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Dans l’agitation d’une maison d’arrêt, que peut bien faire un clinicien ? Une fois dépassée l’idée d’offrir un espace de parole dans un lieu d’enfermement où beaucoup viennent écouter, accompagner et conseiller les détenus, quelles seraient les spécificités du clinicien ? Le référentiel psychanalytique ouvre un champ des possibles qui est une source d’exploration inestimable.
Le clinicien est en équipe, lié à un métacadre hospitalier ; il travaille avec et pour d’autres. Dans la détention et dans la psychiatrie, une sorte d’emboîtement complexe s’ajoute aux paradoxes du « soigner ».
Nos convictions sont mobilisées, entraînant sans cesse une revisite de réviser l’éthique de nos rencontres. Qu’est-ce que j’écoute ? Quelle est mon intention thérapeutique derrière ma proposition d’entretien ? Permettre au sujet d’être acteur de ses soins dans un lieu de contrainte ? Lui permettre de retourner dans une société qui imagine que l’amendement de la peine serait validé par le soin psychique prôné comme garant d’une éventuelle « ré-insertion » ? Partant d’expériences de rencontres cliniques et de recherche sur ce terrain, je propose quelques réflexions sur la créativité nécessaire à la survie psychique de nos patients-détenus et à celle des soignants. Je suivrai comme fil rouge la sensorialité qui se déclinera d’abord en développant quelques enjeux propres à l’enfermement, le nécessaire travail d’équipe et la part traumatique du passage à l’acte chez l’auteur et chez les soignants…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 07/04/2022
- https://doi.org/10.3917/lcp.251.0011

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