1Cet article présente la démarche et le processus d’archivage de la documentation accumulée par l’Association des victimes de l’incendie de l’hôtel Paris-Opéra (AVIPO) [1] au cours de ses activités et mobilisations depuis sa création en 2005. En 2019, les archives de l’AVIPO ont été déposées à La contemporaine grâce au soutien de l’Institut des Migrations [2] à notre projet intitulé « Archiver, analyser et valoriser une action collective. La mobilisation de l’Association des victimes de l’incendie de l’hôtel Paris-Opéra (2005-2018) » et en collaboration étroite avec le département des archives écrites et audiovisuelles de La contemporaine [3]. L’inventaire du fonds AVIPO, constitué principalement d’archives numériques, est aujourd’hui en ligne [4]. Parallèlement, une recherche sur l’histoire de la stèle érigée dans le square de la Trinité de la place d’Estienne d’Orves en mémoire des victimes de l’incendie a été menée à partir de ces archives et sera présentée dans la dernière partie de ce texte [5]. Si l’épisode Covid-19 a coupé net l’élan vers l’organisation d’une rencontre pour « l’inauguration officielle » du fonds, le retour sur le travail accompli et l’état des lieux en termes de réalisations tient pour le moment lieu de bilan.
Un projet nécessairement collaboratif
2L’AVIPO s’est constituée à la suite du drame survenu en plein cœur de Paris en avril 2005 qui a marqué l’histoire récente de l’hôtellerie sociale : l’incendie d’un hôtel « garni » où logeaient des familles en situation précaire, causant la mort de vingt-quatre personnes. L’adhésion et la mobilisation de l’association des familles des victimes de l’hôtel Paris-Opéra a été décisive dans la réalisation du projet de dépôt de ses archives, mené conjointement par les chercheuses autrices de ce récit. L’idée de documenter ce drame, son histoire et la mobilisation des victimes en sollicitant leur témoignage, est née en 2010. S’il résulte d’abord d’une démarche individuelle dont la sociologue Claire Lévy-Vroelant a pris l’initiative, sa réalisation n’était pas pensable sans l’assentiment collectif et la participation des protagonistes, acteurs et victimes de cette histoire. Une telle collaboration fait converger des raisons d’agir différentes. En effet, si les victimes cherchent d’abord à faire reconnaitre le dommage qu’elles ont subi – perte d’un mari, d’une épouse, d’enfants, de proches ; blessures et incapacités tant morales que, pour beaucoup, physiques – et à obtenir réparation au moins dans l’ordre du droit, les mobiles des chercheuses sont d’ordre épistémique (produire de la connaissance et des matériaux pour l’histoire de demain) mais aussi éthique (faire entendre des paroles habituellement réduites au silence).
3L’objectif de ce projet était triple. Nous voulions en premier lieu contribuer, par l’archivage, à la préservation de la mémoire d’un évènement dramatique. Il s’agissait aussi de rendre compte, documents à l’appui, de la mobilisation qu’il a engendrée de la part des familles qui habitaient l’hôtel, pour la plupart étrangères et sans papiers, ainsi que du traitement judiciaire des différentes étapes, du double procès au pénal à la tenue d’un procès civil obtenu de haute lutte. Nous voulions, enfin, travailler à des pistes de recherche et de valorisation de cette histoire inédite à plus d’un égard : d’autres incendies meurtriers, et dont les victimes étaient aussi pour la plupart des familles sans papiers avaient eu lieu dans l’été 2005 mais n’ont pas donné lieu à des mobilisations durables et structurées. D’une manière générale, le projet, qui s’inscrivait dans un ensemble de travaux renouvelant l’approche des mobilisations sociales par le biais d’archives associatives, permettait de croiser la question urbaine, la question sociale et la question migratoire autour d’un objet bien circonscrit. La question de l’hébergement en hôtel, érigé en véritable système, participait de la connaissance fine du marché du logement dégradé de centre-ville en lien avec ce que nous apprenaient les trajectoires migratoires et résidentielles des familles concernées.
