269 16 140 1?020 8?036 634 43 Haute-Loire 138 44 343 2?321 13?187 1?198 226 31 174 1?040 8?735 691 44 Loire-Atlantique 239 40 404 2?265 12?119 1?161 312 17 158 946 7?860 621 45 Loiret 311 42 344 2?159 11?752 1?102 222 20 166 968 7?602 616 46 Lot 84 58 351 1?887 11?092 1?029 129 27 173 920 8?042 633 47 Lot-et-Garonne 267 56 356 1?933 12?042 1?087 424 26 163 913 7?527 606 48 Lozère 583 48 408 2?216 12?397 1?175 439 15 199 971 8?807 690

Taux comparatif* de mortalité (p. 100?000) par sexe, département et groupe d’âges en 2006-2008

* La population de référence est celle de la France, sexes réunis, estimée par l’Insee au 1er juillet 2007.
Champ : France métropolitaine.
Tableau A.3 (suite)

Taux comparatif* de mortalité (p. 100?000) par sexe, département et groupe d’âges en 2006-2008

Tableau A.3 (suite)
Département Taux comparatif pour 100 000 Hommes Femmes 0 an 1-29 ans 30-59 ans 60-79 ans 80 ans et plus Tous âges 0 an 1-29 ans 30-59 ans 60-79 ans 80 ans et plus Tous âges 49 Maine-et-Loire 292 44 347 2?054 11?268 1?062 182 14 137 907 7?623 591 50 Manche 424 63 412 2?293 12?422 1?194 252 20 177 987 8?156 651 51 Marne 428 49 404 2?550 12?884 1?251 336 16 184 1?134 8?009 671 52 Haute-Marne 606 67 447 2?518 13?612 1?309 325 21 195 1?175 8?720 719 53 Mayenne 345 43 314 1?973 11?867 1?064 224 19 132 896 7?483 583 54 Meurthe-et-Moselle 387 43 392 2?456 12?803 1?224 295 16 194 1?157 8?584 706 55 Meuse 517 53 409 2?553 14?004 1?312 443 31 208 1?177 9?252 756 56 Morbihan 248 54 438 2?507 12?780 1?253 176 25 181 1?044 8?600 685 57 Moselle 429 46 374 2?604 13?455 1?276 279 21 175 1?265 9?640 771 58 Nièvre 285 55 465 2?580 12?622 1?269 256 29 197 1?119 7?955 674 59 Nord 351 38 534 3?059 13?866 1?434 282 19 223 1?380 9?342 794 60 Oise 323 49 404 2?497 12?799 1?237 367 23 190 1?233 9?036 743 61 Orne 237 63 413 2?336 11?798 1?169 232 26 189 1?000 8?069 655 62 Pas-de-Calais 416 50 571 3?172 14?168 1?488 244 19 236 1?369 9?646 812 63 Puy-de-Dôme 333 41 400 2?416 12?688 1?214 217 17 175 1?042 8?224 661 64 Pyrénées-Atlantiques 418 43 356 2?072 11?807 1?097 260 17 162 947 7?636 611 65 Hautes-Pyrénées 241 46 378 2?237 12?481 1?166 271 24 178 1?021 7?647 634 66 Pyrénées-Orientales 438 49 434 2?197 12?098 1?166 273 18 183 970 8?089 646 67 Bas-Rhin 576 37 295 2?427 12?358 1?158 448 18 159 1?103 8?866 700 68 Haut-Rhin 336 39 311 2?308 12?097 1?129 249 18 153 1?105 8?592 682 69 Rhône 351 32 315 2?008 11?089 1?029 282 17 138 929 7?589 596 70 Haute-Saône 370 63 391 2?337 12?953 1?218 243 23 178 1?014 8?694 683 71 Saône-et-Loire 278 54 416 2?276 11?932 1?164 250 20 165 984 8?026 639 72 Sarthe 328 53 404 2?087 11?681 1?115 286 16 173 979 7?602 619 73 Savoie 238 39 308 2?099 11?824 1?079 192 16 139 928 7?752 603 74 Haute-Savoie 364 43 278 1?972 11?572 1?036 163 18 119 897 7?853 595 75 Paris 375 27 327 1?843 9?639 933 265 15 164 978 6?443 558 76 Seine-Maritime 371 45 445 2?561 12?437 1?246 326 21 195 1?105 8?349 689 77 Seine-et-Marne 372 43 331 2?319 12?510 1?162 265 17 162 1?156 8?628 695 78 Yvelines 395 36 283 1?896 10?700 980 246 14 149 952 7?216 585 79 Deux-Sèvres 357 53 359 2?030 12?093 1?108 215 17 156 927 7?402 594 80 Somme 343 57 469 2?674 12?965 1?305 360 22 207 1?266 9?332 770 81 Tarn 229 49 337 1?769 11?746 1?035 348 29 157 880 7?728 608 82 Tarn-et-Garonne 226 56 332 1?991 12?218 1?096 216 24 167 970 8?226 649 83 Var 341 47 382 2?014 11?675 1?091 256 19 168 948 7?951 630 84 Vaucluse 339 63 358 2?141 12?096 1?129 263 26 165 1?011 8?358 662 85 Vendée 311 56 381 2?159 12?074 1?138 302 24 160 963 8?093 639 86 Vienne 295 50 390 2?053 11?772 1?107 141 12 154 912 7?497 592 87 Haute-Vienne 327 47 356 2?142 11?922 1?115 160 14 173 1?006 7?714 627 88 Vosges 556 63 426 2?541 13?033 1?273 238 23 178 1?167 8?658 707 89 Yonne 181 64 455 2?574 12?946 1?282 189 28 202 1?214 8?541 720 90 Territoire de Belfort 314 43 360 2?377 13?164 1?215 372 23 163 1?178 8?624 703 91 Essonne 356 32 309 1?887 11?317 1?017 298 16 147 954 7?643 607 92 Hauts-de-Seine 308 26 308 1?873 9?967 945 309 15 151 965 6?786 568 93 Seine-St-Denis 537 37 350 2?359 11?273 1?115 417 19 177 1?154 7?694 658 94 Val-de-Marne 341 29 325 2?041 10?498 1?008 277 16 164 1?006 7?127 597 95 Val-d’Oise 373 34 322 2?158 11?360 1?071 309 17 168 1?112 8?048 662 France métropolitaine 412 44 391 2?315 11?670 1?145 323 18 177 1?084 7?804 650

