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Les aléas du dépôt et de l’exploitation des fonds d’archives privés ont fait que l’existence d’un texte de Lucien Lévy-Bruhl consacré à Spinoza a été connue, par l’édition d’une correspondance, près de 20 ans avant celle de son contenu lui-même. Et c’est du regret de ce texte apparemment perdu que partait l’article publié en 2005 par la Revue sur les rapports de Lévy-Bruhl à Spinoza.
Lorsqu’il rédige ce texte non daté, mais qui ne peut être postérieur à l’été 1880, Lucien Lévy (qui ne s’appellera Lévy-Bruhl qu’en 1882), né en avril 1857, doit avoir 22 ou, tout au plus, 23 ans. S’il appelle, 140 ans plus tard, des analyses pouvant l’inscrire d’une part dans l’histoire de l’œuvre ultérieure de son auteur, d’autre part dans celle des lectures de Spinoza en France au xixe siècle, on peut aussi y voir un travail d’étudiant, marqué par des aspects scolaires, comme le notait l’une des personnes consultées par la Rédaction de la Revue lors de sa découverte :
Ce document […] n’a que très peu d’intérêt. Il ressemble à un mémoire d’étudiant – avec ce que peuvent avoir de convenu les rapprochements entre Spinoza et Claude Bernard, les notes sur le fatalisme et le panthéisme, etc. Il n’apportera rien aux études spinozistes ; peut-être seulement la fin peut-elle éclairer la position de LB devant la psychologie expérimentale ; je note aussi un excursus sur les Juifs, sans rapport avec Spinoza. C’est pourquoi ce texte me paraît avoir la valeur d’un document, d’un témoignage (et à ce titre, il est intéressant pour les études lévy-bruhliennes), mais franchement guère plus ; on est loin par exemple du niveau d’un Delbos, sur les mêmes thèmes et à la même époque…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 14/10/2021
- https://doi.org/10.3917/rphi.214.0531

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