4Il s’agissait enfin, point essentiel, de travailler « avec » et non pas « sur » les personnes. Le projet constituait d’une certaine manière la suite logique d’un ouvrage de Claire Lévy-Vroelant publié en 2018, L’incendie de l’hôtel Paris-opéra. Enquête sur un drame social présentant quinze témoignages écrits à la première personne à partir d’entretiens réalisés avec des victimes et des soutiens, en 2014 et 2015 [6]. Ce livre apportait une nouvelle pierre à l’édifice de mise en forme de cette histoire, et plaidait pour la conservation, la valorisation et la mise à disposition de ses nombreuses pièces. La constitution du fonds AVIPO à La contemporaine (principalement des archives numériques) se poursuit et le fonds va être enrichi d’autres documents en lien avec le drame et ses suites : archives personnelles des familles et entretiens filmés d’actrices et d’acteurs de cette histoire.
Bref récit de la constitution des archives de Paris-Opéra : du drame à la création du fonds
5Dans la nuit du 14 au 15 avril 2005, l’hôtel Paris-Opéra, situé au 76 rue de Provence (9ème arrondissement de Paris) est ravagé par un incendie. Soixante-dix personnes hébergées à l’hôtel sont présentes cette nuit-là. Vingt-quatre personnes, dont onze enfants, y trouvent la mort. Cet hôtel suroccupé et inhospitalier logeait depuis cinq ans des familles pour la plupart sans papiers, placées par les pouvoirs publics, le Samu social étant l’opérateur. En raison de la saturation et de l’inadaptation des centres d’hébergement existants, le placement de familles avec des enfants mineurs en « hôtel social » s’est institutionnalisé depuis la fin des années 1990 [7]. Deux semaines après le drame, les familles des victimes se sont constituées en association. Dans ses statuts, l’association AVIPO présente ses objectifs ; « - la défense des intérêts moraux et matériels de toutes les victimes directes et indirectes de l’incendie ; - le relogement décent et durable de tous les occupants de l’hôtel Paris Opéra ; - la régularisation administrative immédiate et à long terme des victimes ; - toute action en vue de la réparation et de l’indemnisation de tous les préjudices présents et futurs résultant directement et indirectement du sinistre du 15 avril 2005 ; - la prise en charge et la protection des orphelins » [8].
Extraits de la présentation de l’AVIPO dans l’inventaire
6Démontrant l’importance de l’organisation collective, le rôle de l’association a été crucial dans la défense des droits des victimes face aux dysfonctionnements de l’institution judiciaire. Le rôle des associations venues en soutien, dont certaines ont été reconnues parties civiles par le tribunal [9], a été important. Cependant, c’est dans la gestion des relations entre l’AVIPO et les associations de soutien que réside l’une des originalités du combat des familles attentives à contourner les possibles tentatives de récupération qui les auraient privées de leur liberté d’action [10]. L’expérience militante dans des organisations politiques d’un des piliers de l’association, Aomar Ikhlef, en tant qu’étudiant à Orsay puis en Algérie (années 1970- début des années 1980), a sans doute joué un rôle dans la création de l’association afin de préserver l’autonomie du collectif de familles tout en travaillant avec des organisations de soutien [11].
7Réalisé par Aomar Ikhlef, le classement des archives, la plupart numériques (plus de 1000 documents) et consultables avec l’autorisation préalable de l’AVIPO, comprend quatre dossiers, chacun précisément présentés par des notes de contextualisation : le dossier « Création-Administration » comprend, par exemple, les statuts de l’association, de la correspondance, la liste des victimes et des avocats ; le dossier « Activité » comprend des sous-dossiers sur les assemblées générales, les commémorations (dont des documents sur la stèle du square Trinité), des dossiers de familles (relogements, recours contentieux sur le refus de délivrance de visas d’entrée en France des enfants d’une famille victime restés en Côte-d’Ivoire, etc.), la correspondance avec les avocats, les autorités, le Secrétariat d’État aux victimes, l’assureur Axa, les médias et les autres associations ; le dossier « Procès » (pénal, appel, civil) qui comprend de nombreux documents judiciaires, par exemple sur la question des préjudices ; enfin, le dossier « Documentation » constitué d’articles de presse, de vidéos d’émissions télévisées, de publications et de témoignages, des autopsies des victimes décédées. La rédaction des notices de présentation a fait l’objet d’une collaboration entre Aomar Ikhlef et le département des archives de La contemporaine. Lorsque cela s’est avéré nécessaire, le contenu des notices a été discuté au cours de séances réunissant toute l’équipe à Nanterre.
