CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1 Le processus de globalisation économique et culturelle, en vigueur dans la plupart des grandes métropoles des pays développés, n’affecte pas de manière identique les formes socio-urbaines. Paris diffère d’autres villes globales comme New York, où s’exerce une forte polarisation entre les plus pauvres et les plus riches qui se traduit par des ghettos sociaux et ethniques dont l’homogénéité et l’enclavement n’ont pas d’équivalent en région parisienne. Cependant, les espaces les plus bourgeois ont eu tendance à s’embourgeoiser davantage entre 1982 et 1990, renforçant le contraste avec les quartiers « populaires » de la partie nord-est. Ce processus renvoie à des logiques de peuplement complexes qui questionnent les modèles de ségrégation et les rapports sociaux sous-jacents.

2 Dans la capitale, la rencontre entre une large classe moyenne et les milieux populaires se réalise non seulement dans des relations de service, mais aussi dans le voisinage. Belleville, la Goutte d’Or, Stalingrad sont loin d’être les quartiers socialement homogènes que la littérature exotique ou une cartographie grossière met en valeur : un îlot, une rue, quelques mètres de distance à peine séparent des univers sociaux étrangers. Si la mixité résidentielle existe, elle varie fortement selon les quartiers, est toute relative et n’apparaît pas aussi spontanément « harmonieuse ».

• Embourgeoisement et maintien d’une population et d’un habitat précaires

3 Dès les années soixante, les élus municipaux s’inquiétaient de la volonté de l’État de limiter la croissance de Paris au profit de la province et de la banlieue. À première vue, Paris suit le destin des capitales mondiales. Le mouvement de désindustrialisation amorcé au siècle dernier s’est poursuivi. Les sièges d’entreprise sont tentés de s’expatrier à l’ouest et plus récemment au nord du périphérique. Sur le long terme, le dépeuplement de Paris s’est confirmé : 2 809 863 habitants en 1954, 2 125 246 habitants en 1999. Accentuant la tendance nationale, Paris s’est aussi considérablement vidé de ses ouvriers : ceux-ci représentaient presque un tiers des actifs en 1954 ; ils ne sont guère plus de 15 % en 1990. À l’inverse, les cadres et professions intellectuelles supérieures sont au dernier recensement connu, le premier groupe professionnel parisien. Leur effectif a plus que doublé depuis 1954 [2] et atteint près d’un tiers des actifs. Le marché immobilier illustre ces évolutions : le prix moyen du parc ancien s’approche dangereusement des 20 000 francs le m2 soit quatre fois plus qu’en 1979 et deux fois plus qu’en 1986 ! Pour les trois quarts des Parisiens, locataires, le loyer mensuel de relocation dans le secteur libre atteint 90 francs le m2 au lieu de 70 francs il y a dix ans.

4 Beaucoup d’exemples confirment à long ou moyen termes l’embourgeoisement de la capitale. Et pourtant, de nombreux indicateurs témoignent de la persistance d’une population pauvre. Paris compte 52 500 ménages allocataires du RMI, soit légèrement plus que la moyenne nationale. En 1996, on compte encore 45 000 demandeurs de logements sociaux. Sans doute, une part importante de ces chiffres peut être attribuée aux occupants du parc ancien sans confort. Bien qu’il ait fortement diminué depuis l’après-guerre, le nombre de logements dépourvus d’installations sanitaires demeure le plus important des villes de France (17 % des appartements). Dans une fraction de ce parc ancien, la plus dégradée, 2 000 enfants de moins de 3 ans sont atteints de saturnisme infantile [3]. Même sans relever les 8 000 personnes sans-domicile-fixe connues par les associations caritatives, Paris possède des quartiers sensibles en « contrat de ville » : cités de logements sociaux comme la Porte de Montmartre (XVIIIe), secteurs urbains comme la Goutte d’Or (XVIIIe) et certains « micro-quartiers » du XIe. Ces espaces sont parfois séparés de quelques mètres du lieu de résidence de couches sociales plus favorisées.

• Lorsque Paris fabrique sa mixité

5 Comment de tels espaces ont-ils pu perdurer malgré les percées, rénovations, reconstructions, préservations, réhabilitations supposées contribuer depuis plus d’un siècle et demi à la gentrification totale de Paris ? Paradoxalement, le parcours historique des opérations d’urbanisme qui ont divisé Paris révèle la complexité de sa stratification urbaine et des formes de mixité. En étudiant attentivement les grands boulevards, le Marais, les arrondissements de l’est, une grande diversité des formes d’habitat, du plus « prolétaire » au plus aisé, du plus insalubre au plus confortable, se manifeste. Comment expliquer alors le maintien (ou le renouvellement ?) de populations et d’habitats aussi contrastés ? S’agit-il d’une volonté municipale ? Dans quelle mesure la préoccupation démographique des élus parisiens visant à préserver l’hégémonie de Paris dans la Région a-t-elle pu jouer ? Cette volonté les a-t-elle conduit à certaines époques à opter en faveur du maintien des catégories populaires et à multiplier ainsi les espaces de mixité dans certains quartiers de la capitale ?

