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On a parlé jadis de question sociale ou de question nationale pour désigner les faisceaux de controverses qui ont, des années durant, nourri le débat politique en Europe et au sein de ses différentes nations. On pourrait aujourd’hui parler de question productive pour désigner l’entrelacs de controverses économiques qui ont trait à la compétitivité et à la politique de l’offre.
Depuis la publication, il y a bientôt deux ans, du rapport Gallois, l’impératif de compétitivité a en effet été placé au premier rang des objectifs de la politique économique. C’est en son nom, notamment, que des efforts considérables – de l’ordre de deux points de pib – ont été consentis en faveur des entreprises. Et c’est à son propos que les débats font rage, tant sur la politique de l’offre que sur ses modalités.
La controverse est d’abord d’ordre macroéconomique : une partie des critiques rejettent la priorité donnée à la politique de l’offre et au soutien aux entreprises, et auraient voulu un dosage plus favorable à la demande. Elle a aussi trait à l’emploi : les allégements de cotisations sociales, disent d’autres, auraient dû être ciblés sur les bas salaires, parce que c’est ainsi qu’ils auraient permis de créer le plus d’emplois. Elle tient, enfin, à la nature des remèdes choisis : parmi ceux-là même qui partagent le diagnostic d’un affaiblissement de la compétitivité, certains regrettent l’accent mis sur la réduction du coût du travail, auquel ils auraient préféré une action plus structurelle et plus centrée sur le relèvement de la qualité…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 22/10/2014
- https://doi.org/10.3917/deba.181.0132

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