Taux comparatif* de mortalité (p. 100?000) par sexe, département et groupe d’âges en 2006-2008

Source : calculs de l’auteure à partir des tables de mortalité annuelles établies par la Division des statistiques régionales, locales et urbaines de l’INSEE et des décès par cause transmis par le CépiDc, Inserm.
Tableau A.4

Taux comparatif* de mortalité (p. 100?000) par sexe, département et groupe de causes de décès en 2006-2008

Tableau A.4
Hommes Département Taux comparatif pour 100 000 Tumeurs Maladies cardio- vasculaires Maladies infectieuses Autres maladies Morts violentes Causes mal définies ou non déclarées Toutes causes 01 Ain 348 303 108 199 90 66 1?114 02 Aisne 422 369 128 267 106 85 1?377 03 Allier 393 352 86 220 94 59 1?205 04 Alpes-de-Haute-Provence 337 309 103 197 112 74 1?132 05 Hautes-Alpes 324 289 104 183 94 69 1?063 06 Alpes-Maritimes 316 274 97 189 76 69 1?022 07 Ardèche 358 309 97 210 93 63 1?129 08 Ardennes 415 393 118 233 92 80 1?332 09 Ariège 323 323 108 196 104 61 1?115 10 Aube 366 332 99 221 86 92 1?196 11 Aude 313 315 100 214 98 65 1?105 12 Aveyron 289 319 103 213 84 57 1?066 13 Bouches-du-Rhône 348 302 105 203 82 76 1?116 14 Calvados 382 321 100 212 83 86 1?184 15 Cantal 355 364 114 239 85 55 1?213 16 Charente 333 292 90 211 94 91 1?111 17 Charente-Maritime 378 297 91 200 103 66 1?136 18 Cher 418 349 95 229 92 60 1?243 19 Corrèze 358 329 101 226 98 57 1?170 2A Corse-du-Sud 328 315 89 156 95 78 1?061 2B Haute-Corse 350 296 78 174 86 69 1?054 21 Côte-d’Or 360 300 95 201 75 66 1?097 22 Côtes d’Armor 389 355 108 235 127 77 1?291 23 Creuse 374 381 110 251 113 70 1?298 24 Dordogne 336 346 82 218 101 57 1?142 25 Doubs 340 317 91 200 96 64 1?108 26 Drôme 329 302 86 198 88 58 1?062 27 Eure 392 364 109 231 101 72 1?269 28 Eure-et-Loir 363 309 88 205 90 72 1?127 29 Finistère 414 357 116 235 118 77 1?316 30 Gard 355 315 101 208 86 62 1?127 31 Haute-Garonne 311 296 88 176 68 80 1?019 32 Gers 283 293 84 191 106 56 1?013 33 Gironde 362 313 94 192 82 70 1?114 34 Hérault 347 301 89 202 93 56 1?089 35 Ille-et-Vilaine 345 321 98 199 93 53 1?109 36 Indre 381 368 96 234 99 70 1?248 37 Indre-et-Loire 340 278 100 186 85 71 1?059 38 Isère 334 304 87 197 83 48 1?054 39 Jura 328 321 106 214 95 66 1?131 40 Landes 336 340 82 199 99 55 1?109 41 Loir-et-Cher 373 285 90 221 99 69 1?138 42 Loire 357 299 114 212 92 47 1?121 43 Haute-Loire 358 332 114 238 98 58 1?198 44 Loire-Atlantique 380 325 92 201 91 71 1?161 45 Loiret 366 301 81 214 85 56 1?102 46 Lot 294 301 89 190 92 63 1?029 47 Lot-et-Garonne 338 313 93 189 98 56 1?087 48 Lozère 351 366 95 219 86 59 1?175

