Comment en êtes-vous arrivée à faire des vidéos d’abord, puis ensuite des vidéos plutôt autour des questions féministes ?
J’ai toujours voulu être comédienne, aussi longtemps que je me rappelle. J’ai pris théâtre au bac, j’ai fait un bac littéraire avec une option lourde, j’avais de l’écrit, de l’oral. Je n’avais pas envie de me diriger vers de la mise en scène, alors je suis restée dans la trajectoire de comédienne. Je suis née à Paris et j’ai grandi à Paris dans une famille qui a toujours valorisé les études, les très longues études, les grandes études. J’ai commencé une fac par principe, parce que ça rassurait mes parents de se dire que j’aurai peut-être un vrai travail. J’avais choisi médiation culturelle, je vous laisse imaginer le vrai travail que ça m’aurait donné à la fin. Ensuite, j’ai fait une école d’art dramatique en trois ans qui m’a permis d’obtenir un diplôme, et aujourd’hui je gagne mieux ma vie que toutes ces personnes qui dans ma famille ont fait de grandes études. Après mon école, j’ai rencontré un garçon qui faisait des vidéos sur internet qui s’appelle Jérôme Niel. Il cherchait des comédiennes parce qu’il n’y avait pas beaucoup de filles, il m’a embauchée parce qu’on était amis, parce qu’on s’entendait bien. Quand j’ai commencé à jouer dans ses vidéos, internet était en train d’exploser. Partout des vidéastes se mettaient à faire des vidéos tout seuls dans leur chambre. Ca a intéressé Youtube qui a lancé en 2012 un appel d’offre à destination de ces vidéastes en leur proposant de créer des chaînes thématiques en échange d’un peu d’argent…