6 Il est couramment admis que les opérations menées entre 1852 et 1870 sous l’égide du préfet Haussmann ont permis à la bourgeoisie de reconquérir certaines parties de Paris voire, selon l’expression de Perreymond en 1843, de « désagglomérer la population misérable et vicieuse de la Cité ». Mais on sait aussi que certains quartiers populaires (près des Halles, dans les communes annexées à la « petite banlieue ») ont été épargnés. Les historiens ont montré la lenteur du processus de revalorisation. En 1881, non loin de l’Opéra, près de 20 % d’actifs ouvriers logent à proximité de 42 % de travailleurs indépendants [4]. Le façadisme des percées haussmaniennes laisse donc des îlots dans la misère. Le fameux clivage est/ouest entre le Paris « patron » et le Paris « ouvrier », montré dès 1873 par l’Atlas des parisiens de Loua Toussaint, masque l’existence d’îlots insalubres au cœur de la capitale, dans les immeubles sur cours ou à l’arrière des boulevards. Aujourd’hui encore, ceux-ci cachent derrière leurs façades respectables des formes d’occupation modestes : chambres de bonne désertées par la domesticité et occupées par une population d’étudiants, de chômeurs et d’étrangers.

7 Après un quart de siècle, l’existence des délaissés de l’haussmanisation devient officielle. En 1905, le Conseil municipal rend publics les travaux du casier sanitaire des maisons de Paris et révèle l’existence de six « îlots insalubres ». On est aux prémices de la rénovation urbaine [5] par l’ampleur du phénomène (1 600 immeubles à démolir) mais aussi par le raisonnement. Ces secteurs composés de « maisons meurtrières », « tuberculeuses » et non-ensoleillées menacent la santé publique. Elles abritent des populations « dangereuses », « contagieuses » et « hostiles à l’hygiène ». Les secteurs visés sont connus pour leur « population flottante », l’existence d’un « ghetto juif », une « cité ouvrière », une « forteresse prolétaire », un paysage d’habitat précaire. Dans les années vingt, les études techniques identifient onze nouveaux îlots et 180 000 personnes « à déplacer ». Il faudra attendre 1970 pour que cessent les nombreux débats parlementaires et municipaux relatifs à ces secteurs illustratifs de l’habitat populaire et précaire de Paris. Aujourd’hui encore beaucoup d’opérations de rénovation ou de réhabilitation se situent à l’emplacement des anciens îlots insalubres du Marais, du Faubourg Saint-Antoine, Belleville, la Villette. Certains immeubles déjà connus à l’époque pour leur « insalubrité tuberculeuse » sont encore aujourd’hui surveillés au titre du saturnisme. Le maintien de ce parc insalubre s’explique en partie par les difficultés de relogement. Cette exigence a été très bien perçue par les élus parisiens, soucieux de maintenir la population de Paris. Dès le début du siècle, certains souhaitent retenir dans la capitale « la population ouvrière et ses industries », et les travailleurs « indispensables à son fonctionnement ». Ils conduisent la municipalité à intervenir progressivement dans la construction de logements sociaux très diversifiés.

8 Dès 1906, la municipalité participe à la construction par des bailleurs philanthropes d’un millier de logements. En 1911, l’opposition municipale, radicale et socialiste, fait débloquer un emprunt de 200 millions de francs pour créer un Office municipal d’HBM [6] et bâtir 26 000 logements d’en moyenne 47 m2. La préfecture de la Seine envisage alors une typologie simple. Les logements « de type Baloo » (en référence à un roman populaire de l’époque consacré au bon sauvage) font l’objet d’un aménagement réduit au strict minimum et sont destinés à reloger les habitants de taudis. Ceux de type « Becque » sont attribués aux ouvriers et employés. L’OPAC de Paris gère encore aujourd’hui ces appartements, réhabilités depuis et occupés par des familles modestes ou des personnes âgées.

9 Les logements de type Baloo, surpeuplés et occupés par des familles indésirables, attisent rapidement le mécontentement de l’Office municipal d’HBM chargé de les gérer. Cette formule est alors abandonnée [7]. Dès 1922, le conseiller municipal Desvaux convainc le préfet de la Seine de construire 14 000 logements « au profit des travailleurs intellectuels : techniciens, ingénieurs, médecins, fonctionnaires civils et militaires, avocats. » Telle est la nouvelle catégorie sociale à retenir à Paris dans des appartements de quatre à cinq pièces, pourvus du chauffage central, de salles de bains et d’ascenseurs. C’est l’œuvre d’un consortium de banques autour de la Régie immobilière de la ville de Paris. Ces appartements sociaux servent dès 1928 de modèles aux immeubles à loyers moyens (ILM) construits grâce à la loi Loucheur. Au début des années trente, la Régie immobilière de la ville de Paris se trouve à la tête de plus de 12 000 logements à confort moyen répartis sur vingt hectares. La ceinture de briques rouges entourant Paris offre déjà des contenus sociaux très variés, un même ensemble d’îlots pouvant loger des populations à loyer moyen et des familles plus modestes.

