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En septembre 2018 est paru chez un éditeur français un livre dont voici l’argument : « Femmes noires et afro-descendantes, nous désignons l’État français, le “féminisme” blanc dominant et le racisme d’État comme des ennemis politiques. Notre seule préoccupation est d’être à la hauteur des idées, des pratiques et de l’héritage qui sont les nôtres : les combats contre la négrophobie, l’impérialisme, l’hétéro-patriarcat et le capitalisme. »
« Féminisme noir » contre « féminisme blanc » : voilà à quoi en sont arrivées, aujourd’hui, des activistes d’extrême-gauche. Est-ce là un épiphénomène, dont nous pourrions nous contenter de sourire comme d’une dérive aberrante, mais isolée, du combat antiraciste ? Je crains que non, et la remarquable analyse de Laurent Dubreuil, dans le présent numéro du Débat, ne peut qu’alimenter notre inquiétude.
Dans « Contre la politique d’identité », Dubreuil cible l’introduction massive de la problématique identitaire dans le monde politique nord-américain, sous le vocable « identity politics », qu’il propose de traduire par « politique d’identité » ; « politique identitariste » me semblerait toutefois préférable, non seulement pour marquer le caractère très idéologique de cette tendance, mais aussi pour nettoyer de ces usages délétères la notion d’identité qui, comme j’ai essayé de le montrer, mérite mieux que cet enrôlement au profit de causes militantes et, surtout, politiquement douteuses.
De quoi parle-t-il ? Il ne s’agit pas, comme o…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 06/12/2018
- https://doi.org/10.3917/deba.202.0149

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