8Précision importante, le fonds reste ouvert, et devrait être complété à l’avenir. Si elles le souhaitent, les familles de victimes pourront venir y verser des documents et des objets personnels, notamment des photographies ; deux familles ont déjà déposé des documents. Une série d’entretiens filmés est prévue avec des victimes, des soutiens et des enfants de victimes qui ont témoigné à la barre au procès civil début 2019. Trois entretiens ont déjà été réalisés début 2020. Il est également prévu que les archives de l’AVIPO soient enrichies par le versement de fonds complémentaires : fonds de la chercheuse Claire Lévy-Vroelant, déjà inventorié [12], fonds Martine Doucouré, militante pour les droits des personnes sans papiers, très active depuis la mobilisation de l’église Saint Bernard en 1996, fonds du chercheur Erwan Le Mener sur l’implication du Samu social, fonds Yannick Henrio, chercheur et militant du droit au logement et représentant du CAL, partie civile au procès.
9L’histoire de l’incendie Paris-Opéra reste en grande partie à écrire. S’appuyant sur des entretiens et les archives numériques de l’association [13], une première recherche a été réalisée sur l’histoire de la stèle érigée dans un square à proximité de l’Hôtel, sept années après le drame.
Ancrer le drame dans l’espace urbain, politique et intime : la stèle Paris-Opéra
10En juin 2012, l’installation de la stèle dans le jardin où les familles logées à l’hôtel avaient l’habitude d’y faire jouer les enfants constitue une étape cruciale de la mise en mémoire de l’évènement. Cette recherche sur l’histoire de la stèle vise à comprendre les processus qui en font un espace mémoriel à la fois intime et politique dans la ville, cet espace-objet devenant un lieu de recueillement privé pour certains, et l’emplacement où se tient publiquement la commémoration annuelle du drame.
11Quelle est la genèse de cet espace-objet mémoriel ? En 2008, au cours d’une réunion de l’AVIPO, l’installation d’une plaque sur l’hôtel est proposée par l’une des victimes. Paul Kenmeugne, victime de l’incendie, raconte : « J’ai demandé : est-ce qu’il serait possible de faire une plaque sur l’immeuble ? Comme les plaques pour les soldats morts pendant des guerres ou tel événement » [14]. L’idée évolue vers un projet, suggéré par la mairie d’arrondissement, d’espace aménagé avec une stèle dans un square à proximité de la rue de Provence. Ce projet devient une opportunité pour l’AVIPO qui y prend part activement. La stèle constitue pour les membres de l’association un lieu légitimé qui peut être investi, en particulier lors des commémorations, pour continuer la mobilisation collective contre l’oubli, voire transmettre la mémoire de l’évènement aux enfants survivants devenus de jeunes adultes. Si la stèle revêt une fonction collective et publique, elle devient aussi un lieu où se pratique le deuil dans l’intimité comme le montre le témoignage de Vania Mendes qui a perdu sa fille dans l’incendie et qui y « passe » régulièrement depuis des années : « Et comme je vous l’ai dit tous les jours en rentrant du travail, j’aime bien marcher et du coup je marche de Saint Lazare jusque chez moi. Ce qui me fait 50 mn de marche, soit je passe par l’hôtel, soit par le haut et je passe devant la Trinité. Là où il y a la stèle… » [15]. Paul Kenmeugne témoigne également de cet usage intime de la stèle : « En dehors de la commémoration, on y va. Quand on y pense, on y va. » [16] ; il souligne aussi l’importance du regroupement collectif autour de la stèle (voir encadré ci-dessous).
