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L’argument de l’égalité a été central dans le débat sur le pacs, puis dans le débat sur le mariage homosexuel, et va sans aucun doute continuer à l’être dans le débat sur l’aide à la procréation pour les couples homosexuels. Il est même la cheville de tout le dispositif : c’est au nom de l’égalité de droits entre hétérosexuels et homosexuels qu’a été défendue la nécessité de sortir les couples homosexuels du vide juridique dont ils pâtissaient (et qui, soit dit en passant, aurait pu se résoudre simplement par une extension des droits des concubins) ; c’est au nom de ce même principe qu’est également revendiqué le droit à la pma pour les couples de lesbiennes ; et c’est au nom de l’égalité entre homosexuelles et homosexuels que sera exigé le droit à la gpa.
C’est dire que la valeur d’égalité est au principe des bouleversements majeurs que connaissent actuellement tant le régime matrimonial que le statut de la filiation. Or c’est là un phénomène qui, loin de se limiter à ce seul domaine, s’est généralisé, devenant un motif récurrent dans la vie politique comme dans la vie quotidienne – laquelle tend ainsi à se caler sur celle-là. Ainsi, le constat de l’inégalité des tâches dans le couple est devenu une question non plus seulement privée mais politique, voire étatique, régulièrement mesurée par des enquêtes et dénoncée comme un scandale public dont les gouvernants sont sommés de s’occuper.
Du plus intime au plus général, de la base au sommet de l’échelle sociale, l’égalité a acquis le statut de valeur cardinale en régime démocratique, quasi invulnérable à toute minimisation, à toute relativisation…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 19/05/2014
- https://doi.org/10.3917/deba.180.0123

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