10 Ces évolutions ne règlent guère la question du relogement des populations des îlots insalubres. À l’époque, les règles d’admission en logement social donnent la priorité « aux familles nombreuses françaises résidant depuis 5 ans à Paris ». Pour beaucoup d’élus, l’Office municipal d’HBM devrait construire en banlieue. Il est de bon ton de lui reprocher sa conception architecturale : « des forteresses ouvrières » aux portes de Paris, des équipements « collectivistes » (crèches, dispensaires, salles de réunion, etc.) concurrents de ceux de la municipalité.

11 Ces critiques contribuent à élargir encore la typologie du logement social. En 1930, un programme de 20 000 appartements lie par convention la Ville et l’Immobilière construction de Paris. Celle-ci se charge de construire 10 000 logements destinés aux zoniers et occupants d’îlots insalubres et 10 000 logements (« intermédiaires » avant l’heure) pour les couches moyennes. Achevé dès 1933, ce programme confronte le conseil municipal à d’importantes difficultés : les logements les plus sommaires ne trouvant pas preneurs en raison du niveau des loyers, celui-ci permet aux gestionnaires de les louer « au mieux » à d’autres familles.

12 Ainsi, les HBM construits à la veille de la guerre décèlent autant de mixité résidentielle que ceux des HLM qui vont leur succéder : 30 000 Habitations à bon marché ordinaires, voisinent avec 17 000 Immeubles à loyers moyens, 3 000 HBM améliorés, 10 000 loyers libres. Les loyers de ces différents types variant du simple au triple, il en est de même des caractéristiques de leurs habitants.

13 Après la guerre, la diversification du parc social s’accentue encore. On construit peu d’appartements de type Programmes sociaux de relogement à « normes réduites » pour le relogement des rénovations souvent brutales [8] menées à partir de 1953. Mais plus de 49 000 HLM ordinaires (d’un confort et d’un loyer supérieurs) sont bâties grâce à des opérations d’urbanisme utilisant sur des îlots entiers la technique du plan libre, de la barre ou de la cour fermée : le Nouveau Belleville, Place des Fêtes, les Orgues de Flandre, Villa Faucheur… Mais ces enclaves sociales, fermées aux quartiers qui les environnent, n’ont guère les faveurs de la décennie suivante. On s’oriente alors vers des configurations morphologiquement plus intégrées au tissu urbain.

14 Les Prêts locatifs aidés, apparus au début des années quatre-vingt, permettent la construction de logements sociaux d’un type nouveau, reflétant une prétendue « qualité de la vie ». Ils se trouvent intégrés à un tissu urbain mélangé d’immeubles en locatif libre, en intermédiaire, voire en accession. La réforme nationale du financement du logement (1977) permet l’émergence de formules d’habitat adaptées aux « couches moyennes » confrontées à la pression immobilière. Ces formules (Prêt conventionné locatifs) échouent en raison des prix élevés du foncier à Paris. La ville de Paris a pourtant longtemps milité pour un relèvement des plafonds de ressources d’admission dans les logements PLA. En même temps, elle a développé ces dernières années sa propre formule de logement locatif intermédiaire (environ 8 000 appartements) dont le loyer de base au m2 (50 francs) le destine à des « familles dont les revenus, supérieurs aux plafonds PLA, ne leur permettent pas de se loger convenablement sur le marché libre » [9]. Ces interventions paraissent être une riposte aux obligations prescrites par la loi Besson de 1991 qui prévoit des dispositifs d’accès au logement social pour les « populations défavorisées ». Selon le Protocole d’occupation du patrimoine social de Paris, 15 % des logements sociaux livrés sont destinés à cette population. Les ménages éligibles doivent : « disposer de ressources inférieures à un plafond » mais aussi « réaliser un effort effectif d’insertion ».

15 Cette variété de formes et de contenus sociaux présents dans l’espace urbain ne saurait faire oublier les premiers sédiments. En dépit des vagues de rénovation urbaine secouant Paris dans les années soixante et ébranlant des quartiers populaires, les trois quarts des logements datent encore d’avant-guerre. Dans les arrondissements du centre et de l’est parisien, des formes de logement à contenu social persistent, mais avec difficulté.

16 Les logements locatifs privés dont les loyers sont régis par la loi de 1948, fortement encadrés et limités à des niveaux de prix très faibles, disparaissent rapidement soit clandestinement, soit par la disparition de leurs ayants droit, soit encore grâce à des travaux de réhabilitation. Ils étaient 100 000 en 1990. Ce type de logement subit de plein fouet un processus de gentrification notamment dans les arrondissements centraux comme le deuxième.