Taux comparatif* de mortalité (p. 100?000) par sexe, département et groupe de causes de décès en 2006-2008

* La population de référence est celle de la France, sexes réunis, estimée par l’Insee au 1er juillet 2007.
Champ : France métropolitaine.
Tableau A.4 (suite)

Taux comparatif* de mortalité (p. 100?000) par sexe, département et groupe de causes de décès en 2006-2008

Tableau A.4 (suite)
Hommes Département Taux comparatif pour 100 000 Tumeurs Maladies cardio-vasculaires Maladies infectieuses Autres maladies Morts violentes Causes mal définies ou non déclarées Toutes causes 49 Maine-et-Loire 352 288 89 194 86 54 1?062 50 Manche 357 368 95 213 98 63 1?194 51 Marne 389 334 109 238 100 82 1?251 52 Haute-Marne 391 356 140 258 95 69 1?309 53 Mayenne 333 303 94 187 86 62 1?064 54 Meurthe-et-Moselle 397 317 136 220 87 67 1?224 55 Meuse 400 359 124 256 101 72 1?312 56 Morbihan 396 358 106 221 108 64 1?253 57 Moselle 393 345 151 235 76 76 1?276 58 Nièvre 402 385 96 226 94 66 1?269 59 Nord 453 383 162 269 97 70 1?434 60 Oise 389 340 107 212 99 89 1?237 61 Orne 366 332 94 193 103 82 1?169 62 Pas-de-Calais 469 400 175 275 105 65 1?488 63 Puy-de-Dôme 379 344 103 239 95 54 1?214 64 Pyrénées-Atlantiques 337 327 95 188 84 66 1?097 65 Hautes-Pyrénées 343 341 107 198 103 73 1?166 66 Pyrénées-Orientales 365 327 109 215 90 60 1?166 67 Bas-Rhin 370 331 109 218 69 62 1?158 68 Haut-Rhin 359 310 102 225 84 50 1?129 69 Rhône 343 265 91 193 57 80 1?029 70 Haute-Saône 341 361 121 224 107 64 1?218 71 Saône-et-Loire 366 312 98 226 102 60 1?164 72 Sarthe 353 306 88 219 95 53 1?115 73 Savoie 337 305 92 196 88 61 1?079 74 Haute-Savoie 333 289 93 178 85 58 1?036 75 Paris 308 217 89 155 45 120 933 76 Seine-Maritime 411 334 108 243 85 66 1?246 77 Seine-et-Marne 371 302 111 207 73 97 1?162 78 Yvelines 327 260 90 187 69 47 980 79 Deux-Sèvres 344 319 93 189 95 68 1?108 80 Somme 398 333 133 258 107 76 1?305 81 Tarn 303 316 84 194 85 53 1?035 82 Tarn-et-Garonne 320 326 102 192 95 61 1?096 83 Var 350 290 96 189 90 77 1?091 84 Vaucluse 365 292 105 207 95 66 1?129 85 Vendée 375 298 92 198 95 79 1?138 86 Vienne 340 315 95 193 104 60 1?107 87 Haute-Vienne 347 321 91 216 82 59 1?115 88 Vosges 376 331 132 244 116 75 1?273 89 Yonne 386 360 113 236 108 78 1?282 90 Territoire de Belfort 322 362 114 259 120 38 1?215 91 Essonne 326 256 101 199 71 65 1?017 92 Hauts-de-Seine 317 242 85 179 49 73 945 93 Seine-St-Denis 367 288 108 186 54 112 1?115 94 Val-de-Marne 342 251 94 182 49 90 1?008 95 Val-d’Oise 355 263 104 205 67 77 1?071 France métropolitaine 368 311 102 210 86 69 1?145

