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Le comité de rédaction des Cahiers Portalis m’a aimablement sollicité pour discuter des noces, fructueuses ou non, entre l’enseignement et la recherche, ou plus exactement du passage de témoin incessant entre le pédagogue et le chercheur (j’épargnerai au lecteur la métaphore convenue, au point d’en être écœurante, du Janus à double visage pour lui proposer une madeleine, celle du Big Jim « triple face » qui serait un administrateur en plus d’un enseignant et d’un chercheur). La situation se complique pour notre personnage à l’apparence déjà complexe puisqu’il serait en outre schizophrène – et il le serait deux fois, de sorte que trois visages cohabiteraient avec quatre « esprits ». Tout cela est bien compliqué !
Reprenons. L’universitaire est une première fois schizophrène parce qu’il est à la fois enseignant et chercheur. Il n’est pas nécessaire de s’arrêter longtemps sur ce point : le « supérieur » est tel précisément parce que ses serviteurs ne se contentent pas de donner des cours, mais qu’ils fécondent l’enseignement par leurs recherches, et inversement. Plus délicate est la deuxième schizophrénie dont souffre l’universitaire, cette fois dans sa seule dimension de chercheur ou de chercheur publiant : d’un côté il se livre à des travaux d’une érudition folle, de l’autre il s’attèle à des ouvrages et articles de vulgarisation. On ne désigne pas ici tel papier donné à Okapi, Ça m’intéresse, Psychologies ou Histoire, mais les livres (et plus rarement les articles) conçus comme des supports d’enseignement, ce par quoi on en revient à la première pathologie qui affecte notre universitaire…
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Auteur
Doyen honoraire de la Faculté de droit et de science politique de Reims
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 31/01/2023
- https://doi.org/10.3917/capo.010.0027

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