17 Le parc des hôtels meublés (800 immeubles en 1993, 21 000 chambres, surtout dans l’est parisien) disparaît aussi très rapidement, soit par transformation en hôtel de tourisme, soit par disparition dans le cadre des opérations de rénovation soucieuses de salubrité. Ce type d’habitat permet pourtant de loger des populations en situation de précarité pendant des périodes longues, lorsque la collectivité publique ne peut guère y pourvoir. Les multiples projets et études visant à accorder une stabilité aux « occupants d’hôtels meublés », juridiquement privés du statut de locataire et donc de la possibilité d’obtenir un relogement, ne semblent guère aboutir à Paris. En attendant, ces établissements font régulièrement la une de la presse pour des incendies crapuleux, des vidages musclés, ou des concentrations de cas de saturnisme.

18 À cette liste, il faudrait ajouter les cent immeubles vétustes et insalubres de Paris, occupés par plusieurs milliers d’habitants. La procédure d’urgence permise par la loi Vivien de 1970 est appliquée depuis quelques années seulement par la Ville et la préfecture. Les immeubles des rues Louvel Tessier et de l’Orillon ont fait l’objet d’opérations de destruction massives avec les « problèmes de relogement » que l’on devine pour les occupants non-reconnus comme « de bonne foi ». Toutefois, des évènements témoignent parfois de la persistance de ces formes de précarité et de politiques peu cohérentes à leur égard. En 1999, des occupants du 108 rue de Belleville évacués pour péril par la préfecture se trouvent à la rue, lâchés par leur propriétaire, une filiale immobilière du Crédit lyonnais ! La même année, la Ville remet sur le marché des immeubles insalubres qu’elle avait préemptés pour les détruire au début des années quatre-vingt-dix !

19 Ces faits montrent l’important pouvoir d’attraction de Paris pour les catégories modestes et l’impact des politiques qui les « fixent » sur le plan du logement et de l’aide sociale [10]. S’il est indéniable que les opérations d’urbanisme menées depuis la guerre ont contribué à la gentrification de Paris et leur éviction progressive, il n’en reste pas moins que la détermination des élus parisiens de ne pas voir la population diminuer a freiné ce mouvement. Cette volonté a aussi beaucoup joué en faveur des couches moyennes notamment au travers du logement intermédiaire dans les années trente et quatre-vingt-dix. Alors qu’on relève les difficultés avec lesquelles certaines couches populaires se maintiennent dans le Paris d’aujourd’hui, est-il toujours envisageable de consacrer une part importante de l’effort public à ce type de logement intermédiaire ? Après tant d’années d’hésitation sur la vocation du parc social parisien, cette question mérite d’être posée, même si elle interroge certains modèles de mixité sociale en vigueur dans la capitale.

• Différents modèles de « mixité sociale »

20 Quelles formes sociales de cohabitation accompagnent cette diversité des situations résidentielles ?

21 Des typologies très élaborées sur le plan sociostatistique [11] mettent en évidence deux aspects importants. D’une part, les espaces les plus bourgeois ou les plus populaires ne sont jamais des espaces complètement homogènes et la présence des autres catégories n’est jamais négligeable. Mais d’autre part, la tendance est au renforcement de l’embourgeoisement des espaces qui étaient déjà les plus élitistes. Globalement, les ouvriers reculent à Paris et dans les Hauts-de-Seine, où les cadres supérieurs et professions intellectuelles sont en nette progression, surtout à Paris. Seuls les quartiers parisiens du quart nord-est font exception à cette tendance à un embourgeoisement maximum. On assiste donc à une accentuation des contrastes entre les espaces homogènes les plus typés (Neuilly/Belleville). C’est avant tout la forte concentration des catégories sociales supérieures qui caractérise le peuplement de Paris et sa région et non la concentration des populations les plus démunies.

22 Il est très délicat cependant de déterminer les rapports sociaux qui sont liés à des formes multiples de « mixité ». Nous nous risquons donc à avancer quelques pistes concernant les changements en cours et leurs conséquences sur la mixité sociale à Paris, en simplifiant considérablement les types de quartiers élaborés par Pascale Bessy et Edmond Préteceille.

23 Les beaux quartiers [12] sont de plus en plus homogènes et se caractérisent par une faible présence des classes moyennes du privé comme du public. En revanche, la distance sociale entre une classe bourgeoise à très haut niveau de revenu et une classe domestique de proximité (femmes de ménage, concierges, hommes d’entretien, personnel de surveillance, nourrices, etc.) produit une forte polarisation sociale. Dans ce cas, la cohabitation entre les deux extrémités de l’échelle sociale est organisée sur des rapports sociaux de domination qui s’inscrivent dans la domesticité, une petite partie de la population étant « au service » de l’autre. La présence d’une classe de serviteurs renvoie à cette position de subordination qui en fait des habitants de second rang, participant peu à la vie sociale (mondaine) de ces quartiers dont le ton est donné par les catégories supérieures. Il s’agit donc d’un type bien particulier de « mixité », tellement déséquilibré économiquement et socialement, qu’il paraît illusoire de vouloir en changer le profil tant la volonté et la capacité des couches les plus bourgeoises à maintenir l’entre-soi sont fortes. D’ailleurs, ce sont des quartiers, mis à part celui des Champs-Élysées, peu fréquentés par des non-résidents pour des activités extra-professionelles.