Taux comparatif* de mortalité (p. 100?000) par sexe, département et groupe de causes de décès en 2006-2008

Source : calculs de l’auteure à partir des tables de mortalité annuelles établies par la Division des statistiques régionales, locales et urbaines de l’INSEE et des décès par cause transmis par le CépiDc, Inserm.
Tableau A.4 (suite)

Taux comparatif* de mortalité (p. 100?000) par sexe, département et groupe de causes de décès en 2006-2008

Tableau A.4 (suite)
Femmes Département Taux comparatif pour 100 000 Tumeurs Maladies cardio-vasculaires Maladies infectieuses Autres maladies Morts violentes Causes mal définies ou non déclarées Toutes causes 01 Ain 161 177 49 150 36 43 616 02 Aisne 198 241 63 202 41 57 801 03 Allier 180 207 44 158 42 39 670 04 Alpes-de-Haute-Provence 161 177 56 149 37 47 627 05 Hautes-Alpes 150 166 49 138 46 40 589 06 Alpes-Maritimes 165 166 48 136 39 51 606 07 Ardèche 166 188 43 141 36 44 618 08 Ardennes 191 233 60 157 39 55 734 09 Ariège 168 208 51 139 42 37 646 10 Aube 169 205 46 162 36 59 677 11 Aude 169 192 48 155 42 48 653 12 Aveyron 158 185 50 157 44 40 633 13 Bouches-du-Rhône 164 184 47 147 41 60 642 14 Calvados 182 195 49 145 34 56 661 15 Cantal 170 219 45 149 42 38 662 16 Charente 161 190 40 132 39 51 614 17 Charente-Maritime 174 186 48 144 42 43 637 18 Cher 180 218 47 179 44 40 708 19 Corrèze 167 197 45 142 40 36 626 2A Corse-du-Sud 174 184 48 132 38 38 615 2B Haute-Corse 177 192 40 139 33 60 640 21 Côte-d’Or 160 195 40 132 44 48 619 22 Côtes d’Armor 166 213 57 152 49 57 694 23 Creuse 188 214 57 162 46 40 708 24 Dordogne 170 211 45 149 43 42 660 25 Doubs 168 201 56 146 43 45 659 26 Drôme 169 182 41 135 43 44 614 27 Eure 183 209 50 181 47 46 716 28 Eure-et-Loir 179 192 46 151 37 52 657 29 Finistère 170 229 57 165 48 51 721 30 Gard 168 193 49 150 40 47 648 31 Haute-Garonne 160 182 42 129 34 49 595 32 Gers 161 187 42 142 40 42 614 33 Gironde 170 185 43 122 36 54 609 34 Hérault 165 190 46 144 39 45 629 35 Ille-et-Vilaine 159 202 57 139 46 41 644 36 Indre 170 213 44 159 41 53 680 37 Indre-et-Loire 170 162 45 126 36 46 585 38 Isère 163 186 46 142 38 40 615 39 Jura 153 192 51 152 43 40 631 40 Landes 173 202 46 137 35 36 629 41 Loir-et-Cher 165 178 46 151 40 47 627 42 Loire 167 188 48 151 43 37 634 43 Haute-Loire 181 201 55 165 45 44 691 44 Loire-Atlantique 162 189 46 133 40 51 621 45 Loiret 176 170 40 149 40 39 616 46 Lot 161 184 44 159 41 44 633 47 Lot-et-Garonne 148 194 44 140 39 42 606 48 Lozère 172 205 44 184 42 44 690

