Résumé
Bourgeois-Pichat Jean. — Du XXe au xxi' siècle : l'Europe et sa population après l'an 2000. La dernière phase du modèle de la transition démographique prévoit une stabilisation de la population. Or, dans la plupart des pays industriels, la natalité est passée depuis une vingtaine d'années très en dessous de la mortalité, ce qui conduit, à terme, à des populations décroissantes. Dans ses perspectives sur la population mondiale, l'Organisation des Nations Unies tente de sauver le modèle de la transition en supposant que devant la diminution du nombre des habitants, les couples réagiront et, par esprit civique, augmenteront leur descendance. L'auteur présente un modèle théorique de la transition qui montre que, dans la dernière phase, les conditions semblent réunies pour le déclenchement d'un phénomène auto-entretenu de baisse de la fécondité rendant douteux le retour au niveau de remplacement. A côté du scénario des Nations Unies, il y a donc place pour un autre dans lequel la natalité demeure indéfiniment en dessous de la mortalité. C'est le scénario de la catastrophe puisqu'il conduit à la disparition de l'espèce humaine. L'auteur présente et compare les deux scénarios. En utilisant les données de J.-N. Biraben sur le peuplement de la terre (Population, janvier-mars 1979), il calcule le nombre total d'êtres humains nés depuis l'origine jusqu'à Textinction décrite dans le scénario de la catastrophe (il arrive à 100 milliards). Pour ne pas rester sur une note aussi pessimiste, il imagine une nouvelle transition démographique dans laquelle les biologistes arrivent à faire sauter le verrou de la ménopause. Les femmes peuvent alors contracter deux unions fécondes et l'espèce est sauvée.
Résumé
Bourgeois-Pichat Jean. — From the 20th to the 21st Century : Europe and its Population after the Year 2000. The model of the demographic transition predicts that in the final stages of the transition, the population will become stationary. However, during the past 20 years or so, the birth rate in the majority of industrialized countries has fallen below the death rate, and a continuation of this trend will ultimately result in a declining population. In the United Nations recent projections of world population growth, an attempt has been made to salve the transition model by assuming that when faced with a reduction in numbers, couples will public-spiritedly respond by increasing their family size. The author presents a theoretical model, in which he shows that during the final stages of the transition, it is likely that there are built-in mechanisms which will result in low birth rates, and that it is unlikely that fertility will return to replacement level. In addition to the scenario presented by the United Nations, there is another in which the birth rate remains below the death rate indefinitely. This 'catastrophic' scenario-would, of course, ultimately result in the disappearance of the human species. The author presents and compare both these scenarios. Using some calculations by J.N. Biraben (Population 1, 1979), he calculates the number of human beings that would have been born between the beginning and the end of the human species, as described by the 'catastrophic' scenario, and estimates this at 100 billion. In order not to end on so pessimistic a note, he then imagines a new demographic transition in which biologists have succeeded in extending the duration of a woman's reproductive life. They could then engage in two fertile unions during their lifetime, and so save the species.
Résumé
Bourgeois-Pichat Jean. — Del siglo XX al siglo XXI : Eu ropa y su población después del ano 2000. La ultima fase del modelo de la transición demográfica prevé una estabilización de la población. Pero, desde hace alrededor de veinte a?os, en la mayor parte de los países industrializados, la natalidad es más baja que la mortalidad, situación que conduce en ultimo término, a poblaciones decrecientes. En sus perspectivas sobre la población mundial, la organización de las Naciones Unidas trata de salvar el modelo de la transición demográfica, suponiendo que, ante la disminución del numero de habitantes, las parejas reaccionarán y, por espiritu civico, aumentarán su descendencia. El autor de este articulo présenta un modelo teórico de la transición, que muestra que en su ultima fase, las condiciones parecen reunidas para el desencadenamiento de un fenómeno de auto-mantención, que hace dudoso el retorno al nivel de reemplazo. Al lado del escenario de la Naciones Unidas, hay entonces lugar para otro escenario, en el ruai la natalidad permanece indefinidamente más baja que la mortalidad. Es el escenario de la catástrofe, porque conduce a la desapariciôn de la especie humana. El autor présenta y compara los dos escenarios utilizando los calculos de J.-N. Biraben sobre el poblamiento de la tierra (Population, 1, 1979). Calcula el numero total de seres humanos nacidos desde el origen hasta la extinción, descrita en el escenario de la catástrofe (llega a cien mil millones). Para no quedar en una nota tan pesimista, imagina una nueva transición demográfica, en la cual los biólogos lograrán hacer saltar el cerrejo de la menopausia y las mujeres podrán contraer entonces dos uniones fecundas y la especie podrá ser salvada.