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Les quartiers de la bourgeoisie intellectuelle sont tout aussi sélectifs socialement. L’homogénéité sociale y est légèrement moins importante mais les ressources économiques nécessaires pour y résider contribuent à en rendre l’accès très difficile, voire impossible, aux couches populaires. On y trouve une double polarisation sociale. D’une part, au sein des résidents, entre cette classe privilégiée fortement dotée en capital culturel et social et une classe de petits salariés des services urbains de proximité ; mais d’autre part aussi, étant donné la sélectivité résidentielle et l’intensité de la vie culturelle et commerçante, entre les habitants et les consommateurs de culture et de sorties fréquentant occasionnellement ces quartiers. Si l’on distingue le rapport à la ville des individus selon la distribution spatiale de trois comportements de base tels que habiter, travailler, consommer [13], on constate que seule une élite concentre la totalité de ces activités dans ce type de quartier. D’autres y travaillent et y consomment des services liés à leur activité professionnelle mais résident ailleurs. Beaucoup ne fréquentent ces lieux que pour les commerces, les loisirs et la culture.
La question de la mixité sociale urbaine ne se limite donc pas à la seule analyse de la ségrégation résidentielle. La mixité résidentielle n’est qu’une composante de la mixité sociale.
Le quartier Saint-Michel, Odéon (qui tend à se rapprocher du premier type du point de vue résidentiel), Saint-Germain-des-prés représente ce type d’espace urbain investi pour ses lieux de culture, de loisirs et de consommation, et où résident une élite intellectuelle, journalistique et politique. La mixité existe donc bien dans la rue, les commerces, les cinémas et les bars mais bien peu sur le plan résidentiel et scolaire. La diversité sociale, réelle dans la rue, est donc toute relative. Ce sont aussi les quartiers les plus prisés sur le plan scolaire puisque s’y concentrent les plus « grands » collèges et lycées particulièrement recherchés par les classes à fort capital culturel.
D’autres quartiers de Paris apparaissent beaucoup plus mixtes que les deux types précédents sans être pour autant très populaires (les quartiers de rénovation urbaine et les quartiers de classes moyennes tertiaires de la typologie de Bessy). La moindre sélectivité sociale de ces quartiers (comparativement aux deux précédents), qui n’ont jamais été investis massivement par des groupes sociaux clairement définis dans la hiérarchie sociale, se traduit par une grande complexité des rapports sociaux, un enchevêtrement des milieux sociaux plus difficile à cerner. Il ne s’agit plus seulement d’une diversité sociale de la vie urbaine liée aux activités urbaines (commerce, artisanat, hôtellerie, restauration, confection, etc.) mais aussi d’une mixité résidentielle et scolaire. La vie sociale dépend moins que dans le type précédent de la présence et de la consommation de groupes sociaux extérieurs au quartier. Selon les quartiers, le profil des classes moyennes change, davantage de professions techniques (ingénieurs, cadres commerciaux et administratifs des entreprises, techniciens) dans la partie sud, et une forte présence des professions intermédiaires et des employés du secteur public et d’ouvriers à l’est et au nord. Entre les quartiers de la bourgeoisie d’affaires, ceux de la bourgeoisie intellectuelle et à l’autre extrémité les quartiers très populaires de Paris, ce sont des « quartiers intermédiaires », encore accessibles à la partie supérieure des classes moyennes. Il s’agit globalement d’un modèle de mixité qui produit de faibles tensions sociales et scolaires.
Enfin, dans les quartiers plus « populaires » (une partie du XVIIIe, XIXe, XXe) et à plus forte présence d’immigrés (la Goutte d’Or, Belleville, Bonne-Nouvelle), les contrastes entre groupes sociaux entretenant des rapports différents à l’espace et à l’école donnent à la question de la mixité sociale un autre contenu [14]. En effet, face à la flambée des prix de l’immobilier à Paris, les quartiers les plus populaires deviennent aussi les plus accessibles aux classes moyennes. La mixité sociale s’y traduit plus que dans les autres quartiers par une cohabitation des classes moyennes et des classes populaires et immigrées dans l’habitat et l’école. Il ne s’agit donc pas d’un modèle de polarisation sociale aussi tranché que celui des beaux quartiers. Le rapport social aux autres groupes sociaux est plus complexe, et n’engage pas nécessairement un rapport de domesticité comme c’est plus souvent le cas dans les beaux quartiers. Dans ce dernier cas, l’imposition forte d’un rapport de domination écarte d’emblée l’idée même de vivre la mixité comme un rapport entre groupes sociaux susceptibles de revendiquer les mêmes droits et de les faire respecter. Dans les quartiers mixtes à forte composante populaire de la capitale, la mixité met en jeu concrètement, au quotidien, la question de la gestion collective et individuelle de la diversité sociale, des équipements et de espaces publics. C’est pourquoi la mixité y est plus qu’ailleurs un enjeu, tout particulièrement dans le rapport à l’école où la tension est la plus vive, d’autant plus vive que l’offre privée y est nettement moins importante que dans les beaux quartiers et les quartiers de la bourgeoisie intellectuelle [15].