Taux comparatif* de mortalité (p. 100?000) par sexe, département et groupe de causes de décès en 2006-2008

* La population de référence est celle de la France, sexes réunis, estimée par l’Insee au 1er juillet 2007.
Champ : France métropolitaine.
Tableau A.4 (suite)

Taux comparatif* de mortalité (p. 100?000) par sexe, département et groupe de causes de décès en 2006-2008

Tableau A.4 (suite)
Femmes Département Taux comparatif pour 100 000 Tumeurs Maladies cardio-vasculaires Maladies infectieuses Autres maladies Morts violentes Causes mal définies ou non déclarées Toutes causes 49 Maine-et-Loire 166 181 41 127 36 40 591 50 Manche 166 203 48 145 45 44 651 51 Marne 172 191 55 158 41 55 671 52 Haute-Marne 178 211 62 182 41 45 719 53 Mayenne 153 180 43 129 38 40 583 54 Meurthe-et-Moselle 184 209 60 168 42 43 706 55 Meuse 196 219 61 177 48 55 756 56 Morbihan 174 216 55 144 48 47 685 57 Moselle 189 242 64 181 40 55 771 58 Nièvre 182 205 39 162 43 43 674 59 Nord 196 238 67 196 46 51 794 60 Oise 190 221 55 166 45 66 743 61 Orne 175 194 50 141 43 52 655 62 Pas-de-Calais 199 254 64 205 45 46 812 63 Puy-de-Dôme 174 192 50 164 39 42 661 64 Pyrénées-Atlantiques 163 186 48 127 38 48 611 65 Hautes-Pyrénées 167 189 50 139 47 42 634 66 Pyrénées-Orientales 167 199 52 139 41 50 646 67 Bas-Rhin 179 227 55 164 35 41 700 68 Haut-Rhin 170 226 52 164 39 32 682 69 Rhône 164 171 41 140 28 51 596 70 Haute-Saône 155 230 53 156 46 43 683 71 Saône-et-Loire 165 187 44 153 42 46 639 72 Sarthe 165 180 46 150 40 38 619 73 Savoie 164 179 45 140 36 38 603 74 Haute-Savoie 160 174 50 133 37 42 595 75 Paris 176 131 46 105 27 73 558 76 Seine-Maritime 189 201 49 168 37 44 689 77 Seine-et-Marne 184 185 57 155 40 74 695 78 Yvelines 169 159 49 138 33 37 585 79 Deux-Sèvres 161 180 45 123 37 48 594 80 Somme 201 219 70 178 48 54 770 81 Tarn 160 192 39 136 41 40 608 82 Tarn-et-Garonne 181 198 48 137 42 43 649 83 Var 171 173 49 137 39 61 630 84 Vaucluse 178 192 50 151 41 51 662 85 Vendée 174 185 51 133 41 55 639 86 Vienne 162 180 45 130 38 37 592 87 Haute-Vienne 171 193 40 149 35 39 627 88 Vosges 180 218 59 153 44 52 707 89 Yonne 181 215 60 166 44 54 720 90 Territoire de Belfort 179 224 50 176 42 32 703 91 Essonne 169 163 51 141 30 52 607 92 Hauts-de-Seine 167 147 48 126 31 48 568 93 Seine-St-Denis 179 178 52 145 32 72 658 94 Val-de-Marne 176 152 49 131 31 58 597 95 Val-d’Oise 184 175 57 153 32 61 662 France métropolitaine 178 189 49 148 39 47 650

