Dans son article 19, la Convention des droits de l’enfant (UNCRC-United Nations Convention on the Rights of the Child, 1989) définit
la violence à l'égard des enfants comme « toutes les formes de violence
physique ou mentale, de blessures et d’abus, de négligence ou de traitement
négligeant, de maltraitance ou d'exploitation, y compris les abus sexuels ». Les
termes “violence” et “abus” sont utilisés de manière interchangeable dans
cette définition. Dans la réalité, toutes les formes de violence se chevauchent.
Les enfants qui subissent des maltraitances sont souvent victimes à la fois de
violence émotionnelle, physique et sexuelle. La violence physique laisse elle-même des traces émotionnelles. Ces dernières années un programme
d’évaluation des violences envers les enfants dans les pays en développement
a été lancé à l’initiative des Centers for Disease Control and Prevention
(CDC), en collaboration avec le Fonds des Nations unies pour l’enfance
(UNICEF). En Côte d’Ivoire, l’enquête représentative au niveau national
(enquête VACs-Violence against children) réalisée en 2018 souligne une
prévalence considérable de ces violences : 66 % des garçons de 13-24 ans ont
subi des violences au cours de leur enfance et 57 % des filles du même âge.
Tandis que les garçons sont davantage exposés que les filles à la violence
physique (60,8 % des garçons contre 57 % des filles), les filles sont, en
revanche, plus exposées aux violences sexuelles (19,2 % des filles contre 11,4
% des garçons). Ces chiffres sont comparables à ceux obtenus dans les
enquêtes VACs d’autres pays du continent africai…