• La gestion de la mixité aujourd’hui

24 On assiste ces dernières années à la multiplication des Opérations programmées d’amélioration de l’habitat. La Ville encourage, avec les subventions publiques de l’État, les propriétaires privés à réhabiliter leurs appartements. Cette technique « douce » de requalification des quartiers anciens s’avère moins brutale que les rénovations des années soixante, même si des phénomènes de gentrification sont constatés sur le long terme, souvent après l’achèvement administratif de l’opération. Elle se traduit par une amélioration du cadre de vie : les ravalements de façade rendent moins visibles les copropriétés anciennes dégradées qui s’engagent difficilement dans les travaux de structure, trop coûteux [16]. Les petits propriétaires du secteur, souvent accédants, en sont les premiers bénéficiaires, même si ces derniers ont imposé, comme à Belleville, des « clauses sociales » pour les « plus démunis », les familles victimes du saturnisme, les « copropriétés dégradées » au bord de la faillite, etc. Des couches moyennes et supérieures de la population parisienne se trouvent donc amenées à être les interlocuteurs de la municipalité lorsque des opérations d’urbanisme mettent en jeu leur maintien à Paris ou le cadre dans lequel elles cohabitent avec les milieux populaires. Dans le quartier Chapelle (XVIIIe), la mobilisation des associations d’habitants s’attache autant à des problèmes de sécurité (présence de toxicomanes) qu’à des questions de pollution (proximité d’emprises SNCF). Dans tous ces cas, la notion de quartier est évoquée, non seulement comme un plaisir exotique à partager avec des visiteurs étrangers (« viens vendredi faire le marché à Belleville »), mais aussi comme une réalité qu’il faut accepter pour rester parisien.

25 En effet, le choix des ménages est très contraint par un marché tendu. Étant donné le coût de l’immobilier dans les quartiers centraux, résider dans les quartiers les plus populaires de Paris n’est pas toujours un choix mais bien la seule possibilité de rester dans la capitale. Cela débouche sur des arbitrages qui jouent peut-être de moins en moins en faveur de Paris, à la fois pour maintenir la mixité sociale et les familles avec enfants. Posons une question provocatrice : les classes moyennes désirent-elles vraiment cohabiter avec les classes populaires (et immigrées) ? Certains arrondissements participent de ce point de vue d’une vision exotique des quartiers populaires, leurs marchés, leurs commerces, leur sociabilité, etc. qui est d’autant plus efficace et appréciée qu’il s’agit précisément d’une vision distanciée. Lorsque la cohabitation fragilise ce qui fonde la position dans la société des classes moyennes (en tant que (petit) propriétaire d’un appartement ou détenteur d’un capital culturel à transmettre), la mixité peut déboucher sur des pratiques d’évitement que l’on voit clairement à l’œuvre dans le système scolaire mais qui s’exprime parfois dans la façon dont des co-propriétaires tentent d’intervenir indirectement dans le peuplement d’un immeuble ou dans les projets de rénovation urbaine à travers les associations. Comme si la mixité était souhaitée comme principe organisateur de la société mais venait systématiquement se heurter aux logiques individuelles de protection de positions sociales parfois difficilement (et chèrement) conquises [17].

26 L’évolution simultanée de la banlieue et de Paris a joué un grand rôle qui n’est pas globalement en faveur de la mixité sociale. En effet, à investissement égal, la possibilité d’accéder à un espace socialement et scolairement plus valorisé est plus forte en banlieue qu’à Paris. Pour ceux ayant fait le choix de la banlieue résidentielle, « le prix à payer » varie en fonction des communes : temps passé dans les transports, moindre diversité de l’offre culturelle, etc. Cet arbitrage semble étroitement lié à l’arrivée des enfants et donc à l’offre scolaire et plus globalement à l’offre d’infrastructures et de politiques sociales pour les familles, comme l’ont bien compris un certain nombre de communes de la banlieue parisienne.

• Pourquoi autant d’efforts pour gérer la mixité ?

