Serge Tisseron est psychiatre et psychanalyste, membre de l’Académie des technologies, docteur en psychologie (hdr) et chercheur associé à l’Université de Paris (ed 450). Il nous donne à lire ce qui participe intimement de sa vie d’analyste et ce qui constitue les soubassements de sa pratique thérapeutique.
Quels rapports entretenez-vous avec la philosophie occidentale et orientale ?
Après des études menées jusqu’en première en section mathématique et physique, j’ai éprouvé le besoin de faire un bac philo, et j’ai étudié Platon et Descartes pendant une année. Puis j’ai passé une année en hypokhâgne au lycée du Parc, à Lyon, où mon professeur de philosophie était Jean Lacroix. J’ai eu ensuite le désir de m’orienter vers la psychiatrie et je me suis inscrit en fac de médecine, ce qui m’a laissé moins d’occasions de lire des philosophes. Mon approche de la philosophie occidentale reste donc superficielle.
Pour ce qui concerne la philosophie chinoise, j’en suis totalement ignorant. En revanche, je me suis intéressé à la philosophie japonaise à l’occasion d’un voyage d’études d’un mois au Japon, et j’ai lu notamment pour me préparer l’ouvrage de Yann Kassile Penseurs japonais, dialogue du commencement. Une fois au Japon, les initiateurs de ce voyage ont organisé un débat entre la philosophe japonaise Kayama Rika et moi-même, et notre confrontation m’a permis de mieux comprendre certains aspects de cette culture. Mais j’ai surtout retenu de ce voyage qu’il était extrêmement complexe pour un Occidental de comprendre ce pays …