CAIRN.INFO : Matières à réflexion

La toile (« web » en anglais) est une analogie à prendre avec des pincettes. Car s’il existe un réseau physique de câbles et de serveurs recouvrant la terre et les fonds marins comme les segments et les nœuds d’une toile, ce n’est pas celui-ci qu’on désigne par ce terme, mais la jonchée des liens hypertextes permettant aux utilisateurs connectés de naviguer entre les documents. Les liens hypertextes sont des commandes exécutées par un navigateur, grâce auxquelles l’usager peut permuter l’affichage d’un document A et d’un document B cité par le document A. Il existe autrement dit un maillage physique, réticulaire, qu’on appelle « internet », et un maillage logique, hypertextuel, un répertoire d’actions documentaires, auquel renvoient les termes « toile » et « web ».
La toile n’est pas la seule façon possible d’utiliser internet. On peut tout à fait avoir recours à l’infrastructure sans passer par un navigateur. C’est ce qui se passe quand on consulte une application météo sur un smartphone ou quand on joue en ligne sur une console de salon. Peut-être qu’un jour la toile n’existera plus. Dans ce cas personne ne passerait plus par un navigateur pour consulter, produire ou échanger des informations. La mort du web a d’ailleurs plusieurs fois été annoncée, notamment par le magazine Wired qui dès 1997 invita ses lecteurs à « embrasser » leurs navigateurs une dernière fois. Il réitéra en 2010 lorsque les journalistes Chris Anderson et Michael Wolff intitulèrent un article : « La toile est morte, longue vie à Internet » sur une page dont l’adresse URL se terminait par « webrip » pour « …

Français

Le web repose sur des standards techniques, comme le HTML, ayant d’abord émergé au début des années 1990 sans être adossés à des procédures de normalisation ou à des institutions stabilisées. Des acteurs comme Netscape et Microsoft, dont les perspectives de profits grandissaient, essayèrent de prendre la main, mais ce fut le World Wide Web Consortium (W3C), arène ouverte et transparente, qui s’imposa. Après être revenus sur une période pendant laquelle le HTML était chargé à la fois d’assurer la structuration des documents et les commandes de l’affichage, nous racontons comment la clarification conjointe du rôle du HTML et de sa procédure de normalisation au sein du W3C a permis concomitamment au premier de faire référence et au second de faire autorité à la fin de la décennie 1990.

Guillaume Sire
Université Toulouse 1 CapitoleUnité Régionale de Formation à l’Information Scientifique Technique (Occitanie)Institut de Droit de l’Espace, des Territoires, de la Culture et de la Communication (IDETCOM – EA785) Maison de la Recherche et de la Valorisation – Bureau AR102 118 route de Narbonne – 31062 Toulouse Cedex 09
guillaume.sire@ut-capitole.fr
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Mis en ligne sur Cairn.info le 26/05/2020
https://doi.org/10.3917/tdm.033.0187
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