L’association AIDES fait le constat que l’épidémie de Covid-19 a été un facteur aggravant des discriminations déjà existantes. À partir d’une campagne importante de recueil de témoignages, l’association de lutte contre le VIH et les hépatites montre comment les situations déjà très précaires des travailleur·ses du sexe, des personnes vivant avec le VIH, des usager·es de drogues, des personnes étrangères en situation administrative précaire, des détenu·es ont empiré du fait du confinement et de la rétractation des services publics. Loin de faire un simple constat, l’association souligne qu’il y a beaucoup à apprendre de l’expérience des associations de malades et personnes concernées qui se sont engagées depuis longtemps dans le développement de pratiques de réduction des risques et d’autosupport à l’heure où l’épidémie s’installe dans la longue durée.
Article
Début 2020, au sein de l’association AIDES, nous avons été pris·es de court par la montée rapide de l’épidémie de Covid-19, le nombre de décès, la déstabilisation du système de santé puis l’adoption de l’état d’urgence sanitaire. L’irruption de la crise sanitaire a bouleversé nos modes d’organisation collective et nous avons dû adapter nos pratiques militantes. Outre le respect des gestes de réduction des risques face aux contaminations, les mesures politiques adoptées pour lutter contre la Covid-19 ont exacerbé les inégalités et en conséquence les « vulnérabilités » des personnes que nous accompagnons.
Première association de lutte contre le sida et les hépatites en France et en Europe, AIDES agit depuis 1984 avec et auprès des populations les plus vulnérables au VIH/sida pour réduire les nouvelles contaminations et accompagner les personnes touchées vers le soin et la défense de leurs droits. Nous concentrons nos actions auprès des catégories de la population qui sont surreprésentées parmi les personnes qui vivent avec le virus car tout le monde n’est pas égal face au VIH. Les entraves à l’accès aux soins et à la prévention, telles que les stigmatisations et les discriminations, la précarité économique et sociale ou encore les politiques répressives constituent des facteurs d’exposition pour les usager·es de drogue, les travailleur·ses du sexe, les personnes étrangères en situation administrative précaire, les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, les personnes trans, les personnes détenues et les personnes vivant dans les départements français d’Amérique…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 24/03/2021
- https://doi.org/10.3917/mouv.105.0027

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