Taux comparatif* de mortalité (p. 100?000) par sexe, département et groupe de causes de décès en 2006-2008

Source : calculs de l’auteure à partir des tables de mortalité annuelles établies par la Division des statistiques régionales, locales et urbaines de l’INSEE et des décès par cause transmis par le CépiDc, Inserm.
Tableau A.5

Groupes de causes de décès et rubriques correspondantes de la Classification internationale des maladies (10e révision)

Tableau A.5
CIM 10 Tumeurs C00 à D48 Cancer du poumon C33 à C34 Cancer de l’estomac C16 Cancer de l’intestin C18 à C21 Cancer du sein C50 Cancer de l’utérus C53 à C55 Cancer de la prostate C61 Autres tumeurs C00 à C15 ; C17 ; C22 à C32 ; C37 à C49; C51; C52 ; C56 à C60 ; C62 à D48 Maladies cardio-vasculaires I00 à I99 Maladies ischémiques du cœur I20 à I25 Autres maladies du cœur I00 à I15 ; I26 à I51 Maladies cérébro-vasculaires I60 à I69 Autres maladies de l’appareil circulatoire I70 à I99 Maladies infectieuses et parasitaires et mal. de l’app. respiratoire A00 à B99 ; J00 à J98 Tuberculose toutes formes A15 à A19 ;B90 Sida B20 à B24 Grippe J10 à J11 Autres maladies infectieuses et parasitaires du chapitre 1 de la CIM A00 à A09 ; A20 à B19 ; B25 à B89 ; B91 à B99 Autres maladies de l’appareil respiratoire J00 à J06 ; J12 à J98 Autres maladies D50 à D89 ; E00 à H95 ; K00 à Q99 Alcoolisme et cirrhose du foie F10 ; K70 ;K73 à K74 Diabète E10 à E14 Autres troubles mentaux et maladies du système nerveux F00 à F09 ; F11 à H95 Autres maladies de l’appareil digestif K00 à K67 ; K71 ; K72 ; K75 à K93 Autres maladies D50 à D89 ; E00 à E07 ; E15 à E89 ; L00 à Q99 Morts violentes V01 à Y89 Accidents de la circulation routière V01 à V99 Suicides X60 à X84 Autres morts violentes W00 à X59 ; X85 à Y89 Causes de décès non déclarées ou mal définies R00 à R99 Toutes causes A00 à R99 ; V01 à Y89

Groupes de causes de décès et rubriques correspondantes de la Classification internationale des maladies (10e révision)

