Article
Cela avait commencé il y a bientôt vingt ans, avec l’art contemporain : entre ceux qui le défendaient au nom de l’avant-garde, et ceux qui l’accusaient d’être devenu un art d’institution, élitiste et académique, on ne savait plus qui était de droite, qui était de gauche.
Pourtant, jusqu’à la fin des années 1970, l’affaire était entendue : à gauche, on soutient l’innovation, la transgression et, plus généralement, la modernité en art ; à droite, on défend le classicisme, les modèles éprouvés, la nouveauté dans les limites du bon goût (et jusqu’aux années 1960 c’était plus simple encore : à gauche, on était pour l’abstraction ; à droite, pour la figuration). Les lignes avaient commencé à bouger sous Pompidou, avec son Beaubourg de toutes les audaces ; sous Lang, elles s’étaient carrément brouillées : pour la première fois dans l’histoire des politiques culturelles, l’État – le pouvoir donc – encourageait, finançait, institutionnalisait, muséifiait l’avant-garde, les tags, la provocation. Aussi, dix ans après l’arrivée de la gauche au pouvoir, ça n’avait pas manqué : pour ceux qui, à gauche, tenaient plus à la position de marginalité (à l’égard des pouvoirs) qu’à ses formes (avant-gardistes), tout était renversé ; l’art contemporain était passé du côté de l’ennemi. Certains n’en sont toujours pas revenus.
Au début des années 2000, nouveau brouillage : faut-il imposer un droit de prêt en bibliothèque, de façon à rémunérer éditeurs et auteurs en compensant le manque à gagner des ouvrages qui ne sont pas achetés par les lecteurs …
Plan
Auteur
Cité par
Sur un sujet proche
- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/01/2011
- https://doi.org/10.3917/deba.152.0058

Veuillez patienter...