Extraits d’entretiens avec Paul Kenmeugne (7 mars 2015)
Claire LV : « Et ça par exemple, qu’il y ait une stèle, et qu’il y ait des commémorations, c’est quelque chose qui apaise ? »
Paul K : « Oui, c’est vrai qu’à l’hôtel par exemple [il prend une petite inspiration] à l’hôtel ça fait beaucoup plus mal. Parce qu’en dehors des manifestations des commémorations, je ne vais jamais là-bas. Parce que, dès que j’y arrive, je suis perdu… donc quand on fait tout ça, certes, c’est douloureux, mais ça apaise, parce qu’on a retrouvé cet ensemble de personnes qui vous ont soutenu et autre, et puis qui viennent encore vous soutenir. Et ça vous décharge un peu. »
Extraits publié dans une version remaniée dans Claire Lévy-Vroelant, L’incendie de l’Hôtel Paris-Opéra 15 avril 2005. Enquête sur un drame social, Paris/Grâne, Créaphis Éditions, 2018.
12Dans le projet de départ (voir la figure 1 ci-dessous) proposé en juillet 2009, l’association imagine un lieu protégé par une demi-enceinte et introduit par une porte. Cet espace serait adapté autant au recueillement, avec des bancs pour s’y arrêter, qu’à la commémoration du drame. Enfin, la mention des noms, des prénoms et des âges, ainsi qu’une explication de la raison du lieu choisi pour ce monument aux morts - « Aux 25 victimes de l’incendie de l’Hôtel Paris Opéra 76 rue de Provence Paris 9ème survenu le 15 avril 2005. Ce parc était un lieu de vie pour les familles de l’hôtel et l’aire de jeux des 11 enfants emportés par cet incendie… noms et âge des victimes »-, donne au lieu tout son sens et permet, même à des passants ignorant l’histoire, d’en connaitre la fin tragique. Mais existe-il des interactions entre la stèle et les passants, en l’occurrence les usagers du square ? Cet usage serait à questionner, comme le suggère la sociologue Sarah Gensburger qui s’interroge sur les effets aléatoires des plaques commémoratives dans l’espace parisien [17] (fig. 1).
13Le processus municipal pour mettre la stèle en place sera long et émaillé de malentendus : il prendra deux années entières, de février 2010 à mars 2012. En 2010, pour la cinquième commémoration, il n’y a toujours pas de stèle. Des soutiens poussent le dossier à la mairie, puis au vote de deux vœux, l’un déposé par Ian Brossat, porté au nom des élus du groupe communiste et du parti de Gauche au Conseil de Paris (séance du 29 mars 2011), l’autre par Pauline Véron, adjointe au maire du 9ème arrondissement (séance du 20 mars 2012), rendant finalement possible un consensus. Ces soutiens municipaux permettent à l’AVIPO de maintenir son projet de départ d’inscription des âges des victimes sur la stèle. Le sens de la mention des âges est en effet essentiel pour l’AVIPO. Soutien de la première heure, Martine Doucouré raconte (25 juin 2019) : « on a insisté, parce qu’à un moment donné, je crois, si je vous dis pas des bêtises, je crois qu’ils ne voulaient mettre que le nom des défunts mais ne voulaient pas préciser leur âge, etc. Et nous, on a insisté, moi-même, dans les réunions de Paris-Opéra, je disais, y’a pas de raison qu’on nous empêche de mettre l’âge parce que c’est tellement affreux ce qu’il s’est passé. Ben les citoyens qui viendront devant ce square, qui verront cette stèle, enfin pour moi, ça imprègne davantage, le drame, il est encore plus violent je trouve. » [18]. Sur la stèle figure finalement le texte proposé par l’AVIPO avec le nom et l’âge des victimes, gravant ainsi dans la pierre la violence du drame par l’innocence des défunts [19].
Le projet de l’AVIPO (LC.-AVIPO, ARCN7, Activités, dossier Commémorations, email d’A. Ikhlef à P. Véron, adjointe au maire du 9ème arrondissement de Paris, 29 juillet 2009).

Le projet de l’AVIPO (LC.-AVIPO, ARCN7, Activités, dossier Commémorations, email d’A. Ikhlef à P. Véron, adjointe au maire du 9ème arrondissement de Paris, 29 juillet 2009).
