CAIRN.INFO : Matières à réflexion

L’étude des relations fraternelles a été longtemps négligée. Elle connaît un essor depuis les vingt dernières années. La plupart des travaux concernent les fratries ayant vécu des traumatismes : mort, inceste, séparations, placements, handicap, etc. (R. Jaïtin, 2006 ; R. Scelles, 2011 ; C. Zaouche, 2015 ; C. Dayan, 2017 ; N. Chapon, 2018 ; H. Njifon Nsango, 2019).
Des artistes comme Vincent Van Gogh, Ludwig van Beethoven et Salvador Dalí ont développé leur créativité et leur génie malgré (ou à cause) d’une histoire fraternelle tragique.
M. Clouzot (1990), à partir de l’histoire de vingt dyades de frères écrivains et leur sœurs, écrit : « Aucun de ces cas ne ressemble à l’autre, mais ils ont tous une source commune : l’absence totale d’amour maternel, soit que la mère fût morte, absente, soit qu’elle manquât de tendresse et de compréhension envers ses enfants » (Clouzot, M, 1990). Selon l’auteur, l’absence de la mère jouerait un rôle dans la production artistique.
Cet article fait travailler l’hypothèse que le lien fraternel pourrait, dans certaines familles, être le moteur de la création artistique pour un ou plusieurs enfants. À partir du cas de Monica,, artiste peintre rencontrée dans le cadre d’une recherche, nous proposons d’étudier une fratrie n’ayant pas été marquée par des épreuves particulières. Ceci, en partant du présupposé que, si le sujet de l’inconscient est indissociable du sujet du lien (Kaës, 2008), on peut présumer que, parfois, les relations fraternelles/sororales affectent la production artistique et jouent un rôle dans l’organisation du lien adelphique, y compris à l’âge adulte…

Français

À partir de l’analyse du cas d’une artiste issue d’une fratrie de 4 filles, cet article met en exergue les retentissements du choix du métier d’artiste dans la dynamique familiale et plus particulièrement dans l’organisation du lien sororal. Via l’analyse d’un entretien de recherche, d’un questionnaire avec des questions ouvertes et celle des œuvres, les rapports entre les objets artistiques et l’objet fraternel sont interrogés. Ceci ouvre sur une discussion concernant le traitement que reçoit le fantasme d’indifférenciation, la rivalité et la relation d’objet dans une fratrie de sœurs. À partir des travaux de R. Kaës, R. Jaïtin, R. Roussillon et d’autres psychanalystes groupalistes, les auteurs proposent une approche des processus de production artistique dans la gestion du complexe fraternel.

  • artiste
  • fratrie
  • sœurs
  • création artistique
  • lien sororal
Alice Almeida Cardoso
Psychologue Clinicienne
Doctorante à l’Université Paris Nanterre
27, avenue Pablo-Picasso
93400 Saint-Ouen-sur-Seine
Régine Scelles [1]
Directrice du laboratoire CLIPSYD à l’Université Paris Nanterre
Directrice de la fédération EPN-R
Professeur de psychopathologie
Directrice de la revue Dialogue
200, avenue de la République,
92000 Nanterre
  • [1]
    Les auteurs appartiennent au laboratoire CLIPSYD – EA4430, de l’Université Paris Nanterre.
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Mis en ligne sur Cairn.info le 10/12/2021
https://doi.org/10.3917/difa.047.0201
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