27 Un consensus, au moins dans les déclarations et l’adhésion à certains projets de loi, semble s’être établi à gauche comme à droite sur la nécessité de maintenir de la mixité sociale, au moins de lutter contre la ségrégation, sans qu’il soit toujours aisé d’en saisir les raisons parfois divergentes. La ville de Paris est aussi engagée dans cette politique reliée à la volonté de maintenir les ménages avec enfants dans la capitale. Or, certaines communes, surtout dans l’ouest, qui s’étaient déjà développées historiquement comme des espaces résidentiels bourgeois, ont cherché à être attractives précisément pour ces couches moyennes urbaines en mettant en avant leur cadre de vie, leurs équipements, leurs politiques familiales et de l’enfance et bien sûr leur « patrimoine scolaire » [18]. Face à la concurrence accrue pour rejoindre les meilleurs établissements scolaires parisiens, concentrés dans des arrondissements souvent inaccessibles à ces classes moyennes avec enfants, l’offre de la banlieue résidentielle, loin d’être pauvre sur le plan scolaire, a attiré un nombre non-négligeable de ces couches sociales. La valorisation du cadre de vie pour les adultes et les enfants, qui passe par des politiques locales actives et affichées vis-à-vis de l’enfance et des loisirs, semble l’emporter sur le développement de certaines politiques familiales et sociales proposées ces dernières années par la ville de Paris. Les communes qui ont connu une croissance démographique au cours des dix dernières années sont aussi celles qui se sont le plus « embourgeoisées », comme Rueil-Malmaison, alors que les banlieues populaires voyaient leur population se réduire ou stagner (Nanterre). Paris, dans sa tentative d’intervenir sur la mixité sociale et de maintenir les familles, est donc engagé dans une « concurrence » avec les communes de la banlieue qui ont fait de leur attractivité pour les classes moyennes un outil essentiel de leur politique de peuplement et de développement. Cela n’est pas d’ailleurs sans poser des problèmes aux autres communes populaires de la banlieue qui, après trente ans de politique d’accueil des populations les plus modestes et de construction importante de logements sociaux, souhaiteraient « rééquilibrer » leur peuplement et introduire davantage de mixité sociale. Elles ont non seulement à gérer le poids du stigmate (après quinze ans de crise sociale et urbaine) qui les rend peu attractives pour les catégories sociales moyennes et supérieures, mais aussi à lutter inégalement contre des communes dont l’histoire urbaine et sociale facilite largement la politique d’attraction. Dans certains cas, l’accent mis sur les classes moyennes n’est-il pas une politique de protection masquée vis-à-vis de populations « indésirables », dès lors qu’il est aujourd’hui politiquement plus délicat d’utiliser les organismes logeurs pour organiser le tri social ?

28 Qui souhaite donc la mixité ? Politiquement, à l’échelle locale, il est beaucoup plus facile de gérer une ville homogène sur le plan social, que ce soit pour la politique du logement, la politique de l’enfance, la politique culturelle, ou tout autre domaine. La diversité sociale oblige les élus locaux à concilier des intérêts et des attentes qui ne se rejoignent pas nécessairement. D’autre part, lorsque l’on regarde de près les pratiques des groupes sociaux, on constate que la proximité spatiale se traduit rarement par de la proximité sociale. Va-t-on alors se diriger vers une spécialisation sociale croissante des territoires, certains espaces étant plutôt aménagés pour des catégories sociales bien déterminées (les pauvres, les catégories populaires, les homosexuels, les familles de classes moyennes avec enfants, les bourgeois cultivés, etc.) ?

29 Les orientations actuelles de toute une série de lois semblent ne pas vouloir favoriser un tel processus. Le projet voté récemment incitant les communes à se répartir de façon plus équitable les logements sociaux est une première étape d’un processus de régulation nécessaire à une politique de mixité, surtout après des décennies d’hypocrisie politique sur cette question. Cette politique ne pourra avoir de véritables effets que couplée avec une intervention publique plus volontariste sur le parc privé. Depuis la loi de 1948, bien peu d’initiatives ont été prises dans ce sens. Si le marché foncier actuel rend de plus en plus difficile la construction de logements sociaux dans la capitale, cela est dû en grande partie à son attractivité (équipements et implantations de prestige, centres directionnels) au détriment de la banlieue. La mobilisation des propriétaires privés se heurte a fortiori aux mêmes obstacles. La valorisation excessive de la capitale implique que la construction de logements sociaux y soit plus onéreuse qu’en banlieue, même si cette solution suppose d’autres coûts, par exemple de transports. C’est dans ce cadre que peut s’affirmer une volonté de mixité sociale sous-tendue par un objectif d’égalité d’accès au logement des couches populaires qui se maintiennent difficilement à Paris. Le projet d’un grand Paris, envisagé dès les années trente et dépassant les frontières de la préfecture de la Seine, semble encore d’actualité.

30 Néanmoins, il reste encore beaucoup d’autres raisons de ne pas être optimiste quant à la possibilité de lutter durablement et efficacement contre la ségrégation urbaine. Nous ne les discuterons pas ici, mais il suffit de rappeler contre une vision naïve et simpliste de l’organisation de la société que la mixité sociale dans une société comme la nôtre, fragilisée par la diffusion d’une vision individualiste, utilitariste et libérale des rapports sociaux et par une logique politique fortement déterminée par des visées électoralistes à court terme, ne peut pas se décréter ou s’imposer. La possibilité de concevoir la cohabitation et l’échange entre groupes sociaux et ethniques différents interroge plus fondamentalement la société sur sa capacité à rompre avec des formes de hiérarchisation et de domination sociales où trop souvent la différence repose sur des inégalités qui s’inscrivent dans l’espace.