Le dévoilement de la stèle, 27 juin 2012. De gauche à droite : Adama Koné, président de l’AVIPO, Paul Kenmeugne, Bertrand Delanoë, maire de Paris, Jacques Bravo, maire du 9ème arrondissement, Aomar Ikhlef, vice-président de l’AVIPO, les enfants Kenmeugne et Ouled (LC.-AVIPO, ARCN7, Activités, dossier Commémorations, Le Paris du 9e, n°43, « Hommage », page du sommaire).

Le dévoilement de la stèle, 27 juin 2012. De gauche à droite : Adama Koné, président de l’AVIPO, Paul Kenmeugne, Bertrand Delanoë, maire de Paris, Jacques Bravo, maire du 9ème arrondissement, Aomar Ikhlef, vice-président de l’AVIPO, les enfants Kenmeugne et Ouled (LC.-AVIPO, ARCN7, Activités, dossier Commémorations, Le Paris du 9e, n°43, « Hommage », page du sommaire).
Commémoration du 13 avril 2013 autour de la stèle (photographies Claire Lévy-Vroelant).

Commémoration du 13 avril 2013 autour de la stèle (photographies Claire Lévy-Vroelant).
14La stèle est enfin dévoilée le 27 juin 2012 (fig. 2). La cérémonie permet un élargissement de l’appropriation de la mémoire du drame avec la présence de 150 personnes (pompiers, associations, avocats, etc.). Moment de recueillement, elle est aussi un moment politique pour l’AVIPO comme en témoigne le discours prononcé par Aomar Ikhlef [20]. En avril 2013, dix mois après le dévoilement de la stèle, celle-ci devient le lieu des commémorations qui se tenaient auparavant devant l’hôtel rue de Provence. Comme on peut le voir avec les deux photographies de la figure 3, cette huitième commémoration inaugure à la fois un usage politique et intime de la stèle. La commémoration devant la stèle devient un moment clé de la mobilisation liée au déroulement des procès dont le premier s’ouvre six mois plus tard en novembre 2013 (fig. 3).
Conclusion
15Le fonds AVIPO déposé à La contemporaine ouvre de nombreuses possibilités de recherches historiques et sociologiques. Ces archives permettent d’étudier les formes de la mobilisation de la part d’actrices et d’acteurs peu visibles et peu audibles et leur engagement pour faire reconnaître des droits. Les rapports que l’association et les familles entretiennent avec les institutions, notamment judiciaires, changeant au fil de l’avancée de l’instruction, puis du procès pénal, puis de la marche du contentieux civil, peuvent également être analysés. La mémoire de cet évènement constitue aussi une piste de recherche à explorer sur deux générations, celle des parents et celle des enfants. Les parcours des personnes qui étaient présentes à l’hôtel pourraient également être étudiés à partir des archives de l’association et des documents personnels déposés par les familles, avec des perspectives intéressantes quant à la question du genre ou bien sûr des contraintes rencontrées dans leur migration. Enfin, ces archives ainsi que les fonds associés pourront être mis à profit pour contribuer à l’écriture d’une histoire de l’hôtellerie sociale.
Notes
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[1]
Nous souhaitons remercier ici chaleureusement Aomar Ikhlef, cofondateur et pilier de l’AVIPO. Sans sa contribution, essentielle en termes de classement et de mise à disposition de l’ensemble de la documentation accumulée, le fonds n’aurait pas pu voir le jour.
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[2]
Ce travail a bénéficié du soutien financier de l’Institut Convergences Migrations, projet AMOCA portant la référence ANR-17-CONV-0001.
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[3]
Nous souhaitons à cette occasion remercier Franck Veyron et son équipe, notamment René Pigier et Cyril Burté, pour l’excellente collaboration qui a permis les versements et la mise en place du fonds. Nos remerciements également à l’historien Alain Blum (INED, EHESS) pour ses conseils et son adhésion au projet.
-
[4]
http://www.calames.abes.fr/pub/lacontemporaine.aspx#details?id=FileId-3152 [consulté le 15 juin 2020].