Notes

  • [1]
    Le tableau annexe A.1 permet de situer les départements et leur région d’appartenance.
  • [2]
    Les tables de mortalité ne sont pas disponibles pour les départements d’outre-mer sur la période considérée.
  • [3]
    Les tables annuelles de mortalité sont calculées par l’Insee à partir de la statistique des décès et des estimations de population établies sur la base des recensements de population.
  • [4]
    Les analyses présentées ici ont été réalisées avec le package FactoMineR du logiciel R (Husson et al., 2009), qui utilise le coefficient de Pearson comme indice de similarité.
  • [5]
    Les taux comparatifs sont calculés pour chaque sexe et au sein de chaque groupe d’âges en utilisant la population de la France métropolitaine des deux sexes au 1er juillet 2007 comme structure de référence.
  • [6]
    Il est possible, dans ce type d’analyse, de « normaliser » les valeurs utilisées (les variables étant centrées et réduites). Nous n’avons pas suivi cette procédure car nous ne souhaitons pas accorder le même poids aux taux les plus faibles (ceux correspondant à la mortalité des enfants et des jeunes) qu’aux taux les plus élevés (des personnes âgées), qui pèsent beaucoup plus sur l’espérance de vie à la naissance.
  • [7]
    Plus précisément par le CepiDc de l’Inserm.
  • [8]
    Ces 6 groupes de causes correspondent aux catégories suivantes de la Classification internationale des maladies (CIM) dans sa 10e révision : les maladies infectieuses : A00-A99, B00-B99, J00-J06, J09-J18 et J20-J22?; les affections d’origine périnatale : P00-P99?; les anomalies congénitales : Q00-Q99?; les accidents : V00-Y99?; la mort subite du nourrisson : R95?; les autres causes : tous les autres codes de la CIM.
  • [9]
    Avec un seuil de significativité statistique de 5 %.
  • [10]
    Soulignons toutefois que si la différence entre le taux toutes causes dans chacun des départements sélectionnés et le taux pour la France entière est statistiquement significative (au seuil de 5 %), ce n’est pas le cas des taux par cause dont la différence avec la moyenne nationale n’est qu’exceptionnellement significative. C’est donc de la cohérence globale des structures de mortalité par cause en relation avec la mortalité totale que l’on peut tirer des indications générales plutôt que de l’examen de tel ou tel département en particulier.
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Les disparités interdépartementales de mortalité demeurent marquées en France métropolitaine depuis trente ans. Elles ont diminué chez les femmes, mais restent fortes chez les hommes. Comme dans les années 1960, les régions les plus défavorisées sont le Nord, l’Alsace et la Bretagne. La mortalité est au contraire plus faible à Paris et dans les départements situés au sud-ouest de l’Île-de-France ainsi que dans les régions Rhône-Alpes et Midi-Pyrénées (principalement pour les hommes)?; pour les femmes, la mortalité la moins importante est située dans le nord de la région Poitou-Charentes et les Pays de la Loire. Les variations géographiques d’espérance de vie à la naissance sont étroitement associées aux variations de la mortalité à partir de 30 ans et tout particulièrement à 60-79 ans, mais pas systématiquement à celles de la mortalité des enfants. Entre 30 et 60 ans, les tumeurs demeurent l’explication principale (notamment par cancer du poumon pour les hommes), ainsi que l’alcoolisme et les suicides qui ont également des conséquences sur les groupes d’âges suivants. Les tumeurs continuent de peser sur les inégalités de mortalité entre 60 et 80 ans, et pour les femmes surtout les maladies cardio-vasculaires. Après 80 ans, ces maladies expliquent 50 % des variations de mortalité entre départements pour les femmes contre 40 % pour les hommes.

Mots-clés

  • mortalité par département
  • espérance de vie à la naissance
  • France
  • disparités interdépartementales
  • causes de décès
  • géographie de la mortalité
Español

La mortalidad departamental en Francia

La mortalidad departamental en Francia

En Francia metropolitana, desde hace treinta años las diferencias de mortalidad entre los departamentos continúan siendo importantes. Aunque han disminuido para las mujeres son todavía fuertes para los hombres. Como en los años sesenta, las regiones más desfavorecidas son el Norte, Alsacia y Bretaña. La mortalidad más débil se encuentra en las regiones Île-de-France, Rhône-Alpes y Midi-Pyrénées (sobre todo para los hombres); para las mujeres, la mortalidad más baja se sitúa en el norte de la región Poitou-Charentes y en la región Pays-de-la-Loire. Las variaciones geográficas de la esperanza de vida al nacimiento están fuertemente asociadas a la mortalidad a partir de 30 años y en particular a la mortalidad de los 60-79 años, pero no estas ligadas sistemáticamente a la mortalidad infantil. Entre 30 y 60 años, los tumores constituyen la explicación principal de las diferencias de mortalidad (en particular, el cáncer de pulmón para los hombres), así como el alcoholismo y los suicidios, que tienen también consecuencias sobre la mortalidad a partir de 60 años. Los tumores continúan siendo un factor de desigualdad importante entre 60 y 80 años, así como las enfermedades cardiovasculares, sobre todo en las mujeres. A partir de 80 años, estas enfermedades explican el 50% de las variaciones de mortalidad entre los departamentos para las mujeres y el 40% para los hombres.

Références

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Magali Barbieri
Institut national d’études démographiques.
Correspondance : Magali Barbieri, Institut national d’études démographiques, 133 boulevard Davout, 75980 Paris Cedex 20, tél : 33 (0)1 56 06 21 55, courriel :
barbieri@ined.fr
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Mis en ligne sur Cairn.info le 17/01/2014
https://doi.org/10.3917/popu.1303.0433
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