31 La concentration spatiale des catégories les moins favorisées produit des effets multiplicateurs sur les inégalités sociales. Cela se traduit déjà par l’apparition de territoires inégalement dotés, pas tant quantitativement mais bien qualitativement, en services privés et publics. Pris dans une spirale de dévalorisation et de désincitation aux investissements de tous types, cette logique finit par fragiliser considérablement le droit égal à la ville. La différenciation sociale croissante des établissements scolaires en est une illustration parfaite. Défendre la mixité en soi n’a donc pas de sens, tout dépend du modèle de société que l’on vise. S’il peut paraître utopique et totalitaire à certains égards de vouloir à tout prix mixer des groupes sociaux qui ne souhaitent pas précisément cette cohabitation, défendre la mixité peut constituer plus modestement un moyen parmi d’autres de limiter les processus de disqualification sociale des territoires urbains. •

Notes

  • [1]
    Il ne s’agit pas bien entendu de réduire la question complexe de la ségrégation urbaine aux seuls effets de l’urbanisme. Parmi la multitude de processus y contribuant, nous avons simplement choisi de privilégier cet aspect. Pour une vision plus complète, voir J. Brun et C. Rhein (dir.), La ségrégation dans la ville, l’Harmattan, 1994.
  • [2]
    Approximation « raisonnable » tenant compte du changement de nomenclature en 1982.
  • [3]
    Direction générale de la santé, Bulletin épidémiologique hebdomadaire, N°2, 1992. Voir aussi Conseil municipal, débats du 26 septembre 1994, pp.736-737.
  • [4]
    F. Bourillon, « Le quartier Gaillon 1850-1870 », in Autour de l’Opéra. Délégation à l’action artistique de la ville de Paris, 1995, pp.101-113.
  • [5]
    Y. Fijalkow, La construction des îlots insalubres Paris 1850-1945, l’Harmattan, 1998.
  • [6]
    Sigles : HLM (Habitat à loyer modéré), PLA (Prêt locatif aidé), HBM (Habitat à bon marché), HBM A (Habitat à bon marché amélioré), HBM O (Habitat à bon marché ordinaire), ILM (Immeuble à loyer moyen), OPAH (Opération programmée d’amélioration de l’habitat), OPAC (Office public d’aménagement et de construction).
  • [7]
    M.-J. Dumont, Le logement social à Paris 1850-1930, Mardaga, 1991.
  • [8]
    Voir l’article de M. Chabrol, « Un laboratoire d’urbanisme », in xxe arrondissement, Délégation à l’action artistique de la ville de Paris, 1999, pp.217-221.
  • [9]
    Récemment, la Ville et l’État ont prévu de construire 2100 logements sociaux dont 1000 logements PLI ou en accession sociale à la propriété.
  • [10]
    Voir par exemple les aides du CCAS pour les familles nombreuses de trois enfants et plus.
  • [11]
    Outre les auteurs présents dans J. Brun et C. Rhein, op. cit., voir plus particulièrement les travaux de Pascale Bessy, Edmond Préteceille et Nicole Tabard.
  • [12]
    Voir M. Pinçon et M. Pinçon-Charlot, Dans les beaux quartiers, Seuil, 1989.
  • [13]
    G. Martinotti, Metropoli. La nuova morfologia sociale della città, Il Mulino, Bologne, 1993.
  • [14]
    Il faudrait, pour être plus précis, indiquer la particularité des quartiers ou des sous-quartiers les plus ethnicisés qui sont aussi, faut-il le rappeler, les plus dévalorisés sur le plan résidentiel et scolaire.
  • [15]
    En 1999, 66 % des enfants scolarisés au collège dans le vie arrondissement le sont dans le privé et seulement 14 % dans le xixe.
  • [16]
    Voir à ce propos la réaction récente de l’association Paris Goutte d’Or qui dénonce l’inadaptation des aides de l’OPAH aux insalubrités d’immeubles du quartier, in Paris Goutte d’Or, Octobre 2000.
  • [17]
    Voir le livre de T. Jonquet, Jours tranquilles à Belleville, Éditions Méréal, 1999 comme emblématique d’une cohabitation « mal vécue » avec les classes populaires ; et celui de I. Coutant, Politiques du squat. Scènes de la vie d’un quartier populaire, La Dispute, 2000, qui met en évidence l’affrontement entre deux associations, l’une représentant le monde populaire (et immigré), et l’autre celui des classes moyennes.
  • [18]
    Voir M. Oberti, « Ségrégation dans l’école et dans la ville », Mouvements, n°5, septembre-octobre 1999, pp.37-46.
Yankel Fijalkow
Marco Oberti
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https://doi.org/10.3917/mouv.013.0009
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