-
[5]
Un programme de recherche « Les plaques commémoratives dans l’espace public, Paris du XVIe au XXIe siècle » est en cours sous la responsabilité d’Olivier Millet, PR de littérature française, Université Paris-Sorbonne, membre du CELLF ; Florence Bourillon, PR d’histoire contemporaine, UPEC/CRHEC ; Laurent Coudroy de Lille, MCF, École française d’urbanisme, UPEC ; Jean-Gabriel de Mons, Département de l’Histoire, de la Mémoire et des Musées Associatifs ; Marie Aynié, Comité d’histoire de la Ville de Paris. Un ouvrage collectif sous l’égide du comité d’histoire de la Ville de Paris, auquel nous contribuerons, est prévu.
-
[6]
Claire Lévy-Vroelant, L’incendie de l’Hôtel Paris-Opéra 15 avril 2005. Enquête sur un drame social, Paris/Grâne, Créaphis Éditions, coll. « Format passeport », 2018, 480 pages.
-
[7]
Erwan Le Méner, « L’hôtellerie sociale : un nouveau marché de la misère ? Le cas de l’Ile de France », Politiques sociales et familiales, n°114, 2013, p. 7-18 ; pour l’histoire du secteur et ses récentes transformations, voir Céline Barrère, Claire Lévy-Vroelant, Hôtels meublés à Paris, enquête sur une mémoire de l’immigration, Paris/Grâne, Créaphis éditions, 2012, notamment les pages 157 à 168.
-
[8]
La contemporaine, Archives de l’AVIPO (désormais LC.-AVIPO), ARCN 7, Création/Administration, dossier Statuts et Agréments, statuts de l’association du 10 novembre 2005 (rédigés en mai 2005).
-
[9]
Ont été reconnues parties civiles dans le procès pénal : l’association Droit au logement (DAL), le Comité action logement (CAL) ainsi que l’AVIPO. N’ont pas été reconnues parties civiles malgré la demande de l’AVIPO, le MRAP et le GISTI. Les collectifs de lutte, comme la Coordination parisienne des sans-papiers, ont également constitué des appuis précieux à certains moments de la lutte pour l’obtention des droits.
-
[10]
Voir à ce propos les deux entretiens avec Aomar Ikhlef, publiés dans la revue Plein droit : Claire Lévy-Vroelant, Entretien avec Aomar Ikhlef, « Incendie de l’hôtel Paris Opéra : on aimerait écrire « fin »», Plein droit, vol. 119, n° 4, 2018, p. 34-38 ; Claire Lévy-Vroelant, Entretien avec Aomar Ikhlef « Incendie de l’hôtel Paris Opéra : treize ans après le drame », Paris, Plein droit, vol. 118, n° 3, 2018, p 36-40.
-
[11]
LC.-AVIPO, entretien avec Aomar Ikhlef (par Linda Guerry et Franck Veyron), 30 janvier 2020.
- [12]
-
[13]
LC.-AVIPO, ARCN7, Activités, dossier Commémorations.
-
[14]
Entretien de Paul Kenmeugne avec Linda Guerry, 27 juin 2019 (réalisé dans la cadre du projet AMOCA).
-
[15]
Entretien de Claire Lévy-Vroelant avec Vania Mendes, 4 avril 2015. LC.- Fonds Claire Lévy-Vroelant (ARCH 217, chemise n°3, Entretiens pour le livre L’incendie de l’hôtel Paris-Opéra, notes, échanges et transcriptions tapuscrites.)
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[16]
Entretien de Paul Kenmeugne avec Linda Guerry, 27 juin 2019 (réalisé dans la cadre du projet AMOCA).
-
[17]
« Les passants liront-ils les plaques commémoratives ? », billet publié le 19 janvier 2016 par Sarah Gensburger.https://lejournal.cnrs.fr/billets/les-passants-liront-ils-les-plaques-commemoratives
-
[18]
Entretien de Martine Doucouré avec Linda Guerry, 25 juin 2019 (réalisé dans la cadre du projet AMOCA).
-
[19]
Voir Stéphane Latté, « Le choix des larmes. La commémoration comme mode de protestation », Paris, Politix, 2015/2, n° 110, p. 7-34.
-
[20]
LC.-AVIPO, ARCN7, Activités, dossier Commémorations, discours d’Aomar Ikhlef, 27 juin 2012.